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archinoi

Pu

mouvement:

a

occuppation

dians

le

des

m

occuppettons

des

mouvements

mouvement

préoccupant

les

mouvementés

mouvement

de

11histoire

et

occupés

mouvente

emouventes

par le

Luttes de classes
et m ouvem ent révolutionnaire
A ctuellem ent, toute la ligne du m ouvem ent
révolutionnaire est en train de se transformer.
La radicalisation du m ou v e m e n t réel de la
bourgeoisie s ’oppose (à une vitesse folle) à la
radicalisation du m ou vem en t réel du proléta­
riat, de telle façon que le m o u v e m e n t révolu­
tionnaire qui, depuis mai 68, s ’était d é c o m p o ­
sé, atom isé, ém ietté, figé à la vitesse du temps
de la survie, sem ble vouloir se recom poser, s e N
restructurer selon ses exigences internes,
vis a vis de la victoire totale et tautologique
du pouvoir sur tous les plans, ainsi qu’à la f a ­
veur des grands éclatem en ts sociaux qui ont
permis de connaître les endroits où frapper
(la théorie radicale). En cette situation, tous
les groupes (ou ce qui en reste) et les indivi­
dus du m êm e type, se posent un certain n o m ­
bre de problèmes, dont la résolution est un
préalable m inim um à l’accélération qualititive
et quantitative de la reconstruction du m o u v e ­
ment révolutionnaire ; en particulier :
— la signification des grèves sauvages et leur
sens
--- la situation du m ou vem en t étudiant
--- la pratique possible révolutionnaire des
groupes au to n o m es et ses fondem ents.
Ce texte n’est uniquem ent qu’un texte pro­
visoire d ’un groupe de cam arades à l’intérieur
du réseau d ’I.C.O. et d ’autres réseaux ; il ne
postule que son dépasseinenl ; il n’est qu’une

contribution au débat plus ou m oins am orcé ;
mais il nous sem ble la so m m e d ’un certain
nom bre de conditions m inim um pour pouvoir
aller plus loin.
En mai, le m ouvem en t étudiant (plus e x a c ­
tem ent une fraction) a provoqué l’étincelle du
vaste m o u vem en t à l’échelle nationale qui a
suivi (en le révélant) ;celui-ci, ju sq u ’à m ain te­
nant, n’est repris en charge que par le m o u v e ­
m ent ouvrier, du m oins par des noyaux de la
classe ouvrière. C’est ce dont nous allons c o m ­
m encer par discuter.
LE MOUVEMENT OUVRIER :
Faire une analyse des rapports de force au
sein de la classe ouvrière, entre le m ouvem ent
ouvrier et les pouvoirs, n’est pas pour nous une
analyse universitaire. Il s’agit de com prendre
les rapports de force pour savoir dans quel
sens vont les forces, quelles sont leurs m ani­
festations, et où s itu e r la r éa lis ati on de nos d é ­
sirs ; c ’est-à-dire réaliser effica c e m e n t n os d é ­
sirs, c ’est-à-dire m ener une pratique politique
radicale. L’enjeu est de taille.
Il ne s ’agit donc pas de partir d’une analyse
économ ique, ou d’une analyse des rapports de
production capitalistes actuels ; il ne s ’agit pas
non plus de partir d ’une analyse des appareils
politiques et syndicaux ; mais bien d ’une an a ­

lyse de l’état actuel de la lutte entre les c la s­
ses.
A) Pour tout ce qui est à gauche du P.C.
(du PSL aux con seiliistes en passant par IMS)
!e m ouvem ent serait en train de se r e co m p o ­
ser à la faveur de form es de luttes nouvelles,
ou qu’il serait en train de redécouvrir : les o c ­
c u p a ti o n s d ’usine s qui seraient le signe de son
regain de com b ativité ainsi que de la conquête
de son au tonom ie, et qui se m anifesterait m al­
gré et m ê m e contre les syndicats.
Nous ne so m m e s pas d’accord avec cette p o ­
sition pour un certain nom bre de raisons .
Tout d ’abord, les occupations d ’usines sont
la concrétisation du vieux m ythe stalinien de
1936.
Qui o c c u p e ? les travailleurs ou les sy n d i­
cats ? Les s yn dic at s se préparant ainsi à la gestion-occupation d e la vie industrielle, ce qui
est l eu r i n té r ê t de c o u c h e sociale.
Qui l u t t a i t en m ai 68 s u r les b a r r i c a d e s et
d a n s les r u e s ? Des j e u n e s ouvr ie rs qui n ’o c c u ­
pa ien t pas l’usine et qui avaient profité de la
grève pour se b a r r e r de l’usine. Ceux qui y res­
taient s ’y faisant chier.
B) Les grèves sauvages qui déferlent sur
l’Europe industrielle depuis plusieurs années
sont à com prendre à plusieurs niveaux ; le ni­
veau de c ontinu ation du processus capitaliste
et le niveau de rupture avec ce processus.
- a) d ’une part, elles exprim ent un des m o ­
m en ts du capital en transform ation : le passa­
ge d ’un capitalism e encore archaïque vers un
capitalism e cybernétisé, dans lequel les orga­
nes de gestion deviendront de plus en plus les
syndicats. Cela s ’exprime par les reven dica­
tions des syndicats (régionalisation, droit s y n ­
dical dans l’entreprise, entrée dans les conseils
é c on om iq u es, régionaux, adm inistratifs, cu ltu ­
rels, etc...) et par leur essai de prise en mains
des usines afin d ’accélérer le processus d ’où
sort leur principal pouvoir. Cela a c o m m e n c é
en 1936... E ffectivem en t l’occupation d ’une usi­
ne est l ’occupation d’un lieu de TRAVAIL, d'un
lieu d’aliénation : l’apprentissage de l’a u to g e s­
tion des usines par les occupations n ’est que
l’apprentissage de l'autogestion de la misère,
de la séparation (u sin e s/ex té r ie u r de l’usine ;
u s in e s/fa c u lté s/p r é fe c tu r e s /r u e s , etc...) C’est
une pratique syndicale. Les jeu nes prolos radi­
caux se fou ten t d ’autogérer ces prisons (les
syndicats font tout d ’ailleurs pour que tout soit
préservé). Les occup ation s d ’usines sont donc
l’expression d ’un chan gem en t des structures
capitalistes, c h an gem en ts accélérés par l’action
de la c o u c h e syndicale, dont les occupations
d ’usines son t surtout le moteur.
Ce qui ne veut pas dire que ces grèves « sa u ­
vages » avec occup ation s soient déclen ch ées
u n iq u em en t par les syndicats. Non, elles peu­
vent être d é c le n c h é e s par la « base » ; car elles
2

e x p r i m e n t é g a le m e n t le m o u v e m e n t ouvrier
e n c o re parcellaire, pas encore conscient de sor.
existence de m ouvem ent, pas encore détaché
de ses idéologies, pas encore conscient de n’a
voir rien à faire avec cette merde-là ; et se fai
sant encore baiser la gueule dans ses tentati
ves d ’autonom ie.
Les occupations d ’usines exprim ent donc :
--- les intérêts inconscients du capital
--- les intérêts de la c o u ch e syndicale
--- l’existence encore parcellaire du m o u v e ­
m ent ouvrier
— les premières m anifestations, donc obliga­
toirem ent m ystifiées, du m ou vem en t o u ­
vrier.
- b) l’autre niveau, plus important et plus in­
téressant pour le m ouvem en t révolutionnaire,
est le niveau de rupture d ’avec les pouvoirs (le
pouvoir actuel et les pouvoirs futurs déjà en
gestation ).
Ce qui était intéressant dans les usines en
mai-juin 6c, c’ét3;t p e ut- êtr e surtout qu’on y
jouait de l’accordéon, q u ’on y jouait, qu’on y
buvait, etc..., évid em m en t cela éait lim ité
(d ’une part, les syndicats qui oc cu pai en t, d ’a u ­
tre part quelques ouvriers qui d é t o u r n a i e n t un
peu l’usine, c ’est-à-dire qui s ’en servaient un
petit peu pour eux).
Ce qui est très intéressant dans les grèves
t sauvages » qui se déroulent un peu partout
actuellem ent, c ’est la facilité avec laquelle les
jeu nes prolos arrêtent cle travailler. Ce qui est
positif, c ’est que de plus en plus, des m o u v e ­
m ents sporatiques, éphém ères sauvages de grè­
ve, par atelier ; par petits groupes, puis so u d a i­
nem en t au niveau d ’une boîte, se d éclenchent
avec de m oins en m oins de justifications d ’o r ­
dre syndical ou politique, ou gauchiste. Il est
de plus plus net que c ’est une critique en actes
du travail qui s’instaure ainsi. Il nous semble
très clair que les syndicats ont de plus en plus
de mal à justifier, à contrôler ces m o u vem en ts
d’arrêts de travail (et d onc ensuite à occuper
l’usine) car il s’agit d ’arrêts de travail pour le
plaisir d’arrêter le travail et de sortir de l’u s i­
ne. (les syndicats em p loient d ’ailleurs cet ar­
gum ent de plus en plus dans leurs tracts, afin
là, car « il faudra produire, n ’est-ce pas ? »).
de dénon cer la m auvaise tenue de ces grèvesDe plus en plus, il s ’agit de faire grève afin
de ne plus bosser, afin d ’avoir plus de tem ps
pour aller à la pêche, pour baiser, aller voir
des copains pour boire un canon, etc...
(co m p ortem en t à la fois décrié par les cen tra­
les syndicales et les périphérules gauchistes.)
Ce qui prouve que ce n’est pas une sim ple réac­
tion passive, mais bien une radicalisation des
désirs d ’une cou ch e de plus en plus im portan­
te de la classe ouvrière, et que cela s’a c c o m p a ­
gne d ’une pratique com p lém en taire en temps
de travail : le sabotage (se systém atisant) du
travail et de son organisation, non plus à par­
tir de m ots d ’ordres syndicaux ou poltiques,

m ai s à pa rti r des désirs de ne plus se faire
chier, de bosser le m oins possible, d ’aller voir
les filles de la chaîne d ’à côté, de ne plus s u p ­
porter ies flics contrem aîtres, de décon n er au
m axim um , bref, à p a rt i r des désirs q u o tid ie n s
contre les séparations, le travail, le sacrifice,
etc... (on n’a q u ’à voir le nom bre de jeu nes
prolos - nom bre de plus en plus important quittant leur boîte au bout de 15 jours, allant
dans une autre, d ’où ils se refont vider, puis
ne faisant rien 3 sem aines, puis allant encore
dans une autre boîte, etc...). C’est donc vivre
plus in ten sém en t qui intéresse cette couche de
jeu n e s proîos.
Ce qui aussi est très intéressant, c ’est que le
m o u v e m e n t ouvrier sem b le s’étendre de plus
en plus n ettem en t vers l’extérieur de l’usine :
les grèves sauvages se traduisent généralem ent
par des bagarres plus fréquentes dans les c a ­
fés, d a n s la rue, pa r t o u t e l’o c c u p a t i o n de t o u t
le r é s e a u social (et ceci contre les syndicats) :
gares, préfectures, journaux, rues, places pu­
bliques, im m eubles, etc... Ce q u ’il f a u d r a i t é t u ­
dier, c ’est d o n c c o m m e n t se fait cette e x t e n ­
sion à t o u t le r é s e a u social urb ain , ( e ffe c tiv e ­
m ent, puisqu’il y a grève, les syndicats restant
à l’usine, et les jeu nes étant dans la rue, t o u t
est possible ; et effe c tiv em e n t on a pu voir
dernièrem ent en Italie, c om m en t c ’est bien
d a n s la rue (et p a r t o u t ) que le p r o b lè m e de la
lu tte réelle se pose, et a été posé par les jeunes
qui n ’avaient rien à foutre et n’étaient pas dans
l’usine, a y a n t pro fité des grèves p o u r se b a r ­
r e r des usine s) .
C) Par rapport à cela, on peut faire un s c h é ­
ma assez sim ple des tactiques et des buts des
organisations syndicales et politiques de gau­
che :
- a) le P.C.-C.G.T. déjà en place dans les c o n ­
seils d ’entreprise, dans les conseils d ’a d m in is­
tration, conseils régionaux, conseils de ceci,
ou de cela, etc..., on t d o n c d é jà un pouvoir im ­
portant, à côté du Patronat et de l’Etat. Sont
donc très m ous et freinent les grèves ; n'orjt
pas intérêt à réclamer plus de pouvoir, c ’est
tout.
- b) le P.S.U.-C.F.D.T. (Cahiers de Mai) pas
e n c o r e t o t a l e m e n t en place (il n ’y a d ’ailleurs
pas assez de places) ; d ’où p oussent les grè­
ves, participent m êm e aux grèves sauvages ;
veulent la transform ation du sy stè m e capita­
liste actuel en société gérée technocratiquement, et où « l’autogestion » serait leur p o u ­
voir. Leurs luttes tendent dé jà à am énager un
doub le pouvoir au cas où ça ne marcherait
pas. Jouant sur l’opposition base-direction, d i­
rection réform iste, mais base du syndicat avec
tous dans la lutte, pour asseoir leur prestige.
C’est la ten d an ce la plus d angereuse a c tu elle ­
m ent. O ppose au Patronat un d o u b le po u v o ir
syndical t e c h n o c r a t i q u e déc ent ral isé , à la ba­
se, dans les boîtes, les régions, etc...

c) les G a u c h i st e s sem blent être les P.S.U.C.F.D.T. du m ouvem ent étudiant ; en m o u v e ­
ment ouvrier, sont des m ou ch es à merde qui
font broum, brr, brr, autour de la m oindre agi­
tation ; voudraient supprimer le patronat pour
intaller un d ou bl e pouv oir t e c h n o c r a t i q u e - a d
m in i s tr a t i f centralisé.
- d) les
mes.

Conseillistes

produisent des fa n ta s­

D)
Le m ou vem en t ouvrier révolutionnaire
va désorm ais savoir (et c ’est ce que p r a t i q u e ­
m e n t accélèrent actu ellem ent les groupes d ’o u ­
vriers radicaux) q u ’il n ’a rien à voir avec le
m o u vem en t des occupations ;
que 1) e ffe c tiv em e n t il ne peut pas ne pas
en passer par là, mais que cela n ’est qu’un m o ­
ment préliminaire, et encore aliéné
et que 2) la lutte des groupes d ’ouvriers radi­
caux va désorm ais s ’orienter vers le d é to u r n e ­
m ent accru et le sabotage intensif du tem ps
passé à l’intérieur de l’usine et vers l’extension
de la lutte sur toute la réalité sociale, à l’e x ­
térieur des murs de l’usine, à partir d ’une tac­
tique basée sur les désirs les plus quotidiens
allant dans le sens de l’occupation des n œ uds
et des liens sociaux (critique de la famille, du
travail, de l’ennui, de la répression, esca r m o u ­
ches contre la police, occupation des bistrots,
des bals, etc..., tout ceci allié à la lutte dans
l’usine, étant la base et le fon d em en t d ’une or­
ganisation du m ou vem en t révolutionnaire o u ­
vrier).
« Mais la gestion ? il faudra bien gérer les
usines dans un m onde socialiste ?
- Non. On utilisera ce qui aura été autrefois
des usines pour des tas de besoins que les gens
déterm ineront eux-m êm es, car il n ’y aura plus
« d ’usines ».
- Mais, et la production ? II faudra bien pro­
duire ?
- Oui. Les p r o b lè m es se p o s e r o n t alors. Car
d ’une usine, on ne peut garder que ce qui va
dans le sens du m ou vem en t de la fin du tra­
vail : l’a u to m a t i o n . Le reste est à brûler ou u ti­
liser p o u r a u t r e chose que le travail. C a r il n ’v
a u r a plus d ’ouvriers (l’idéologie des Conseils
Ouvriers est la Réification structurée dans le
Futur, d’expériences prolétariennes p assées).
C ’EST-A-DIRE QUE LE NIVEAU DE RADICALITE DES DESIRS (TRAVAILLER LE MOINS
POSSIBLE) R E JO IN T LE NIVEAU T E C H N I ­
QUE DE L’AU TO M A TI O N . Tout est d onc à
réinventer. On ne peut gérer que ce qui va
dans le sens du m ouvem en t briseur des s é p a ­
rations, c ’est-à-dire qui brise le travail (GES­
TION = NOUVELLE FORME DE POUVOIR).
(à suivre)

3

N O T E S A U T O C R I T I Q U E S SUR L A P R E M I E R E P A R T I E (le m o u v e m e n t o u v r i e r )

1.- Précisons que les cahiers deMai ne peuvent être si simplement assimiles au
P.S.U, C.F.D.T, mais qu'ils participent également au mouvement gauchiste, et
m ê m e au mouvement c o n s e i l l i s t e , pour certains, ce qui pose d'ailleurs des p r o ­
blèmes. On en reparlera.
2.- La fin du texte sur le mouvement ouvrier (D) n'est pas à prendre comme un
absolu ; il est évident que la fin du travail est impossible; que l'automation
ne résoud rien; qu'il s'agit de diriger les machines, et de mettre en place
de toute façon le dispositif technique, et de toujours l'améliorer. Il s'agit
plus exactement de travailler le moins p o s s i b l e , en sachant bien que le travail
qui reste -a beau être social, il n'est qu'une aliénation, et ne peut être
rendu ludique par quelque déclaration que ce soit, de quelque Conseil Ouvrier
que ce soit.

II.- LE M O U V E M E N T ETUDIANT

Pour nous, le problème du mouvement étudiant est à poser au même niveau :
niveau de continuité et niveau de rupture; mais à partir d'une histoire sociale
totalement idéologique et irrëlle, qui empêche de comprendre le discours p r a t i ­
que des étudiants révolutionnaires.
Le mouvement étudiant (radical) réel de m a i - j u i n 68 , et qui subsistait à l'état
de décomposition l'année dernière, est à l'extérieur des facultés, actuellement.
C'est-à-dire, tous les gens qui en m a i - j u i n 68 ont été les éléments les plus
radicaux dans les facs (Mouvement du 22mars, groupes autonomes divers, etc...) se
retrouvent actuellement hors de celles-ci. De Nanterre à Lyon, c'est la même
chose. Ou ils bossent à l'extérieur, (bureaux, petits boulots...), ou ils trainent
ou restent à l'extérieur en ne faisant r i e n , en a s s i s t a n t , et c'est tout, aux
luttes des gauchistes. "La fac, c'est inutile d'y rester!". "Rien à y foutre!",
e t c ,e t c ...
Restent à la fac les gauchistes et les autres. Les éléments radicaux n'y restant
généralement que pour les bourses (quand ils y restent un petit peu) et les
surcis, ou sont paumés dans la nature. Ils sont devenus, de plus, des anti-étudiants (mais ceci, de façon encore inconsciente).
Les gauchistes, eux, occupent, ou tendent à l'occupation de tout l'espace
u n i v e r s i t a i r e .Ils n'ont guere plus de clientele , cartout le monde étudiant est
devenu gauchiste. C'est à dire que la clientèle d'un groupuscule est un autre
groupuscule, ou plusieurs autres. (Phénomènes de mini groupuscules entrainant
1 'atomisation de ceux-ci, ailleurs)
A)
Pour comprendre ceci, il faut partir de la p r o l é tarisation immédiate et dans
le devenir, de l'étudiant.
1°) Prolétarisation immédiate,et c'est facile à comprendre
:faible budget, menus travaux, perte de prestige, absence totale de pouvoir, et
"misère en mi l i e u étudiant" etc...
2° )prolétarisation du devenir étudiant. Prenons trois

__
: le prof, le sociologue,
1 ingénieur.
a le prof, par exem ple, est de m oins en m oins
flic, u ne courroie de transm ission de l’id é o lo ­
gie bourgeoise. Il est m oins un flic par ce qu’il
fait ou essaie de faire entrer dans les têtes,
ou e par le fait qu’il doit garder entre quatre
murs des enfants de 12 ans, en les réprimant ;
c ’est-à-dire q u ’il est tom b é en bas de l’échelle
flic, il n ’est bientôt plus qu’un sous-flic pion.
En effet, la classe d o m in an te a, à chaque p é ­
riode historique, secrétée l’idéologie qui d e ­
vait la faire tenir, et faire m archer la m a ch i­
ne. Ex : 1) la religion, d’où le rôle du prêtre
2) l’idéologie du scientism e, d ’où le
rôle du prof et du savant
3) les sc ie n c e s hum aines, d ’où le rô­
le du sociologue.
En effet, le prof qui en seigne CORNEILLE,
par exem ple, en 1970, n ’a plus aucun pouvoir
par îe fait qu’il enseign e CORNEILLE, car
CORNEILLE n ’a guère plus lui-m êm e d’u tili­
té pour la bourgeoisie. Les enfants qui é c o u ­
tent ses cours n ’en r e t i e n n e n t rien (ou presque)
non pas oar révolte, m ais parce qu’ils sont défà im prégnés d ’u n e cu lture, d ’u n e idéologie,
de va le u rs plus m o d e r n e s . En effet, c’est la cu l­
t u r e de la m a r c h a n d i s e qui a rem placé l?i cu l­
ture littéraire, puis scientifique. Ex : un gam in
de 7 ans sait tous les nom s de voitures, les c a ­
r a c t é r i s t i q u e s des m oteurs, etc,,, tel un c a t a ­
logue. La c u lt u r e de vi en t le c a t a l o g u e m e n t des
r r a r c h a n d i s e s p r o d u i t e s (en vérité elle n ’est le
catalogue que des m a r c h a n d i s e s , et m êm e pas
de la production) (cf K, Marx, Le Capital I,
n o t e 5 : « en vertu d ’une « flictio juris » é c o ­
nom ique, tout acheteur est censé posséder
une connaissan ce en cyclopédique des m ar­
c h andises » ; cette « fictio iuris » s ’est c h a n ­
gée en « réalité de fait »). C’est !a que le p o u ­
voir tient les gosses (et leurs jeu x).
D ’autres transm issions de l’idéologie bour­
g eoise sont plus im portantes et plus décisives
que l’é c o le : les affiches, la télé, la radio, la
rue, la p r o d u c t i o n elle-même, pa r la cu ltu re
de la c o n s o m m a t i o n (com bien de voitures X
construites cette année, com b ien de marques
de lessives, etc...). C’est-à-dire c ’est toute la
so c ié té elle-m êm e et ses structures (anti) c o m ­
m unicatives qui est d evenue t o t a l e m e n t le lien
de transm ission de l’idéologie bourgeoise m o ­
derne.
Bientôt on n ’enseignera plus Corneille. Le
prof tend à disparaître car le conten u change,
plus de t e c h n i q u e (m ê m e pas de sc ie n c e ) et
ce seront les ordinateurs qui feront les cours.
Les nouvelles valeurs ne sont plus celles d ’Horace ou du Cid, m ais celles de la R8 ou de la
caméra m achin (les m archandises sont les
n ou v e a u x héros) Vitesse, Rationalité, Rende­
m ent, H ygiène, etc... Le prof est de m oins en
m oin s un flic, car son pouvoir est devenu un
2

pouvoir archaïque avec de m oins en m oins de
pouvoir) : il fait de plus en plu1,s rire. Il est de
m oins en m oins im portant, c ’est un reste.
Cette prolétarisation du prof se traduit très
n ettem en t d ’ailleurs sur quatre points :
- il c o n so m m e de m oins en m oin s de pouvoir,
il est de plus en plus réprimé (et consid éré
c o m m e nul) par l’adm inistration, par les c o n ­
trôles, etc., m êm e ses gam ins le répriment ! !
- il est de m oins en m oins payé (relativem ent)
pour les services q u ’il rend à la bourgeoisie.
- il y a d’ailleurs de plus en plus de chôm age
d ’agrégés, de licenciés, etc...
- ses reven dication s syndicalo-corporatistes,
traduisent cet état de fait, par deux te n d a n ­
ces : 1) soit ten d an ce à la m odernisation, à la
prise en mains des ordinateurs, c o m m e s o lu ­
tion presque suicidaire --- 2) soit ten d an ce à
revendiquer des crédits, la liberté syndicale,
plus de postes, etc... (solu tion désesp érée).
b) le so c iologu e : idem... de m oins en m oins
de boulot, et des boulots de m oins en m oins
importants : gratte-papier qui fait des statis­
tiques, c ’est tout... C hôm age énorme.
c) l’ingénieur : de m oins en m oins payé c o m ­
me ingénieur, mais de plus en plus rabaissé
au rang de sim ple ouvrier sur-qualifné, et c e ­
ci au n'veau de son pouvoir dans la boîte.
3) Ce m ouvem en t de prolétarisation du d e v e ­
nir de l’étudiant, n ’est pas gratuit, il est lié au
fait que, de plus en plus, les nouveaux flics
sont :
- les cadres supérieurs,
- les programm ateurs de téié, les offices
d ’inforrtation, 'es publ?cistes,
- les a d m i n is t r a t e u r s ,
- les or d in a t e u r s ,
- les syndicalistes,
- l’Etat.

B) Les étudiants peuvent donc être divisés
en 3 c o u c h e s grosso-m od o :
- les « r a d i c a u x » : qui savent plus ou moins
b e n qu’ils sont des prolos, et donc n’ont plus
rien à foutre des facs et dont les désirs sont
ceux d ’être prolétaires, c ’est-à-dire dépossédés
sans pouvoir sur leur vie, c ’est-à-dire dont les
désirs sont des désirs r a d i c a u x , car ils n’ont rien
à perdre mais tout à gagner (anti-étudiant).
- les ga u c h is t e s qui voient très mal q u ’ils d e ­
vien nent des proïos, et qui se m asquent la f a ­
ce, s ’accrochant à leur ancien ne fonction socia !e privilégiée de façon d ésesp érée ; ils e s ­
saient de perpétuer la fon ction privilégiée de
l’étudiant en p e r p é t u a n t le m o n d e et le milieu
étu d ia n t. Leurs luttes so nt t o u te s in scrites dans
ce m o u v e m e n t . Ils ten dent à faire remplacer
les cours des profs par les groupes d ’enquête ;
ils rem placent les cours ex-cathédra par des
cours de form ation m ilitante, et une activité
m il it a n te à l’intérieuj de la fac, afin de la rem ­
plir de leur présence, de la garder. Ils se pré­
cipitent m êm e, astuce plus fine, sur les postes
d ’assistants. Ils créent des phantasm es trim ­
balant une idéologie de type léniniste, c ’est-àdire des m odèles de révolution et d ’organisat :on sociale où les intellectuels ont un rôle di­
rigeant. Mais ce n ’est que phantasm es puisque
nous so m m e s en 1970 en pays industrialisé ;
et la classe ouvrière ne répond aucunem ent à
leurs appels. D e plus en plus tous les étudiants
devien nent gauchistes. Toute l’idéologie gau­
chiste est l’idéologie d ’une classe qui essaie de
s ’accrocher à son ancien ne position, position
d a n s le pouvoir. Ils y arrivent le m ieux dans
les Instituts ou à Vincennes par exem ple, là
d ’où ils peuvent sortir avec encore quelques
possibilités d ’ingérence réelle dans les affai­
res de la société. Ils revendiquent : tickets de
resto m oins chers, augm entation des bourses,
chute du tarif des droits universitaires, etc...
et luttent contre l’o r g an i s a ti o n de la survie par
la survie de l’o r g a n i s a ti o n ils essa ie nt de per­
pétuer leur position (et ceci plus ou m oins
c o n sc ie n m m e n t).
- les b o n s é tu d i a n t s : en voie de disparition.
C om m en cen t à adopter le langage, le m od e de
vie, le style, l’idéologie, gauchistes. Ce sont
ceux qui ne sont pas encore tom bés de haut,
car durant leur vie d ’étudiant, la vieille id é o ­
logie subsistante, et le fric de papa, jouent
pour les em p êcher de s ’apercevoir q u ’ils d e ­
viennent des prolétaires.
C) La stratégie possible du m ou vem en t é tu ­
diant radical ne peut être dans ces conditions
que le d é t o u r n e m e n t de l’université (en faire
autre c h o s e ). Pas d’occupation ce qui serait se
faire avoir, faire du gauchism e. Bref, tendre
à élaborer une stratégie qui pose c o m m e but
final :
- ou le d é t o u r n e m e n t des facs (en faire autre
c h o se d ’après les désirs quotidiens)

- ou la d e s tr u c ti o n des facs c ’est-à-dire tacti
quem ent le sabotage..
1) qui a le m érite de faire avancer cetti
stratégie de détournem ent,
2) qui a le mérite de révéler aux autre:
étudiants ce qu’ils sont : des prolos
c ’est-à-dire des gens totalem ent alié
nés, et sans aucun recours sur leur vie
Il est possible d ’élaborer une lactique de ré
seaux, de groupes au tonom es, agissant à l’in
térieur des facs, contre le fon ction n em en t de:
facs, com m e les jeunes prolos radicaux qui s<
battent dans leurs boîtes par le détournem en
et le sabotage, non au niveau idéologique ( c ’es
-à-dire d ’après un programme idéologique)
mais d ’après leur vie quotidienne. Cette tacti
que ne peut être qu’expérim entale au début
afin de se dépasser. Ceci est à discuter et £
préciser. Et nous espérons qu’on en discuter«
et qu’on précisera.

D)
Il y a à l’extérieur, t o u t de suite, d
points de jonction entre les intellectuels radi
eaux et les ouvriers radicaux (par le fait q u ’ils
son t des prolos les un s et les a u tr e s ). Et ces
points sont en dehors de l’usine et de la fac :
ils sont le r ése au social en enti er (bars, bals,
ciném as, etc..). Ex : Italie, où le m ouvem en t a
occupé les mairies, les gares, les immeubles,
etc... C a r c’est le r ése au social qui est le n œ u d
où t o u t se joue, d’où la jou issan ce est p ossi­
ble ; et peut repartir dans les usines et les facs
com m e une gangrène.
Certains lieux et certaines situations p e u ­
vent dès m aintenant favoriser les rencontres,
et on t c o m m e n c é à le faire (troquets, cinés,
bals, rues, places publiques, facs, vacances,
etc...)
Ce q u ’on avait t ra n s v a s é id éo lo g iq u e m e n t
d a n s le c o n c ep t de « conseil ou vrier », il f au t
le r e m e t t r e d a n s la vie, d a n s t o u s les lieux de
la vie.
GROUPES AUTONOM ES ET PRATIQUE
REVOLUTIONNAIRE
Cette troisièm e partie devait être rédigée
collectivem ent ; finalem ent, il nous a été im ­
possible de le faire. Un cam arade s ’est chargé
de cela. Il ne lui a été possible que de jeter
ces quelques notes et propositions très f o r m e l ­
les, c ’est-à-dire q u ’il n’a pu dire rien de plus
précis que ce qui avait été ten té co lle ctiv e ­
ment. Il le donne donc c o m m e tel. Ceci ne fait
que refléter l’im possibilité d ’arriver à la c o n ­
crétisation de cette n é cessité entrevue par
beaucoup de cam arades, un peu partout, d e ­
puis trois ou quatre mois, mais restant unique­
m ent au niveau du v œ u pieux et abstrait. Ce
qui suit a donc été rédigé trois mois après les
deux premières parties, et juste pour la paru­
tion d’I.C.O. n1 93 ; ce retard et son expression
form elle ne traduisant que le retard pratique
actuel. Il nous sem ble cependant que c ’est
dans ce sens que devraient aller les d iscu s­

sions et les pratiques diverses. Que le débat
soit am orcé sem ble un point fort important
cependant. A chacun de discuter, critiquer,
préciser, etc...
A) RAPPELS THEORIQUES
1) Toute !a vie des so ciétés dans lesquelles
régnent les conditions m odernes de produc­
tion s ’ann on ce c o m m e une im m en se a c c u m u ­
lation de m om ents subversifs, se reliant entre
eux.
2) Un e accum u lation d e qualificatif est plus
q u ’une accum ulation, c ’est aussi un sens à c e t ­
te accum ulation, et ce sens, c’est le sens que
confère pratiquem ent à l’histoire le m o u v e ­
m ent révolutionnaire, 1e m o u vem en t du quali­
ficatif.
3) Il sem ble que le prolétariat n ’ait pas e n ­
core réagi en tant que classe totalisante ; et il
est assez clair que ce sont toujours des groupe­
m ents de prolétaires plus com batifs ou plus
conscients, oui aient a n i m é ses luttes les plus
violentes. C’est un fait. Et il est évident aiissi
q u ’à c a s q u e fois le prolétariat est allé un peu
d ? 13 loin d a ns le sen s de so n e xisten ce et de sa
réalité, dans la définition de son projet, et
d sn s la recon naissance de son être social et
de son désir.
M ais V. est aussi assez ne t q u ’il n’est pas
n é c e s s a i r e m e n t rév o l u t io n n a ir e , m ais q u ’il est
f asciste stalinien, ou réformiste, s’il se peut ;
et q u e !a d i a ’ec tiq ue révolutionnaire ne vient
pas de son e s;e nc e, m ais de son activité. Et son
activité est au départ l’œ uvre de groupes « min o r i t a ' r e s » qui o n t accéléré le processus de
socia lis ati on des luttes.
5) Il est évident qu’ont joué un rôle, dans
ce processus, r o i seu lem en t des groupes d ’o u ­
vriers, mais éa'iS~ïtent des « in tellectu els » d é ­
classés et que d ,mire part, le m ouvem ent pay­
san est une réalité indéniable. Or, actu elle­
ment, la prolétarisation des « in tellectu els »
et des paysans fait que de plus en plus ce ne
seront plus des intellectuelc déclassés, mais
bien la classe des intellectuels (ainsi que le
m ou vem en t paysan) qui rejoindront la lutte
du « prolétariat » aux côtés de la classe ou
vrière.
6) Mais actu ellem en t ce m ou vem en t ne fait
que s ’am orcer car la bourgeoisie et 1e pouvoir
doivent liquider leurs propres retards, et d ’a u ­
tre part, la vieille idéologie « ouvriériste » m a s ­
que de façon « hallucinante » encore la réa­
lité de cette prolétarisation. Ce qui explique
que le m ou vem en t révolutionnaire est encore
fait de luttes séparées, alors que la théorisation de ces luttes devient unitaire, en avance
d ’un cran sur ces luttes là.Il faut passer du
m o u v e m e n t révolutionnaire « h allu cinogène »
au m o u vem en t devenu « érogène ».
B) PRATIQUE REVOLUTIONNAIRE
1)
a - il nous sem ble que la première tâche
des groupes au ton om es est d ’essayer d ’a c c é lé ­
4

rer ce processus de rencontre et d ’unification,
en 1 a n a l y s a n t tout au co urs de son d é v e l o p p e ­
m e n t afin de ne pas som brer dans le frontism e sous-léniniste ouvriers étudiants paysans
curés hippopotam es u n m è n e com bat !
b
il y a dès m aintenant u n certain nom bre
de situations vécues de façon collective qui
perm ettent cela ; toutes situations situées en
dehors des lieux de production : ba’s (par
e x e m p l e à Valence), cafés (cf l’action en trete­
nue à G r e n o b le « action directe ») lutte c o n ­
tre la répression (l’exem ple de luttes co m m e
ccLe m en ée par les copains de Lyon en l’a ffai­
re Raton est typique : elle a permis des r é u ­
nio ns d e co pa ins p r o ie s et étudiants sur un
m êm e truc, d 'u n e façon absolum ent n o n b u ­
reaucratique et m êm e d’arriver à créer des
iiens durables au niveau de la vie de tous les
jours) « Nous so m m e s contre tout ce qui tend
à isoler la lutte et pour tout ce qui tend
à l’élargir » (plate-form e d ’I.C.O.).
c - Evidem ment, il ne s’agit pas de créer des
groupes bidons ouvriers-étudiants où tout tour­
ne à vide ; mais il s ’agit dès m aintenant d'in­
vestir la réalité u r b a i n e et sociale d’une façon
attaquante afin de ne p js laisser le m o u v e ­
m ent se replier dans les usines et les facs où
chacun ira crever, séparé de l’autre.
2) La deu xièm e tâche est sur les lieu” de
production ¡a tactique de sa b o ta g e sy stém ati­
que : a) d a n s les usines sabotage de la pro­
duction, de son organisation, etc., (cf. pius
haut) arrivant à créer des situations subver­
sives, c ’est-à-dire pouvant s’étendre à ¡’e x té ­
rieur de l’usine;
b) d an s les facs : sabotage des études, c'est-àdire sabotage non seulem ent de l’organisation
officielle, mais aussi de l’organisation o f fic i­
euse de ces étu des là (gau ch iste) afin de vrai­
m ent laisser derrière soi un vide intolérable
dans lequel des actions so nt peut-être p assi­
bles... (cf plus haut). A discuter.
3) D e toutes façons, c ’est: bien à p a r t i r des
désirs réels des in dividus que p e u v e n t se f o r ­
m e r ces inte rv entio ns , désirs v e n a n t de leur
être sociai, de leur vie q u o t i d i e n n e ; et non
d ’après des analyses ou un program m e quel­
conques. L’analyse doit ê t r e technique, c ’està-dire uniquem ent aider le dé sir à se réaliser.
A préciser.

Agir en t a n t q ue groupe d ’individus qui a
sa vie propre, son existence propre (déterm i­
nés par ies rapports de production, etc...) bref,
en t a n t « q u ê t r e social » et non agir en tant
qu’élém en t extérieur, ou étranger, ou à la li­
mite d u sujet révolutionnaire, le Mythique
Prolétariat qui n o us excluerait à priori. Non
pas en tant que « chair à lu tt e de classes »
mais en essayant d’avoir le plus grand pouvoir
sur nos actions, c ’est-à-dire en nous d é term i­
nant sur notre terrain réel et non « au nom »
du Prolétariat.Ce qui évid em m en t transform e

le type d ’interventions, et la tactique en d é c o u ­
lant (cf plus haut).
C)
GROUPES AUTO NO M ES ET RESEAUX
(et c ’est ici que le texte est é v id em m en t le
plus abstrait et le plus form el).
1) Pour nous, tout ceci passe par la c o n s ti­
tution de petit s g r o u p e s AUTONOM ES :
- c ’est-à-dire se réunisant sur des bases de vie
sociale (et donc a ffectiv e) c om m u n es, et n o n
d ’après un sch ém a organisationnel
- ayant des bases m inim a théoriques c o m m u ­
nes leur perm ettant d ’avoir une pratique c o m ­
m u n e et déjà interprétable.
- pouvant préciser leurs rapports entre eux, au
cours de leurs luttes, et de leur vie sans lu t­
tes, et pouvant établir des rapports de vie c o m ­
m e « possibles »
- pouvant définir leurs secteurs d ’intervention
à partir des désirs (sociau x) des copains du
groupe que ce s o it-a u niveau de la vie q u oti­
d ien n e ou que ce soit à un niveau plus propre­
m en t dit « politique », ou que ce soit par le
c h oix d ’un travail politique sur un sujet bien
précis, m ais sans q u ’aucune d ic h o to m ie ne
s ’installe là.
2) il ne s ’agit ni de créer des Conseils R évo­
lutionnaires, soient-ils de Nantes, de Perpignan
ou de Perîim-pin-pin, ni des groupes préparant
la création de con seils (co m m e le GRAC) ou
d ’autres ch oses, il s’agit un iq u em en t de m ieux
s ’insérer dans la lutte de classes, c o m m e é lé ­
m en ts de cette lutte, et de ces classes, c’est
tout (Toute stratégie ne pouvant s ’établir q u ’au
cours de la lutte, par la lutte elle-m êm e. A c ­
tuellem en t : ouaf-ou af !).
3) N ous p ensons enfin que le m eilleur type
d ’organisation entre ces groupes, est celle de
RESEAU car elle a l ’avantage
- de supprimer rapports hiérarchiques ou b u ­
reaucratiques ou form els, entre les groupes
(groupe étudiant ou groupe ouvrier par ex).
- de p o u v o i r p r e n d r e des tas de form es diver­
ses, selon les situations (sans rien perdre du
d y n am ism e des groupes) selon les nécessités
du m om en t, selon les accords entre groupes,
etc...
- de p o u v o i r mie ux faire p a s se r l’inform ation,
la solidarité ; de pouvoir perm ettre plus f a c i­
lem ent la r a p i d i té d ’in te rv en tio n .
(LA TACTIQUE DE RESEAU c ’est un peu la
TACTIQUE MULTIFORME ORGANISEE, CE
QUI EST PLUS EFFICACE QUE LA TACTIQUE
INFORMELLE DISPERSEE)
Pour nous, cette constitution de réseaux de
groupes auton om es, nous sem b le être tactiq u e ­
m ent, théoriquem ent, et pratiquem ent, une n é ­
ce ssité pour le m ou v e m e n t révolutionnaire.
Tous ceux qui sont in téressés pour essayer
de préciser cette analyse plus que som m aire,
sont les bienvenus. Merci cam arades.

:£ LA l i a i s o n

ÎNTELLBCTUELS-MANUELS COMME' g â d c e t

Résultat d'une pra+içue louvoyante
le p r o c e s s u s d' a c c é l é r a t i o n des s i l h o u e t t e s
fugitives
se h e u r t e à u n i m b r o g l i o de t e s t i c u l e s
et de v a g i n s e r r a n t s
<jui se p u t r i f i e n t d a n s la nuit
Le rec o u r s u l t i m e j l a d e r n i è r e c h a n c e { é c l a t e , m i m é t i s m e a t o m i s é ( e n effet J E suss
réduit à u n n o y a u i s o l é , a s p i r é p a r le m o u v e m e n t ,d o n c l u t t a n t à la. vie à la
-ort p o u r la m a î t r i s e de ce t o u r b i l l o n ) d s n s 1 1 i n t e r - a o t i o n de t r o i s champs:
I ) m o n "besoin de r a p p o r t s a v e c les é l é m e n t s r é v o l u t i o n n a i r e s ,i n c.: vidus ou g r o u p e s s u f f i s a m m e n t r a d i c a u x p o u r ç u ' i l s p u i s s e n t me s e r v i r : l e s
P.ISEAUX o r g s n i s a t i o n n e l s
I I ) m o n b e s o i n de p r o v o ç u e r , d a n s la m e s u r e de la s t r a t é g i e ^ p o s s i cle du m o m e n t , c e u x çui m 1 e m m e r d e n t ,seule l e u r réaction, a g g r e s s i v e ayant çuel3 :e intérêt S I T U A T I O N p a s s i o n n e l l e o u s u b v e r s i v e
I I I > m o n b e s o i n de f o n d e r m a p r a t i q u e d a n s le p r o c e s s u s histori-»
9 u e , d ' i n t e r v e n i r dans la p e r s p e c t i v e du r e n v e r s e m e n t du s y s t è m e sO R G A N I S A T I O N
I Z R E S E A U X . C 'est la p r a t i 9 ue r é v o l u t i o n n a i r e çui p e r m e t de c e r n e r la d i a l e c ■tiçue de m e s d é s i r s et du monde
autrement dit,
c ’est la seule s o l u t i o n 911e m ' o f f r e le circuit b o u r g e o i s ; l a
démerde à la s a u v e t t e a fait son t e m p s , c a r il n ' y a plus de t e m p s dit libre;
l e s c o m b i n e s a r t i s + i 9 u e s ,c o m m e r c i a l e s o u a u t r e s ne p e r m e t t e n t
plus la r é a l i s a t i o n de ce 9 ue la b o u r g e o i s i e a f o u r g u é d a n s m a t ê t e : t o u s les
n idépiix" 9 ue v o u s v o u d r e z (ri en à f o u t r e ! )9 ui c o n s t i t u e n t m o n projet,
3'est c o n , m a i s p o u r m o i n s p a t a u g e r d a n s l ' i g n o r a n c e de m e s d é s i r s e m b o u r b é s ,
p o u r r e t r o u v e r la t r a n s p a r e n c e et la r é a l i t é de l ' i m a g e de cette femme 9 ui
-:e voile 1 'e s p r i t ,p o u r c o m m e n c e r à m a î t r i s e r la r>oliti 9 ue é c o n o m i 9u e et c e r ­
t a i n e s t e c h n i 9u e s m o d e r n e s . . .
me v o i l à d a n s la. n é c e s s i t é de r e j o i n d r e la p r o d u c t i o n ( o u a f f !) ,
le monde du t r a v a i l (a*i-r*i-aï t) ,de t r o u v e r du b o u l o t - p o i l au d o s i C ' e s t la s e u ­
le a l t e r n a t i v e 9 ue j ' h é r i t e d\x t e s t a m e n t bourgeois..

On parle de 1 ' i n t r a n s i g e a n c e de B r e t o n , d u n u r i s m e de l ' I . S . j c e s e x i g e n c e s de
poe+e et de t h é o r i c i e n s sont m a i n t e n a n t m a t é r i a l i s é e s en la r a c i n e n é g a t i v e
d ' u n système qui t e r m i n e son d e r n i e r t o u r de p i s t e à u n e f u l g u r a t i o n te l l e
~u'il en r é i f i e son nr o n r ^ sillage. C e s e x i g e n c e s i n t e l l e c t u e l l e s d ' a l o r s
sort p a s s é e s d a n s les fai t s : e l l e s sont les b a n a l i t é s de b a s e de tout t r a ­
v a i l l e u r crui en a m - r r e de bosser.
L r vol ont * ri s ne ' r ' i s t i q n e de B r e t o n tout comme le v o l o n t a r i s m e c o n s e i l l i s t e
de l'I.S. « o n m o i n s i d é o l o g i a u e d a n s s o n a n t i - i d é o l o g i s m e v i e n n e n t de l e u r
s i t u a t i o n d a n s les r a p p o r t s de p r o d u c t i o n ; c.à.fU que, j u s q u ' à ces d e r n i è r e s
pnrces, le s y s t è m e l a i s s a i t une m a r g e d ' i n t e r v e n t i o n à ses i n t e l l e c t u e l s ’
:
de p e t i t s ’
j o b s " l e u r o c t r o y a i è n t du " t e m p s " p o u r se c o n s a c r e r à des r e c h e r c h e
•'•rtistirrues o u c o m p o r t e m e n t a l e s , à d e s p r a t i q u e s t h é o r i q u e s , à des e x p é r i e n ­
ces, à des e x p é r i e n c e s de l a b o r a t o i r e s . . Or, cette m a r g e est de p l u s e n p l u s
b r o y é e o-r 1 'engrenage. L e s c o m b i n e s "en m rrge", n o n s e u l e m e n t d i s p a r a i s s e n t
ce P ’r la r a t i o n a l i s a t i o n t o t a l i t a i r e de 1 ’é c o n o m i e ,m a i s c e l l e s qui r e s t e n t
d e m a n d e n t e n c o r e p l u s de s o u m i s s i o n ^ 1 a n é a n t i s s e m e n t de soi d a n s des r a p p o r t 5

••*= -zrb'ivs f o r t ils serraorent 1 © m u l t i p l i c a t i o n du h a u t de l e u r s a s s i s e s
cryato— théoriques.
çst i n s u f f i s a n t que d e s t r a v a i l l e u r s b l o q u e n t u n e p o i n ç o n n e u s e p o u r o f ­
frir le m é t r o a u x p a s s a n t s , q u e des g r o u p e s g a u c h i s t e s d i s t r i b u e n t des m a r —
- " d i s e s v o l é e s , s i en. m ê m e t e m p s la s i t u a t i o n créée ne fait p a s a p p r é h e n ­
d e r le t e m p s et l ' e s p a c e d a n s des r a p p o r t s d i f f é r e n t s .

Vol dans maga s i n
a v e c la m a r r i f i que e n t e n t e p o s s i b l e e n t r e les v o l e u r s
o ù les m a r c h a n d i s e s se d é - v o i l e n t d a n s 1 ? r u p t u r e de la l é g a l i t é (quoirrve
l’
i l l é g a l i t é ne soit p a s u n critère a b s o l u de jeu)
il l é - a l i t é qui p e r m e t de c h o i s i r , d o n c de c o m m e n c e r à a p p r é h e n d e r mes V P A I S
T r S ' T ü S s u n e c e r t a i n e t e n s i o n fait se p r é c i p i t e r h â t i v e m e n t m a i s é l e c t i v e -:ert svr c e r + a i n e s m a r c h a n d i s e s .
où les c l i e n t s n o u s a p p a r a i s s e n t , d a n s la c o n j o n c t u r e p o l i t i q u e a c t u e l l e ,
d a n s to u t e l e u r s t u p p e u r f i g é e , m a i s la r e - c o n n a i s s a n c e a u x yeux,
qui n ’a rien' à v o i r a v e c la r e c o n n a i s s a n c e du client à qui des g a u c h i s t e s
a u r a i e n t f o u r r é u n c a m e n b e r g d a n s la geule,.
b o u s c u l a d e s a v e c d e s i n s p e c t e u r s , p o u r s u i t e s e f f r é n é e s dans l ’e n c e i n t e s a c r é e
Q u ' a i - j e à faire d e s d é c r e t s de q u e l q u e d o u b l e p o u v o i r que
ce s o i t f o u p o u v o i r d o u b l e ) ? M ’i m p o r t e 1 ’e s p a c e - t e m p s q u e j ’
aurai re ~
p a s s i o n n é , d o n t j« me serai r e n d u le m a î t r e „ p o u r q u e l q u e s i n s t a n t s
s e u l e m e n t car il est é v i d e n t que t o u t r e n t r e r a p i d e m e n t d a n s le d é ­
sordre, ..
c’
est p o u r q u o i il p a r a î t u r g e n t que ce g e n r e d.e p r a t i q u e
s o i t m u l t i p l i é r, g é n é r a l i s é , d ’o ù l ' i n t é r ê t d.’
u n e o r g a n i s a t i o n qui
r e v e n d i q u e r a i t ,e n t r e a u t r e s , c e g e n r e de p o s s i b i l i t é s s u b v e r s i v e s ,
e t q u i p o u r r a i t f a c i l i t e r u n e v é r i t a b l e DEFETTS1^ A C T I V E en c o o r ­
d o n n a n t d e s c o n t r e - a t t a q u e s d.e s o l i d a r i t é chaque f o i s q u ' u n ca­
marade a des "ennuis".
S U D V E P S I O F '’



MEDIATE, sinon
le s m u r s et l e s rue s s u i n t e r o n t t o u j o u r s de s u e u r (c o u s e illiste ou
s i n o n les r e l e n t s d u p o u v o i r (simple o u d o u b l e )
non)
s’
é l è v e r o n t t o u j o u r s de s s m a r c h a n d i se s
( c . f .1 ’
additif)

D a n s le m é t r o
je d e m a n d e à l ’
e m p l o y é s ’il a c c e p t e que je p a s s e s a n s p a y e r » P a r f o i s il a c c e p ­
te a v e c u n s i g n e d ’e n t e n t e .
Il r e f u s e l ) c ’ef3t s o u v e n t p o u r n e p a s p e r d r e sa p l a c e ; i l petit a l o r s me f a i r e
c o m p r e n d r e que je d o i s me d é b r o u i l l e r p o u r qtfil ne me v o i e
pas
2 )c’
est u n f l i c s y n d i c a l i s t e o u a u t r e . . . e t l a s é r é n a d e c o m m e n c e !
P a s s é e f o r c é , c r i s d.e f u r e u r , é c l a t s de r i r e , c o u r s e s folles,rassembfeement a —
gitê.
U n monsieur veut payer po u r nous."Mais n o n , c ’
est b i e n p l u s m a r r a n t comme ça !M
D é b a n d a i f a n s les e s c a l i e r s , l e s c o u l o i r s . L e s p a n n e a u x p u b l i c i t a i r e s ne n o u s
a d r e s s e n t p l u s de l e u r a b s e n c e f i g é e , c ' e s t n o u s qui a t t a q u o n s , i l s n e p e r d e n t
rie n pour attendre!
L a b a r r i è r e se ferme d e v a n t n o u s , v o l t i g e p a r d e s s u s , l e c h e f de s t a t i o n h u r l e
q u ’il va s t o p p e r t o u t e la l i g n e . . . t é l é p h o n e s a r r a c h é s , t e m p s e s p a c e r e g a r d s
g e s t e s reconquis,.vent de libenkté,corps se l i b é r a n t

2-3

Ca n'r d u r é m ’
e 1 *i n s t a n t d ’
une situation
je m ' e n s o u v i e n d r a i
mon corps aussi
les m u r s et l e s c o u l o i r s aussi
si p o s s i b i l i t é l e u r e n est laissée,.et il fa\it l e u r e n d o n n e r l e s m o y e n s , p a r
d e » i n t e r v e n t i o n s de p l u s e n p l u s p r é p a r é e s ( r a p i d i t é ,f r é q u e n c e ,v i o l e n c e o u
sabota p-e ); les r é v o l u t i o n n a i r e s ont m a i n t e n a n t à r a p i d e m e n t f a i r e le p o i n t
s u r l e s m o d e s d ' i n t e r v e n t i o n s q u ' i l s a u r o n t à r é a l i s e r d a n s l e s t e m p s qui
viennent.
T o u j o u r s et o a r t o u t la p r o v o c a t i o n m o r b i d e du p o u v o i r met e n b r a n l e le r é ­
flexe à la v i e ,"brassant le ‘
b r o u i l l a r d de la sur v i e »Trop s o u v e n t les g e s t e s
é b a u c h é s s o n t ca s s é s p p r la t a c t i q u e ^ c ' e s t à m o i , a u g r o u p e , a u r é s e a u o r g a n i ­
sé de p r o l o n g e r ce g e s t e a u s s i l o i n et l o n g t e m p s que la s i t u a t i o n o u la c o n ­
jonc t u r e p o l i t i q u e le permettent».

MIS

Q U E L L E E S T LA STRATEGIE' M I N I M A L E ?

A d d i t i f t e c h n i q u e au s u j e t des p r i s u n i c s
D a n s les p l u s g r a n d s s u p e r m a r c h é s il n ’
y a p a s p l u s de 15 i n s p e c t e u r s p o u r
t o u t le raagasin,tous l e s é t a g e s , d o n c 2 o u 3 a u r a y o n a l i m e n t a t i o n .
U N g r o u p e de 4 ( p * r e x e m p l e ) (2qui p i q u e n t , 2 q u i font le S . O . ) se <|êberras*e
f a c i l e m e n t de 2 i n s p e c t e u r s , d ' a u t a n t p l u s que, s e l o n des s t a t i s t i q u e s ("bour­
g e o i s e s ) , i l y a p l u s d ' u n volevir p o u r d i x c l i e n t s , d o n c -un é v e n t u e l r e n f o r t »
A i n s i il al l i é a c t i f + 2 a l l i é s p a s s i f s + 3 oui s ' e n f o u t e n t =
4 c l i e n t s s u r 10 s u r le d o s , r a p p o r t de f o r c e a c c e p t a b l e .
L e s c a m é r a s , c ' e s t du 'BIDOÏÏ,du TERR0RTSKE7- s a u f ,p e u t - ê t r e f si l ' i n t e r v e n t i o n
traîne trop en longueur
Il v a u t m i e u x m e t t r e d i r e c t e m e n t l e s m a r c h a n d i s e s d.ans n o s s a c s p l u t ô t que d£
t r a n s v a s e r , t o u jours u n e q u e s t i o n de rapidité.,
L e s m é n a g è r e s p a y é e s p o u r faire les f l i c s : e l l e s crient f o r t î S i u n e b a g n o l e
a t t e n d à la s o r t i e , n e p a s h é s i t e r à f r a p p e r , q u e l que soit l e u r S g e !

■ ++++++++++++++++++++:

IM P R O V IS A T IO N S
SUR LA L U T T E

ET DE TOURNE M E NTS

DE C L A S S E S

THEORIQUES

ET LE DESIR

Actuellement, ce n'est pas la disparition de l a lutte de classes, mais en plus,
l'apparition de certaines castes en lutte immédiate
Ce n'est pas l ' a p p arition d ’
un petit aménagement de la survie, mais la lutte de
classes n'est plus u n concept à dormir sans rêver, et ceci, des maintenait, et i c i .
K. MARX: "L'idéologie a l l e m a n d e " :
"Les éléments matériels d'un ‘
bouleversement total,:sont d'une part, les
forces productives existantes, et d'autre part, la formation d'une m a s s e r é v o l u e :
-tionnaire qui fait la révolution, non seulement contre certaines conditions p a r t i ­
c u l i è r e s de la société passée, mais contre l a " p r oduction de la vie"antérieure
elle-même, c o n t r e"l'ensemble de l ' a c t ivité- qui en est le fondement."
La p e n s é e - r e f l e t ~ d u - m o n d e ! car depuis la m a t é r i a l i s a t i o n de l'idéologie et
du spectacle 0marchand, la pe n s é e redéforme le moçde, c'est à dire que les sens
objective effectivement la réalité du monde, mais une réalitée filtrée p a r le pouvoir;
'ï'est à dire plutôt, je n ’
entends, ne vois, sens, pressens, dis, que ce que le p o u v o i r
v«ut bien que je dise, je sente, etc... Mais comme le dit le texte sur "Le langage
A.Artaud" dans le n a 2 d ’
Archinoir, c'est moi qui entends, vois, etc...
C'est l ’
idéologie qui exprime et qui voile en m ê m e temps la réalité, c ’
est
'ï'mnu, mais je rajoute quelque chose, ce voile â l a fois m ’
emmerde et me fait
Î>lAisir.. .or dans la mesure ou il me fait plaisir, ie l ’
utilise à b l o c . . . j u s q u ’
à ce
qu *e f f e c t i v e m e n t il y ait un blocage entre moi et 1 <; moijde * ce blocage pou v a n t

:'‘
fe :}?

e n t r a v e r i logiquement) un dé b l o c a g e ,une rupture, un acte s u b v e r s i f ,une émeute
période révolu t i o n n a i r e par la g é n é r a l i s a t i o n de ses r u p t u res,leur accentuai.a
qualitative,leur p r o g r e s s i o n hi s t o r i q u e dans et par la luttte de classes,grâct
une tactique et une stratégie révolutionn a i r e ^ u t i l i s a n t les situations historique
fonction des rapports de production et des rapports de force.
A la limite, je m e m o q u e de la falsification imposée par 1*i d é o l o g i e ,a moi de la éi
tourner,de jouer avec e l l e . ..Ce que Ije ne pourrai faire q u ’
à partir d ’
une pulsion fl
:
e s s e n tielle pour moi donc v i o L -ente et devant être m a î t r i s é e : l a "passi on(on n'a pas
d’
autre vocab u l a i r e , s i vous en trouvez ,envoyez-le-nous par colis p o s t a l ) la pulsion
^ i n s t i n c t i v e (?) de la con s e r v a t i o n de letre

que je m ’
a p p r o prie,cell e qui me fait

faire le geste de la dernière chance,du dernier instant,le réflexe à la v i e.
x xxx x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x
"Je t ’
aime" est suffisant s ’il est hurlé de façon telle que la déflagration (voixs e n s a tions-réactions des autres) ébranle le système rigide imposé à m o n être par le
pouvoir. C ’
est de telles déflagrations passionnée s , m o m e n t a n é e s ou n o n , c ’
est de ces
tourbillo^ns m u l t i p l e s , d e ces appels d ’
air libre issus de m o n " ê t r e "

-transe,que le

désir et l ’
amour,que la créa t i o n de situations de v i e p a s s ionnée,que la création de
situations {Jolitiques de faille,que les m o m e n t s s u b v e r s i f s ,puis inéluctablement (?)
révolutio n n a i r e s ( à préciser), peuvent attendre leur unique chance de réapparition
unit a i r e à la surface de m o n être et de la lutte passionnée de classes.

xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx

ASSEZ D E P E R E G R I N A T I O N S

DANS LE D E D ALE DU PASSE ET DES SOUVENIRS^ ! Cette femme en

face de m o i , c e t t e femme qui fait rra'ître certaines pulsions incontrôlées par moi qui
engend r e n t tel désir sexuel donc je ne connais pas le c o n t e nu,cette femme qui allie
moi|le désir m o r b i d e de la curiosité sexuelle à celmi beaucoup m o i n s opaque de la

pot e n t i a l i t é de commu n i c a t i o n et de jouissance q u ’elle recèle en elle,cette femme n<
m ' i n t é r e s s e plus,si le has a r d ( c ’
est le dynamisme propre à l ’individu qui crée le

h a s a r d s'exprimant d ’
une m a n i è r e telle que la parole) ou la provocation passionnée n<
résolvent pas itnrnédâcbtement

le problème,car ce que nous regardons, puis touchons,pt

cares s o n s et baisons dans l ’
espacfe-temps de la situation v é c u e , s i n o n ,par tactique <
encore
n o n je refuse de c o n s i d é r e r cettP femme sous l ’
angle du désir sexuel pour ne pas vo:

celui-ci s ’engluer et. s'embroussaille dans mon esprit ce qui me ferait souff*ir... i

xS
j’
essaie de bousiller en moi ce qui peut m e faire souffrir ou du m o i n s piétiner»
A l'instant où je m ' a p e r ç o i s que le m o u v e m e n t de m o n désir et de ma vie ne m ' e m p o r t e
r«s inéluctablement vers son corps( et réciproquement

pour elle) que les doux tr a j e c ­

toires ne vont pas se rencontrer en formant un angle très obtus, que les désirs ne vont
tourbillonner dans l'aire de vie donnée, j'essaie de casser en m o i ce désir qui
v i e n d r a i t s'accumuler dans ma tête comme le fric dans les b a n q u e s » Plus de désirée
rcrts ! ou m i s e en réserve , de côté...!
Je ne prends en charge qu'un désir réalisable dans la situation; or, lesrrapports
actuels ( décembre 69) sont trop peu transparents pour une réalisation immédiate, et
je suis trop tacticien pour, par exemple , n e pas baiser dans l'arrière salle d'un
ristrot ou d'une bibliothèque. Je n'ai que faire d'un désir c ç agulé, opaquea<e n c o m b r a n t .
Je le v e u x léger dans le temps et l'espace d'une réalisation proche, ou du moins
jouir de l'attente f luide créee par un désir sûr d'être r£alisé à court terme
Le cas ou l'angle formé par la trajectoire des deux etre est très aigu est
celui ou le désir cherche à se reconnaître le plus infailliblement possible, vues
les contradictions ma t é r i e l l e s vécues,

laissant intervenir une m a t u r a t i o n de situ-

-ations (pendant lesquelles un m é c a n i s m e qui lui est propre pèse les pour et les
contre ) qui autorisent, après un certain nombre de HASARDS (cette série de hasards,
oui e s “ peut-etre, d'ailleurs, le processus de résolution des empechements de
communication données par l'aliénation) à la situation-rencontre-désir-réalisé.
Il est troublant de remarquer que durant la période plus ou moins torquependant laquelle le désir cherche

à se retrouver en un etrej avec une exigence dont

les secrets sont encore peu connus,

les petites étincelles ou feux de paille sont

immédiatement écartées, comme par prémonition, par un réflexe fondamental (c'est
le cas de l'angle aigu ou gestation)

;alors que, dès qu'il a trouvé une compléraenta-

-rité, et c'est alors que s'engoufre la passion (=pulsion instinctive de la
conservation de m o n etre, reflexe à la vie, ai»je dit plus haut)

,il est plus

vulnérable aux m a n i p u l a t i o n s des désirs a c c u m u l é s ( c . f . plus loin sur la valeur
d'échange du désir )
la passion est à la fois force-réaction que j'arrache au pouvoir, et force-action qui rne permet d'arracher au puzzle du pouvoir tout ce que le peux, à chaque
instant; e lle tourbillonne dans la zone vitale et essentielle qu'aucun pouvoir
n e s'appro p r i era jam a i s et qui est à étendre à tout le champs spatio-temporel
(amour-communication avec certains etres-jeu-subversion-action politique). Cette
pulsion passionnelle est la m a î t r e s s e de cette privilégiée, mais je suis le maî t r e de
cettfi pnssion ,

Civx»v«.
C K ¿¿aire, c,u*> i'ai définis comme accumulés, manipulés, dont \e ne
ïe-MeTiàitïiie ças
a\iXAxe-c\X_Vci vX-é 1 X a - O W m e s 4 e s \ ï 5 , et CeYlX , ÙétOMTnés et puis
approp r i é s par le pouvoir pour lui permettre une meilleure régulation (ou même m i e u x , !
au cours de son auto-régulation) ?Oui, certes ! Mais je pourrais très bien utiliser
ces désirs-voilés (c.f. ce qui est dit plus haut sur l'utilisation des f a l s i fications«
idéologiques)

, donc m e les approprier dans la mesure ou ils m ’
apporteront plus de

jouissance ! Mais c ’est justement parce qu'aucune idéologie ne peut refléter mes
désirs, donc ne peut par là m e m e m e les masquer, que je dis: "certains désirs sont
m i e n s et appropr i a b l e s p a r moi, et les autres non" Et cela parce que JE (=moi p a s s i o n n ®
v e u x m ' a p p r o p r i e r certains, et que "JE" ne veux pas m ' e n approprier d'autres (qui sor.sB
hors de ma sphère passionnée, quelles que soient les déterminations qui la conditionnel
Les désirs que je peux encore refuser sont les d é s i r s - m a r c h a n d i s e s , ceux qui en
sont réduits à être un m o y e n spéculatif de passer des contrats d'entente sexuelle toc il
d'enchange selon un code de séduction, sous-jacent, des contrats incontractables.
COMME LE PRODUIT, DE V A L E U R D'U S A G E LE DESIR EST DEVENU VALEUR D'ECH A N G E (LA
V A L E U R ETANT L E R A P P O R T D'ECHANGE ENTRE TEL ET TEL ETRE)

LE DESIR COMME MA R C H A N D I S E
ET L A MAR C H A N D I S E COMME DESIR
1) Après avoir entassé les m a r c h a n d i s e s lors de sa période d'industrialisation,
de conce n t r a t i o n et d'accumulation,

la richesse bourgeoise apparait, de surcroit et de

plus en plus, comme un immense entassement de désirs objectivés, et chacun de ces désii
pris isolément'comme la forme élémentaire de cette dite richesse. Tout désir-marclian-dise (=objet du d é s i r = désir de l ’
objet) se présente toute fois sous le double aspet
de valeur d'usage et valeur d ' é c h a n g e ) .
2) L'objet du désir (ou désir de l'objet) est avant tout une chose quelconque
nécessaire, utile ou agréable à la vie; cet un objet de besoins humains, un m o y e n
d'existence au sens le plus large du mot. Comme valeur d'usage, cet objet se confond
avec son existence natur e l l e et palpable. Tel etre est une valeur d'usage particulière,
distincte des valeurs d'usage d'autres êtres (de par las propriétés essentielles qui
fondent son être: hérédité, passé, aliénations, pratique présente; peu importe.). La
v aleur d ’
usage n'a de valeur que pour l ’
usage, ne se réalise que dans le procès de
c onsommation. On peut u t i l i s e r la m ê m e va l e u r d'usage de différentes façons (multiples
situations à vivre ou à créer). Toutefois,

la totalité de ses emplois possibles se

résume dans son existence d'être, ayant des propriétés définies. La valeur d'usage
d’
un être n ' e s t déterminée que par la qualité et non par la quantité,

les êtres ne p o u ­

v a n t pas se m e s u r e r différemment suivant leurs particularités nature l l e s ou non (sauf,
peut-être pour les minettes,militantes, ou aufcres femmes masquées, où ce n'est pas
une question de mesure, mais seulement de m a u v a i s e qualité).
V) Quelle que soit la forme sociale de la richesse,

les valeurs d ’
usage en consti-

- tuent toujours le c o n t e n u , indiffèrent tout d ’
abord à cette forme. La jouissance ne

x Ç
r?c;r.ruîicre si tel être est oriental, militant,

stalinien, ou prolétaire (seule

ica-jouissance amerera certains constats) . Objet de besoins sociaux et par là
rattache. à l'ensemble social,

la valeur d'usage n'exprime cependant pas un rapport

c= r rc ¿«.c t ion social. Un être est un objet de désir en tant que valeur d'usage
(non utilisée par moi). A v o i r cette belle femme, je ne m ' a p erçoit pas
cu'elle esr désir d'un objet, alors des qu'elle sert de valeur d'usage pour un besoin
ascrareux ou ludique, dans la jouissance ou une situation de vie, elle est un "Etre",
et r.on un objet de désir ( d'où désir d'un objet). Etre valeur d'usage est une
condition nécessaire pour l'objet d'un désir alors que pour la valeur d'usage
(potentialités ludiques, amoureuses, etc...), peu importe que l'être soit un objet
ce désir, un désir marchandise, et m ê m e le contraire. La valeur d'usage est réceptivité
attente d'utilisation, d'appr o p r i a t i o n de l'objet-désir-désir-objet, pour en faire un
être. Dans cet état d'indifférence vis-à-vis de toute détermination économique
formelle,

la valeur d'usage comme telle est en dehors du domaine d'investigation

d'économie politique. Elle y entre seulement quand elle sert elle-même.de
détermination formelle. Actuellement, elle est la base matérielle, par où se
se m a n i f e s t e un rapport économique déterminé, la valeur d ' é c h a n g e .
L ' a l i énation du désir au profit du désir objet ccraptemplé (qui est
le résultat de l'activité inconsciente du spectateur) s'exprime ainsi :
plus il contemple, moins il désire ; plus il accepte de se reconnaître dans
les images dominantes du besoin, m o i n s il comprend sa propre existence et ses
propres désirs» L*extériorité des désirs objectifs par rapport à l'homme agis­
sant apparaît en ce que ses propres pulsions ne sont plus à lui mais à un autre
qui les lui représente. C'est pourquoi les désirs ne sont chez lui nulle part,
car le désir spectaculaire est partout.
5) L'être qui désire ne se produit pas lui-même, il produit une
puissance indépendante. Le succès de cette production son abondance, revient vers
le producteur comme abondance de la dépossession. De plus en plus, le temps et
l'espace de son monde en deviennent étrangers avec l'accumulation de ses désirs
aliénés. Le désir spectaculaire est la carte de ce nouveau monde, carte qui
correspond exactement sur ses désirs. Les forces mêmes qui nous ont échappé se
m ontrent à nous dans toute leur puissance.
6 ) L'homme sépré de son produit, de plus en plus p u i s s a m m e n t ,
produit lui-même dans les détails de son monde et ainsi se sent de plus en plus
séparé de son monde. D'autant plus son désir est maintenant son produit, d'autant
plus il est séparé de son désir*
7) Le désir-spectaculaire est le capital à un tel degré d'accumula­
tion qu'il devient image.
8 ) C'est le principe de fétichisme de désir objectivé , la domination
de la société par des choses supra sensibles bien que sensibles qui s'accomplit
absolument dans le spectacle , ou le monde sensible se trouve remplacé par une
sélection d'images qui existent au-dessus de lui et qui en raême.Lemps s'est fait
reconnaître comme le sensible par excellence.
9) Le monde est à la fois présent et absent que le spectacle fait
voir esr. 1*» monde du désir spectaculaire dominant sur ce qui est vécu. Et; le meude
du désir spectaculaire est ainsi nombre comme il est, car son nombre est identique
à I 'éloignement dans l"espace en plus vis à vis de leur produit global.
K 1) La perte de la qualité, si évidente à tous les niveaux, du lan­
gage spectaculaire, des objets qu'il loue et des conduites qu'il donne, ne fait
que traduire les caractères fondamentaux de la production réelle qui ccarte la
réalité : le facteur désir-spectaculaire est de proche en proche l ’
égalité de
soi-même, la catégorie du quantitatif. C'est le quantitatif qu'elle développe
et. elle ne peut se développer qu'en lui.

\
Jk
11) Le développement de l'émancipation sexuelle a été l'histoire
réelle inconscient* qui a construit et modifié les conditions d*existence des
groupes humains en tant que conditions de survie, et l'élargissement de ces
conditions : la cause sexuelle de toutes leurs entreprises. Le secteur du désir
a été, à l'intérieur d'une sexualité naturelle, la constitution d'un surplus de
la survie» La produc t i o n des désirs qui implique l'échange de rapports variés
entre des êtres indépendants, a pu rester longtemps libertine, interne dans uné
f o n c t i o n sexuelle margi n a l e où sa vérité quantitative est encore masquée.
éndanT,'~Ta* où elle ' a r ne contre les "cônBIt ions sociale s des grands échangés et
de 1'a c c u m ulation des ~etres, elle a saisi la domination totale de la sexualité.
La sexualité toute entière est alors devenue ce que le désir s'était montré au
cours de cette conquête : un processus de développement quantitatif. Ce déploie­
ment incessant de l'émanci pation sexuelle sans la force du désir, qui a transfiguré
le rapport de l*homme à la femme en déstr-marchandise, en désir-échange, aboutit
cumulutativement à une abondance dans laquelle la question première de la survie
est sans doute résolue, mais d'une manière telle qu'elle doit se retrouver tou­
jours ; elle est chaque fois posée de nouveau à un degré supérieur. La libération
sexuelle libérée dan3 la société de la pression naturelle qui exigeait leur entente
immédiate dans la survie, ©'est alors de leur libérateur qu'elles ne sont pas
libérées. L'indépendance du désir s'est éténdu dans l'ensemble de la sexualité
sur laquelle il règne. La sexualité transforme le monde en le transformant seule­
ment en un monde de la sexualité.
L a p s e u d o - n a t u r e dans laquelle le rapport de l'oeuf et de la poule s'est aliéné
exige de po u r s u i v r e à l'infini son s e r v i c e , et ce service, n'étant juge et absous
que par lui-même, en fait obtient la totalité des efforts et des projets s o c i a l e m e n
licites, comme ses serviteurs. L'abondance des désirs, c'est-a-dire du rapport-desi:
ne peut plus être que la survie a u g m e n t é e .
12) Le spectacle est une guerre de l ' o p i u m perman e n t e pour faire accet
ter l'identi f i c a t i o n des êtres aux désirs et de la satisfaction à la survie augmente,
selon ses propres lois. Mais si la survie consommable est quelque chose qui doit aug
me n t e r toujours, c'est parce qu'elle ne cesse de contenir la p r i v a t i o n . S'il n'y a
aucun au-delà de la survie augmentée, aucun point o ù elle pourrait cesser sa c r o i s ­
sance, c'est parce qu'elle n'est pas elle—m e m e au—delà de la privation, mais qu'ells
est la p r i v a t i o n devenue plus riche.
13) La victoire de la sexualité autonome doit être en m ê m e temps sa per
Les forces qu'elle a déchaînées suppriment la nécessité sexuelle qui a été la base
immuable des sociétés anciennes. Quand elle la remplace par la nécessité du devoir
sexuel infini, elle ne peut que remplacer la satisfaction des premiers besoins humain.:
sommairement reconnus, par une fabrication ininterrompue de pseudo-besoins qui se
ramènent au seul p s e u d o - b e s o i n du m a i n t i e n de son r e g n e . Mais la sexualite autonome
se sépare à jamais du besoin p r o f o n d dans la me s u r e meme ou elle sort de 1 'inconscien_.
" social qui dépendait d'elle

sans le savoir : "Tout ce qui est conscient s'use. Ce qui

est inconscient reste inaltérable. Mais une fois délivré, ne t o m b e - t - i l pas en ruines
à son tour ?" (Freud)

vt?
d'amour en groupe papillonnant ne sont aucunement

la propr iété de ces horames,mai s

eu s y.ston;*? économique, le dernier dynamisme du capitalisme. Ce sont des choses qui
rognent et qui desirent des variantes;qui

se chassent et se remplacent elles-memes,

1 B ) Chaque désir sexuel déterminé lutte pour lui-meme,ne peut pas r|
•maître le? a u t r e s ,prétend s'imposer partout comme s'il était seul. Le spectacle est
le ah... r.ctepi que de cet a litron tentent, que la chute d'aucune illusion ne pourrait concis
Le spectacle ne chante pas les hommes et leurs armes,mai s les désirs et leurs fanta
C'est dans cette lutte aveugle que chaque désir en suivant so fantasme borné,réalise
fait dans l’inconscience quelque chose de plus élevé: le deven ir-^monde du désir,qui es
aussi bien le devenir-désir du monde. Ainsi,par une ruse de la v Lsoa m a r c h a n d e ,la
particulier du désir s'use en combattant tandiscue la forme-désir va vers la réali satf
absolue.
19) La satisfaction que le désir abondant ne peut plus donner dans 1
en vient à être recherché dans la reconnaissance de sa valeur en tant que désir: c'es
l'usage du désir se suffisant à lui-irsue et pour le consommateur l'effusion religions
envers la liberté souveraine du désir. Des vagues d'enthousiasme pour un modèle de je»
¿sance donné,

soutenu et lancé par tous les moyens d'information(bourgeoig ou de dite

¿mancipation sexuelle révolutionnaire) , se propagent aiabi à grande allure. Un style
erotique surgit d'un film; une revue "ré v o l u t i o n n a i r e ” lance des regroupements d'indii
qui lancent des formulaires sexuels divers. La pornographie exprime ce fait que,dans
moment où la m a s s e des désirs glisse vers l'fcbèrration ,l ’
aberrant lui-même devient ua
désir spécial. Qans les affiches publicit a i r e s , p a r exemple,non plus puritaines mais
provocation sexuelles supplémentaire

pour vanter des obiets quelconques v e n d u s ( cocoi

m i n u t e ou télévision), ou qui découlent par échange de leur propre sphère( s o u t i e n s - «
livres p o r n o s ) , on peut reconnaître la m a n i f e s t a t i o n d'un abandon mystique à la transi
sance du aésir. Celui qui collectionne les photos érotiques
cotiser, iannées accumule les indulgences du désir m a r c hand;, se

oui sont vendues pour êti
, un signe glor i e u x de

présence réelle parmi ses fidèles. L'homme réifié affirme la preuve de son intimité ai
le

r-marebandise. Comme dans les transports des convu 1 s i o m a ire s ou: m i r a c u l é s

'.a vieux, têtichisme religieux,

le fétichisme du désir parvient à des mom e n t s

C'exCi tation fervente. Le seul usage qui s'exprime encore ici est l'usage, fondamental |
1 -, soumission.

20) Sans deute le pseudo-besoin imposé dans la consommation m o d e r n e ne
être

à aucun besoin ou désir authentique qui ne soit lu i-même façonné par la so

f >. ■

t hsn histoire» fiin s le de sir
"' ' i *

'■ <



;e r!t:s besoin*.

vk:i

i

»tondant

est là comme la rupture absolue d'un déveli

u . Son ace:nnu la f i on ".<« can i rnu* 1 I h è r e un a r t i f i c i e l

;r.t j■
•■
v.i« 1 le d< • ’
r vivant

r e s t e désarmé»

!.. > p u i s s a n c e accumul ît <ve d ' u n ar

'r;" ••r*en :;a i t e n t r a î n e ;:>a r ton * 1 or f a ! -ii i c a t i o n a cto 1 ■ vi.e a.or ta l e .

il]

-ans l'image de l'unification heur e u s e de la société par la jouissance , 1 a division
réelle est seulement suspendue jusqu'au prochain non accomplissement dans le jouissif,
chaque mode de jouissance particulier qui doit représenter l'espoir d'un raccourci
i.Lgurant pour accéder enfin à la terre promise de la jouissance totale est présentée
cérémonieusement à son tour comme la singulrité décisive. Elle comme dans le cas de la
diffusion instantanée des m o d e s des gadgets qui vont se trouver portés ou loués par
presque tous les individus du meme âge,le m o d e de jouissance dont on attend un puvoir
singulier n'a pu etre proposé à la dévotion des m a s s e que p a r c e q u ’ils avaient été tirés
à un assez grand nombre x'exemplaires pour etre consommés massivement. Le caractère prest
gieux de cette "combine" quelconque de jouissance ne lui vient que d'avoit été placé un
mo m e n t au centre de la vie sociale,comme le mystère révélé de la finalité de la jouissanci
Le" m o d e jouissif" cjai était prestigieux dans le spectacle devient vulgaire à l'instant où
il entre chez le jouisseur en mêins temps que chez tous les autres. Il révèle trop tard sa
pauvreté essentielle qu'il tient naturellement de àa mi s è r e de sa production. Mais déjà
c'est un autre m o d e sexuel qui porte la justification du système et l'exigeance d. etre
reconnu.
ON PEUT R E N C O N T R E R A C T U E L L E M E N T DES COPAINS D ' A R C HINOIR A GRENOBLE,
CHAMBERY, LYON, BORDEAUX,EN A L G E R I E , E T EN ZAMBIE!

(note pourle texte sur la sexaâlité de Grenoble :document n3
Tract rédigé par deux copains d ’
A r c h i n o i r alors à Grenoble^ à visée surtout pro/oc
trice,mais finalement pas distribué 9

EVIDENCES SUA LA S U B J E C T I V I T E , L E I3E5IR,ET LE PROLETARIAT.

I ) E v i d e n c e s u r la s u b j e c t i v i t é et la m o r t

I T o u t e l ' é v i d e n c e du. t e m p s actuel t i e n t à ce que le ’
battement' h i s t o r i q u e de
l 'espace est mort. (Le. r a d i o g r a p h i e s e c r è t e de l ' e s p o i r , q u o i . )
P o u r c o m p r e n d r e que le t e m p s " p a s s e " , i l faut p a s s e r , c . a . d . t r é p a s s e r . L e vomi,Ici»
d e d a n s , c ' e s t 1 ? c o n s c i e n c e (car c'est la c o n s c i e n c e du t e m p s qui p a s s e , l a c o n »
s c i e n c e du p a s s é , l a c o n s c i e n c e de la d u r é e qui dure l e n t e m e n t e n s ' u s a n t ) . L a
r é p r e s s i o n c'est a l o r s la p o r t e o u v e r t e v e r s l a " s u r v i e " ( !)*
La marge e n t r e e s p o i r et d é s e s p o i r d e v i e n t la l i b e r t é . M a i s la lib e r t é m e u r t
de n ' ê t r e q u ' u n e marge.
2 - O n p o u r r a i t é p i l o g u e r t o u j o u r s v a i n e m e n t sur l a d i a l e c t i q u e de l ' i n d i v i d u
et de la m o r t . O n n ' a r r i v e r a i t pas à c o m p r e n d r e cette r e l a t i o n ; c . a . d . q u e la
r e l a t i o n d i a l e c t i q u e est u n i q u e m e n t s a i s i s s a b l e p a r la c o n s c i e n c e ^ o r c*est
ici que la c o n s c i e n c e p o u f r i t rs u r ce p o i n t n o d a l ,j u s t e m e n t .
3 - Je v e u x d i r e que l ' i n d i v i d u et la m o r t , c e n ' e s # pas ^u tout la m o r t de 1'
i n d i v i d u »Mai s l ' i n d i v i d u de la m o r t > ç a ir* existe que parce quejla c o n s c i e n c e
s'est v o m i e e l l e - m ê m e , E l l e s'est chié t o t a l e m e n t $.ans la. m o r t *
4le
ce
le

La c o n s c i e n c e dondjc'esft a c t u e l l e m e n t la d i s s o l u t i o n , l e t e m p s qui p a s s e 9
te^raps de la m o r t . C a r l ' h i s t o i r e m o r t e du t e m p s est v e n u e , c o m m e u n e s p a ­
,notis e n v i r o n n e r . i l faut r e p r e n d r e la c o n s c i e n c e e n m a i n . Q u i ? ce qui est
d é p a s s e m e n t de la m o r t . . .
amar.+ i a c o n s c i e n c e , c 'est u n t o m b e a u.-Me.is l 'h i s t o i r e , c'

6 - Je ne peu± r i e n a t t e n d r e de m o i , d e m a c o n s c i e n c e et de m a s u b j e c t i v i t é ,
m a i s u n i q u e m e n t de ce qui fonde ma s u b jectivité ,1 a r é a l i s a t i o n de m e s désirs,

c.a.,q.la l u t t e contre le p o u v o i r .
7 - La c o n s c i e n c e sent m a u v a i s
La s u b j e c t i v i t é n ' e x iste p ! n s , p e s , p a 3 encore
Elle RE—viendra
E l l e se c r é e r a p a r et d a n s la lutte d?? classes
Le d é s i r du m o u v e m e n t d e v i e n t M01I désir(<Jésir de r é a l i s e r L E S d é s i r s q u i sont*
e n moi, a f i n q u ' i l s d e v i e n n e n t M E S dé sirs ) . E t c'est la P R A T I Q U E R E V OLU TI 01711AI
R E qui créera des s u b j e c t i v i t é s .
8 - La s u b j e c t i v i t é n ' e s t p a s e s s e n t i e l l e m e n t r a d i c a l e

Je r.e luttg p a s p o u r r é a l i s e r ma s u b j e c t i v i t é m a i s p o u r a v o i r e n f i n m a s u b j e c ­
tivité.
Je ne lutte p a s p o u r r é a l i s e r mes d é s i r s » m a i s p o u r e n f i n a v o i r m e s d é s i r s »

k - 1

I I 0 ) EVID E N C E

INTERNE

1)- La mort pisse aigre doux dans le regard. Le vent va nous achever.Nous sommes
entonçes dans le soleil rouge de 1' horreur jusqu'aux reins.Nous portons en nous
les m u s i q u e s officielles du souterrain.(Lyon

19/2/70)

2)-Une seule issue: PARLER CONTRE LES PAROLES. Revenons ma i n t e n a n t sur la théorie
comme écriture,à la liraite.Entre le "je",le"tu", et le désir qui les fait se r e n ­
c o n t r e r ,s'établit un jeu à trois que le"je t'aime" à la fois indique et fige.
ET QUE ,DANS CES C O N D I T I O N S ,PARLER DE "

MES DESIR" EST RIEN MOINS QU'UNE EVIDENCE.

N o t r e vie doit rendre compte de cette question que nos désirs nous posent(Le
"Semeu r " , n A 3,"Poéthique, Denis Meu r e t "Pour vivre poétiquement")
3°)-Nous glissons mal et vite.Nous mange o n s nos cerveaux
4)~La théorie,comme limite à l'écriture de limite.Le sang des ""choses'', c'est le détour
nement des "choses" en sang., (En sang car nous les faisons saiguir.
5) - La vie des gens
La mort, par

s’
arrête continuellement dans le jeu morb i d e ce qui n'est pas la v:

contre, a toujours le regars froid des oiseaux.

MAI S LA M O R T EST

COÎ3ÆJHUELLEMENT L A PROVOCATION VI T A L E .

6 ) -• J. (21ans) aime entrer dans un sexe .

) - Le désir nous piège c ontinuellement ,

car il arrive a s'identifier, à ce qui le pié

(c'est à dire la société spectaculaire marchande).
ON SAIT BIEN C0MMEDTT LE DESIR CREE LA REPRESSION CAR LA SEPARATION G E N E R A L I S A N T E IDEN
TIFIE.
8 )~ Peut-être le saut au dessus de la limite, c'est l'abscence a_ctue_lle (1970) de "désirs

ou, plus exactement 1 ’indifférence absolue envers les désirs

incohérents ou

contradicto

res ou unitaires (du p o u v o i r ? )
9) E f f e c tivement,c'est peut être comme ça,et dans cette situation que se situe la n a i s ­
sance des désirs qui tuent le p o u v oir,de ceux sur lesquels fonder la destruction du vieux
m o n d e , ( e t donc,en m ê m e temps une pratique politique radicale.) Ces désirs qui seront
vraim e n t les nôtres ne naiIront

qu'en reprenant aussi à leur compte, afin de les t r a n s ­

former ,les vieux désirs préhistoriques cad nos désirs actuels.
LES DESIRS SERONT REVOLUTIONNAIRES SI NOUS FAISONS LA REVOLUTION.
LE SEUL DESIR SUR LEQUEL FONDER NOTRE PRATIQUE POLITIQUE ACTUELLE EST LE DESIR
DE FAIRE LA REVOLUTION.

la réalité car tiou*. devons posséder le désir de la réa li té. (Nous devons car nous somme

A - 2
J

pr a tique
" '

-l

révolutionnaire radicale) (Et que cette pratique ne peut se fonder

que sur

^ n o l i t i que )

i l .1 L.j guCi/i’
lla de la conscience et des désirs peut être une fête.
sourde chienlit saie de la pci: ' les tal»ns d~ns la raoëlle épinière,
i !1 ;EVIDENCE

S"R L E LriO L ¿ T A R I A T COMME OBJET

Le prolétariat, en réalisant son passé,ne réalisera pas que son futur.
Le présent

.*.a alors exister;mais croire que le prolétariat révolutionnaire,c'est

à divj ,„B ,est issu de la lutte des désirs contre le vieux monde, et croire que le
v .vjx

m^nde n' eoc pas créateur des désirs, c 1 est de la couille. Le temps vécu ne

s' éloigné pas dans le spéctacle; c' est le temps qui piège; et le vécu qui pue, le
spectacle c' est un peu leurs rapports.
Car prendre ses désirs pour la réalité, c* est croire que les désirs sont
dans la réalité. Non, ils viennent. N e vous pressez p a s n Mais ne prenez pas votre
temps,car vous prendriez le mien, et c 1 est là que je peux devenir méchant.
P rovisoirement

l 1 identification entre 1' image de la

r e v c l , et

la m o t i v a t i o n de notre pratique, c' est inéluctable le savoir, c 1 est tout. Ces notes
sont breves, mais 1 ' histoire est douce?
ATTEN T I O N
Je m e suis accroché à m e s désirs,mes dé^ifj

se sont accrochées à m o i , j e ne suis

plus arrivé a m e distinguer d'eux
Je m e suis fait eu.
Je sais m a i n t e n a n t que ce n'est pas la réalité immédiate des désirs immédiats qui
pourra faire crever la m e r d e de ma v i e 0Simplenent m a vie sera la m e r d e de m e s
•iésirs et la me r d e de leur réalisation merdique.
J'arrête les frais#

"5

a

T r a c t diffuse par un groupe inconnu à PARIS

lors de la grève ¿es EBOUEURS avri

L'argent n'a peut-être pas d'odeur, mais le système

s te est

en train d'en trouver une, celle qu'il mérite, celle de sa cerce
La ville commence à s'emplir de poubelles, résidus d

szzLété qui

consomme autant qu'elle jette, société m a r c hande contemplant e

-.ul le

spectacle de ses emballages encore à demi pleins, société

ache des

résidus de luxe pour conserver ses faibles forces productives
Aujourd'hui les éboueurs (90 % de travailleurs i— igriï

réf.sent d'

être confondus à la me r d e qu'ils transportent.
La bourgeoisie n'aimant pas avoir sa barboteuse urra.-e

t

e m e de

caca, fait appel à son armée brise u s e de grèves pour casser les re.rs du nouvement ouvrier.
Si aujourd'hui le système capitaliste marchand p
toire de ses poubelles, il ne faut pas oublier ces autres pou're'les de l ’
his­
toire qui sentent elles aussi le cadavre formolé (Lénine a.rali

11 ezs !) -

cadavre dont les adeptes cherchent encore à mysti f i e r et 1 dét:. — er La juste
lutte des travailleurs immigrés.

Renversons les poubelles

:

- dans les entrées des immeubles "c h i c s ” et des h:tels
particuliers.
- dans le hall des hôtels luxueux, des bordels -politicards et les boîtes de nuit.
- dans les magasins : bijoutiers, orfèvres, - d e
drugstores.
- dans les galeries de peinture et les sites arri
ques : musées, grands spectacles.
- dans les voitures officielles

: C.M., (’

l).'\

1

LE BAI. PU P O U V O I R ET SU R Q!i-LQlT’
,',S F A I L L E S C R E ES

Le bal dü samedi soir (ou du dimanche après-midi) est une vie*] le institution
de la bourgeoisie dominante. Ji les bals ont existé antérieurement.,

ia forme gé­

nérale qu'ils ont actuellement date de l'avénement de la république bourgeoise.
(. Le I4juillet est principalement "fêté" dans le peuple par les bals de quartiers...
le flon flon bleu, rouge, ah ça ira, ça i r a . . . .quand?)
Les gens, dans l'alégresse de la révolution de 89, ont spontanément exprimé
leur joie en chantant, en dansant, tandis que ceux qui savaient jouer d'un quelconque
instrument de musique s'exprimaient à leur manière, servant de support musical à l'enthoi
siasme libéré. Ces instants avaient alors une signification r éelle ; vécus pleinement
dans la liberté ressentie, ils étaient des moments de fête, c'est à dire de £réativi_to
réelle.
Pendant

un certain temps qui suivit

la révolution b o u r g e o i s e ,les sans-culotte de

la veille,né o - p r o l é t a i r e s , c o n ç u r e n t encore partiellement eux memes les formes de le'.ir
bal,une semi-créativité relative put

encote se m a n i f ester;mais très vite elle disparut

totalement pour deux raisons qui se confondent dans

le nouveau papport social.

-La bourgeoisie asseyant peu à peu son pouvoir, organisait fatalement de plus

en plus

tous les mome n t s de la vie de la classe qu'elle dominait.
-En m ê m e tempd,les prolos, peu à peu placés non plus dans des moments

révolutionnaires

l i b é r a t e u r s ,,mais dans des instants de domination par la b o u r g e o i s i e ,ne pouvaient plus
être créateurs (la tete était fiçie.)
Cependant la révolution avait fortement ancré la fête du bal dans les

désirs des

prolétaires-ex-révolutionnaires
La canalisation récupératrice de ce

désir par le pouvoir a été d'en faire une

tradition,une sorte de commémoration de la joie révolutionnaire.
Instituant d'abord le bal du 14 juillet,
à chaque

la bourgeoisie a étendu la commémoration

fin de semaine: comme une récompense au labeur hebdomadaire des travailleurs

Créés spontanément par les

révolutionnaires sur des lieuxde vie mouv a n t s et changeants

(au hasard d'une rue, d'une place publique)sous l'emprise bourgeoise choisissant espace
et temps,les bals furent structurés de façon de plus eh plus rigide et répressive:
D'abord encore organisés en plein air,l'espace étant limité par des barrières,le
temps par le temps imparti;plus tard, pour des"raisons atmosphériques" la bourgeoisie
fit pénétrer les bals dans les salles réservées entre autre à cet effet:"les salles de
fêtes".Cela permettant surtout au pouvoir d'achever l'affirmation de
des prolétaires.

son emprise sur la v

D.2
Actu e l l e m e n t la plupart des bals 50 der^u .er.t, et:- comme hiver

.

r *. ;es m u r s .

O rg a n i s a t i o n d c s _ b a 1s _ a ç t u r 1 s
Les bals sont organises par des associati or. s les plus diverses:-

-- . .z aux officiers

de réserve. Reserves à des couches plus eu -oins ou pas du tout ::: .i.res :a sélection
se tait par le prix d'entrée, la tenue ves:ner.taiEe(surtout ne ; .
n er son noeud au bal du rotary )ou plus

s:-plenent" par des c ;"

. .
=

*r de taire papillon- itation.

Je vais parler des bals abordes par l e " p : - . o " : je connais que c e ; : .= t ’
est ceux que j'ai
I
pu m e - p a v e r ,c'est torcement ceux qui »3 * i-t-ressent.
-«**
Le prix d ’
entrée est de 6 à 10 F suivant la "cote" df> l'orchestr*
POur beaucoup de ieunes (notamment les apprentis et les chômeurs

.

anime".

:* rrix est

trop

elevé et ils essaient de resquiller d'une façon ou d'une autre

ïrra plus loir,

comment certaines situations se creent a:-.si . Enfin ceux qu-. -*:

sez de fric

ou

qui en ont de temps en temps assez pour ne pas se faire chier à* ^ » t s en-temps i
essayer de resquiller) entrent.
***%

La clientèle en est exclusivement ;» u n e , les vieux prol; :

ti-.t install*

cuvant

leur télé pour la " d i s t r a c t i o n - r é c o m p e n s e ”ce fin de semaine .ît les jeunes sort

90%

des tils d'ouvriers,apprentis ou chomeurs-trii»ards(souvent

runes

t? 20 ans). L-: '

l y c é e n s ,étudiants ayant leurs boites à dar.ser où ils ne se -

pas à la pc'

.=.

Le désir du bal.
Qu'est ce qui tait qu'on va

dans les bals?

(il va de soi que je fait partie du sujet pvocué. Je n'ai ■
s ~ s ' s eu la volentau bal pour foutre le bordel ou "créer une situation". J'y s u -, s toujours aile.
avant que je le pige,mu par le désir commun aux amateurs de

'1er
:* rter.

uand j'écrt

c'est de moi qu'il s'agit et par extention du vécu, des autres
C'est, bien sur, un ou des désirs qui font penétrer dans une = 2 :le de bal.
Bossant toute la semaine(pour ceux qui ne bossent pas, c'est - and môme vr: . *
l'emmerdement quotidien n'est pas seuleraen*: dans le travail
avec des temps d'aprés boulot m o r n e s et réduits v.bistro,docc

. ;e faisant c'r : :r
les jeunes

-*t

semaine comme une sorte de fête .Ils idéalisent forcement cc -ïcnent ou tout
r etrouve pour"essayer de s 'amuser"..Le samedi soir(le l e n é e r a m "on se le--

-;lot,
fin de la

: - - * se
*

l'intérieur m ê m e du week-end"marginal", l'instant où "tout doit se passer

;t à
- r de

la nuitraccomplisseraent de tous les désirs:joie d'être ensemble,de vivre :;t5 r
de baiser....etc..)
Et pour canaliser ce désir le pouvoir a prévu le b a 1:m u s i q u e , da n s e , f l i r t ,foule .'-tsson.
; ».i•
Ce n'est pas par hasard: le bal a cor respondu,à un moment donné fi une t.-.niteststt — où
tout s'est passé,où les révolutionnaires de 89 ont vécu la fêr°.
Une fois à l'intérieur du bal on déploie,désespérement, toute sa volonté d'amuse-setr.
En vain,bien sur.
f/
f

'es musici e n s . p a y é s par les organisât. i('ns ,produ isent: méeani finement leur zi zi que, avec la
-?:ne contri stée des professionnels qui gagnent leur croûte.A iamais sénares des danseurs
.ils tiennent le rôle

de contremaîtres en c o n t r e d a n c e : tel air a telle longueur,pas une

r?sure de plus,telle série à telle composition :3 sl o w s , 3 jerks ,3 slows ,3jerks(entrecoupé
:e 2 v a l s e s , 2 tangos pour faire plaisir aux organssateurs-patrons qui»généralement vieux,
vivent de leurs souvenirsde glaciations passées)
Les danseurs-pav eurs subissent ce spectacle et commencent à se dire que la fête espérée n'e
pas ,ce soir encore, au rendez-vous.
Alors on entreprend la démarche vers les filles q u i ,’
'sagement” rangées sur le coté de la
salle,"attendent"!
“ais on se heurte à 1 ’
indifférence morne où à l'agressivité imbécile.
Les filles dans les bals a t t e n d e n t . ..le mar i , l e prince charmant,le charme du mariage
Elles ont de l'éducation!
"hiand ce n'est qu'elles vivent la musique diffusée qui figure l'idole de music-hall,
"l'homme type" qui les fait"réver la fête" .
Elles ont de 1'information!!Et même lorsqu'on représente une figure qu'elles acceptent
le rapport est aussi peu jouissif que ne le permet pas la représentation et les fatras
spectaculaire dans lequel il s'est noué.
Alors, derniere démarche d é s e s pérée,on se rue sur les comptoirs et on se saoule la
gueule.Le bal devient rapidement une errance de mecs bourrés qui tournent en rond, se
croisent, rigolent trop bruyamment et enfin se tapent sur la eueule e n t i_e eux, pour
un rien pour une impossibilité à v i v r e " l e u r _ F E T E " .
Le pouvoir ,bien planqué, reste ainsi ignoré des jeunes prolos qui déversent leur agressivi
les uns sur les autres.
Cependant ,depuis un an

environ,et de plus en plus, il est quelquefois révélé par certaine

situations créées par le bal.
J'en connais notam m e n t deux pour les avoir vécues dans m o n patelin, quelques autres par
des informations.
I. Un samedi soir, a la fin de 6 8 , je me trouvais dans le hall de l'entrée de la salle des
"fêtes" avec 2 ou3 copains, autour de nous une trentaine de jeunes qui trouvant le prix
d'entrée trop élevé attendent.Quelques uns expliquent aux préposés à la v é r i f ication des
b illets(des employés municipaux) que c'est trop cher, que c'est d é g u e l a c e . . e t c ..
Les copains et moi on pense de m ê m e e t , p a r c e q u 'on a envie de rentrer (rien d'autre a
pouvoir foutre le samedi soir ,"bal.-espoi.r- fête"et.c. .)on se met a gueuler un peu plus
fort, d'au tors se. joignent à nous et on se retrouve une quinzaine à gueuler notre.

D .4
c o l è r e ,tandis que le reste des mecs nous encourage sans toutefois se manifester vraiment
Puis nous passons aux actes, on ouvre brusquement les portes battants d ’
entrée et on
les bloque ouvertes,ce qi produit une faille de 4 à 5 mètres de laege, aussitôt une
bousculade, on tente de pénétrer à 5 o u 6 . Le "service d'ordre" se renforce alors
très vite de plusieurs organisateus venus boucher les trous une courte bagarre se
déroule,un copain tire un coup de oied à un flic improvisé qui se tord de douleur,
quelques coups de poing sont échangés, mais les flics réussissent à fermer les portes
à battants, à les boucler de l'intërieur. C'est exclure notre entrée mais aussi celle
des gensqui viennent d'acquitter le prix de leur billet et qui veulent "lëgitement"
e n t r e r , d 'autant plus que,massés devant la porte nous les en empêchons également.
Au bout de quelques minutes, les cerbères se trouvent obligés d'ouvrir les portes;
nous en profitons pour les bloquer à nouveau,nouvelle bousculade mais,cette fois, la
presque totalité des mecs s'en mêler
Cependant, entre temps,les organisateurs ont téléphoné aux flics'(les officiels de la
préfecture)qui se ramènent et nous refoulent en dehors du hall.Quelques minutes de
calme et nous repartons à 1 'a s s a u t ,mais cette foie peu suivis;ce qui fait qu'arrives
en contact avec les flics,on se retrouve 3 ou 4,et je me fait embarquer.
II. Début 70 nouvel attroupement de mecs devant la même entrée
fêtes

Raison:

de la même "salle des

les organisateurs (des normaliens) à minuit trente ne laissent

toujours pas entrer les gens à l'oeil (contrairement à la-tradition qui veut qu'après
minuit c'est gratuit vu que c'est presque fini)Raison invoquée par ces organisateursnormaliens pour faire payer jusqu'au bout:"si on laisse entrer m a i n t e n a n t ,tous les
voyous vont en profiter et il va y avoir de la bagarre à 1 'intérieur".(évidemment
ceux qui attendent d'entrer sont les voyous qui n'ont pas de fric).On leur dit que
c'est s'ils laissent pas entrer qu'il y aura de la bagarre, les normalisés ne
veulent rien savoir .ça commence àplus que râler parmi les quelques 20 mecs qui attendei
Les insultes jaillissent.ça pousse devant la porte. Soudain,sous la poussée,un mec est
propulsé à 1 'intérieur,aussitôt cueilli par le service d'ordre municipal,il a le
tempd de distribuer quelques gnons,on en distribue quelques uns aussi,mais les flics
(3 gardiens de la p ...)interviennent et ramassent le mec.La colère s 'a m p l i f i e ,d 'autant
que de nombreux arrivants se joignent à nous et que des jeunes ,à l 'intérieur,sé
manifestent en venant gueuler à leur tour.Les cerbères(5 ou 6 "flics m u n i c ipaux"+une
dizaine de "normalisés") sont visiblement affolés.Les gardiens de la P ... reviennent
juste au moment où le bal se termine,ce qui fait que les mecs qui gueulent à
l'intérieur font la jonction avec nous qui pouvons à présent entrer. On a des comptes
à régler. Vive bousculade au cours de laquelle une jeune femme reçoit un gnon de la
part d'un flic,le mari attrape le flic au collet ,pret à lefranper.

o.S
Une quarantaine de

jeunes entourent tris rapidement: les cognes. A ce moment décisit

nous subissons la répression de 2 ou 3 copains du mari furieux; ils sont eux aussi
avec leurs temmes et essaient de calmer leur copain; ils y parviennent en partie et
empêchent que le flic £ o i t fr a p p e 0 Ce faisant, ils se placent entre le flic et nous,
ce qui nous gène nettement. Cependant la poussée est forte, les flics sont obligés
de reffluer comme ils peuvent vers la sortie essayant vainement de saisir leur matraque
(.ils sont en quelque sorte immobilisés par la pression de la foule). Les cris fusent:
"Flics-S. S. ".Certains jeunes se ramènent de l'intérieur du bal, le poing èevé;on entend v.
"Vive 1 ’
A n a r c hie"(je ne connais pas les auteurs de ces cris ou simplement lou 2 de vue:
des habitués des bals).Hélas,les copains du mari et leurs temmes sont toujours entre
nous et les flics alors que ceux-ci refluant vers la sortie;c'est ainsi qu'un coup de pi
que je lance dans la dieection de l'un d'eux est détourné par une jambe.A un m o m e n t c e ­
pendant, ils reçoivent de vives b o u r rades.Mais ils ont réussi à atteindre la sortie ,et
c'est sous les cris redoublés de "G.S." qu'ils battent en retraite dans le commisarèat,
(nouvellement installé)ciui se trouve à quelque? vingt mèt r e s de la salle de fêtes.
I e mec embarqué ayant été relâche, ça en restera à peu près là.
Remarqua :
Un an a séparé les deux m a n i f e s t a t i o n s évoquées;entrecoupées de quelques petits inciden
Cette^année m o n t r e des différences notables dans les 2 événements.
-La première fois,les éléments radicaux "prédisposent" la situation par leur action,
m a i s l'apparition des flics fait nettement fléchir l'ardeur de la foule des ma n i f e s t a n t
-La deuxième foi s ,1'intervention des flics ne fait qu'augmenter la colère de la masse
/au signal de la colère d'un individu)mais les éléments ex-radicaux n'agissent que dans
1 anonymat de la foule(cf m o n coup de pied au cul perdu) et la m a s s e ne s'est pas radi-

calisée tandis qu'aucun nouvel élément radical ne s'est révélé.
Car le problème est celui-ci:
Au cours de l'année émaillée d"'incidents" et d'interventions flicardes,la m a s s e des
m e c s a pris l'habitude de se frotter plus ou moins aux uniformes,aussi le tabou qu'ils
constituaient a partiellement disparu.Mais en m ê m e temps,les éléments radicaux se sont
r e p é r e r (en se faisant embarquer ou simplement par les cerbères m u n i c i p a u x ) e t leur
latitude d'action s'en est trouvée nettement réduite.
Autre fait notable:la seconde fois des éléments intérieurs à la salle de bal sont venus
se joindre aux m a n i f e s t a n t s extérieurs.
Donc,plus de séparation entre certains de ceux qui m a t é r i e l l e m e n t peuvent se faire chiei
et ceux qui n'ont pas assez de fric pour le faire;et q u i , e f f e c t i v e m e n t ,se font moins chi
en combattant le pouvoir des cerberes et des organisat e u r s ( r e m a r q u e d'un mec:"c.'est plus
m a r r a n t d'essayer d'entrer à l'oeil en emmerdant les poinçonneurs que d'être dans le bal
0 '- voit d o n c ,'>ue si,dans

les deux plus importantes m a n i f e s t a t i o n s c'est pour une questic

de désir d 1 entrer qu* elles se sont produites,

le plaisir de combattre le pouvoir

devient en lui r.ane 1 ¡ réalisation de ce désir.
Evidemment,

le pouvoir en la personne des cerbères, organisateurs et flics, est plus

visible a 1' entrée, plus " palpable " qu' à 1* int"rieur. Ceci expliquant le lieu des
luttes.
Cependant à 1' intérieur, les " incidents " se multi p l i è r e n t au cours de 1' année:
tel organisateur recevant une bouteille sur la gueule; telle buvette ou stand de bouffe
étant pillée; ou tel orchestre,après la représentation,jouant la fille de l'air dans les
coulisses,poursuivi par des m e 6 S envahissant las c è n e ; e t c . ..
Une troisième affaire se deroul ;nt dans cette m ê m e salle des fête a m i s aux prises
au cours d'un gala de

laCGT,un copain ouvrier et quelques potes à lui au service d'ordre

CGT et ses pontes. Résultat:le secrétaire départemental amoché par le copain. Plainte
déposée par cette personalité régionale auprès des flics. Affaire embrouillée qui
traine,finalement amnistiepar Pompidou et son avènement.
Possibilités
On a

de détournement d'un bal en plein air.

vu que le bal

en plein air devenait assez r a r e ,cependant l'été,dans les

petits patelins il s'eb déroule encore.
Ainsi; dans un vill a g e , l ' é t é dernier, nous nous étions r endus à 6 ou 7

dans un de

ces bals. Ce genre de bal,moins repressif car uniquement limités dans l'espace p 3 r
des barrières très souvent a m o v i bles,permet des détournements intéressants que les
m u r s des salles excluent. Nous étions arrivés de

bonne heure,l'o r c h e s t r e commençait

juste à s 'instalèer,personne n'était encore dans l'enceinte r éservée.
N o u s bloquons alors l'entrée Q a expliquant aux arrivants que c'était con de payer
t

et d'entrer puisque la m u s i q u e passerait au-dessus des barrieres m é t a l l i q u e s basses
delmètre ,et qu'on pourrait tout aussi bien danser à l'extérieur de l'enceinte.
|l
"C'est vrai s'exclament beaucoup de jeunes. Et le bal parallèle c o m m ence,d'abord
c oçstitué d'une quinzaine de d a n s e u r s ,puis le no m b r e augmente sensiblement.
Nous n'avons pas constitué de "piquet de grève",car soit notre démonstration est
exemplaire et les gens se joignent à nous ,soit elle ne l'est pas et notre expérience
crève d'elle même. En fait c'est réussi un bout de temps: les m u s i c i e n s pendant une
demie heure se produisent devant 4 ou 5 couples à 1'intérieur et trois fois plus à
1 'e x t é r i e u r ,nous occupons la place,une partie de la rue.

Mais l'arrivée d'une foule importante est le tournant décisif: soit ils se joignent à ne
et probablement plus p e r s o nnen'entre dans l'enceinte ce qui conduit inévitablement
l'orchestre à s'arrêter et les organisateurs § prendre une décision!ils ne peuvent se
laisser dérouler un bal non rentable)soit ils entrent. Après peu d ' h é sitation,c'est se
qu'ils font,renversant les rapports des forees entre danseurs intérieurs et extérieurs
et par la suite ,tous ceux qui arrivent paient et entrent.

D.f
Quelques uns qui sont avec nous décident aussi d'entrer.nous nousretrouvons une
quinzaine ,puis 10,puis nous mêmes.
L'entrée mas s i v e précédente a donc été effectivement déterminante.
A noter: Les jeunes qui forment cette m a s s e étaient du v i l l a g e , c onnaissant donc bien
les organisateurs,alors que ceux qui s'étaient joint à nous étaient,comme nous,
étrangers au patelin.
D'autres possibilités sont offertes dans ce genre de bal de place publique par
l'enlèvement des barri è r e s , l e u r suppression ou leur

recul dans l'espace (jusque

dans la rue)
Une pratique de ce genre nous a valu un léger affrontement avec le service d'ordre
organisateur .

Quelques remarques générales en guise de conclusion provisoire.
Le bal est un des lieux de l'exploitation quotidienne de nôtre vie.
Le pouvoir,à plusieurs endroits differ. ents (cf les nouvelles données dans les
journauxet celles qu'ils taisent) se

trouve légèrement ébraçlé par les quelques

failles qui s'y produisent depuis quelques temps.
La subversion du bal s'intensifie en m ê m e

temps que s'intensifie la repression de

nos_désirs par la réduction de l'espace temps de l'ombre de la"fête" .
La lutte

(de classe) pour la r é a l i sation de nos désirq

passe aussi par là.

Etant bien entendu que seuls les exploités ayant le ^al inclus dans leur type de
survie peuvent désirer quoi que ce soit sur ce plan là.
Note

Dans la ville où j'habite et qui est le lieu des m a n i f e s t a t i o n s sus évoquées

le pouvoir a construit le nouveau commissariat à quelques 20 m è t r e s de la salle de
bal ("salle des fêtes"). Il est entré en fonction vers le mois de septembre 69,

LA
( ou

GREVE

DU

SEXE

l'art de se laire baiser )

D'abord la petite histoire . J'avais envie de baiser avec une fille depuis
longtemps • Au morament où ça peut se faire , paf , popaul qui se fout en
grève . Merde alors .
Puisqu'historiquement refoulé , ce désir a entrainé un espoir et une
distortion de sa réalisation nui a subi

les projections m y t h ologiques qu'on

a tous dans la tête . La pulsion originelle s'est transformée en finalité
formelle (

fétichisation du coït .) . Si bien que le ■•nr.ent arrivé, la

concrétisation n'a rien à voire avec l'image faite . Or, l'image faite

est

alors le mo t e u r unique de cette concrétisation (ce n'est plus la pulsion
originelle ) . Cette concrétisation ne peut alors correspondre à 1'. bstraction.
concéquence : impossibilité d'érection .

1

M ais pourquoi cette image est el'e devenue le moteur de la concrétisation?
Le fossé entre pulsion originelle et fétichisation de sa réalisation se creuse
avec l'impossibilité de réaliser le désir dans l'immédiat . Le laps de temps
entre les deux laisse à l'idéologie la possibilité ce s'infiltrer . Les
my t h o l o g i e s

amoureuse qu'on a dans la tête (cf

cinéma , littérature , toute

la culture )se plaquent sur une réalité inconnue , indeclinable . La frustration
de ce désir entraine une activité de l'esprit qui ter.d à palier à ce manque
par des idées, des représentations qui creusent la ditance

entre le désir

réel et la possibilité de le satisfaire 0
Ainsi le désir originel est-il détourné quantitativement et qualitative-ment de celle q ui l'a sucité

et de sa réalisation totale . Il est récupéré

par l'idéologie qui le transforme en fille mythi q u e et coït m y t h i q u e dont
l'obtention concrète est impossible (dimention extra-humaine ) et qui fait
reculer toujours plus l'apréhension totale et réelle du désir originel et de
son accomplissement pendant que refoulement et angoisse s'accumulent .
P aralellement à ces m é c a n i s m e s , pour continuer ma petite histoire ;
m a r r i n e en moi l'idéologie

du m a i e ,de la puissance et tcutes ces merdes •

Mes "expériences " sexuelles ont souvent eut comte toile ce fond cette
preuve de virilité .Si bien que devant m o n erection imposssible je fus pris
de panique et plus on veut bander mo i n s on bande et plus on s'énnerve et se cont
-triste ... , 1 e tout courronné d'une érection (enfin ! mécamn irrue et d'une
éjacula tion pénible . Pas valable .
Cette virilité innaccessible est à la mesure des fétiches qu'elle veut
pourfendre . N o t r e vie n'est que le pantin des idées cu'on nous tout dans le cran
e .
M ais comme m o n gland est inscrit au syndicat des prolétaires de la cullotte
et que je suis un

patron progressiste je vais luis accorder les 6 coups par

nuit qu'il a revendiqué par sa grève .

I

I

C O N T R E M A N I F E S T E D U 2 9 J A N V I E R 1970 R E D I G E A G R E N O B L E E N T R E 22H ET 23H SUR LA
;H A U T E , L A MNEF, E T L E U R S P R O B L E M E S .
A ét é d i s t r i b u é il y a 2 a 3 m o i s à G r e n o b l e u n p a p i e r de la M N E F - A G E G sur
la sé x u a l i t é qui e st u n v é r i t a b l e m a n i f e s t e de déb i l i t é , de m o r a l e et de papaluman, arreu! aveu! you p ! youp! youp! youp!
Ce t r act p a r l e s u r p l u s de d e u x p a g e s de la c o n t r a c e p t i o n et de 1* av o r t e m e n t
ri il reste q u a n d m ê m e u n e p a g e p o u r i n s i n u e r p e r f i d e m e n t que la s é xualité l i b r e ,
n* est que la s é x u a l i t é l i b é r é e ( c.a.d. l i b é r é e du p r o b l è m e de la c o n c e ption).
A c e s c u i s t r e s , n o u s r é p o n d o n s ceci:
I® NON, le p r o b l è m e de la s é x u a l i t é l i b r e n 1 est pas c e lui de la conce p t i o n . Quel
c»t le p r o b l è m e de la s é x u a l i t é ? T r o u v e z - l e . . .
n6ri
2# F.ntre les m é d è c i n s n o n s c r u p u l e u x de g a a c h e et les m é d è c i n s / s c r u p u l e u x de droite,
qui c h o i s i r ? T r o u v e z la s o l u t i o n . . .
>u Les m é d è c i n s sont l es v a l e t s de 1' o r g a n i s a t i o n de la survie. Ils exer c e n t un
p o u v o i r s ur le corpf, I l s v e n d e n t q u e l q u e c h o s e . Il ne faut pas que leur m a r c h a n ­
dise d é r a n g e 1' o r g a n i s a t i o n de la m a r c h a n d i s e , c.a.d. la p r o d u c t i o n des c o n s o m ­
m a t e u r s de la m a r c h a n d i s e ^ c. a . d . la p r o c r é a t i o n . C' est dans leur nat u r e de m é ­
d e cin que se s i t u e la r é a l i t é e du C o n s e i l de l' Ordre. Les d é s a c c o r d s e n tre m é ­
dec i n s p r o g r e s s i s t e s et r é a c s n e font qu' e x p r i m e r d e u x c o n c e p t i o n s d i f f é r e n t e s
île 1 • o r g a n i s a t i o n de la survie.
A a l.a M N E F E S T U N E S A L O P E PRO G R E S I S T E :
A c e u x qui n e le s a v a i e n t pas e n c o r e , n o u s le r é vélons.
E l l e r e p r o c h e a u P o u v o i r de s a v o i r qu' il se p r a / t i q u e b e a u c o o p d' a v o r t e m e n t s
a r ;ue ] “■ p r i x de r e v i e n t de c e t t e p r a t i q u e est l o u r d EN J O U R N E E S DE T R A V A I L PERDUES.
Pour la M N E F u n e s o c i é t é h a r m o n i e u s e s e r a i t u n e s o c i é t é où la s é x u a l i t é n e g ê ­
nerai t pas le t r a v a i l . C H A R O G N E N O U S V O U L O N S L' A B O L I T I O N DU T R A V A I L PAR LA S E X U ­
A L I T É EN ARMES!
( la.Vt^e et ololicja. loi «"e)
'ja L' ensei^fement de la c o n t r a c e p t i o n dè s la p u b e r t é ( avant, il n' y a pas de séxuallté) à t o ute la p o p u l a t i o n , v i e i l l e idée m o d e r n i s t e ( ex: Suede) ne ch a n g e rien à
la m l s e r e s é x u e l l e à la c a p a c i t é de j o u i r é n o r m é m e n t et ne r a a d pas les soirs de
I)oum( A . J . S . et a u t r e s ) p l u s s e n s u e l s . . .
LA J O U I S S A N C E ,V O I L A N O T R E I N T E R E T .
6°Au c o n t r a i r e , c ' e s t la p o r n o g r a p h i e qui doit ê t r e r é a lisée, a i nsi que 1 'érotisme
(qui n ' a r i e n à v o i r a v e c les r é c u p é r a t i o n s d e - 1 ' é r otisme p a r la publicité,
T A S DE C ONS!)
L I B E R T E D U C O R P S , R E C H E R C H E D U P L A I S I R = R E A L I S A T I O N DE L A P O R N O G R A P H I E » l a m e r v e i l l e u s e
et I n o u b l i a b l e p o r n o g r a p h i e .
7° L ' é d u c a t i o n s e x u e l l e , c ' e s t la s e x u a l i t é b i e n éduqu é e , b i e n élevée, récupérée.
8" Les p r o b l è m e s de la p i l l u l e ,de l ' a v o r t e m e n t e t c . . s o n t des p r o b l è m e s t e c h n i q u e s
a u j o u r d ' h u i r é s o l u s , O n s ' y r é f è r e u n i q u e m e n t d a n s le d é v e l o p p e m e n t de la rec h e r c h e
du p l a i s i r et de sa s a t i s f a c t i o n .
N o u s p o s o n s d o n c d ' a b o r d l es p r o b l è m e s réels.
- P O UR Q U O I NE J O U I S S S O N S - N O U S PAS A S S E Z ?
- C O M M E N T J O U I R PLUS?
Les p r o b l è m e s t e c h n i q u e s p o s é s en p r i o r i t é sont t o u j o u r s l ' e x p r e s s i o n d'un c a m o u f l a g e
p o l i t i q u e réel;
T r o u v e r qui se c a m o u f l e à la Mnef: les c u r é s ou le PSU?
9° N o u s r e f u s o n s q u e n o t r e d é s i r et n o t r e p l a i s i r s o i e n t planifiés:
M N E F, P S U , C a t h o de G a u c h e , e t c . . . v e u l e n t m ê m e s u r p l a n i f i e r l ’a b s e n c e du plaisir.
ABATTONS-LES COMME DES CHIENS
HALLALI IY0UIY0UIY01HY0U!
(tra c t l t u e ! tue! tue! tue! tue!)
10° L« c o u p l e ?
!« s t a b i l i t é du c o u p l e = i n s t i t u t i o n - c o u p l e
--famille en p u i s s a n c e
------- n > i » — m n f i r i . l l r s et(?) p s y c h i q u e s f a v o r a b l e s au bo n déve-

1
P E UT-ELLE E T R E A U T R E C H O S E Q U ' U N E F A M I L L E B O U R G E O I S E ?
N ous rem e t t o n s en cause n on pas la fam i l è e en tant s e u l e m e n t que v é h i c u l e de l ' i d é o l o g i e
b o u r g e o i s e , m a i s aussi en tant que s t r u c t u r e socio-économico^: u l t u r o - s e x u e l o - e t c .
F O N D A M E N T A L E M E N T BBUtCE O I S E .
E N F A N T S F R A P P E Z VOS PARENTS
S U R T O U T S-'ILS SONT DE GAUCHE!
12° Nous p r o p o s o n s en c o n s é q u e n c e la c r é a t i o n d'un C O M I T E C O N T R E LA FF.rRESSlON S E X U E L L E
Nous e n v i s a g e o n s une série n on l i m i t a t i v e d 'a c t i o n s r é a l i s a b l e s à cou r t terrae.
A) D i s s o l u t i o n du b u r e a u MNEF de G r e n o b l e , a v a n t la d e s t r u c t i o n du BAPU (notel)
B) A p p r e n t i s s a g e mutuel avec les m é d e c i n s (de d r o i t e et de gauche, on s'en bat les
c o u llles) des m é t h o d e s . d e l ' a v o r t e m e n t . ( c e qui peut ê t r e fait par n ' i m p o r t e qui, si
c’
est fait s é r i e u s e m e n t ; e t p o u r q u o i a u r i o n s - n o u s plus de g a r a n t i e s de la p a r t r d ' u n
flic e x e r ç a n t se qu' o n a p p e l l e la m é d e c i n e que de n o t r e part •••
C) c r é a t i o n ce c o m m a n d o s de l i b é r a t i o n sexuel l e , a y a n t c o m m e but l a l i b é r a t i o n s e x u e l l e
des e n f a n t s et jeunes a d o l e s c e n t s en les i n i tiant à la d é b a u c h e et a u x r a p p o r t s
sexuels m a l p r o p r e s etc.
(par e x e m p l e d i f f u s i o n de l i t t é r a t u r e b a s s e m e n t p o r n è g r a p h i q u e , m a u v a i s e x e m p l e s etc.)
13° UN J O U R N O U S B A I S E R O N S SUR L ES R U I N E S D ES M N E F S E T DES B A P U ETC .ET N O U S J O U I R O N S
C O MME B O E U F S AU X YEUX E T I N C E L A N T S DE P L A I S I R QU'UN’M E D E C I N D E . . . G A U C H E B R A N L E R A I T
D U PIED DROIT.

Note 1 au fait , s'il y en a que ça i n t e r e s s e o us v o u l o n s aussi d é t r u i r e la f a c ulté,
------- les casernes, les églises, les u s i n e s etc....

13 - D ' a u t r e s a i m e n t v i o l e r p a r d e v a n t et a i ment ê t r e v i o l é s p a r d e r r i è r e .
C e u x - l à sont c o m b l é s p a r c e t t e E.N. s a d o - m a s o c h i s t e , m a i s la p r é c a r i t é

- LES P I E D S D A N S L A P L A I E -

et la c o u r t e d u r é e d e leur s i t u a t i o n les a n goisse,

les inqu i è t e .

14- D ' a u t r e s e n f i n ont h o r r e u r d ' ê t r e v i o l é s et n ' ont a u c u n b e s o i n d e d é m o n ­
1 - Le v i o l

ont

l'Infrunlnn

«lu I o n r d ' u n e miin 11 e»l » I l on e x t é r i e u r e

I n d i v i d u o u un g r o u p a d * I ml I v I do n , m»n I f e » i Ml l oi t «|ul
faire
désirs

1 <*h b n n o i n » d e r e l u i
r é é l n do c e l u i

<|ii I lit < nittiiet ,

ou d e c i u n

2 - La soc i é t é b o u r f ( e o i o e i n a i n Me n t .

qui

le

é

v I deiiiiiienl

• pou»

luil

un

trer leur p u i » » « n c e en v i o l a n t . Ils n ' ont que fai r e d ' u n p o u v o i r aliéné

«I«* «««I Ih

et m y »1 I II t al e u » , le p o u v o i r de violer, qui n'est en fait q u ' u n viol du

*n i 1 4 l r l f « e nt

nu d i c t a i ut n nui

I oun | « m domai ne« «le n o t r e

v i e p a r un viol permanent..
3 - L e viol est n é c e s s a i r e m e n t

10111 pou»

I *»

I n m l l « U > l Ion eut

loi al«-. Leur vie À 1 'E.N. n'a Auc u n

euN.

Tou » ir» ln»»t 1 »1 a 11 », inqu 1et ■, ango 1• §4 •, tnd I»pouÆ n p a r t i e l s ont une
v aR u e c ou»C Ience «I«1 I .»1 1 qu e re q u ' i l s v i v e n t <1 l'E.N. ne r é p o n d p as

inhérent à tout «ystinne édu c a t i f .

4 - L * é d u c a t i o n b o u r g e o i s e est u n viol p e r m a n e n t au s e r v i c e de la cla s s e

a c e q u ' i l s dési r e n t .
16- Aus s i e s s a i e n t - i l s d ' é c h a p p e r à c e t t e t r i s t e et m i s é r a b l e réalité en
p r e n a n t «les cuites.

bourgeoise.
5 - L * e n s e i g n e m e n t p r o d i g u é g é n é r e u s e m e n t à l ' E c o l e N o r m a l e est lui aussi
b o u r g e o i s , a u s e r v i c e d e la c l a s s e p o s s é d a n t e ,

et basé e s s e n t i e l l e m e n t sur

17- La m a j o r i t é d ' e n t r e nous t r o u v e d a n s l ' a l c o o l le m o y e n d e d é g u e u l e r à
la face des a u t r e s la m i s è r e d e sa vie.
18- La c u i t e joue u n rôle e n c o r e p l u s important:

le v i ol.
6 - A l'E.N.

pou v o i r . I.eut

de»

»uti I « ■ • n i •

, o n n o u s v i o l e p o u r n o u s a p p r e n d r e à violer.

fût-il a l c o o l i q u e h é r é d i t a i r e ,
7 - T o u t e s i t u a t i o n " p é d a g o g i q u e " est b a s é e sur le viol.
8 - E n n o u s a p p r e n a n t la t e c h n i q u e du viol, on a j o u t e à n o t r e qualité de
v i o l é s c e l l e de s p e c t a t e u r s de n o t r e p r o p r e viol.
9 - C e s p e c tacle, h a b i l e m e n t m o n t é ,

s*il en d o r t la m a j o r i t é et la rend passive,

p r o v o q u e chez c e r t a i n s u n e p r i s e de c o n s c i e n c e de leur v é r i t a b l e situation.
10 - O n n o u s o b l i g e à v i v r e q u o t i d i e n n e m e n t sur le t h é â t r e de not r e viol, sans
s o n g e r que l ' o d e u r n a u s é a b o n d e qui y f l o t t e p u i s s e nous exaspérer.

sous l ' e m p i r e d e l'alcool,

c o m m e il le serait sous l ' e m p i r e d ' u n e a u t r e dro g u e ,
fut-il m ê m e n o r m a l i e n ,

l ' h o m m e ivre,
est i n c a p a b l e

d ' e f f e c t u e r son travail s u i v a n t les n o r m e s p r e s c r i t e s et p a r là ne
peu t p l u s ten i r sa p l a c e d a n s l ' i m m o n d e h i é r a r c h i e s o c i a L e et le s y s ­
tèm e p r o d u c t i f m a n g e u r d ' e n f a n t s .
19- I n c a p a b l e d e t r a v a i l l e r , d o n c ne p o u v a n t ê t r e e x p l o i t é d e f a ç o n aussi
s a t i s f a i s a n t e par la b o u r g e o i s i e ,

le n o r m a l i e n ivre d e v i e n t u n e c h a r g e

p ou r la s o c i é t é , q u i le p a i e 9 2 3 , 0 8 F r s p a r m o i s . E st d a n g e r e u x p o u r la
soc i é t é qui a d o r e le g r i m a ç a n t D i e u T r a v a i l c e l u i qui p r é f è r e jouir
p l u t ô t que p e i n e r ,s ' é r e i n t e r , s e f a i r e e x p l o i t e r .

11- C e r t a i n s d ' e n t r e nous a i m e n t à ê t r e v i o l é s , m a i s le p r o c h e a b a n d o n de
c e t t e p o s i t i o n p o u r c e l l e d e v i o l e u r s s a l a r i é s et s y n d i q u é s les i n dis­
p o s e . La v i e à l'E.N. n ' a de sens p o u r eux que p e n d a n t les cours.

20- Les c o n s i d é r a t i o n s m o r a l e s qui font s ' e n f u i r les c u r é s d e tout a c a b i t
d e v a n t l ' i v r e s s e et la j o u i s s a n c e ne sont q ue le j u s t i f i c a t i f

a pos­

t e r i o r i d ' u n o r d r e s o cial basé sur l ' e x p l o i t a t i o n e f f r e i n é e du trava i l .
12- D ' a u t r e s a i m e n t v i o l e r , m a i s leur p o s i t i o n p r é s e n t e ne leur pe r m e t pas
de s ' e x p r i m e r p l e i n e m e n t ,

et f i n a l e m e n t les rend i n satisfaits. Leur

m i s é r a b l e e x i s t e n c e ne p r e n d un sens q u e p e n d a n t les stages dans les
c l a s s e s et lors de s l e ç o n s d ' e s s a i .

21- Les c u i t e s sont d o n c d a n g e r e u s e s p o u r la s o c i é t é b o u r g e o i s e , e t c ' e s t
en tant que t e l l e s q u ' e l l e s sont r é p r i m é e s à l ' E c o l e N o r m a l e .
22- A u j o u r d ' h u i , à l'E.N. c o m m e d a n s tous les a u t r e s t e m p l e s d e la r é p r e s ­
sion o r g a n i s é e au p r o f i t de la b o u r g e o i s i e ,
médaillé,

le b on trava i l , p rimé,

f é licité, e n c o u r a g é , est l ' e m b l è m e d e t o u t e s les c r a p u l e s

t h é o l o g i q u e s , c o u r t i s a n s f r i g i d e s du c a p i t a l .
23- S a ô u l o n s - n o u s e n a y ant c o n s c i e n c e d ' ê t r e d a n g e r e u x !
24- Ne t r a v a i l l o n s plus, d é t r u i s o n s l ' i m a g e d o m i n a t r i c e et s a d i q u e du D i e u
T r a vail, n o u v e l l e ido l e des c u r é s h u m a n i s t e s p s e u d o - m a r x i s t e s !

" TENDANCE 7 «

INTERRUPTION D * U N COURS DS GEOGRAPHIE.
(Texte fait par des camarades Lyonnais dont déjà un texte a p a r u dans
Archinoir

1 sur l ’
idéologie d'histoire - géographie)

QUEL S F a IT LB PROJET ?
Catte question renvoie d'abord à ceux qui en étaient porteurs.
Qui l ’
a conçu? A quel moment ? 4 gauchistes "i norganisés”
militants-politiques-ne-militant-pjs. ïïe voyant rien d'autre
à faire, ons'est reuni pour prepctrerle CAPES; en fait, on se
raunissait plus pour se réunir que pour travailler. Par le
fait de se réunir, on cherchait à s'affirmer. Le fait d'être
un groupe nous permettait de ressentir notre force et donc
d'envisager de faire quelque chose. D'autre part, préparer le
C/P3S entre gauchistes était insupportable: "on s e s e n t d i t
devenir con"
Cela s'est traduit en une volonté d'action symbolique sur
1 'amphi: lieu symbolique de l'ennui et da vide, et de la
compétition dans la préparation du concours.
••
Le fait qu'on soit 4 maies est inséparable de l'aspect
affirmation de soi. L'investissement sexuel est évident.
Le choix de l'ac t i o n .
Il arrive dans une période où nous critiquons notre
activité de l'an dernier, qui reposait sur une.absence de
considération du rapport de force nouveau cree après Hai.
Toutes les actions da l'an dernier ont «te la reproduction
du type d'actions de Mai, sans tenir compte du fait que le
pouvoir avait un temps à'avance et qu'i'l f/liait créer un
typé d'action nouveau. Ces actions ont toutes consisté à oller
,teni£ un discuors "révolutionnaire" partout où cela .-ïtait ren­
du possible par les événements et où 'les gens étaient suffisa­
ient cons pour nous écouter (Université: li»u privi'ligié).
La critique de ces actions mystifiantes implique la critique
du rapport é t a b l i entre celui qui parle ou f a i t l'action e t
celui qui subit.
Aujourd'hui les gens ne sont pas agressés par un discours,
quel qu'il soit. Le discours qui se veut argument rti on, d é v e ­
loppement d'idée ne remplit plus cette fonction. La forme panse
av^nt le contenu: 'le discours est un rôle de celui qui parle.
Il y a docadence du pouvoir de la parole par rapport à celui
-des images.
iMi(~ la libarationde la parole.) a participé à accentuer
cette djcadence. Sur le moment- les
étaient liés aux
actions de Mai, la force des mots d e Niai résultait do la
•force mSue du rfiouvemeftt, Ensuite la récupération est précisemont une récupération dns mot%, d e s sip,y>es. Ces mots perdent,
leur sens. Le langage est d6v»].oriefe-twi tant qu'instrument

signifiant; il ne renvoie plus
l . , _ àos marchandises c o n s ommaoles . ex: . : ' ~ «e .r* T.V. )
Notre intervention ne voulais ; : 5 -* _r
sitaire ou politique , mais une : rr - ; fonctionnement de l'amphi, c'esr a. i_r- . sts _
en train de suivre un cours . Nous t :;__ r j
un niveau sexuel qui fasse apparaîtra 1 : r*j
qui sont c e u x de la fac.
Nous n ’
avions pas préparé cett8 arr r
justifier, ni à prévoir ce qui allait es, z m
espèce d'aventure dont nous avions oes:_t_•
de diffuser de la musique^par magnétopr.ira .. r : tm.
la seule préparation a été le choix de 1= r_: „.rtsagressive possible f qui forme un enseni-^ : a i_r_„ t
naissables, musique qui ne renvoie q u ’
à i_f—

fie rien.Nous avons d ’
autre part choisi
: : ... m
lant" et le plus nà gauche" de la section
12 2
prenions à 1*université sous toutes ses frrr :
a ux plus criantes et aux plus décadentes.
CB QU» IL S> EST PASôS. :
Le vendredi de I C h à midi: cours d*Allefr
.
d u CAPES. Environ 2C0 étudiants . Le &AP1S est _ :
*5 à 10 % de réussite.
Ce jour-là: exposé d ’
un étudiant cornu -- r ffrr
sur la geographie physique de la France; c :s:
le plus emmerdant, de l ’avis unanime, mais
.
pour le c o n c o u r s 11’
, disent les étudiants,, A ca - . i
présence exceptionnelle dans l ramphi d ’un as;_. _
de géomorphologie C isanàier).
L ’amphi a d e u x niveaux: le rez de chaussée - t
cercle horizontal ; ±± est surplombé sur son r: - _r
"balcon" auqel on n'accède que par l 'extérieur*; ;_j
position stratégiquement favorable: 19 rang du ~ - ICh.30; nous net tons en marc-e le m a g n é t o n h m i
des bruits bizarres au m aximum de sa ouic'sanea : *•par des applaudissements coupés de silences ~ notes rires „ ïmc^diatement la ci£.;~rité des gens Ê :
tre au moins de;:. (l’entre nous très connus cor Certains d'entre nous
étaient tr:t cstensibianet
d ’autres g u e t aient les réactions : i- toutes mon 1
a semble que les g-ns nous ont toi: ii suite 1 9 1* les auteurs du Or :t_ liunédiatement les gens s e L
et sans autre réact_cn„

o m

T o u t de suite le prof entre en soene ( il éi
rtùiun endroit d 1où il. ne pouvait nous T;ir ); il s !
repère^ il noua c ::_~sit bien, tout ie suite il n
d ?en bas, quelque chose comme : noals enfin, q u ’
est
s i g n i f i e ? N o u s n ; .¿ton« pas la
nous en
ce q u ’
il dit il sort p our-monter su : Iron". A a

"5 “

montent quelques étudiants de sexa masculin.
Nous n'arrêtons pas la musique. Les gens qui viennent s 1en­
tretenir avec nous ont leur v o i x couverte par la musique. Le
reste de l'amphi suit la discussion uniquement visuellement ;
le plus grand nombre en attend 1*arrêt de la musique.
Allefresde et iiaandier croient que c ’
est contre les concours
ils sont furax; "mais enfin expliquez vous!"ILs ont toujours
pu discuter avec no±§s, ils sont montés pour parlem e n t e r ,croyant
que nous nous justifiions.. .Nous répndons par des phrases du
genre; J’-ben oui quoi , on a interrompu le c o u r s " .. .’

non c'est
pas spécialement contre ce cours... c ’
est comme ça, pour in­
terrompre le c o u r s . . . ”. Quand ils ont compris que nous ne nous
justifierons pas, ils abandonnent la discussion et se retirent
prudemment laissant la place à des étudiants qui déclarent
vouloir nous vider.
Nous sommes placés en sorte que c'est du bout de la rangée
qu*il faudrait qu'ils nous attaquent C s'ils le voulaient .vrai­
ment)* U n seul d'entre nous suffit à les contenir: sans môme se
lever de son siège, par la seule force d'inertie. Les menaces
àt les insultes pleuvent mais ils n'osent passer à l'acte*
Tout le monde regarde. Il y a comme ça un grand moment de
flottement pendant lequel notre musique est victorieuse. Dans
la situation nouvelle les gens sont incapables de manifester
d'autres désir que celui du retour à la normale. La majorité
n’
a d'ailleurs pas e u à réagir; immédiatement le prof a joué
son rôle . il est monté vers no ils suivi de quelques mûles .11
était évident pour tout le monde que
ic1était le prof, le
père, l'autorité, le miïle qui devait opérer le retour à la
normale.
Il nous semble que : dès le début la chose a été perçue comme
insupportable et pas du tout comme un canular. La premiè­
re idée était; il faut arrêter cette musique ; ensuite
sont venues^les argumentations ( ”ce cours on en a b e s o i n ”
"on veut préparer ce c o n c o u r s ”) .11 est remarquable q u ’un
’fait si anodin ( des gauchistes interrompant un cours)
soit si traumatisant-pour le prof comme pour les étudiants
et que ce traumatisme déclenche si p o u de réastions d i ­
rectes contre les fauteurs de trouble.
Ceci est nouveau depuis l ’
événement de toi- et semble
porter la marque de sa malédiction; la désncrclisntion du
prof, du savoir, do 1'université ( vécue comme transgres­
sion du tabou) a laissé chez les étudiants une profonde
culpabilité.,
>•'.
...
C e u x qui n ’ont pas réalisé l'acte( mais qui le désiraient)
s’
en sentent coupables et veulent expier.
Actuellement le fonctionnement (Sg l'université repose
sur l ’oubli de Mai ( oubli de la transgression et de la
culpabilité q u ’
elle entraine).Notre intervention,dans 1'
amphi, vécue comme reproduction de ¡toi, réactualisait
transgression e t c u l p a b i l i t é . La seule réaction possible
pour l ’
étudiant était do vouloir continuer l ’
oubli, de
vouloir nier notre existence on se raccrochant à son rôlo
officiel dans 1 'amphi #tois nous étions la nouveau pouvoir
il n ’
a pu jouer ce rûle que d'une manière magique car

-4 «

causo do la p u n i t i f s o t t f t R 2- i :- : crrospondcn*
.. co avoc 1 g strd- i:- _ ~ — » * h p f c e r i e -. 5 3 1 g meurtre
d u père dans le h:ri: : :. t z r m j g i T - : : ~i : s cf.+Ioin)
Ensuit g noùs arrêtons la __ _ ja ' : *~_r 3x tc*d_ :: : fois. C ’
est
1 *autorité(Allefresde)qui =: r_:* - p* jrjaag
— j :i“,semble-1il, une attaque personnelle- -.-a
:ripa=tczu
: - ;ü n'y a
aucune raison d*y voir une i::
- rarrai g L - :
r m o n c o qu'
on va essayer de reprendra
. - î » râc-ac.. :— r:r* pclyco]}ior
cgt exposé très iimportant c:r __ a. •"sas* t*« m_; : : : expos©
précisément en s o u f f r e . C 1es~ — : : ~-*a .g e a i : * M a disons:
"d’
accord" et nous remettons 1: a - “
.:-tar ç a zxrz-iz. _~s profs^
en se lovant donnent le sign. 1 :: - : — . — : — : r .- : us les ét u ­
diants se lèvent ,un certain n:-::; s * 3
. a é : ._.-:~:aant;la
plupart reste par la. NOus
ai i: _» a s i : - '
r : : 3 nssoz
chatoyante ;nous avbns gagne:
- — : - - — quart
¿‘
heure environ.
N o u s descendons en t a s i a _ i : i i . parole,
le prof parti nous sommes le ;
-- ■
- ~:-ssion
en*groupe contre nous q u a t r e . i :r ~ —
- ~--.ianant
A l l e z-y,osez dire pourquoi vers 1: : .~: t ~
i: : r;z, môme
pas pourquoi vous faites çat" 2I: ue
: n n::- ne ré­
pondons pas*Nouvelle tentative _à:-=
- : : ~ :~_r i._: -r :r,cTest
la répétition caricaturale de 1*
* zzr~i i- ~ :. i 1 a s'ap­
prochent ',veulent a u 1 on s*en e . i _ L : - : ;*ii:ai "zu^ours
pas à 1*acte,Finalement nous disanu:_z: _* :
;-a.zrication
de notre ,icto c ’
est que "main car.'zz~ : z~z
. a
s g:-ns_ d is­
cutent de partout,il y a de l ’
rgr:ssa:a : ai 1 _r zn vit
un p a u , q u o i ! ”*.."si vous voulez i:::.-::
:*-::.ris on
ne va pas discuter du fait d ’interrzi
::ir=.z ?s* tel­
lement évident. „ .tout le monde en ;
Tzau _. .--.plient
les attaques personnelles auxquelles i..5 rzr.l u - -_= c'est
1*entree en csène des femmes.
La différence do comporte Dont ::::: a: — - = :: femc.as
de mémo que la différence c*:z3 : : r : : - :r-z-ac-nt vis
è vis dos hommes et vis à vis ir= r:.
:
éz i un phé­
nomène évident,aüi nous a sur ris faut
notor que cela arrive dans un'lizz ._ il _
: officiel­
lement aucune division sexuelle i_ :z - .1.Vu las in­
dividus sont apparemment asscx-;s.
Certaines femmes s'étaient exprimées eu : i : _i; = ru*le s;
d’
une manière générale elles sont rares i u:_e zreir agressé
directement.Cela ne veut pas dire a u ’
allzs
-oins ressenti
le traumatisme.Au contraire,Au début,èerreerz nrus,une fille
suppliait d ’
arrêter le magnéto.Bile ne ¿zzmzi-: aucuns justi­
fication.elle disait^simplement ce qu'elle Tzule.. t; elle le d i ­
sait sans violenceî"écoute arrête,arrète-le,... e t c . .."elle
n ’a pas ajouté "tu sais bien que ic t ’a i c e ^ - : c'est pour ton
bien"...mais presque.

*
*
'
/

-5La plupart de celles qui nous perle maintenant sont favorables)
maternelles, îîous sommes incapables de les agresser; nous d i s ­
cutons avec elles; olles disent qu'il y a contradiction entre
n os buts et nos moyens, et toutes ces sortes do choses. En som­
me parler avec nous, c'est pour olles (et pour nous) le moyen
de faire tout rentrer dans l ’
ordre, c'est fini, on en parle.
La récupération est commencée...
CRITIQUE : LES ROL E S

'

I! I

.
II

Il faut préciser lo phénomène général de l ’incapacité à
nous "-agresser malgré toutes les justifications * La rëactualisa>tion de la transgression et do la culpabilité provoque chez *
les étudiants l'ecroulement do leur systèmo de"justifications
( système, de défense ).
C e u x qui supportent lo moins (ceux qui ressentent le -olus
l’
incapacité à nous agresser $ fuient la situation créée ; ils
s’
en vont.
La réacCrun générale consiste à s'en remettre à 1*autorité
pour ^ue celle-ci les préserve do l'inconnu dangereux en prenant
la décision à #leur place . Los rapports réels de soumission au
prof sont révélés par la rupture 1 La soumission habituelle
d e v i e n t soumission fasciste ; mais l'autorité capitule ; les
étudiants se raccrochent alors à tout ce qu'il leur reste, do
l’
ancien rordro dominants leur rôle .Le rôle est l'image do
soi agissant imposée par lu société' répressive à l' individu
qui doit s'y conformer, Au^liou de profiter de la rupture pour
libérer leurs désirs refoulés (suivre an cours, c'est on fait
s'emmerder, se châtrer, refouler toua ses désirs ) les étudiants
se epuporto selon leur raison d'otre officielle: étudiant-ontrain-de-suivro-un-cours-pour-préparer-le-CAPES. Mais cola n'a
plus aucune fordc: officiellement ils sont 2 00 à ,!vouloir»leur
cours mais ils n'ont pas en fait l'agressivité nécéssaire pour
nous vider» Ils jouent notre expulsion^comme sur un théâtre
(comportement magique et non réel).Après coup ils se justifient
on d i s a n t q u :ils n'ont pas vou l u nous vider pour àos tas de
bonnos raisons; mais sur le moment ils avaient d ’
autres bonnes
raisons ponn le tenter»
Mais si subjective ¡lient tous se sont réfugiés dans leurs
justifications d'étudiants sérieux assoxués , en réalité seuls
les miles ont tonto.de les exprimer réollomont . C'était dans
leur rftle do malc d'affirmer leur virilité. Par contre les
femmes sont restées dans leur rôle^de fommo; olles ont refoulé
en elles leur volonté d'agressivité, elles n*avaient pas d ' auto­
rité à manifester, car autorité-virilité , fommo=soumissi)on
(il s'agit du rôlo que la société assigne aux femmes). Entre
elles et n o u 3 il n ’
y avait pas do compétition : cllos ont
reconnu notre prise do pouvoir»

V i s -à-vis des : :a_ : : , * ._= "vons été la ::;i
à notre rôle do c?l:: -.-r arrivons à co qo: a
révélé de ¿'lus in.ër : * E~_a:
_r nous, c 1g s :-î h
a révjlo cnoz nous.
Les limitos do z : z : :n : zivc étaient oaa
projet lui-môtnoî r.z~z i . r . a j ’
c'ost expériixa]
donnions le rôle do t.
n : p r ê t a n t de _
sav'Cration nous xzz~:..
- _ rCIo do militox
rôle quo nous r e f u s n a î
contre la
avons reproduit la 5 -.
: Paas attondi:a.
opèrent la rupture c_: 1 -i :a:rchions dans a
Kous-mômo. n*avons
r . . _ - r la rupture. Le
d u fait d'avoir cr*ë
r. i_r:.lious soolios r
tifs devant le spcc"i:l: 1 : a _ r : -ropro aeti
uent sexuol s 1est sa:..--, aa - _ : n t é do puiss
pouvoir quo n o u s avons prlB z :iz pas apparu
autre que lo pouvoir :a :1
l~s besoins la
n o u s pressentions n 5;;" ; ; ; -::aoé à so sa:
ijais n o u s savons n.a=
nous saur
Lyon, lo I

TRACT

ü

2 2ter.

TVONME
__(Texte dont nous ne connaissons pas l'origine)

Les c o p a i n s di sent :E s t — ce que crcrc en lion ou ¡tet:.'a"-;rcrco r a p o u r
f a i r e de l ' a c t i o n i l l é g a l e . E t on reste là m é d u s é à r e g a r d e r de
l ' i n t é r i e u r de l ' o r d r e où. on co ll e, o ù on est p r i s , v e r s ce t ro u
b é a n t où on i m a g i n e qu'est la dite a c t i o n i l l é g a l e . M a i s cette
b é a n c e est i n s u p p o r t a b l e , alo*rs on la bouche, on l ' h a b i l l e avec
des o r i p e a u x p r i s n ' i n p o r t e où au v e s t i a i r e r é v o l u t i o n n a i r e .
Ce n ' e s t p l u s la t r a n s g r e s s i o n qui est en cause n a i s l ' i n a g e d
la t r a n s g r e s s i o n ; o n est r é v o l u t i o n n a i r e si on agit comme u n ré
lutio'nnaire, et les r é v o l u t i o n n a i r e s en images, çà n e t des bo nbe
ç'a tue, çà fait p e u r aux b o u r g e o i s ;na is n a n q u o de po‘
t t ou te cet
p r o d u c t i o n d ' i n a g e s est le fait do la b o u r g e o i s i e dont l ' é t h i q
la s u r d é t e r n i n e c o m p l è t e m e n t . E T f i n a l c n e n t le seul c r i t è r e c'e
so f a i r e a r r ê t e r , s e f a i r e r e p r e n d r e dans l ' o r d r e b o u g e o i s le s
q u'on connai sso .Oncro irai t qu 'i 1 n 1ÿ a " q ü ren ï c n t r â n t dans l'o
qu'on peut etre sur de l ' a v o i r d é r a n g é , n a i s c'est q u'on resto
c o m p l è t e m e n t fixé sur cet or dre et qu'on ne se p l a c e pa s d'ent
dans u n a u tr e o r d r e , a i l l e u r s , a v e c des i n c i d e n c e s m u l t i p l e s , n o r
c o d i f i a b l e s sur l ' o r d r e e xi st an t, x x x x x s x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x s
Ce qui est f a n t a s t i q u e q u an d on se p r o p o s e u n e a c t i o n c'est qi
on va i m m é d i a t e m e n t c h e r c h e r l ' a r t i c l e du code qui d é f i n i t la
sanction,La Ü 3 t e

des t r a n s g r e s s i o n s a déjà été fixé p a r la b<

g e i o s i e , i l n ' y a donc pl us de t r a n s g r e s s i o n .To ut çà p a r ce qu
colle c o m p l è t e m e n t v i o l e n c e s y n b o l i q u e et v i o l e n c e dans la ré
lité.
Un g r o u p e do m i l i t a n t s (3 )•
Il a été tiré 105 e x e m p l a i r e s sur p a p i e r r o n é o , n u n é r o t é de 0
104.
NUMERO/

GREVE CON T R E L'ENNUI
(Tract disribué dans un lyéee de Valence )
Les profs font grève
les parents d'élèves font grève (par enfants interposés)
Tous les magouilleurs politicards, syndicalistes, idéologues J u s t i f i e n t
ce qu'ils font "pour nous": augmentation du p r i x des pensions, pénurie
d'effectifs, "démentellement" (chic) de l'enseignement, etc...
Et nous? Nous, les élèves, aux"pourquoi" ils font grève, on n'aurait
que le droit de fermer notre gueule, de ne pas dire que l o r s qu'on nous fait
grévistes c'est p o u r nous échapper durant

un .jour à l'ennui produit par

nos mornes études, notre survie dans le bahut?

Que c'edt sécher collectivement des cours fossoyeurs de notre vie?
OH 'peut se rendre compte que ce décalage entre les raisons invoquées

par les "r e s p o n s a b l e s 11, et la situation ressentie par les intéressés, est
semblable p o u r les jeunes travailleurs en grève.
Lycéens.et jeunes travailleurs ont en commun de s'emmerder sur les
lieux de leur misère, et de désirer en sortir.Devenant ainsi des anti-lycéens
et des anti-travailleurs pouvant alors s'allier réellement pour combatre
un pou v o i r découvert dans la rue occupée.
LorsqJune grève est déclanr>hée. ou lorsque vous séchez un cours,
inscrivez comme motif: GREVE CONTRE L'ENNUI QUOTIDIEN PRO D U I T PAR LE BAHUT,
ainsi que l'on fait quelques copains |.e 1 3 'Avril.

TOUT CE QUI COMBAT L ’
ENNUI EST UN PLAISIR.
TOUT CE QUI EST PLAISIR EST R E V O L UTIONNAIRE

3.1
Quelques uns qui sont avec nous décident aussi d'entrer,nous nousre t r o u v o n s une
quinzaine ,puis 10,puis nous mêmes.
L ' e n t r é e m a s s i v e précéd e n t e a donc été effectivement déterminante,
A_noterî Les jouuc3 qui forment cette m a s a c étaient du v i l l a g e , c onnaissant donc bien
les organisate u r s , a l o r s que ceux qui s'étalent Joint à nous étaient,comma nous,
étrangers au patelin.
D 'au t r e s possibilités sont offertes dans ce genre de bal do place publique par
l'enlèvement des b a r r i ères,leur suppression ou leur

recul dons l ’espace (jusque

dans la rue)
Une pratique ua ce genre nous a valu un léger affrontement avec le service d'ordre
organisateur •

Quelcues remarques générales en guise de conclu s i o n provisoire.
Le aal est un des lieux de l'exploitation quotidienne de nditre vie.
Le pouvoir,à plusieurs endroits d i f f é r e n t s (cf les nouvelles données dans les
journauxet celles qu'ils taisent) se

trouve légèrement èbraçlé par les quelcues

tailles qui s'y produisent depuis quelques temps.
La subversion du bal s'intensifie en mârae
m •



• • • • » » » ■ ■ • • » • » • « • « » • • « • ( • ■ » » • • « • p i » » « « « » » »

temps que s'intensifie la régression de


nos désirs par la réduc t i o n de l'espace terips de l'ombre de la"fête" ,
La lutte

(de classe) pour la r é a l i sation de nos desirq

passe aussi par là.

Etant bien entendu que seuls les exploités ayant le pal inclus dar.s le.r ivre de
?

*

survie peuvent désirer guol que ce soit
Note

^ m m m m m m m m m m

put

*

*

ce nlan là.

Dans la ville où j ’
habite et qui est- le lieu des manife s t a t i o n s sus évoquées

la po uvoir a construit le n ouveau coMmissariat à quelques 20 ràtres de la salle de
bal ("salle des tStes"), 11 est entré en fonction vers le sois de se?:e=;re 59,

SOMMAIRE

- L U T T E S DE C LASS ES
- AUX

POUBELLES

ET MOUVEMENT REVOLUTIONNAIRE

LE

DOUBLE

POUVOIR

- D E LA LIAISON INTELlECTUELS-MANUELS COMME GADGET
- IMPROVISATIONS ET DETOURNEMENTS THEORIQUES

SUR LA LUTTE

DES CLASSES ET LE DESIR
“ EVIDENCES SUR LA

S U B J E C T I V I T E , L E D E S I R , E T L E PROLETARIAT
DOCUM EN TS:

1) les

bals

l i e u x de pouvoir

[valence]

2 ) la g rè ve du sexe [ C h a m b é r y ]
3)contre

m a n i f e s t e sur

la s e x u a lit é [ G r e n o b l e ]
4 ) les pie d s

5 ) I n t e r r u p t ion

dans

la plaie [ P r i v a s ]

d ' u n cours de g é o g r a p h i e { j- y o n J
6 ) Yvonne , t r a c t

7)G réve

c o n tr e

r is^j

I ennui £ v a l e n c e [ j

'

8 ) So uteno ns
Re n ve rson s

> d r e . : Jean

n'2 ter

Francoz

2 9 rue

des

la grève des éboueurs.
les

poub elles..!

Champs

Elysées

- 3 8 ~ GRENOBLE ’ C . C , P. : 2 3 6 7 -

9 0 - Lyon
Prix du N

: 2 , 5 0 Frs

I ' a b o n n e m e n t : 10 Frs
lmp. spé..- Ra d i a
3 rue I i b e r t y
sête


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