Affaire Piss Christ .pdf
Nom original: Affaire Piss Christ.pdf
Ce document au format PDF 1.5 a été généré par Microsoft® Office Word 2007, et a été envoyé sur fichier-pdf.fr le 08/02/2012 à 11:34, depuis l'adresse IP 109.13.x.x.
La présente page de téléchargement du fichier a été vue 1175 fois.
Taille du document: 343 Ko (2 pages).
Confidentialité: fichier public
Aperçu du document
L’affaire « Piss Christ »
Contre le cléricalisme, pour la liberté
d’expression,
vive la loi de 1905 … et à bas la
calotte !
Dernièrement à Avignon, une photo d'art « Piss Christ » présentée à l’exposition « Je crois aux miracles » à Avignon
depuis le 12 décembre a été détériorée par des extrémistes catholiques.
L’œuvre incriminée est une photo représentant un Jésus en croix immergé dans l’urine. Son auteur, un artiste américain,
déclarait il y a quelques années au sujet de cette œuvre qu’il explorait « ses propres obsessions catholiques » et « qu’il
fabriquait de nouvelles icônes », ce qui, que cela plaise ou non, est tout de même son droit !
Et voilà qu’une nouvelle fois, l’Eglise catholique par la voix de l’un de ses dignitaires, l’archevêque d’Avignon, ose
revendiquer le retour au délit de blasphème, aboli par la Révolution Française.
Le 7 avril, l'archevêque dénonçait dans l'œuvre un "cliché odieux", une « profanation », une « atteinte à la foi »... et il
exigeait avec virulence des pouvoirs publics qu'ils la fassent enlever de l'exposition « Je crois aux miracles ».
« Profanation », « atteinte à la foi »... L’archevêque est à l’évidence nostalgique des temps où, au nom de ses dogmes et
surtout de la préservation de sa puissance temporelle, l’Eglise catholique, apostolique et romaine, fixait à la société toute
entière les limites de la liberté de création, du droit à la dérision, à la critique…
Mais le temps des bûchers et de l’inquisition sont révolus. Depuis la loi de séparation des Eglises et de l’Etat du 9
décembre 1905, la croyance religieuse comme l’athéisme ou l’agnosticisme sont une affaire privée.
La liberté de conscience, juridiquement établie par cette loi, garantit à tous les citoyens le droit à la critique d’une religion
ou d’une conception métaphysique quelle qu’elle soit, le droit de se moquer ou de détourner des rites et des symboles...
Que l’archevêque n’apprécie pas « Piss Christ »... c’est son droit !
De plus il le fait largement savoir... usant du bienfait de la liberté d’expression garantie à tous par la loi.
Mais vouloir faire enlever une œuvre d’art parce qu’elle le dérange, vouloir donc en interdire la vue à tous les
citoyens, empêcher chacun de se faire un point de vue par lui même, c’est bien là une manifestation cléricale...
inacceptable pour tout républicain !
Ensuite, un climat de haine se développait avec menaces de mort et envoi de 30 000 courriels au propriétaire de la
collection qui a dénoncé, à juste titre, "le Moyen Age qui revient à grand pas".
La mairie d'Avignon a également été assaillie par plusieurs milliers de courriels. Une première manifestation cléricale, le 9
avril, avait imposé la fermeture de l'exposition le week-end des 9 et 10 avril.
L'archevêque est revenu à la charge le 10 avril par des propos nauséabonds et provocateurs : "Imaginez si le Coran avait
été plongé dans un verre d'urine, vous verriez les résultats à Avignon, tout autour des remparts, il y aurait des bombes !"
Qu'insinuait l'archevêque par de tels propos ? Pourquoi évoquer une menace terroriste à Avignon ? Pourquoi cet
amalgame entre Coran et bombes... dans quel but ?
Une nouvelle manifestation cléricale a été organisée le 16 avril pour aboutir le lendemain, 17 avril, à l'envoi d'un
commando menaçant et molestant les 3 gardiens de l'exposition et détruisant deux œuvres de l'artiste Andres Serrano.
Précisons que, dans la foulée de l’archevêque, l’AGRIF (Alliance générale contre le racisme et pour le respect de l’identité
française et chrétienne) (sic !) avait été déboutée de son action visant à faire interdire l’exposition de la photographie par le
juge des référés du tribunal de grande instance d’Avignon. Et elle était condamnée à verser à la collection Lambert,
organisatrice, 5 000 euros de dommages et intérêts pour le « préjudice » causé à celle-ci et à payer les dépens du procès
d’un montant de 3 000 euros. L’avocate conseil des organisateurs s’est félicitée de cette « condamnation très lourde ».
« C’est historique et c’est un désaveu cinglant », a-t-elle déclaré.
Et c’est conforme à la loi. La Libre Pensée, qui revendique avec André Breton « toute licence en art » s’en félicite.
Réaffirmons le droit absolu à la libre expression sur tous les sujets de société, exigeons le respect absolu de la création
artistique, sans dogme ni tabou !
Dans cette situation, le Préfet de Vaucluse n'a pas cru devoir rappeler l'archevêque au respect des dispositions
relatives à l'ordre public qui s'imposent aux ministres des cultes (1). Les diatribes incendiaires, les propos provocateurs et
les exigences liberticides qui conduisaient inéluctablement au passage à l'acte violent n'ont pas été traités à la mesure de leur
gravité par les autorités de l'Etat. Le climat d'intolérance et de haine développé par les cléricaux imposait, pour le moins, des
mesures de protection de l'exposition pour en permettre le libre accès aux visiteurs tout en prévenant toute velléité
d'agression.
Pour sa part, le ministre de la Culture, en condamnant la destruction des œuvres "tout en reconnaissant que l'une des deux
œuvres pouvait choquer certains publics", porte un jugement moral indigne d'un ministre de la République en offrant des
circonstances atténuantes aux vandales cléricaux.
Enfin, pour couronner le tout, le même Cattenoz, archevêque de son état donc, accusait la Franc Maçonnerie de cet acte
« anti-chrétien » ! Un adhérent nous a adressé le texte de cet interview, publié sur un site intitulé « Nouvelles de France et
d’ailleurs » un site de la droite chrétienne traditionnaliste et réactionnaire, nostalgique de l’Action française. Nous ne
perdrons de place à sa publication, mais notons que, décidément, là encore, l’Eglise n’a pas changé, porteuse de la thèse du
complot maçonnique, de la bulle du pape Clément XII Eminenti Apostolatus Specula en 1738 à aujourd’hui, en passant par
le soutien à la répression du régime nazi et du régime de Vichy. C’est un certain Ratzinger qui écrivait, en 1983 :
(…) Le jugement négatif de l'Eglise sur la franc-maçonnerie demeure dont inchangé parce que ses principes ont toujours
été considérés comme incompatibles avec la doctrine de l'Eglise ; c'est pourquoi il reste interdit par l'Eglise de s'y inscrire.
Les catholiques qui font partie de la franc-maçonnerie sont en état de péché grave et ne peuvent s'approcher de la Sainte
Communion.
Les autorités ecclésiastiques locales n'ont pas la faculté d'émettre sur la nature des associations de la franc-maçonnerie
un jugement qui entraînerait une dérogation à ce qui est mentionné ci-dessus, conformément à l'esprit de la Déclaration du
17 février 1981 de cette même Sacrée Congrégation.
Le Souverain Pontife Jean-Paul II, au cours de l'audience accordée au soussigné le Cardinal Préfet, a approuvé la
présente déclaration adoptée au cours de la réunion ordinaire de cette Sacrée Congrégation et en a ordonné la
publication. » Rome, Siège de la Sacrée Congrégation pour la Doctrine de la Foi, le 26 novembre 1983.
L'archevêché a orchestré une campagne provoquant un climat de haine et de provocations, y ajoutant la manipulation
par la peur et la xénophobie !
Ainsi le terrorisme clérical porte atteinte à la liberté de création et à la liberté d'expression, n'hésitant pas, pour ce faire, à
recourir à la violence physique.
Au mépris des droits de l'Homme et du Citoyen, au mépris de la loi de Séparation des Eglises et de l'Etat de 1905
qui a instauré la liberté de conscience, la revendication obscurantiste de l'archevêque a été satisfaite !
Christian BAQUE (Gironde)
Jacques FASSIE (Vaucluse)
__________________
(1) Article 35 de la loi de 1905 : "Si un discours prononcé ou un écrit affiché ou distribué publiquement dans
les lieux où s'exerce le culte, contient une provocation directe à résister à l'exécution des lois ou aux actes
légaux de l'autorité publique, ou s'il tend à soulever ou à armer une partie des citoyens contre les autres, le
ministre du culte qui s'en sera rendu coupable sera puni d'un emprisonnement de trois mois à deux ans,
sans préjudice des peines de la complicité, dans le cas où la provocation aurait été suivie d'une sédition,
révolte ou guerre civile."


Sur le même sujet..
propos
avril
avait
franc
respect
liberte
maconnerie
archeveque
avignon
exposition
sacree
eglise
droit
expression
faire