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Véritable pilier dans l'organisation de concerts métal aux quatre coins de l'Hexagone,
l'association FHMC a su manier une fois de plus les cordes et assurer la promotion d'une de ses
nouvelles trouvailles. C'est tout naturellement que son dirigeant, Sébastien Bailly, véritable fan
de métal, a fait tourner l'invitation pour promouvoir la venue de Myrath pour une prodigieuse
tête d'affiche à Luynes, le 25 Février dernier. Attention, mieux vaut rester connecter à ce French
Heavy Metal !
Beyond Myrath : Salut Sébastien,
et merci d'avoir accepter notre
interview. Première question –
assez technique et naturelle, cela
va de soi – pourrais-tu nous
présenter votre association ?
Sébastien Bailly : French Heavy
Metal Connection (FHMC) a été
créée début 2009 par Laurence et
moi. Nous sommes des passionnés
de heavy metal typé années 80, et
c’est cette passion commune qui
nous a conduit à vouloir faire bouger
les choses dans nos régions
respectives et ainsi faire jouer des
groupes qu’on n’avait plus l’habitude
de voir en concert dans notre beau
pays. Le véritable déclic a eu lieu en
2009
quand
nous nous étions
déplacés en Belgique pour assister à
un concert de Blaze Bayley (ancien
chanteur d’Iron Maiden). Nous avons
eu la chance de passer un aprèsmidi avec lui durant lequel il nous a
fait part de son souhait et de sa
volonté de reconquérir « son » public
français, et que du coup, il était à la
recherche
d’organisations
composées avant tout de fans de
musique pour lui organiser des
concerts. Et cela n’est bien entendu
par tombé dans l’oreille de sourds …
étant nous mêmes des grands fans
de Maiden et de Blaze (sourire).
Notre
association
a
été
créée rapidement ensuite et nous
avons pu ainsi organiser 2 concerts
pour Blaze en décembre 2009, dont
celui de Paris marquant son grand
retour dans la capitale française
après 7 ans d’absence ! Nous avons
ensuite enchaîné d’autres concerts
pour lui en 2010 et 2011 et nous
avons d’autres concerts prévus pour
lui les 7 et 14 avril respectivement à
Paris et à Luynes, à côté d’Aix En
Provence. Cela était donc le point de
départ de FHMC, mais l’objectif
principal qu’on s’était fixé était de
faire la promotion de nouveaux
groupes de heavy metal français, et
c’est ce que nous nous sommes
efforcés de faire au travers des 16
concerts que nous avons déjà
organisés en 2 ans et demi où nous
avons fait jouer plus de 30 groupes
français. Nous essayons également
de faire de la promotion pour ces
nouveaux groupes français au
travers de chroniques (faites par
Clémentine et moi-même) de leurs
démos, de leurs EP, voire de leur
album s’ils ont eu la chance
d’enregistrer
un,
d’interviews
(réalisées par
Clémentine
et
Laurence). Enfin, nous organisons
chaque année au Korigan en juin un
tremplin festival (New Wave Of
French Heavy Metal) destiné à
justement
faire
connaître
les
talentueux
jeunes
groupes dont regorge notre région du
sud de la France, en offrant au
vainqueur la possibilité de tourner un
clip-vidéo.
Les groupes que vous avez
l'habitude de promouvoir sont des
groupes qui n'auraient peut être
pas la chance, à eux tout seuls de
faire un concert. Pourtant, vous
aviez déjà reçus des invités assez
colossaux (Kryzees, Skyclad,...).
Comment s'opère la sélection des
artistes ?
Pour faire connaître nos jeunes
groupes, nous avons opté pour la
solution de les faire jouer en
première partie d’artistes ou de
groupes ayant déjà une bonne
renommée. Il s’agit pour nous de la
meilleure solution pour mettre le
projecteur sur de jeunes groupes et
ainsi les exposer à un public plus
nombreux, à la presse se déplaçant
à nos concerts etc. Pour le choix de
têtes d’affiches, cela peut venir de
propositions, ou bien de prospections
que nous faisons par rapport à
l’actualité de groupes que nous
sommes en capacité de faire jouer.
Son choix est également fonction du
style de musique pratiqué : nous
nous concentrons sur le heavy metal
classique, progressif, voire le thrash,
mais pas les styles plus extrêmes
(black metal, death metal etc..) qui
ne sont pas notre créneau. Pour
compléter l’affiche, nous choisissons
des groupes locaux. Ce choix n’est
jamais fait au hasard et nous nous
faisons toujours une bonne idée des
jeunes
groupes
avant
de
définitivement porter notre choix sur
eux, en allant les voir en concert, en
écoutant bien leurs démos, en
discutant avec eux et en testant leurs
motivations. Nous ne donnons un
coup de pouce qu’aux groupes y
mettant vraiment du leur, souhaitant
se faire connaître et se bougeant
vraiment. Ce type de comportement
est primordial dans notre choix. Et
nous n’avons jusqu’à présent jamais
été déçus par nos choix !
Comment
et
quand
découvert Myrath ?
as-tu
J’ai découvert Myrath en septembre
l’année dernière, au moment de la
sortie de Tales Of The Sands. J’ai lu
plusieurs chroniques dithyrambiques
sur ce disque. Devant un tel
consensus sur la qualité de ce
nouvel album des tunisiens, ma
curiosité m’a bien entendu conduit à
me procurer ce cd, puis celui d’avant
également. Et effectivement, quelle
claque.
Selon toi, le fait d'inviter des
artistes
issus
de
différents
horizons musicaux du métal
(heavy metal, hardcore,...) est une
manière de faire promouvoir des
genres qui sont très peu reconnus
en France ?
D’une certaine façon, oui mais notre
choix
de
genres
différents
correspond également à nos goûts
personnels, qui sont à l’origine de
notre
passion
et
de
notre
désir de faire la promotion de cette
musique. Nous accordons également
énormément d’importance à la
mélodie.
La venue de Myrath a-t-elle
apporté un nouveau « climat »
pour l'association, dans le sens où
vous n'aviez pas encore reçu de
groupe mêlant métal progressif et
métal oriental ?
Je ne sais pas si on peut parler de
« climat », mais en tout cas, le choix
de faire jouer Myrath est dans la
ligne directrice et l’esprit de FHMC :
servir de « tremplin » pour les
groupes. Ainsi, FHMC a été le
premier à faire jouer Myrath en tête
d’affiche en France, à avoir organisé
les 2 premiers concerts de la
reformation de Vulcain en avril 2010,
à avoir remis Blaze Bayley sur les
rails depuis fin 2009, à avoir organisé
l’unique
concert
français
des
précurseurs du metal
celtique
Skyclad à l’occasion de la tournée
célébrant leurs 20 ans de carrière
etc…
Les deux premières parties,
Forgin' Fate et Pryde, sont des
groupes
dont
les
origines
musicales
sont encore
très
différentes de Myrath. Comment
expliquer le choix des premières
parties ?
Je ne suis pas tellement d’accord.
Forgin’Fate évolue également dans
un style metal progessif, influencé
par Symphony X, Dream Theater
etc.. Certes, leur musique ne
possède pas d’influence orientale,
mais on y trouve néanmoins pas mal
de points communs avec celle de
Myrath (sourire). Au sujet de Pryde,
leur musique est un peu plus
éloignée du pur metal progressif,
mais leur musique accrocheuse,
mélodique allait parfaitement pour
chauffer la salle avant le concert de
Myrath. Au sujet du choix de ces 2
groupes : Forgin’Fate, de par leur
identité musicale assez proche de
celle de Myrath, s’est avéré être un
choix évident, d’autant plus que
FHMC n’avait jamais eu l’occasion
de faire jouer cet excellent groupe.
De plus, les musiciens connaissent
très bien Kevin Codfert, le producteur
de Myrath, et forcément, cela allait
rajouter à la bonne ambiance de la
soirée et ainsi permettre à Myrath de
se sentir à la maison (sourire). Le
choix de Pryde a été également
évident pour nous : nous savons ce
dont le groupe est capable (ils sont
les gagnants de notre 2nd tremplin
édition 2011) et leur musique à la fois
heavy et accrocheuse était parfaite
pour faire monter la température de
la salle avant le concert tant attendu
de Myrath.
La musique orientale (bien que
celle de Myrath est à moitié
orientale, moitié progressive) estelle, selon toi, un style d'avenir
pour le métal en lui-même ?
Toute musique n’hésitant pas à
piocher
dans
plusieurs
styles
différents a de fortes chances de
laisser un trace dans l’histoire de la
musique, et du coup de marquer les
esprits. Encore plus quand il s’agit de
mélanger 2 cultures différentes avec
autant de réussite et de bonheur. La
musique de Myrath va, selon moi,
au-delà de simples notes. Elle nous
permet de mettre un pied dans leur
monde, dans leur culture en nous
faisant voyager au Moyen Orient tout
en gardant un pied dans le monde
occidental avec leurs influences
(Symphony X en tête, Adagio). Alors
oui, je pense que cette musique est
une musique d’avenir.
Comment es-tu arrivé à inviter
Myrath ? (Le groupe cherchait à
faire de la promo un peu partout,
ou alors tu avais envie de les
inviter depuis quelques temps ?)
Comme
je
l’ai
indiqué
précédemment, j’ai eu un coup de
cœur en septembre à l’occasion de
leur nouvel album. Je suis également
allé à Marseille pour les voir le 11
novembre en concert sur la tournée
avec
Orphaned
Land,
mais
malheureusement le concert n’a pas
pu avoir lieu et a été annulé, mais j’ai
néanmoins eu la chance de pouvoir
approcher le groupe. De là a germé
l’idée de leur organiser un concert
dans la région, et tant qu’à faire un
tête d’affiche. Nous nous sommes
consultés avec Laurence et avons
pris la décision de lancer ce projet.
Et nous avons bien fait, vu le succès
de ce concert !
On a vu Myrath en première partie
de Tarja, faisant face à un public
qui, à la base, ne les connaissait
même pas ou alors très peu. Pour
une tête d'affiche à Luynes, le
climat devait être différent, non ?
Oui, le climat était familial et le public
acquis à la cause de Myrath. Certes
il y avait des curieux (et c’est tant
mieux) mais surtout des gens ayant
découvert le groupe ces derniers
mois. Le public, ainsi que nous
même, avons découvert un groupe
vraiment très proche du public,
physiquement de par la petite taille
de la salle, mais également dans
l’esprit. Zaher a souvent fait
participer le public par exemple.
Sans compter que le groupe est allé
dans la salle après quelques minutes
de repos dans les loges, pour signer
des autographes, des photos avec
leurs anciens et nouveaux fans. Ils
se sont montrés d’une très grande
gentillesse et disponibilité durant
toute la soirée. Qu’ils ne changent
rien ! Enfin, le Korigan est une petite
salle (200 personnes) mais sa
conception en fait une salle des plus
chaleureuses
qui
permet une
proximité entre les groupes et le
public que tout fan ne peut qu’adorer.
Parmi les moments forts du
concert, lesquels retiendrais-tu ?
Pour le concert de Forgin’Fate, la
volonté du groupe de ne jouer
quasiment que des nouveaux
morceaux ! Pari risqué, mais pari
réussi vu l’ovation accordée par le
public. Pour le concert de Pryde,
l’hommage de Val, le chanteur, a son
papa, dont c’était l’anniversaire le
soir même et qui était dans la salle !
Pour le concert de Myrath, tout le
concert!! Mais pour être un peu plus
objectif, je dirais leur entrée sur
scène qui m’a donné des frissons
dans le dos, les interventions de la
danseuse Erin augmentant la
température ambiante de quelques
degrés, le nombre de chansons
jouées du dernière album et enfin la
chance d’avoir pu entendre 2
chansons de Desert Call.
On te laisse le dernier mot !
Tout d’abord, toute l’équipe de FHMC
se joint à moi pour te remercier pour
nous avoir accordé cette interview.
Tout comme toi, notre moteur est
notre passion et notre amour pour la
musique. C’est toujours agréable de
recevoir … mais également tellement
intéressant de pouvoir donner
quelque chose en retour. C’est ce
que nous essayons de faire avec
FHMC. C’est également ce qu’on a
ressenti lors du concert de Myrath et
de ce que le groupe dégageait. Alors,
que les fans continuent à se bouger,
à se déplacer aux concerts, à
acheter les cds des groupes et faire
confiance aux nouveaux petits
groupes et pas seulement aux
grosses « locomotives », car des
groupes tels que Myrath, Forgin’Fate
ou
Pryde
méritent
vraiment d’obtenir un grand succès.
Up The Myrath Fans ! Up The Metal
Fans !
ENTRETIEN AVEC DIDIER MERLATEAU
Fin Février, alors que Myrath venait de clôturer son ultime show en compagnie de Tarja,
les échos à propos du Fan club français nous ont semblent-ils rapprochés d'un journaliste plein
d'humour et de spontanéité. Journaliste chez Ondes de Rock, la rencontre n'en est que plus
amusante et intéressante. C'est alors que nous le retrouvons quelques jours plus tard sur
internet pour une petite discussion. Alors oui cet entretien concerne de très près Myrath,
groupe pour lequel cet adepte de Hard Rock a une profonde considération, mais le jeu ne
s'arrête pas là ! Retour sur le groupe et plus principalement, le métal progressif, vu par un
journaliste connaisseur !
Beyond Myrath : Tu as déjà
rencontrer Myrath et réaliser une
interview audio pour Ondes de
Rock, comment tout cela s'est-il
déroulé ?
Didier Merlateau :
Oui, dans un bar à
Paris. Il manquait
juste le bassiste et
le batteur, sinon ils
étaient tous là. Je
suis allé à Paris
pour les rencontrer.
La rencontre était
organisée par XIII
Bis Records, leur
maison de disque.
J'arrive sur les
lieux
avec
Lounacama,
ma
collègue et il n'y
avait personne. On
commence
à
attendre
et
on
téléphone à la maison de disque qui
nous dit vaguement qu'ils ne
devraient pas tarder. Cinq minutes
plus tard, on voit trois mecs qui
débarquent avec un plan griffonné
dans leurs mains, c'était eux ! Ça
nous a choqué de voir que leur
maison de disque n'avait en réalité
même pas dépêché une personne
pour les accompagner, surtout pour
un groupe qui venait de sortir
l'album de l'année. L'entretien a
duré presque deux heures. Les
mecs
étaient
super
sympas,
humbles, attentifs, intéressants,
pleins d'énergie. La grande classe !
Le seul reproche que l'on pourrait
leur faire est qu'ils ne s'affirment pas
assez, comme s'ils n'avaient pas
conscience de l'énorme disque
qu'ils venaient de faire.
Dans une certaine mesure, la
situation devait paraître bizarre..
Bizarre je ne sais pas. Tu sais, on a
fait pas mal d'interviews de mecs
connus comme Glenn Hughes,
David Coverdale, Paul Personne,
Status Quo... et Myrath n'ont pas la
même renommée. Mais d'un autre
côté, ce qui m'a vraiment choqué
c'est de m'apercevoir qu'une maison
de disque qui a la chance d'avoir un
groupe comme Myrath dans ses
artistes, ne se rend pas compte
qu'elle a de l'or entre les mains. Elle
préfère assurer la promotion
d'artistes qui sont loin d'avoir le
même potentiel. A se demander s'ils
ont vraiment une connaissance du
marché
ou
une
oreille
professionnelle
pour
faire
la
promotion des artistes qu'ils signent.
Penses-tu
que
certaines
personnes ne prennent pas assez
conscience
de
l'industrie
musicale ?
Oui. Mais je pense qu'en vérité, le
problème est français. En France,
les structures qui acceptent le Métal
(et le rock progressif) sont
faiblardes. Au niveau des médias,
c'est la misère totale. La culture
musicale en France n'est
pas du tout rock. À
Ondes de Rock, nous
avons
quotidiennement
des
demandes
de
groupes qui cherchent la
promotion, voire à se faire
signer. Et il y a des
artistes excellents comme
par exemple Steve Hill
(qui passe ce mois-ci en
France) qui est reconnu
au Canada, son pays
d'origine.
Ce
groupe
tourne régulièrement aux
USA et on les fait venir
dans une toute petite
salle en France. Une des
forces de Myrath est leur
origine. Le but d'Ondes
de Rock est de redonner
justement une vraie valeur à la
qualité.
Tu as découvert Myrath,
me
semble-t-il, avec leur dernier
album ?
Oui. Myrath est un groupe
exceptionnel. Mais c'est moi qui ai
contacté XIII Bis pour les rencontrer.
Je suis tombé sur eux par hasard,
car je fais une démarche de
recherche quotidienne pour ne pas
passer à coté d'un bon groupe.
Avant je n'avais jamais entendu
parlé d'eux. Mais je ne suis pas
spécialisé dans le métal. J'écoute
tous les genres quand ils sont bons.
On va dire que je suis plus un Hard
Rockeur qu'un métalleux. J'ai
découvert d'autres groupes qui
mélangeaient les styles ou les
origines
musicales
depuis
longtemps. J'écoute beaucoup de
Progressif de Magma à Rush en
passant par Jethro Tull ou Yes.
J'aime les sonorités orientales d'une
manière générale mais surtout
quand c'est très orchestré comme
par exemple pour Warda ou Oum
Kalsoum. Ensuite j'aimais beaucoup
la reprise de Pagge Plant de
Kashmir avec l’orchestre arabe
dans les années 90. J'ai écouté
Orphaned Land mais je trouvais
cela trop cru, pas assez mélodieux.
Quand j'ai appris que les israéliens
tournaient avec 2 groupes arabes je
les ai écouté et c'est comme ca que
j'ai découvert Myrath et que j'ai pris
une claque. C'est exactement le
juste équilibre entre mélodie,
puissance, qualité technique, Metal
et musique orientale. Le genre ne
m'a pas surpris mais j'ai adhéré
immédiatement. Je pense que la
"surprise" que provoque Myrath
vient essentiellement du fait que
c'est un groupe qui a quelque chose
à dire. Ils ont un état d'esprit et un
message artistique à faire passer.
C'est la force des grands groupes.
culturel qui aujourd'hui est occupé
par Myrath. Nous sommes par
exemple aujourd'hui habitués aux
groupes de métal scandinave genre
folk métal ou aux groupes de métal
japonais ou d'Amérique du Sud. Par
contre, c'est la première fois qu'un
groupe d'Afrique propose du métal
avec une bonne production et des
compositions excellentes. Sans
compter sur la qualité technique des
musiciens qui n'est plus à prouver.
Je pense que les musiciens de
Myrath ont besoin de cette
reconnaissance musicale en dehors
de leurs origines. Ma plus grande
peur c'est qu'ils oublient cette
origine Tunisienne pour faire du
métal plus conventionnel. Je pense
que le problème de la religion est
primordial dans la culture arabe
actuellement. Myrath est avant tout
un groupe de musiciens passionné
par la musique et l'art. La religion
est juste un élément qui leur est
imposé par leur environnement. On
connaît les problèmes soulevés par
le nouveau gouvernement Tunisien.
Même si de France, nous sommes
totalement manipulé par les médias
qui nous racontent ce qu'ils veulent.
Tales of the sands est vu comme
le meilleur reflet de Myrath.
Desert Call et Hope sont vus
comme des albums moins
révélateurs. Comment expliquer
ça ?
(Crédits photo Copyright © Ondes de
rock)
Le métal que l'on écoute en
France est souvent associé à la
culture
américaine
et
européenne. Le fait que Myrath
ne soit pas connu, les a-t-il aider
à
développer
une
certaine
notoriété durant la tournée ?
Peut-être. Il y a aussi le fait qu'en
France
nous
soyons
liés
historiquement à l'Afrique du Nord.
Nous sommes quotidiennement en
contact avec cette culture. Du coup,
il y avait un vrai manque dans le
métal au niveau de cet échange
Peut-être aussi qu'ils avaient besoin
de ces deux albums pour se
prouver qu'ils pouvaient faire une
musique
plus
efficace,
plus
accessible et je pense qu'ils ont
enfin trouvé un juste équilibre. Le
métal en France n'est toujours pas
accepté par les médias mais que
devrait-on dire du Progressif. Et les
2 premiers albums de Myrath
étaient plus prog, voir plus
expérimentaux (à leur niveau) que
le dernier. Mais je ne trouve pas que
les 2 premiers Myrath soient moins
personnels que le dernier. Ils sont
juste
moins
efficaces,
plus
spécialisés. Je trouve que sur Tales
of The Sands, ils ont réussi a être
plus professionnel, avoir plus de
recul et rendre plus accessible leur
musique.
On sait que le groupe a composé
Tales
of
the
sands
avec
l'inspiration du « moment »
pendant l'enregistrement, comme
l'avait dit Morgan dans notre
précédente interview..
Oui. C'est un peu le problème de
tous ces groupes des 70's qui
faisaient du prog. et à l'arrivée des
années 80, ont commencé à
essayer de faire des trucs plus
simple, plus commerciaux. Comme
Yes, Genesis et plein d'autres.
Même constat pour des groupes
comme Van Halen. Le truc c'est
qu'en général c'était assez raté.
Mais Myrath a réussi son évolution.
Ils ont réussi à rendre leur musique
plus
mélodieuse,
moins
démonstrative, plus accessible et
peut-être involontairement plus
"commerciale". Mais pour moi ce
n'est pas une insulte de dire «
commerciale ». quand la musique
est bien faite et qu'il y a des idées,
c'est le principal. Les Beatles ont fait
peu de musique qui "paraissait"
compliquée. Et pourtant... Quel
groupe ! Et on ne peut pas dire
qu'ils n'étaient pas commerciaux vu
tous les albums qu'ils ont vendu et
qu'ils continuent à vendre. Led
Zeppelin qui faisaient des titres à
rallonge
étaient
pourtant
commerciaux vu leur succès. Je
pense que Myrath a tous les
ingrédients pour être un grand
groupe. Un peu comme Mago De
Oz pour les pays hispaniques.
Leur tournée avec Tarja a été un
peu une sorte de tremplin dans
leur carrière ?
Oui. Leur meilleur carte de visite
c'est leur musique. Il faut arriver à
les faire tourner au maximum, les
faire jouer dans des festivals,
diffuser leurs albums aux radios,
magazines,
journalistes.
Le
problème en France c'est que
chaque communauté a tendance à
écouter sa musique. Et les jeunes
d'origine maghrébine écoutent très
peu de métal. Alors c'est à nous de
défendre Myrath. La maison de
disque est là pour faire la promo de
ses
groupes. A elle
d'être
convaincante et créative pour
trouver des moyens efficaces de
faire évoluer ses poulains.
Soyons
fous, toi qui est
passionné de Hard Rock. Myrath
est en tête d'affiche, qui choisistu comme première partie ?
(Crédits photo Copyright © Ondes de
rock)
Pour
en
revenir
plus
principalement
à
Myrath.
Comment as-tu trouvé leur
performance à Paris ?
Myrath sur scène, c'est super ! Mais
je m'attendais à ça. J'avais déjà
regardé pas mal de vidéos sur
Youtube. Techniquement, ils sont
parfait et l'exploit reste quand même
de réussir à reproduire la musique
de leurs albums sur scène. Surtout
quand on sait le nombre de pistes
qu'il y a sur Tales Of the Sands. Si
on compare avec des groupes
comme Queen qui n'ont jamais pu
jouer Bohémian Rhapsody en
intégralité en live, ça fait mal.
Myrath fait très mal en concert ! En
revanche la scène était trop petite,
tout comme le set. Un vrai scandale
! Je suis allé à ce concert pour eux.
Le reste je m'en cognais, et je
n'étais pas le seul. Je trouve quand
même particulièrement agaçant de
voir des artistes qui prennent des
premiers groupes pour avoir du
public. Les compositions de Myrath
sont mille fois meilleures.
Pour la première partie, je ne sais
pas mais j'adorerais un concert
Mago de Oz, Myrath. Ça serait
énorme. D'autant que Mago de Oz
est un groupe qui ne vient jamais en
France malgré une popularité
incroyable en dehors de nos
frontières. Et ils assurent ! Ils
mélangent aussi le métal et la
musique de leur pays d'origine. Je
pense que les fans des deux
groupes seraient aux anges.
Pourquoi personne n'organise ça en
France ? Comment font les amateur
de Rock pour découvrir des groupes
? Ils ne leur restent qu'a chercher,
chercher et chercher encore
pendant que les médias nous
plombent le truc avec d'autres
musiques. Tu sais, je pense que
l'ouverture d'esprit est à faire a tous
les niveaux. Quand je vois par
exemple les notes que mettent les
chroniqueurs sur des sites ou
autres, je me dis qu'il y a toute une
culture musicale à faire.
La
dictature culturelle française est
politique. Par exemple, il y a un cota
de musique francophone imposée
dans les médias. Il faut prendre
conscience de la manipulation et de
cette dictature. Cela se joue à tous
les niveaux de la société et ça a des
répercussions sur la musique.
Myrath sont dans un pays ou peu
de gens écoutent du Metal et
pourtant ils ont une très bonne
culture dans ce domaine. Comme
quoi, quand on veut. Il suffit juste de
ne pas être un mouton et de
prendre sa vie en main, d'être
curieux et ne pas attendre des
autres qu'ils te donnent une opinion
toute faite sur les choses. Ils ont
une force énorme c'est d'être
originaire du Maghreb. Mais est-ce
vraiment une force ? Pour moi s'en
est une mais pour les journaliste
"officiels" je ne suis pas sûr.
Pour en terminer avec cette
interview, le Fan Club voudrait te
poser une petite question qui
risque de faire écho dans ta tête –
peut être dans celle des membres
de Myrath -. L'an dernier, ta
collègue avait demandé à Myrath
quel pouvoir choisiraient-ils s'ils
en avaient les moyens. Outre le
pouvoir d'avoir des babybels de
Zaher et de finir comme le mec de
Heroes pour Malek, quel serait le
tien ?
Rendre les gens heureux. On l'a
tous. Pour moi c'est le super pouvoir
ultime. Le bonheur et l'amour des
autres. Le nirvana ! C'est mignon
jusqu'à un certain point. Mais bon...
J'ai réfléchis longtemps avant de
trouver ce super pouvoir (Nous le
quittons avant que la discussion ne
devienne trop philosophique).
Tous les credits reserves
à toutes les sources internet citées qui ont œuvré
pour les live report, photos et vidéos (coup de cœur)
pour le dossier « Carnet de Bord »
à Baby Devil et Beyond Myrath French Fan Club
pour les interviews présentes dans ce magazine,
les artworks, maquettes et présentation du
« Hors Série Spécial Tour 2012 »
TOUR 2012 HORS SERIE réalisé en 2012 sur les
dates françaises de Myrath (avec Tarja & Benighted Soul)
ainsi que la participation de FHMC et Sébastien Bailly
Pochette du Hors Série réalisée par Beyond Myrath
avec les photos de Nicolasgaire.com
Publicité réservée à Beyond Myrath