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Avril 2007

« Elle est chouette ta plage ; mais dis,
c’est encore loin, la mer ?????? »

Avril 2007

Chers piétons…

Il faut savoir qu’il existe des séjours touristiques, très chers, « nothing included » (no room
service, no buffet à volonté, no douche, no toilette, no clim…) sans qu’aucune plainte ne parvienne
jamais aux organisateurs quant à la pauvreté délirante de ces commodités de base.
Ils sont l’occasion d’expériences riches en enseignements scientifiques et spirituels :
Savez-vous qu’il est possible de se laver intégralement (c'est-à-dire même les dents)
avec UNE SEULE lingette « Corinne de Farme » ??
Le camping est relativement agréable ; attention toutefois de prévoir une tente étanche,
à moins d’être « sablophile »…
Ces séjours permettent également de découvrir les richesses culinaires locales comme le
SPORDEJ au chocolat, ou l’omelette jambon lyophilisée : des moments rares d’émotions
gustatives…
Voici donc la plaquette publicitaire d’un de ces merveilleux voyages, lequel, étonnamment,
affiche complet à chaque édition : le MARATHON DES SABLES…

Mise en garde : certaines scènes ou images peuvent heurter la sensibilité de certains, notamment
page 25 où l’on distingue assez nettement deux ongles de pieds arrachées ainsi que quelques
ampoules plantaires en cours de putréfaction.

Novembre 2006

L’idée de faire le MDS, c’est un peu comme le
projet de repeindre son plafond : ça parait
fou comme ça…
On sait que ça va demander de gros
sacrifices, du temps, beaucoup d’efforts,
mais on sent qu’on en est capable…
Aperçu
de
la
préparation
psychologique et physique ; notez
la recherche de l’optimisation avec
l’utilisation des 2 mains….

Surtout que je dispose de la combinaison Tyvec qui s’avérera
être d’une utilité inégalable ; et pour mardi gras, avec un sèche
cheveux dedans, tu peux réaliser un très chouette
déguisement (Bibendum, Neil Amstrong, Casimir…)

Avril 2007

Comme presque toujours, c’est en lisant les témoignages, en visionnant les photos, en discutant
avec les pros, qu’on est radicalement saisi par l’envie irrésistible de le faire… (le MDS, pas
repeindre son plafond…).
Moi, ça m’a pris pendant le marathon d’Amsterdam ; enfin je veux dire pendant la période du
marathon d’Amsterdam : une blessure au genou* m’empêche de prendre le départ de ladite
course ce qui provoque les brimades les plus basses, un harcèlement moral ignoble de la part de
mes camarades. (A noter que je m’alignerais au « 10 km » au cours duquel je bats mon propre
record…. du plus grand nombre de concurrents doublés (en retard au départ



* Important : « blessure au genou » : terme récurrent qui reviendra souvent au cours de ce récit.
Pour simplifier, nous emploierons l’abréviation « BAG »

L’équipe de la péniche 647 avant
le
départ
du
marathon
d’Amsterdam ; méfions nous du
3ième en partant de la gauche,
lequel, sous ses airs de boy scout
effarouché cache un esprit
torturé.
Attention aussi au premier en
partant de la droite : on ne peut
hélas plus rien pour ce charmant
garçon, ayant sombré dans la
folie en devenant supporter de
l’OM…

Décembre 2006
L’inscription au MDS étant confirmée, je commence la préparation : d’abord trois séances par
semaine, pour arriver à cinq ou six mi-mars ; je ménage le genou droit pour éviter la « BAG »

La « BAG »
parfois
derrière ;
Il s’agit
sournoise
gros, une
pathologie

va de là à là ;
elle
passe
parfois devant.
d’une « BAG »
et nomade. En
« BAG » SDF :
assez rare…

Avril 2007

Les séances s’enchaînent sans problèmes apparents, mais dans la souffrance : une seule coupe de
champagne entre Noël et le jour de l’an !!
A noter la présence assidue de mon « sparring partner », même le 31 décembre, date idéale pour
celui qui recherche l’effort solitaire, loin des paillettes printanières du Parc de la Tête d’Or, où
le sportif dominical se regroupe afin de tenter un gommage approximatif d’un an d’inactivité,
avant de s’exhiber à la Voile Rouge…

Me ferais
bien un
p’tit
gigot, moi

Le 31/12 en compagnie du « sparring
partner » qui s’est tapé l’intégralité du
programme d’entraînement sans avoir
la chance de prendre le départ du
MDS ; faute de passeport, de sac à dos
adapté et diverses complications
administratives.
A noter l’absence inexpliquée de
« BAG » chez le « sparring partner »
pourtant doté de quatre genoux…

Janvier 2007

Le Père Noël ayant été généreux, c’est l’occasion de tester le matériel dans les conditions
proches de la course :

-

le sac de couchage par -3°.

-

le réchaud dans le noir, à la « frontale » (modèle PETZL – Prononcer [pètzeule].
Réchaud ESBIT – Prononcer [ès - bite]…)

-

le riz cantonais lyophilisé (après une journée de jeun pour essayer de trouver ça
bon).

-

Le sac à dos « raid light » (« light » comme léger. et » raid » comme sportif

souffrant de paranoïa aigüe)

Avril 2007
L’est fou,
ce gars…

Dromadaire

sable
tente berbère

Vent de
force 8
Beaufort

caillou

dunes
Test du matériel dans les conditions proches de la course

Février 2007 (les sponsors).
En marge de l’aspect sportif du projet, il m’apparaissait intéressant d’entamer la démarche d’une
recherche de sponsors, la médiatisation du Marathon de Sables pouvant avoir des retombées
bénéfiques. L’association handicap/sport ayant déjà donné des résultats positifs lors du
marathon de New York, c’est sur ce thème que je construis, avec l’aide sans égale de Marijo, le
plan de communication ; elle s’entoure également d’une solide équipe de quadripèdes (on remarque
la présence du « sparring partner » qui cherche à être sur toutes les photos….)

L’équipe de choc au complet
lors d’un brainstorming.

Avril 2007

Deux sociétés me font confiance et s’engagent à mes côtés pour le Marathon des sables

que je ne remercierai jamais assez pour leur soutien direct et indirect. Je n’ai jamais eu de
sponsor pour quoi que ce soit (sauf la crème de cassis de Dijon lors de la finale terminale
B/terminale D en foot aux Chassagnes – les intéressés se reconnaîtront….) et je prendrai à
l’occasion du MDS la mesure d’une telle responsabilité.

Mars 2007 : la dernière ligne droite
J-25 ; je commence à adopter quelques tics obsessionnels du comportement. On note dans mon
entourage d’étranges attitudes…
Je m’enduis méticuleusement les pieds de jus de citron les soirs devant le JT de 20 heures.
J’accumule les bons d’achat au Vieux Campeur.
Maniaco-hypocondriaque, le petit déj est constitué de 12 éléments invariables qui vont du cachet
de magnésium à la gelée royale.
J’emploie un vocabulaire
accéléromètre…

bizarre :

acides

aminées,

VO2,

fréquence

cardiaque

max,

J’échange les semelles de la NB 900 contre celles de SPOREA, pour éviter la « BAG » ; je connais
par cœur la contenance calorique de la gamme des soupes en sachet Knorr…………
Justement, la préparation des repas, c’est un moment étonnant : la course étant en
autosuffisance alimentaire, le nombre de calories journalières est imposé (2000 Kcal mini) ; c’est
un vrai casse-tête. Il faut reconditionner chaque sachet et calculer au calorie et au gramme près
la ration quotidienne ; ça donne un petit côté trafiquant de coke (d’ailleurs je me demande
comment on peut passer la douane avec cet attirail…)

Petit déj
Homard sauce
Grand veneur

Gigondas
SPORDEJ
Coke, EPO,
testostérone,
œstrogènes.

Avril 2007

C’est l’occasion aussi de passer à la téloche en dehors de jeux stupides de manèges qui tournent…

Reportage M6
Reportage TLM

Reportage CNN

23 Mars : départ de la vie civilisée.

Arrivée à l’aéroport de Roissy pour départ Ouarzazate.
On commence à sentir des vieux relents de baume Saint Bernard ; et vue la tronche des gars on
sent bien qu’on n’est pas sur le vol Paris-Münich pour la Oktoberfest. Ca respire le sportif
baroudeur à plein nez…

Le transfert Ouarzazate /
bivouac 1 se fait en bus
(jamais
pris
un
car
touristique avec si peu de
gros !!!….), puis 5 km en
camion militaire/bétaillère où
on s’entasse comme on peut.
Ca rigole, ça chahute ; ça fait
le mec décontracté, à l’aise
partout….. Attends……

Avril 2007

On trouve une tente au pif ; fait nuit noire, en pleine zone désertique ; on a tout d’un coup une
petite baisse de moral qui vient titiller le subconscient et les « qu’est ce que je fous là ??... » se
lisent dans les yeux.

24 mars : journée glandage, contrôles administratifs, fermeture valise, téléphone…

On organise son petit chez soi, c'est-à-dire son sac à dos, qui va devenir pendant 8 jours ton
meilleur copain : chaque chose est à sa place :
-

le sachet « salle de bain/garage » : dans la poche de devant

-

le sachet « table de chevet » : poche de droite

-

la cuisine, chambre, salle de séjour se trouvant dans le compartiment principal du
sac.

-

Et puis il y a le « matériel obligatoire » à portée de main qui fait un peu peur :
couverture de survie, fusée de détresse, pompe aspi-venin, pastille de sel… qui
nous rappelle qu’on n’est pas au Club Mar e Sol de Punta Cana…

On examine le dossier médical, l’électrocardiogramme ; on contrôle (mollement) le nombre de
calories dans le manger, et on à te file ce qui va devenir ton deuxième meilleur pote de la
semaine : LA bouteille de flotte Sidi Ali !!!

LA BOUTEILLE DE SIDI ALI !!!!!!

-

1,5 litres le matin

-

4,5 litres le soir

-

Sert à : service vaisselle, bain de pieds, mouiller le riz cantonais, douche, lavabo,
lave-linge, oreiller… et accessoirement éviter la déshydratation.

-

Record personnel porté à 19 litres avalés dans la quatrième étape !!!

-

Chaque bouteille est numérotée : si on en retrouve une dans le désert : 30’ de
pénalité pour le concurrent.

-

Non gazeuse : calcium (12,02) ; magnésium (9,7) ; potassium (2,8) ; léger goût de
fer. Bout à 90°, comme l’angle droit et le cap entre CP2 et CP3 dans la 2ième étape.

« L’homme est comme la casserole :
quand il n’y a pas de queue, il se sent
con »…
Y. Tefal (mémoires adhésives)

Avril 2007

25 Mars : première étape : IRHS / KHERMOU (29,3 km)

« Que d’eau, que d’eau !!... »
(Lawrence- d’Arabie - dossard 703)

Même si on sait qu’il en reste six ; même si on se l’ai dit et répété ; malgré les 13 kg sur le dos
avec la…

on part comme des fusées !!…
Au bout de 10 bornes, c’est le CP 1 (un p’tit coup de sidi……..) ; nous voilà attaqués par les
premières dunes. Et c’est là que se remporte la première victoire psychologique :
J’ai choisi de partir sans mettre les sompt… les
jol…. Les magni….. les guêtres offertes par
AOI. Alors bien sur, au bout de 500 m. je vide 1
kg de sable dans chaque chaussure ; je mets les
guêtres ; et là : plus de sable ! Technique qui
vaut ce qu’elle vaut, mais je prends alors un
ascendant psychologique énorme sur les autres
concurrents, qui ne se rendent absolument pas
compte du « avant » et « après »…

La victoire est de courte durée : la technique
du « marcher dans le sable », c’est spécial. On
fait deux pas, on recule d’un…

Là tu commences sérieusement à penser annuler tes prochaines vacances dans les Landes…
Fait chaud ; ça monte ; je suis mou ; j’arrive à Khermou…

26 Mars : deuxième étape : KHERMOU / JEBEL EL OFTAL (35 km)

« Maman !!! Maman !!! Je n’ai
rien aux dents !!!! »
(Kevin Tonygencil)

L’intérêt des voyages à l’étranger, c’est qu’on apprend vite la langue ; là, par exemple, on
comprend très rapidement que JEBEL signifie « tu vas en chier grave ».

(Maintenant, quand je vais dans un souk et que je sens que la négociation se durcit avec le
vendeur, je lui dis « JEBEL »).
La deuxième étape offre des paysages époustouflants de beauté ; autant j’étais mou à Khermou,
autant à OFTAL le spectacle est total.

Avril 2007

Avril 2007

Pendant la traversée de l’Oued Rheris (6 km de plateau absolument plat), la chaleur s’abat sur
nous ; pas un souffle ; pas un lézard ; pas un Perrier menthe…
Au loin se profile la masse énorme du Jebel El Oftal .
Deux choses bien précises viennent immédiatement à l’esprit :
-

1°) 25% de pente moyenne, ça fait quoi ?

-

2°) Est ce qu’un « Notre Père » va suffire ?

REPONSE 1 :

REPONSE 2 :

La Mecque

Jebel Oftal

Sable

Avril 2007

REPONSE A LA REPONSE 2 : Mahomet est peu réceptif aux prières du concurrent chrétien au
MDS…

REGARDE pas,
bordel !!!…
REGARDE pas !!….

Ca grimpe sec… Les organisateurs ont quand
même dû se faire chier pour installer
l’escalator…
Non mais, on se croirait dans l’aiguille du
Goûter un 15 Août !!!...
Franchement, ils auraient pu mettre une ou
deux crevasses, un mausolée et quelques
ossements pour corser le truc…

L’arrivée au bivouac est pas mal dure aussi : ça fait des montagnes russes pendant 3/4 bornes
dans les dunes ; à chaque sommet on croit que c’est là… Et puis non… C’est assez fendant ; on est
plusieurs à se tordre de rire ; y a le 467 qui a installé une table avec une nappe à carreaux et des
chaises longues autour… ???...

Mais non, je suis pas fatigué !!!!!!....

« Mon Dieu, ces gens sont
Avril
fous
!Ils2007
n’ont même pas
de sandales«
J. Christ – « Footing in
Palestine »

27 mars:troisième étape : JEBEL EL OFTAL / JEBEL ZIREG OUEST (32,3 km)

Le lecteur notera tout de suite la présence du mot « JEBEL », et c’est remarquable… Comme quoi
quand JEBEL, c’est beau…
Là on n’ose pas lire le road book ; on pense que l’imprimeur s’est gouré ; que c’est un marrant ; qu’il
a mis Jebel histoire de déconner avec ses potes. On se dit que Patrick BAUER c’est un type qui a
des gosses, qui chiale à la fin des films de Commencini, qu’il offre du muguet à sa femme… Il
aurait pas foutu un Jebel 2 FOIS DE SUITE !!!!!!

Là tu comprends tout de suite pourquoi ils te filent le road book PENDANT le transfert en
bus…c’est pour pas encombrer les avions de types qui se barrent en courant : dans le sens
opposé…
Bizarrement ça se passe assez bien dans cette étape.
Je cours tout le long, sauf quand ça monte…dans le
sable… Un petit signe inquiétant au CP1 : la douleur au
genou se manifeste, mais assez timidement ; comme
presque gênée de venir troubler la beauté de cet
endroit, une palmeraie verdoyante et fraîche comme
un Get 27, qui tranche avec l’aridité habituelle de
notre terrain de jeu préféré ; la foule est
considérable : 3 bédouins et 2 ânes…
La course se poursuit sur un terrain absolument plat,
très roulant où j’atteints pour la première fois la
vitesse vertigineuse de 12 km/h.
Mais sur le road book, deux symboles fatals :

Quand nous obtenons l’équation :

+

X 18% + 14(n)
47°

Avril 2007

CP1 :

De là à là :

A

B

Par contre de
là à là…….

Nous avons donc tenté de vérifier la véracité
de l’équation du point A au point B…
Aucun doute possible : la « BAG » du 302 se
déclenche !!
Nous tenterons au cours des expériences
suivantes de modifier certains paramètres ou
d’inclure
des
données
étrangères
(antiinflammatoire, strapping, technique de « la
marelle…) ; cette expérimentation nous donnera
l’occasion d’identifier de nouvelles réjouissances
(« BAP « -blessure aux pieds-, « ANO » ablation naturelle de l’ongle »…)

J’arrive au bivouac 4 en alternant technique de la « marelle » et technique dite « marche de
l’empereur » en référence au film du même nom. Ce qui ne manque pas d’un certain charme ; en
comparaison de la technique « Wilson » (plus académique mais plus lente – les intéressés
noteront…) des concurrents 487 et 523 que je double ; à noter qu’il s’écoule bien 10 minutes
entre la décision mentale de doubler et le dépassement poussif qui s’en suit…
Au bivouac, direction « cyber tente » et « tente docs » ; comme je n’ai aucun membre arraché, on
me file un Doliprane…. La fonction sommeil marche encore assez bien malgré le duel caillou
/milieu gauche du dos, remporté par le caillou.

Avril 2007
« C’est sûr qu’avec tout ce sable,
il y avait de quoi être épaté »
(G. Clément Seau)

28 mars:quatrième étape : JEBEL ZIREG / OUEST DU KFIROUN (70,5 km)

Avertissement : les lignes qui vont suivre ainsi que les illustrations attenantes pouvant
choquer, il est possible de se retrouver page 24 lors de la remise des prix à l’Hôtel
Azghnor.

Pouf, pouf… Inutile de préciser que le road book est rangé au fond de la pièce principale du
sac/appartement ; mais bon, rien qu’en regardant les visages des concurrents, on sent comme une
légère appréhension. 70 bornes, avec toutes les réjouissances qui nous attendent, ça inquiète
même les Land Rover qui, pourtant, en ont vu d’autres…
Le départ est donné ; il y a les fous furieux qui partent comme des pets, les prudents, les
boiteux, les stratèges… les 50 meilleurs du classement vont partir 3 heures après le gros de la
troupe ; c’est sympa de voir Ahensal, Phil Rémond, Dom Chauvelier qui t’encouragent comme si
t’étais en train de gagner le marathon de Boston.
J’arrive au CP1 ; je m’enquille la Sidi, un cacheton, les pastilles de sel et c’est reparti ; le rythme
est pas mal ; la nature du terrain + les cachetons calment le « p’tit énervé articulaire» qui
continue de dormir.
Ca va jusqu’au CP3 (km 30) ; juste après, Ahensal me double : ça fait vroooom et il y a de la fumée
sous ses baskets

J’aurais bien aimé parler avec lui de son opinion sur le réchauffement climatique ou savoir s’il
connaissait un resto sympa à Ouarzazate ; mais j’ai pas mis mon appareil et je m’abstiens ; la
conversation risque de s’éterniser…

CP3 / CP4 : PUTAIN ENCORE CE BORDEL DE DUNES QUI FONT CHIER !!!!!!

Avril 2007

Gloups !!

Grooïïïnk
Groïïnkk

Aaarggh !!...

Pffffffffffff !!

Ben, je m’énerve, mais y a de quoi, merde !!...
Le sable là, c’est comment dire ???... Une substance qui se situe entre la farine et le caoutchouc ;
c’est pas très fiable comme surface : ça se dérobe sous le pied, parfois c’est mou, parfois c’est
dur. On peut pas y a aller les yeux fermés ; un peu comme chez un garagiste pas net. Alors quand
on se fréquente comme ça là pendant 4 heures, forcément y a tension.

Surtout qu’il y a pas un pèlerin ;
le concurrent de devant est à
500
mètres ;
celui
de
derrière… : y en a pas… Un
océan de sable partout avec
juste comme distraction des
panneaux publicitaires :
Un énorme conflit oppose le
genou droit au cortex cervical
gauche ; l’un dit « grouïïïnkk »
l’autre « oui ».
J’arrive au CP4 comme une
larve ; je me vautre sous une
tente : REPOS !!!
Le nuit commence à tomber ; le vent se lève, je sais que jusqu’au CP5 c’est que du sable. Les
Petzel ne se bousculent pas. Je pars du CP4 à 21 heures…

Avril 2007

Je suis vraiment seul au monde ; la distance de l’étape est telle que l’intervalle entre chaque
concurrent est parfois de 30 minutes. Je monte les dunes à genou, la lampe frontale éclaire le
bout de mes pieds, le vent parfois m’empêche d’avancer ; j’ai sorti tout l’attirail : buff, lunettes
tempête, coupe vent intégral, 4 micro-polaires. La douleur au genou est parfois telle que j’ai des
nausées et des vertiges. Je suis obligé de m’arrêter pour reprendre contact avec la sérénité…
J’avance, peut être 4/5 km ; et là : vlan !! Je tombe ; juste après une dune, c’est le coma :
fatigue, douleur… Plus rien pendant un certain temps (dont je n’ai plus la notion). Je sens qu’on me
met une couverture de survie ; j’arrive à discerner un concurrent qui passait par là ; il tâte mon
pouls. Je me dis que c’est tout con, finalement de mourir…
Entre les moments de conscience et le coma, j’arrive à dire oui au gars qui veut balancer ma fusée
de détresse ; ça part : c’est magnifique cette lumière rouge dans le ciel étoilé du Sahara ; pour
moi le symbole de l’abandon qui se profile.
Après je ne sais pas exactement combien de temps mettent les docs pour arriver en 4x4 ; ça me
parait pas long. Réflexes de docs comme dans « Urgence » : le pouls, les pupilles, les baffes… Je
vois bien qu’il y en a deux ; en plus c’est le bordel, ils me parlent, je capte rien ; je comprends
qu’ils ont reçu mes infos médicales par radio car un doc m’écrit sur un bloc :
« Ca va, je suis le doc.

- Explique-moi…
- Bouge le pied
- Tu me comprends ? »
Moi je fais oui / non de la tête ; j’arrive à dire que « j’arrête ». Marre de leur connerie de MDS…
Voiture ; CP ; duvet ; dormir…
Fait froid ; l’état de fatigue accentue ce sentiment ; je tremble de partout ; je sens qu’on me
traine par terre…le sable devient un élément rassurant, presque confortable.

« Tu as bu quand pour la dernière fois ?
- Tu as des nausées ? Vertiges ? »
Allez soit sympa ; on arrête ce cinoche ; tu me fous dans ton Toyota et on rentre à la maison…
Tension : je suis à 7 ; température : 35,5°. Perfusion. Le doc me demande 5 fois de confirmer que
j’abandonne. Je reprends petit à petit mes esprits ; impossible de me réchauffer malgré le duvet.
Je sens qu’ils ont la trouille de l’hypothermie et de la déshydratation.
Je sais qu’il me reste 3,5 km jusqu’au CP 5 ; putain !!!! 3,5 km : c’est que dalle !!! Je vais aller
jusque là ; après on verra. On attend la fin de la perfusion (1h30) ; je retrouve un peu de vigueur
dans un doigt de la main… Je dis aux docs que je repars. Là, ils ne peuvent absolument pas aider à
te relever, ranger tes affaires… quoique ce soit ; c’est très clair dans le règlement, sinon c’est
hors course. Pour l’instant je me fixe l’objectif du CP5 ; après je ne sais pas.
Que dire des 3,5 km qui restent ? Un énorme laser indiquant l’emplacement du CP5 déchire le
ciel ; malgré mon état j’arrive à cerner la beauté surréaliste du décor. A quoi je pense ? Qu’est
ce qui me fait avancer ? Je sais qu’il y a mon « étoile » qui veille sur moi (elle se reconnaîtra) ; je
crois que c’est la seule chose qui me fait tenir. Je n’arrive absolument pas à cerner les

Avril 2007

sensations : le froid, la fatigue, la douleur… Tout ça contribue à un délire général, un état
d’automatisme corporel tout en souffrance physique et mentale.
Vitesse : à peu près 2 km / heure, puisque je mets 1h30 pour faire 3 km…
Arrivée au CP 5 ; je m’effondre en larme. Il y a Sylvain BOISNARD de Cimbaly qui filme ; je
bafouille quelques mots ; les docs, bien sûr aussi sont là ; il est 3 heures du matin ; les tentes du
CP sont pleines de concurrents épuisés. On m’installe sous la tente médicale ; tension toute les 30
minutes ; contrôle de ce que je bois, si je vais pisser. Impossible de dormir ; je suis dans mon
duvet ; ça se bouscule dans la tête. Il reste 20 bornes…
Comment j’arrive à repartir au petit matin ?????????? Comment ça marche le cerveau ????? Où
ça se niche ce truc ? Amour propre, volonté, hargne, inconscience, courage ????... Trois semaines
après je n’arrive toujours pas à trouver la réponse qui ne viendra surement jamais.

L’arrivée au CP5 ; en pleine
confiance !!! Le moral gonflé
à bloc !!!

Départ du CP5 ; toujours gonflé à bloc,
(surtout au niveau des yeux ; j’utilise un
exfoliant aux plantes et un gel antifatigue « ligne Biotherm »).
J’ai sorti mon stick large Mennen : « pour

nous, les hommes… »

CP5 / CP6 : vitesse 3 km / heure… je compte les pas entre chaque balise (300 m) et je
recommence ; pendant 6 bornes… La galère continue : je suis parti du CP 5, il faisait 5° ; une
heure plus tard, il fait 25… Je suis toujours avec quatre polaires et le coupe vent ; trop fatigué
pour enlever des vêtements, je titube. Alors évidemment dans ces conditions, je bois toute la
flotte ; 2 km avant le CP, plus une goutte… J’aurais pu, à cet instant, boire de l’huile de moteur…

Avril 2007

J’avance, je ne sais pas comment. Le CP6, je crois le voir après chaque obstacle, chaque relief…
Inouï ; c’est pas possible, je l’ai raté, ils l’ont démonté…….
Et puis on voit les grands drapeaux rouges tout au loin ; c’est encore très loin, mais l’image est
inscrite sur ma rétine et enregistrée par mon cortex gauche intact ; c’est dans ces moments
qu’on prend conscience de toute l’importance de l’aspect psychologique de cette course ; je vais
boire, je vais m’asseoir, me reposer là bas… Enfin…Uniquement symbolisé par deux drapeaux…
CP 6 : je bois 3 litre de flotte ; repos 30 minutes ; je repars avec 3 litres ; il reste 6,5 km jusqu’à
l’arrivée ; que des dunes……………………
Après, qu’est ce que tu veux… y a rien à faire… 64 km derrière : 6,5 devant et au bout le repos…
pas le choix. Ça se fait dans l’allégresse qu’on imagine…
L’arrivée se fait dans la discrétion… Il ya 26 heures que je suis parti, le gros du cortège est
arrivé depuis longtemps… Direction tente 19…
Au cours de cette étape, j’aurais bu 19 litres (sans compter la perfusion) ; hypothermie et
déshydratation avancées ; chute de tension ; coma ; jambe droite deux fois le volume de la
gauche ; un concurrent est décédé ; deux rapatriements ; pas de jour de repos pour moi ; deux
heures de pénalité (perfusion) ; 300 places perdues au classement général ; demain il y a un
marathon…. OK ; c’est bon pour moi : ciao le MDS !!!!!

Avril 2007

« Il était, mince, il était beau.
Il sentait bon le sable chaud
Mon légionnaire »
(E. Pif)

29 Mars : KFIROUN / ERG CHEBBI (42,2 km)

9h00 ! Je suis au départ du marathon, chaud comme la braise !!!

En fait de marathon, il y a bien 42 km 195, là , pas de doute… Par contre je ne comprends pas
trop la présence de la dune de 200 mètres de haut plantée entre le km 22 et le km 27…
J’avais bien déjà l’expérience du Pont Queensborrow à New York… Alors pourquoi mettre cet
obstacle, au demeurant très esthétique, entre deux plaines asséchées ? Comment les gars qui
organisent ce genre de course arrivent à dormir la nuit, après avoir tracé le parcours ? Pourquoi
nous ? Pourquoi j’ai pas préféré faire billard comme sport, petit ? A la limite même curling
m’aurait tenté…
Une dune de 200 mètres de haut, surtout quand t’as 190 bornes dans les pattes en 5 jours, ça
fait râler comme programme ; surtout par 47°.
Je passe le récit du franchissement pour ne pas lasser ; de toute façon j’ai été mis sous hypnose
par un sorcier Massaï au CP2 et je n’ai aucun souvenir de cet épisode.

J’arrive au CP 3 relativement en forme ; l’hypnose
m’a fait du bien ; j’ai pu me débarrasser de mon
genou en pratiquant une incision avec mon couteau
Suisse ; je chante « je suis un aventurier » de
Dutronc, surtout le couplet où il dit « j’étais un

aventurier, maintenant c’est terminé, j’étais un
aventurier, là, là, là….. »
Comme je n’ai pas de MP3, je relis « Guerre et
paix » de Tolstoï, que j’ai pris soin de glisser dans
le sachet « table de chevet ».
Un spectateur m’offre un Get 27 ; tiens v’là
l’arrivée…

Avril 2007

C’est pratiquement l’euphorie en voyant la banderole à 5 km ; et là je cours, je vole… Demain
l’étape est de 11,5 km.
Mouaaaaarffff !!!! Mmmmmpppprffffff !!!! 11 bornes !!!! Sur les mains ? A l’envers ? Les deux
pieds dans une guêtre ?????

« Dans la troupe, y a pas de jambe de
bois…
Y a des nouilles, mais ça ne se voit pas.
Un, deux, un , deux, un, deux…»
(Baron C. de Jatte)

30 mars : ERG CHEBBI / MERZOUGA (11,7 km)

Bon quand même, le détail a son importance, c’est 11 bornes que de dunes. Donc on sait qu’en
gros il va y avoir encore opposition de style entre la jambe gauche et la droite :
La jambe gauche présente un aspect normal du haut de la cuisse jusqu’à la cheville ;
en dessous, c’est plus confus. Il y a une ampoule d’environ 15 cm² qui s’est logée
sous la corne du talon : pour la percer, ça a été coton. Deux autres ampoules se
battent en duel entre le pouce et les 4 autres doigts, ce qui fait en gros une seule
qui se superpose en plusieurs couches. On est dans les camaïeux de rouge ce qui est
du plus bel effet avec les guêtres.
L’ongle du pouce oscille entre le violet et l’indigo : il a rendu l’âme dans la 2ième
étape ; quand on tire dessus ça fait des petits bouillonnements et il se décolle sur
le côté gauche. On peut presque voir dessous dis donc…
La jambe droite ne possède qu’un ersatz d’ampoule ; une loupiotte de sapin de
Noël ; normal, c’est la gauche qui a tout pris à force de compenser. Par contre, on
ne distingue plus la courbe du genou ; tout a enflé : ça fait comme un gros poteau.
Ca ramollit pas depuis hier et ça se plie plus. La génuflexion tient de l’exploit.

Le reste relève de l’anecdote : gerçures des lèvres au 3ième degré.
Coups de soleil aux coudes et aux poignets.
Griffures d’acacia sur tout le bras gauche ; j’ai même pas nettoyé le sang qui a séché.
Le dos a compris depuis longtemps que c’était plus la peine de lutter entre les cailloux sous le lit
et les armatures du sac (14 kg les premiers jours)
Les deux mains sont enflées comme sur la pub pour les pneus Michelin.
Dedans, c’est assez confus aussi : il ya blocage psychologique au niveau de la déjection depuis le
début. La vessie fonctionne plutôt bien, et c’est un gros motif de satisfaction.

11,7 km, donc… Le briefing ce matin est un peu long ; normal, c’est le dernier
Les mecs partent comme des fusées (moi, j’avais déjà lâché la mienne dans l’étape 4, j’ai pas
refait le coup…)

Avril 2007

P. BAUER, recherché par
Interpol pour sévices
corporels,
tortures
morales et physiques,
abus…

Sa compl….
Sa femme…

Land Rover.
Modèle
Defender
110 TD5
La direction à prendre est fluctuante ; c’est par là, par là ou par là

Malgré la distance de l’étape, les concurrents (encore 750) sont dispersés :
-

Il y a le teigneux qui attaque la dune de plein fouet, droit devant, tout en ligne
droite.

-

Le prudent : lui cherche le passage le moins haut ; ça l’oblige à faire un gros
détour mais moins de montées à se palucher.

-

Le paumé : alterne les deux techniques ; on le remarque à sa lampe frontale
allumée et à la boussole à bout de bras.

-

Le 302 : à quatre pattes dans les montées et surtout sur les crêtes pour éviter
de descendre, donc de remonter…

Avril 2007

PUIS, TOUT A COUP !!!!!!!...
…J’écris ça, mais en fait il s’agit uniquement d’ une marque de style visant à surprendre le lecteur
et à susciter un peu de suspense dans ce récit haletant, parce qu’en fait de soudaineté, vu que ça
fait six jours qu’on ne pense qu’à ça, voir la ligne d’arrivée c’est comme si la scène était déjà
vécue.
Mais bon, quand même, on n’y croit pas tout à fait…
Puisque le chrono ne compte plus, il y a un petit moment de flottement au sommet de la dernière
dune : « alors, ça y est, c’est fini ?? « . « Il ne peut plus rien arriver ? » J’ai fait le Marathon des
Sables !! Moi, l’302, tout petit avec mes poings serrés au milieu de cet enfer… Tout maigrichon
sous mon sac à dos. Au milieu des triples ironmen ; des 2 heures 10… Tout seul de bout en bout.
Bouclé dans mon silence. Et de toute façon, hein, qu’est ce qu’il y a à entendre dans le désert ??
J’ai fait le marathon des sables ?? Faut bien que je le répète, parce que je n’y crois pas
vraiment ; comment j’ai fait ? Comment j’ai pu repartir quand tout était fini ?
Ok, ok !!… C’est ça alors, dépasser ses limites ? Aller au bout de sa capacité physique, ne plus
pouvoir lutter, tomber, et puis par la force du mental, trouver les ressources pour faire
fonctionner à nouveau le corps…
On a envie de rester là, à s’interroger sur le sens de la vie. Et puis en bas, ça grouille de monde ;
le public, les journalistes, les merzougais… dans 300 mètres ça va être fini ; j’aurai repeint mon
plafond…
Et puis l’arrivée, quand même ; Patrick Bauer qui me passe la médaille ; il sait d’où je reviens ; il
me dit un mot, je ne comprends pas, mais je sais que c’est sympa. Du coup je lui réponds une
connerie d’une banalité affligeante ; pourtant j’ai eu le temps de le préparer mon texte, après
soixante heures dans le désert.
Après c’est le retour au luxe : une Vache qui Rit ; un siège de bus ; des tongs…
L’arrivée à l’hôtel à Ouarzazate ; regards dans la glace. D’abord les yeux : et j’ai pas honte le de
dire : là, je ne pleure plus… Toutes mes larmes ont déjà irrigué le sable des Oueds de Tazzarine.
Mais en regardant un peu mieux, tout au fond, à peine éclairée, une petite lueur brille, qui n’était
pas là, avant…

Avril 2007

DZI END

Avril 2007

REMERCIEMENTS.

Merci bien sûr à Marijo qui a cumulé les fonctions de coach sportif, conseil en communication, psychologue,
directrice de campagne, nutritionniste, infirmière… et plein d’autres boulots (mais cela ne nous regarde
pas !!!) et qui a su rester digne, même le jour où elle a découvert les mini saucisses d’apéritif qui me tiennent
lieu de doigts de pieds.
Merci au sparring partner, mais on a suffisamment parlé de lui ; n’empêche, 1015 km en 5 mois, (2030, en
fait à cause des lapins et autres nuisibles du Parc de Miribel Jonage – surtout en semaine à partir de 18
heures….).

Merci à la crème
NOK des
laboratoires
AKILEINE ; ah ça,
Saint Exupéry, il
l’avait pas la crème
Nok, lui !!…

Merci aux compagnons de la tente 19 qui m’ont consolé
quand mon riz était pas cuit, et pour leurs encouragements

Mention spéciale pour la fusée de
détresse « GUERRARD » ; « la fusée
qui te sort du traquenard !! »

à l’arrivée de chaque étape.
Merci les gars !! Madame : mes respects…

Et puis merci à Joko le « réchauffeur » de l’étape 4 ; les laboratoires AGUETTANT (pour la perfusion).
Au soleil (« non, franchement, c’était trop, il fallait pas… »), aux étoiles (une en particulier…) et à la vie pour
nous offrir ces si beaux moments.


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