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Vol . 3 1 / N o. 6 - É di ti on d u 2 1 oct ob re
2 01 3 He bd oma dai re de l’ AGEC T R

La Gifle Spécial Halloween
le 28 octobre 2013
Halloween approche à grand pas! Pour ce fait, nous
allons avoir une Gifle spécialement dédié à cette fête.
Vous avez jusqu’à vendredi cette semaine pour nous
envoyer vos articles.
Cette semaine dans la Gifle
Conseils pour emploi étudiant page 4
Ah, ce cher M. Harper (partie 2) page 6
Ah, ce cher M. Harper (partie 1) page 11 Sitôt étrangère page 16

-

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Sommaire
Mot de la rédaction..................................................3
Conseils pour emploi étudiant.................................4
Ah, ce cher M. Harper (suite)....................................6
Ah, ce cher M. Harper (article précédent)................11
Es-tu si sûre que ça Maman?.....................................19
Espace jeux.............................................................22

Secrétaire Général
Jean-Sébastien Ménard
age@cegeptr.qc.ca
Rédacteur en Chef
Jean-Simon Dumas
Responsable au Montage
Mélina Ampleman
Responsable en chef-adjoint
Gabrielle Sophie Poirier-Anctil
Correcteur:
Jenny Chrystel Andrianina
Danny Gemme
lagifle.cegeptr@gmail.com
Impression
300 exemplaires
Date de tombée des articles
Lundi 15h
Dépot légal
Bibliothèque nationale du Qc, 09
ISSN : 1715-4871
Journal La Gifle
Cégep de Trois-Rivières
3175, boul. Laviolette
Trois-Rivières, Qc
G8Z 1E9
Local HA-1152
Tél. : 819 379-2030

Tous les articles et les publicités doivent nous être parvenus le mardi précédent la date de parution. Les articles
reçus après ce jour seront publiés dans le prochain numéro.
L’opinion des auteurs des articles du journal ne reflète pas nécessairement celle de la rédaction de La Gifle, ou de
l’Association Générale des Étudiants du Cégep de Trois-Rivières. Le journal La Gifle ou l’AGECTR Inc. n’est pas
responsable ou ne pourra être tenu responsable des conséquences des textes publiés dans le présent numéro.

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Journal La Gifle | Semaine du 21 octobre 2013

Mot de la rédaction
Bon retour à tous les étudiants et les
étudiantes. J’espère que vous avez profité en masse de votre semaine de relâche pour faire le plein d’énergie. La
semaine prochaine, il y aura une Gifle
spéciale sur l’Halloween. Vous allez être
tous déguisés, je le souhaite. En parlant
de cette fête populaire, le bal masqué de
l’Halloween se tiendra le mercredi 30
octobre au Manchester. Cette semaine,
c’est la semaine nationale des retraités
et des personnes âgées. Donc, s’il vous
plaît, est-ce que c’est possible d’avoir,
au moins, une pensée pour les gens de votre entourage. Voici, la citation du jour
: « Il y a plus de courage que de talent dans la plupart des réussites.» La citation provient du célèbre auteur, Félix Leclerc. Il était également très impliqué
dans la souveraineté au Québec. Il a marqué l’histoire québécoise. La radioétudiante débutera, dans les prochaines semaines, soyez à l’affût pour tout
connaître sur vos futures voix radiophoniques qui seront en ondes, sous peu,
et plusieurs surprises pour vous ! De plus, Jacynthe Lacroix, responsable de la
vie étudiante, et moi, nous sommes encore à la recherche d’animateurs, de recherchistes, de collaborateurs ou de journalistes pour s’ impliquer. Si tu as toujours eu un intérêt pour la radio, viens nous voir au bureau de l’AGE. Nous
t’accueillerons dans notre équipe avec plaisir!
J-S,
Rédacteur en chef

Le spectacle d'humour qui devait avoir lieu le mercredi 28 août au Théâtre du Cégep
de Trois-Rivières est reporté au 23 octobre prochain, à 19 h.
Coût : 5 $ au local HA-1182

Journal La Gifle | Semaine du 21 octobre 2013

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Quelques conseils afin de dénicher un emploi étudiant !
Jean-Simon Dumas
Afin de développer leur autonomie, les étudiants doivent se trouver un boulot afin de payer leurs
études, leurs loyers, leurs sorties, etc. Je suis très bien placé, c’est vraiment dur de se trouver un
emploi surtout dans ses études. Pendant quelques années, après des multiples envois et diverses
rencontres avec les patrons, je n’arrivais pas à me trouver d’emploi afin de subvenir à mes besoins
fondamentaux dans la vie. Heureusement, mes parents étaient présents. Si vous êtes éperdument
à la recherche d’un boulot, voici quelques conseils qui pourraient vous donner un coup de main.
Premièrement, le premier conseil que je peux vous donner, c’est de se créer son propre réseau : famille, amis, voisins, etc. En fait, vous pouvez être surpris des personnes que votre entourage
connaît. Les réseaux Linkedln et Viadeo. Toutefois, faites attention à ce que vous mettez sur votre
profil Facebook.
Deuxièmement, je vous conseille d’aller visiter les sites d’emploi spécialisés pour les étudiants sur
Internet. Voici, les sites qui pourraient être intéressante pour vous, chers étudiants, www.campus-emploi.com, http://e-orientations.com, http://iquesta.com, http://jobetudiant.net et plusieurs autres sites Internet, dont vous connaissez sûrement l’existence.

http://histoireengagee.ca/blogue-donnees-alarmantes-sur-les-perspectives-d%E2%80%99emploi-des-etudiants-demaitrise-et-de-doctorat-en-histoire/

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Journal La Gifle | Semaine du 21 octobre 2013

Troisièmement, afin de montrer votre intérêt, vous pouvez rejoindre les entreprises afin de savoir
s’ils prennent des personnes pour travailler seulement pendant l’été, par exemple. Si c’est le cas,
vous lui demandez si c’est possible de prendre rendez-vous avec le patron. Aussi, vous pouvez
faire une présentation afin de le convaincre que vous êtes le meilleur candidat pour son entreprise.
Il est primordial d’avoir son curriculum vitae en sa possession.
Quatrièmement, la candidature spontanée montre réellement votre intérêt à travailler avec cette
entreprise. Quand il y a un poste intéressant qui s’affiche, soit dans les journaux ou ailleurs, c’est
important de postuler, sans attendre.
Cinquièmement, il y a un autre conseil que je peux vous donner, c’est d’aller dans les salons d’emploi
qui sont organisés, un peu partout au Québec. Vous augmenterez vos chances d’obtenir un emploi.
Voici, quelques exemples de salons professionnels : Journées du CIDJ, salon de l’emploi des saisonniers, forums emploi de l’AFIJ (Association pour Faciliter l’Insertion professionnelle des
Jeunes diplômés), etc.
En espérant, que ces conseils vous aideront dans la recherche de votre emploi pour cet été !
Bonne recherche d’emploi à tous !

Référence: https://www.objectif-emploi-orientation.fr/decrocher-un-job-etudiant/

Spectacle d'humour
Un spectacle d'humour mettant en vedette Kim Lizotte, Martin Vachon et Simon
Gouache se tiendra le mercredi 23 octobre à 19 h, au Théâtre du Cégep de Trois-Rivières.
Les billets sont en vente au cout de 5 $ au local HA-2028.

Année de valorisation de la langue
Conférence sur l'histoire de la chanson au Québec, le jeudi 24 octobre, de 11h35 à 13h,
au théâtre du Cégep de Trois-Rivières

S'impliquer avec Amnistie Internationale
Si tu crois que chaque action pour faire avancer les droits humains compte et que
chaque personne peut faire une différence, implique-toi au sein du groupe d'Amnistie
Internationale du Cégep de Trois-Rivières.
Infos : Lise Ouellet, local HA-1302

Journal La Gifle | Semaine du 21 octobre 2013

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Ah, ce cher M. Harper… (suite)
Jimmy Thibodeau
Dans la dernière publication de La Gifle, j’ai
proposé un survol partiel des grands coups
(bas) de Stephen Harper. Pour le compléter,
voici la suite. Pour ceux qui n’ont pas lu ou
qui veulent relire la première partie, celle-ci
est aussi disponible dans le journal.

Poursuivons d’abord avec les relations entre
Harper et le Québec. Bien sûr, le premier ministre actuel est le premier à avoir (enfin)
formellement reconnu «que les Québécois
forment une nation au sein d'un Canada uni»
en précisant toutefois que ceux-ci ne peuvent
pas être une nation indépendante du Canada.
Mais cette déclaration est une coquille vide
qui n’a aucune portée d’autant plus que M.
Harper n’entend pas du tout rouvrir la
constitution canadienne pour la faire signer

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par le Québec (qui deviendrait alors un vrai
membre du Canada). Notez également qu’il
a dit «nation» et non «société distincte», ce
qui aurait une répercussion plus que symbolique. Dans les faits, le gouvernement Harper a pris une bonne partie du pouvoir du
Québec pour le transférer à l’Ouest. Ainsi,
au parlement, les conservateurs ont ajouté
douze sièges à l’Ouest, quinze sièges à l’Ontario (forte démographie oblige) et un bon…
3 sièges au Québec. Au Sénat, la réforme
proposée par Harper réduirait aussi le pouvoir du Québec.
Depuis l’époque de Pierre Elliot Trudeau,
on a lancé une mode où l’on martèle que le
Canada est «bilingue d’un océan à l’autre».
Il faudrait être très crédule pour croire une
telle chose aujourd’hui. Toutefois, il est vrai
que les conservateurs n’ont pas aidé la cause
des Canadiens français. En effet, ils ont aboli
le programme du bilinguisme pour les fonctionnaires fédéraux. Donc, Ottawa n’offre
plus aucun cours de français pour les travailleurs anglophones de la fonction publique.
De plus, Stephen Harper a arrêté de traduire
en français une bonne partie de ses discours.
En fait, il se moque tant du français que les
postes les plus prestigieux d’Ottawa n’ont
même plus besoin d’être comblés par des
gens bilingues. M. Harper a nommé deux
juges unilingues anglophones (Marshall
Rothstein et Michael Moldaver) à la Cour
suprême! Même le vérificateur général élu

Journal La Gifle | Semaine du 21 octobre 2013

en 2011 ne parlait pas français bien qu’il ait
promis de suivre des cours, ce qui ne rend
guère la situation excusable puisqu’il faut
des hauts fonctionnaires qui maîtrisent cette
langue.

concrètes. Ainsi, le gouvernement Harper a
donné des millions de dollars en subvention
aux écoles religieuses privées, a arrêté de financer l’avortement dans les pays plus démunis et a repoussé la majorité sexuelle
(l’âge où l’on peut être «consentant» à une
Pour ce qui est des programmes sociaux, relation sexuelle) de 14 à 16 ans.
ceux-ci ont aussi écopé durant le passage au
pouvoir des conservateurs. Au Québec, avec En fiscalité, M. Harper n’y est pas allé de
la Révolution tranquille, nous avons réussi à main morte. Les impôts demandés aux eninstaurer des institutions publiques plus treprises et aux plus riches ont été constamjustes et laïques : nous avons séparé l’Église ment diminués. En 2000, le taux
de l’État. Or, Stephen Harper, qui fait partie d’imposition sur les sociétés (les grandes
d’une église évangélique appelée «l’Alliance compagnies) était de 28%. En 2013, il est de
chrétienne et missionnaire», considère «que 15%! Selon l’OCDE, le taux d’imposition
les programmes sociaux doivent être fournis total des sociétés aux États-Unis est plus
par des communautés religieuses et non par grand que celui au Canada! On ne réglera
l'État». Bien sûr, le premier ministre sait pas les inégalités sociales de sitôt… D’ailqu’il ne peut pas détruire les programmes leurs, lors d’une entrevue faite par CBC en
sociaux fédéraux (ni abolir le mariage homo- 1997, Stephen Harper a lui-même dit qu’il
sexuel ou le droit à l’avortement) et espérer était stupide de penser régler la pauvreté en
rester au pouvoir. Par contre, il ne s’est pas injectant de l’argent dans les programmes
empêché de couper dans les dépenses so- sociaux. Pendant ce temps, une étude fraîciales. Par exemple, le gouvernement Harper chement sortie de l’Institut de recherche et
a laissé tomber le programme d’aide aux d'information socio-économiques (et parue
communautés autochtones, le programme dans Le Devoir le 2 octobre dernier) montre
national des garderies et le programme de qu’au Québec, en 30 ans, le 1% des mieux
contestation judiciaire permettant aux mi- nantis de la population a vu son revenu augnorités de se plaindre de diverses injustices. menté de 86% contre 12% pour les 99% restants.
Depuis le règne conservateur, le lobby religieux est plus actif que jamais. À ce propos, Malheureusement pour les autochtones, la
on peut visionner un reportage d’Enquête gestion de leurs affaires se fait au niveau fédatant de 2011 qui montre comment la déral. On dépose des projets de loi les
droite religieuse infiltre et influence Ottawa. concernant (comme la loi C-45 qui modifie
À cause de ses électeurs variés, les conser- la loi sur les Indiens) sans les consulter et on
vateurs ne peuvent se plier à ce groupe de coupe dans l’aide qui leur était donnée. Mais,
pression. Néanmoins, celui-ci a gagné plu- les Premières Nations ont créé le mouvesieurs victoires modestes, mais bien ment «Idle no more» pour faire face aux
Journal La Gifle | Semaine du 21 octobre 2013

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conservateurs. On se souviendra entre autres d’une représente autochtone, Theresa
Spence, qui a fait la grève de la faim pour
rencontrer le gouvernement. Ce fut effectivement fait, mais les autres rencontres prévues n’ont jamais eu lieu. Si ce n’est pas de
la mauvaise foi… En passant, un inspecteur
de l’ONU a été dépêché au Canada pour étudier les affaires autochtones. Faudra-t-il faire
honte au pays sur la scène internationale
pour qu’il se mette à bouger?
Le cas de l’assurance-emploi est un autre
dossier révoltant. M. Harper a décidé que les
chômeurs «fréquents» n’auront plus droit à
leur chèque de chômage s’ils peuvent trouver un emploi peu importe s’il est moins rémunéré, plus loin de chez soi ou sans rapport
avec leurs compétences. Ces mesures sont
bien sûr dévastatrices pour tous les emplois
saisonniers qui en seront menacés. Pourtant,
qu’est-ce qui motivait le gouvernement à saboter l’assurance-emploi? Est-ce parce qu’il
manquait d’argent? Pas du tout : le programme d’assurance-emploi (financé non
pas par le gouvernement, mais par les cotisations des travailleurs) générait un surplus
de 57 milliards $. Or, la réforme du programme permettrait à Stephen Harper de
faire «disparaître» ce surplus. Il fallait y penser… Et qu’est-ce qu’on dit ensuite aux travailleurs saisonniers (concentrés surtout au
Québec et dans les Maritimes)? «Il y en a
des emplois en Alberta»…
Pour ce qui est des rapports entre les scientifiques et Stephen Harper, là non plus, ce
n’est pas l’amour. En effet, les décisions
conservatrices ont enragé la communauté

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scientifique plus que jamais. Ici, la liste des
injures causées par le gouvernement est bien
trop longue pour être complètement décrite.
J’étalerai ici quelques exemples flagrants.
Retenons la nomination d’un ministre de la
Science se disant ouvertement créationniste
(il s’agit de Gary Goodyear), une panoplie de
décisions parlementaires idéologiques et
contraires aux recommandations des scientifiques (notamment celles qui sont liées à
l’environnement ou à la santé) ainsi que des
coupes massives dans la recherche fondamentale au profit de la recherche dite «appliquée» et servant les entreprises et le
commerce. Pire encore, un centre de l’Université Victoria et l’organisme «Démocratie
sous surveillance» ont déposé une plainte
auprès du vérificateur général qui a mené à
l'ouverture d’une enquête sur les pratiques
du gouvernement pour empêcher les scientifiques fédéraux de s’exprimer. En quoi
consistent ces pratiques? On parle de censure d’avis d’experts, de non-publication de
rapports, d’accès restreint aux documents
scientifiques et de manque de communication avec les médias. Ces accusations sont
plus que fondées : les exemples ne manquent
pas. Les plaintes envoyées à la commissaire
de l’information (une subalterne du vérificateur général du Canada) se multiplient alors
que certaines institutions fédérales ne répondent plus aux demandes d’accès ou,
lorsqu’ils le font, prennent parfois un an,
voire davantage pour répondre. Ceux et
celles qui pensent que Stephen Harper a
quelque chose à cacher n’ont peut-être pas
tort… Après tout, les fonctionnaires trop
bavards ont gêné par le passé. On se souviendra de l’ex-directeur du budget Kevin

Journal La Gifle | Semaine du 21 octobre 2013

Page qui s’est livré corps et âme à percer le
«culte du secret» des conservateurs en publiant lui-même ses rapports mettant en
question les décisions économiques du gouvernement. Non seulement a-t-il été
confronté au manque de coopération des
conservateurs (ce sont pourtant eux qui ont
créé le poste de directeur du budget), mais
il a été remplacé cette année.
Rappelons qu’en 2006 Stephen Harper s’indignait de la conduite du gouvernement libéral en matière d’accès à l’information… Si
M. Harper et sa bande tiennent tant à leur
intimité, donnent-ils ce luxe aux sociétés
d’État fédérales et aux citoyens? Il suffit de
jeter un œil sur les nouvelles lois conservatrices C-60 et C-30 pour le constater. La première donne le droit au gouvernement de
surveiller ses sociétés d’État (comme Parcs
Canada et Postes Canada) en compromettant du même coup l’indépendance de RadioCanada. La seconde permet aux autorités
policières de fouiller le contenu des communications d’un individu par l’entremise des
compagnies de télécommunications, et ce,
sans mandat d’un juge. Vous êtes journaliste,
ces lois vous indignent et vous voulez demander des explications à Stephen Harper?
Pas de chance : notre premier ministre ne répond plus aux questions spontanées, mais
seulement à quelques-unes choisies à
l’avance dans de rares conférences de presse
annoncées à la dernière minute de sorte que
vous n’aurez même pas le temps de vous préparer! Quant aux députés conservateurs, ils
sont tenus de ne pas répondre aux questions
improvisées des journalistes. Et, au nombre
d’entrevues accordées par M. Harper, je

vous conseillerais d’en profiter si vous en décrocher une. Mais, surtout, n’allez pas essayer de poser furtivement une question au
premier ministre ou vous pourriez finir
comme ce caméraman qui a récemment été
interdit de voyage avec Stephen Harper
jusqu’à ce que l’affaire soit devenue publique
et que le gouvernement recule.

En ce qui concerne Statistique Canada, la situation est devenue plutôt pathétique. Stephen Harper ayant aboli le recensement
long obligatoire, l’organisation affiche régulièrement à côté de ses données des mises en
garde quant à la fiabilité…
Au Parlement, c’est la décadence. Les
conservateurs ont beau avoir le mérite d’être
majoritaires, ce n’est pas une raison pour
mépriser l’institution démocratique. Le gouvernement du Canada (qu’on appelle désormais «gouvernement Harper» selon la
volonté du premier ministre) ne rend plus

Journal La Gifle | Semaine du 21 octobre 2013

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de comptes à personne. Pour rendre le Parlement dysfonctionnel et empêcher l’opposition de travailler, on joue le jeu de la
non-transparence à fond. De plus, le gouvernement a décidé de limiter les débats à la
Chambre des communes. Même les comités
parlementaires, sensés étudier de manière
critique les projets de loi, sont aujourd’hui
contrôlés par les conservateurs et ont vu
leur pouvoir d’investigation réduit considérablement. Et, quand toutes ces mesures ne
suffisent pas, Stephen Harper utilise simplement la prorogation, il met la clef à la porte
du parlement comme il l’a fait quatre fois
déjà. En 2011, après une autre prorogation
des conservateurs qui craignaient d’être renversés par l’opposition, Michael Igniatieff a
accusé le gouvernement de mépris du Parlement, ce qui a causé le retour en élections.
Cette accusation représente une première
dans toute l’histoire du Canada!
Quel bon côté pourrait-on trouver à notre
cher M. Harper? Le rendement économique? Bien sûr, les conservateurs, comme
tout autre parti populiste et néolibéral (donc
paradoxalement élitiste), étouffent tous les
sujets importants sous prétexte que «la priorité, c’est l’économie», mais c’est justement
un leurre qui nous donne l’illusion que l’économie va bien à cause d’eux. Si nous nous
sommes relativement bien sorti de la crise,
Stephen Harper ne mérite pas du tout le crédit qu’on lui accorde. On ne peut pas empêcher un marasme économique avec de
simples politiques. L’une des choses les plus
élémentaires que l’on apprend lors du cours
«Économie globale» au cégep, c’est que,
pour sortir un pays d’une crise, le gouverne-

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ment doit investir ses surplus budgétaires
dans l’économie. Or, d’où vient ces surplus
budgétaires que le gouvernement peut réinjecter? Ils viennent des gouvernements précédents bien sûr! Ce n’est pas tout : notre
performance est aussi grandement imputable à la banque centrale du Canada qui est
indépendante d’Ottawa et qui a rempli avec
brio ses diverses fonctions permettant de stimuler et stabiliser l’économie canadienne.
Peut-on trouver tout de même des bons
coups de la part des conservateurs? Eh bien,
on notera surtout le programme de relance
de 2009 intitulé «Plan d’action économique». En revanche, cette mesure interventionniste était une réponse… aux demandes
de l’opposition.
Tout compte fait, le règne de Stephen Harper fut pour nous un grand pas… en arrière.
Notez que je n’ai pas abordé absolument
tous les sujets possibles. J’aurais pu parler
des nombreux accords de libre-échange (menaçant nos petites entreprises), de l’attitude
méprisante de Harper face à l’ONU, du nombre alarmant d’industries vendues à l’étranger, de l’appui indécent du Canada envers
Israël… et j’en passe. Mais Stephen Harper
n’est pas un malheureux hasard : il est l’emblème de l’Ouest, le symptôme d’un Canada
trop petit pour deux nations et dix provinces.

Article de la dernière publication de
La Gifle à la page suivante

Journal La Gifle | Semaine du 21 octobre 2013

Ah, ce cher M. Harper…
Jimmy Thibodeau
L’article qui suit se veut un survol de tout ce
qu’a fait Stephen Harper pour le Québec.
Oui, oui : notre premier ministre canadien a
réalisé mille et une choses pour nous…
Mille et un arguments pour la souveraineté,
on s’entend. Je vous mets toutefois en garde
: si, en lisant ce texte, vous présentez des
symptômes d’agressivité tels que l’envie de
détruire tout ce qui est à votre portée, cessez
immédiatement votre lecture jusqu’à apaisement. Vous voilà averti.
Le 6 février prochain, nous pourrons célébrer le huitième anniversaire du règne de M.
Harper. Avant de faire le bilan de ses exploits, glissons un petit mot sur la carrière
politique de ce grand homme avant son élection à la tête des conservateurs en 2006. Cet
Albertain fut d’abord membre du Parti réformiste. Cette organisation politique fédérale, qui faisait fureur dans l’Ouest, avait
entre autres pour mission de s’opposer aux
Québécois «représentés» par le premier ministre Brian Mulroney qui, avec l’accord du
lac Meech de 1987, cherchait à concilier le
Québec et le Canada. Charmant, n’est-ce
pas? Puis, le Parti réformiste devint l’Alliance canadienne et cette dernière fusionna
avec le Parti progressiste-conservateur pour
devenir en 2003 le Parti conservateur qui
choisit M. Harper comme chef en 2004.
Entrons maintenant dans le vif du sujet.
Commençons par le rendement des conser-

vateurs en matière d’environnement. On dit
bien des mauvaises choses sur le gouvernement Harper à ce propos, mais, dans les faits,
est-ce que le premier ministre a fait preuve
d’une gestion environnementale si désastreuse? La réponse est… oui. Depuis l’élection des conservateurs, les promesses de
réduction des GES n’ont cessé d’être revues
à la baisse. Les derniers objectifs de réduction, datant de 2011, consistaient à réduire
l’émission des gaz à effet de serre de 17%
d’ici 2020. Or, le commissaire à l’environnement (faisant partie du bureau du vérificateur général du Canada), qui déplore les
mesures environnementales adoptées, a estimé en automne 2012 que, d’ici 2020, les
émissions de GES augmenteront plutôt de
7,4%. Depuis le début du règne conservateur, les médias martèlent que le gouvernement manque de sérieux et donne au Canada
une image d’irresponsabilité. Notre premier
ministre, fier de ses convictions, s’est porté
garant de cette idée. Par exemple, lors du
sommet de Cancun de 2010 (où l’on cherchait une entente visant à réduire la production de GES), M. Harper s’est tenu debout
et a déclaré qu’il s’opposerait à tout objectif
de réduction de pollution atmosphérique…
Puis, en 2011, une fois la majorité parlementaire atteinte, il a décidé d’être cohérent avec
lui-même et de se retirer du protocole de
Kyoto. Après tout, n’a-t-il pas écrit dans une
lettre datant de 2002 que «Kyoto est essentiellement un complot socialiste qui vise à

Journal La Gifle | Semaine du 21 octobre 2013

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soutirer des fonds aux pays les plus riches» ment officiel en 2013). Or, les sables bitumi(vous pouvez trouver cette citation dans un neux sont un fléau qui ravage l’air, la faune,
la flore, la terre et les cours d’eau. Son exarticle du Devoir publié en 2007)?
ploitation est une plaie qui cause de la défoCette politique environnementale a eu de restation massive, qui utilise des quantités
tragiques résultats dont les nombreuses dé- désastreuses d’eau et qui nécessite même du
règlementations ou les campagnes de sensi- pétrole (on estime en effet qu’il faut utiliser
bilisation abolies. Mais, par-dessus tout, c’est un baril de pétrole pour en produire deux)!
l’exploitation des sables bitumineux qui re- Dans un article de La Presse, on rapporte
tire l’attention. En effet, Stephen Harper se que des chercheurs indépendants ont réperbat depuis toujours pour que l’on puise cette torié plus de 9000 incidents écologiques reressource. Pour faire plaisir à ses compa- liés aux sables bitumineux depuis 1996!
triotes albertains, tous les moyens sont bons L’Union européenne ne veut même pas de ce
: le laisser-faire déplorable face aux entre- pétrole sale. Quant aux États-Unis, grâce
prises, changer les méthodes de calcul entre autres au Texas, à l’Alberta et au Dad’émissions de GES, voire même qualifier les kota du Nord, ils n’auront plus besoin du Casables bitumineux «d’énergie renouvelable» nada. Le Québec, lui non plus, n’a pas à
(c’est ce qu’a fait M. Harper dans un docu- dépendre de cette saleté albertaine. Nous

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Journal La Gifle | Semaine du 21 octobre 2013

devrions nous concentrer sur notre propre
indépendance énergétique et ne pas laisser
Harper et ses amis nous embarquer dans des
projets qui rapporteront essentiellement à
l’Alberta tout en pouvant devenir une catastrophe pour les citoyens québécois (je parle
bien sûr des projets de pipeline).
Si l’environnement est le sujet qui entache
le plus M. Harper, celui-ci a plus d’un lapin
dans son chapeau. Il suffit de penser à la
mentalité qu’il a gardé des cowboys de
l’Ouest. Cela explique peut-être pourquoi il
tenait tant à abolir le registre des armes à
feu (qui ne faisait que servir les policiers) en
s’entêtant même à détruire les données québécoises que Québec demandait. Puisque ce
dernier a porté l’affaire devant les tribunaux,
les données sont sauves pour l’instant. Dans
les autres provinces, par contre, selon La
Presse, la destruction du registre a coûté à
peu près un million $.
Quoi d’autre qu’une obsession idéologique
pour expliquer la mise en place de la loi C10 rendant le code criminel encore plus dur
en punissant encore plus qu’il ne le faut? Statistique Canada notait pourtant une baisse
importante de la criminalité au pays. D’ailleurs, comment notre premier ministre bienaimé a-t-il répondu au problème aberrant de
l’engorgement des prisons (qui a augmenté
de 20% après C-10)? En misant sur un système pénal axé davantage sur la réhabilitation des criminels? Eh non : on a préféré
créer plus de prisons, et ce, sans vouloir dévoiler les coûts que cela engendrerait. Les
peines prolongées n’influencent pas la récidive des criminels? On puise inutilement

dans les poches des contribuables? Faire
comme les États-Unis ne réduit pas la criminalité (évidemment)? Qu’importe, on va
les faire souffrir, ces hors-la-loi!
C’est peut-être en oubliant que l’on n’est
plus à l’époque du Far West que Stephen
Harper a décidé d’augmenter de 60% le budget de la Défense (ces chiffres sont en date
de 2012 et sont comparées aux données
avant l’arrivée au pouvoir des conservateurs). À l’heure de la modernité et de la diplomatie, comment justifier une telle hausse?
Si vous croyez que faire partie du Canada
nous empêche de perdre trop d’argent…
Pensez aux F-35 par exemple. Ces avions
militaires, dont le coût était d’abord estimé
à neuf milliards de dollars, coûteraient plutôt la modique somme de… 45 milliards de
dollars! À titre de comparaison, la péréquation qui sera versée au Québec en 2013-2014
est de 7,6 milliards (et cette somme diminuera dans les années à venir compte tenu
de la meilleure performance du Québec en
matière d’économie). Même annuler l’achat
serait coûteux : il faudrait débourser 10,5
milliards $ sans compter les frais qu’engendrerait l’entretien des anciens avions qui devront quand même être remplacés tôt ou
tard… Les gestes douteux du gouvernement
ne s’arrêtent pas là. En 1998, Ottawa a
acheté, pour 750 millions $, quatre sous-marins britanniques usagés qui ne fonctionnent
même pas (on se souviendra que l’un deux a
pris feu lors de sa livraison en 2004). Au lieu
d’exiger un remboursement à Londres, l’actuel gouvernement a plutôt décidé de
(tenter de) remettre en état ces appareils d’ici
2013. Les partis d’opposition demandent

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également des comptes pour ce qui est de la per, qui lui a donné un chèque de 90 000$
façon dont Stephen Harper souhaite rempla- pour rembourser ses dépenses en plus de
cer les hélicoptères Sea King vieux de 50 ans. l’aider à étouffer l’affaire devant le Sénat.
D’autres membres du cabinet conservateurs
Si le scandale des commandites a particuliè- étaient au courant de cette magouille. Sterement marqué les esprits, les conservateurs phen Harper, quant à lui, dit n’avoir jamais
ne sont pas en manque de dépenses injusti- entendu quoi que ce soit…
fiées non plus. En 2010, le gouvernement a
dépensé environ un milliard de dollars pour Parlant du Sénat, Stephen Harper dit vouloir
le sommet du G8 et du G20 (le sommet du réformer celui-ci (et ça parait bien auprès du
G20 suivant, qui s’est déroulé à Cannes, a public), mais, jusqu’à maintenant, il a utilisé
quant à lui coûté quelque 130 000 $). Pour l’institution comme bon lui semblait. Sur les
donner encore quelques exemples, mention- 99 sénateurs en fonction au Sénat, Harper en
nons le budget accordé au contre-terrorisme a nommé 52! On donne des sièges comme de
(il était de 12 milliards et 3 de ces milliards simples cadeaux à des proches du parti
ont disparu selon le vérificateur général) et conservateur, des candidats non-élus ou
les 113 000 000$ pris à même les fonds pu- même des vedettes (non compétentes) pour
blics pour faire de la publicité d’un budget mousser la réputation du gouvernement.
conservateur.
Comment le Sénat peut-il paraître crédible
quand on nomme des gens comme Jacques
Le gouvernement Harper a essuyé trois Demers (un chroniqueur sportif qui était
scandales. D’abord, à l’élection de 2006, les analphabète) ou Patrick Brazeau (qui à lui
conservateurs ont fraudé le système électo- seul ridiculise la Chambre Haute avec noral en dépassant de beaucoup le maximum tamment ses démêlés avec la justice pour
permis de dépenses électorales et en se fai- voies de fait et agression sexuelle)? D’ailsant remboursé 60% de celles-ci par Élec- leurs, devinez quoi? M. Brazeau a encore été
tions Canada à l’aide d’une arnaque. Lors de arrêté durant la nuit entre le 30 septembre
l’élection de 2011, «quelqu’un» aurait utilisé et le 1 octobre (soit durant la période même
les données et l’argent des conservateurs où cette chronique a été écrite)! Notez que
pour faire des appels frauduleux (dans envi- ce sénateur est suspendu temporairement
ron 200 circonscriptions) qui consistent à avec solde.
dire à des partisans de partis différents que
le bureau de vote a changé alors que ce n’est
pas le cas. Finalement, dans la foulée du Et puis, ne le trouvez-vous pas formidable,
scandale du Sénat de cette année où des sé- notre premier ministre? Mais, c’est loin
nateurs ont fraudé les contribuables, Mike d’être terminé : j’ai encore pleins d’heureux
Duffy, un sénateur conservateur faisant par- souvenirs à vous faire (re)découvrir…
tie du scandale, a obtenu l’aide de Nigel
Wright, le chef du cabinet de Stephen Har- (Voir article ci-haut)

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Service du socioculturel
Tu as envie de monter un projet, de donner ou de suivre un cours, de mettre de l'ambiance
dans ton cégep ou d'aider aux projets d'organisation? Implique-toi au Service du socioculturel.
Pour plus d'informations, va sur le site Web et rends-toi dans la section « étudiants actuels »
et sélectionne les activités socioculturelles dans la colonne de gauche. Tout est possible, viens
me voir et nous essayerons de concrétiser ton projet

Étudiants recherchés
Je suis présentement à la recherche d'étudiants désireux d'organiser une ou plusieurs activités
pour l'Halloween. De plus, quelques inscriptions supplémentaires sont demandées pour compléter la troupe de théâtre.
À noter que le service du socioculturel t'offre également des cartes de cinécampus (valeur de
35 $). Concrètement, ce sont plus de 32 films que tu peux visionner gratuitement.
Informations auprès de Karine Garneau, poste 2512. Local HA-1328,
karine.garneau@cegeptr.qc.ca

Courir sans souffrir
Vous aimeriez améliorer votre technique de course, et ce, peu importe votre niveau?
Vous voulez éviter les blessures? Vous désirez que quelqu'un procède à l'analyse de
votre technique de course à l'aide de rétroaction vidéo? C'est maintenant possible pour
tous les étudiants et les employés du cégep.
Infos : Lise Ouellet, poste 2505, local HA-1302

Prix littéraire des collégiens 2014
Joins les rangs du jury du Cégep de Trois-RivièresObtiens une équivalence au cours Pratique de la communication.
Réunions d'information les mardis 22 octobre à 11 h au HC-2040 et 29 octobre à 11 h au
HC-2030

Journal La Gifle | Semaine du 21 octobre 2013

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Sitôt étrangère
Élie Beauchemin
pétences requises, est-elle menaçante
lorsqu’elle s’exerce dans les règles de l’art? Si le
type d’objection qui te viens ici en tête ressemble à : «Si elle n’est pas contente qu’elle retourne dans son pays», poursuis, je t’en prie,
nous traverserons une zone mouvementée.
Dans cette perspective, il est plutôt commode
d’ostraciser la minorité lorsqu’elle, contrairement au québécois ordinaire, entretient un rapport fondamentalement singulier par rapport
à sa foi ou ses mœurs. Je suis perplexe, le projet
d’établir les valeurs québécoises semble étrangement procurer une forme de cautionnement
moral aux commentaires à tendance parfois
haineuse ou xénophobe, voir même aux agressions physiques telles qu’on a pu le remarquer
récemment, qui évidemment ne font pas l’unanimité, mais qui curieusement, sont à l’occasion applaudis, ils révèlent en moi un malaise.
Ce malaise m’évoque d’ailleurs le symptôme
d’une intolérance malavisée chez celui qui sent
sa liberté piétinée par l’immigrant(e) qui, rendant service à l’État, affiche sans malice peutêtre la dernière chose qui le rattache à ses
On ne parle que de ça, c’est vrai. Ironiquement, origines ou à sa foi.
c’est sous la dite «charte» proposée par notre
gouvernement, qui prétend résorber une crise, Ainsi, Je me demande comment il est légitime
que la véritable crise éclate, en d’autres mots, d’imposer à la femme voilée ce qu’elle n’imles divisions sociales se dressent instantané- pose à personne, ce n’est pas parce qu’elle dément au moment où l’on tente de les calmer, montre sa foi qu’elle invite nécessairement à y
étaient-elles réellement si criantes? On peut adhérer. Tu retourneras l’argument, tu affirmeprésupposer ce que l’on veut, une panoplie ras que les femmes qui refusent de retirer leur
d’hypothèses, affubler le voile d’un caractère voile s’excluent elles-mêmes de la sphère pupurement sexiste, culturel ou absolument rien blique. C’est se contenter de leur faire porter
de tout ça, mais subsiste à travers ma réflexion une responsabilité qui ne leur revient pas, je
un questionnement perpétuel, en quoi la rappelle que ce sont des concepts qui sont profemme voilée inscrite comme fonctionnaire, fondément enracinées dans les consciences,
disposant des diplômes garantissant les com- qu’ils relèvent de rapports complexes et qu’il
Hier, j’ai croisé une femme. Mon regard s’est
arrêté sur elle un instant. Je fus inhabituellement surpris de sentir la volonté de lui exprimer le sentiment qui siégeait en moi. Comme
si, peut-être idiotement dois-je dire, je fus saisi
à ce moment d’une sensation d’inconfort particulière, celle de la faire sentir chez elle, pas
simplement tolérée, mais accueillie, acceptée,
sur sa tête, abritant sa chevelure, il y avait un
hidjab, un voile. Oui, je sais, on ne parle que de
ça, du voile. Je tenterai difficilement d’être bref.
Je spécifie une chose: Cher défenseur de la
charte des «valeurs québécoises», je me permets de te tutoyer et si, sans le savoir peut-être,
tu as le sens de l’intransigeance aiguisé, je te
propose spécialement de tenir bon et de poursuivre la lecture, crois-moi, ça ne fera pas mal.
Cette dame, peu importe si elle est employée
par l’État, est la grande victime d’un débat qui
la concerne trop, un débat émotionnel, tranchant et qui ne laisse la plupart du temps pas
place à la nuance. Malgré quelques incertitudes, je me lance.

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Journal La Gifle | Semaine du 21 octobre 2013

est malhonnête de les réduire à des
examens vestimentaires.
Bien entendu,
tu qualifieras
le modèle de
laïcité proposé comme
égalitaire
puisqu’il demande à tous
le même «devoir de neutralité», je m’y
opposerai de la même façon ; il est évident
qu’une frange de la population est ciblée dans
le cas en question. La majorité des québécois ne
porte pas de signes ostentatoires évidents, jamais ceux-ci n’ont été forcés de s’en départir,
ils l’ont fait, bonne chose, mais je crois qu’il
convient de laisser cette liberté à tous, tant que
les libertés de qui que ce soit ne sont pas mises
en danger. Je me garde le droit de critiquer
toutes les religions, or je refuse de consentir à
la discrimination systémique envers les
femmes musulmanes. Ce n’est certainement
pas à Bernard Drainville de définir mes valeurs, surtout lorsqu’elles sont utilisées afin de
dissimuler un réflexe excessif, elles ne doivent
surtout pas, selon moi, légitimer un modèle laïc
liberticide.
Comprends-moi bien, je suis animé par un attachement profond par rapport à la culture québécoise comme à son histoire et c’est sans être
aveugle que j’ai été témoin de quelques dérapes
«déraisonnables» en ce qui a trait aux accommodements, je reste un indépendantiste, un
avocat de la francophonie. Toutefois la charte
transcende largement sa dimension strictement

politique, elle s’immisce dans un espace qu’elle
ne connait pas. Le sociologue Jean Dorion, qui
se tient devant l’intolérance et le préjugé de
façon brillante, fait preuve de rigueur intellectuelle dans le sujet, sa sensibilité et son expérience sont remarquables :
« Ne se pourrait-il pas plutôt que notre insécurité
et nos antécédents religieux nous inspirent parfois
des réflexes injustes et contre-productifs ? Bien sûr,
certains verront dans la singularité de notre comportement une preuve (une de plus) de notre supériorité intellectuelle et morale. Le chauvinisme est
le contraire du patriotisme : au lieu d’inciter la nation à s’améliorer, on exalte ses erreurs ; cela finit
généralement assez mal. »
Alors sans nécessairement m’associer à elle, je
me glisse un instant sous le voile de cette dame
qui sort de chez elle et qui, comme hier et
avant-hier, entend débattre de la place qu’elle
occupe en société et de son voile à la télévision
ou à la radio, ici au Québec. Brusquement, je
sens l’étouffement, le regard des autres, les arrière-pensées, rapidement j’en sors. Elle se sent
probablement déchirée, étrangère. Puis je réfléchis, lui demander de retirer son foulard, peu
importe les raisons intrinsèques qui motivent
le port de celui-ci, l’encouragera-t-elle à vouloir
s’intégrer? D’une certaine manière, il est essentiel d’outrepasser l’idée selon laquelle les musulmans sont tous des islamistes extrémistes,
principalement afin de s’affranchir de préjugés
inconvenants qui entachent simultanément le
débat et les perceptions. Puisque derrière un
mur de diversité et de contrastes qui peut sembler infranchissable, il y a un être humain avec
qui il est possible d’établir une relation de
confiance et de respect, c’est entre autres de
cette manière que nous encouragerons tous
ceux qui le désirent se joindre au mouvement
souverainiste, l’unité dans la diversité, pourquoi pas?

Journal La Gifle | Semaine du 21 octobre 2013

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Maintenant, tu diras que je dépeins la femme
voilée libre, attachante et que c’est irréel, caricatural, je comprends. Je vais me mettre illusoirement à concevoir toutes ces femmes
enchainées et opprimées par leur mari, d’accord? Allons-y. De cet œil, cette charte devient
la solution idéale, elles pourront vivre librement au travail du moins, c’est merveilleux! Attends… si elles sont toutes dominées à ce point,
leurs maris n’approuveront jamais qu’elles se
rendent au boulot la tête nue, non? À bien y
penser, elles perdront forcément leur emploi,
Nous les dépouillerons des deux seuls moyens
qu’elles ont de s’émanciper : leur gagne-pain et
leur revenu. Je réitère une chose, ces réalités
sont complexes, on ne peut se limiter à transplanter les faits historiques et culturels des autres pays et à les calquer sur notre société.

dicaux si tel est le cas, mais victime d’une société qui la pointe du doigt de l’autre, les vrais
extrémistes religieux ne portent pas le voile.
Bref, les compétences et les croyances sont distinctes, ne les mélangeons-pas sous prétexte
que nous les jugeons dangereuses sans véritable fondement.
Je ne saurai dire finalement si j’ai su décrire de
façon exacte la pensée qui m’habite, toutefois
je te remercie, défenseur de la charte, de ton attention.
Puis enfin, Dame au foulard, je sais que tu ne
me liras pas. Je t’aurais dit que tes convictions
personnelles, malgré qu’elles me soient inconnues, ne me gênent pas. Je t’aurais dit que je
trouve injuste que quelqu’un se permette de te
demander de renoncer à tes croyances intimes,
car non, les croyances, lorsqu’elles font partie
intégrante de nous et qu’elles constituent notre
identité, ne se laissent pas dans le tiroir si facilement.

Voilà que nous avons fait un bout de chemin
ensemble, cher lecteur. La dame que j’ai croisée
ne lira pas ces quelques mots, mais que l’actuel
débat l’affecte ou non à présent, prenons toi et
moi le temps d’établir des balises pertinentes
sans mettre les immigrants au niveau de ci- Je n’ai rien dit de tout ça. Sache tout de même
toyen de seconde classe. La femme voilée est que derrière ses airs peu habiles, mon sourire
victime, victime d’un côté aux mains de ses ra- maladroit se voulait être apaisant.

Lundi prochain débat d’idées entre les candidats en vue pour la
mairie de Trois-Rivières. Possibilité de rencontrer les candidats
avant le commencement du débat.
P.S: probablement que plusieurs d’entre-vous auront un travail
à remettre dans le cadre de leurs cours. Petit rappel... ;-)
Soyez nombreux et nombreuses! :-)

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Journal La Gifle | Semaine du 21 octobre 2013

Es-tu si sûre que ça Maman?
Amélie a parfois fréquenté des garçons plutôt « immatures ».
Sa mère, quant à elle, a souvent souffert amèrement aux mains d’hommes irresponsables et profiteurs.
Sur le coup de sa dernière rupture, elle est convaincue plus que jamais que « les hommes sont tous des
cochons ».
Ces aventures ne laissent pas Amélie indifférente, mais elle ne peut se résoudre à croire
que la situation est si désespérée. Elle souhaite
encore trouver l’Amour, mais elle reste prudente.
Plusieurs se sentent déçus et trompés par les
systèmes religieux et ont adopté l’attitude de
la mère d‘Amélie. Ils sont maintenant convaincus que toutes les institutions religieuses cherchent à nous exploiter et qu’on ne peut
absolument pas savoir si Dieu existe. Par
contre, d’autres comme Amélie, demeurent ouverts et prudents. Après tout, peut-on être absolument
sûr que l’on ne peut absolument pas savoir que Dieu existe?
Si les institutions nous ont déçues, Dieu, quant à lui, peut tout de même exister et peut tout de même
vouloir établir un contact avec sa créature. Ce serait dommage en effet de jeter le bébé avec l’eau du
bain, de rejeter le bon avec le mauvais.
Le Groupe Biblique Universitaire et Collégial du Cégep de Trois-Rivières est un mouvement chrétien
composé de croyants de différents milieux et qui cherchent à approfondir leur compréhension des textes
bibliques pour mieux connaître Jésus-Christ et le faire découvrir dans leur milieu collégial. Répandus
dans plus de 140 pays, ces groupes sont ouverts à tous ceux qui, croyants ou non, veulent partager respectueusement leurs questions troublantes, leurs réponses encourageantes et peut-être aussi leur joie
découlante d’une foi intelligente dans un grand Dieu.

- Qui somme nous? Des étudiants et étudiantes du Cégep – Ouvert à tous !
Photo : O:\Communications-Photos\Photos\2013 - Automne\Programmes\Travail social\Stage au Sénégal IMG_3414
- Quand nous rencontrons nous ? Tous les Jeudi à partir de 11h45
- Où nous rencontrons nous? Au local SE-1055

Pour info : Lise Ouellet, local HA-1302 - Service d'animation sociale et
communautaire du Cégep.

Journal La Gifle | Semaine du 21 octobre 2013

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Nommez les personnages de la campagne « Ensemble pour un cégep écoresponsable »
À l'occasion de la campagne « Ensemble pour un cégep écoresponsable », deux personnages ont été créés. Suivez leurs aventures et leurs drôles de comportements concernant
l'énergie. Toutefois, avant de plonger dans leurs aventures, il faut d'abord leur trouver
des noms.
Vous avez jusqu'au vendredi 18 octobre, à 16 h, pour soumettre vos choix de noms par
courriel à omatte@ecosystem.ca.
Si vous êtes étudiant, identifiez-vous en inscrivant votre nom et votre programme. Si
vous êtes un employé, identifiez-vous en inscrivant votre nom, votre titre et votre département. Un jury déterminera un gagnant le 25 octobre. Ce dernier méritera un
chèque-cadeau de 75 $ à la librairie Coopsco du Cégep. L'originalité des noms ainsi que
la facilité à les retenir seront les principaux critères de sélection du jury.
À noter que le concours est ouvert à toute la communauté du collège.
Bonne chance à tous!

Lancement du blogue « Ensemble, pour un cégep écoresponsable »!
Visitez notre nouveau blogue « Ensemble, pour un cégep écoresponsable »! au
www.cegep-ecoresponsable.com
Apprenez-en plus sur l'ambitieux projet d'efficacité énergétique qui est présentement
déployé aux pavillons des Humanités et des Sciences. Visitez nos salles mécaniques et
l'avancement des travaux à travers nos photos et vidéos régulièrement mis à jour!
Grâce aux aventures de nos deux personnages, découvrez de drôles de comportement
en lien avec l'utilisation de l'énergie. Enfin, mettez vos connaissances sur l'énergie à
profit en participant à notre concours en ligne à compter de la session d'hiver 2014.
Plus de 2 000 $ en prix de participation seront tirés.
Ce site souligne l'engagement du Cégep de Trois-Rivières à promouvoir des valeurs
d'écocitoyennetés et à montrer l'exemple. La collaboration de tous est de mise. Pour
notre communauté. Pour notre planète. Pour notre avenir à tous.

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Journal La Gifle | Semaine du 21 octobre 2013

En collaboration avec le Club d’escalade de la Mauricie (CEM), le club
de plein air La Cordelle du Cégep de Trois-Rivières vous invite à la projection de la 8e édition du film Reel Rock Tour 2013. La projection de
ce film d’aventure présente des exploits sportifs en montagne et vous
promet de vivre des émotions fortes avec des images impressionnantes
et saisissantes Cette activité vise à amasser des fonds pour la prochaine expédition de randonnée en montagne de La Cordelle, prévue
au Maroc au printemps 2013.
Quand : Le jeudi 14 novembre à 19 h 00
Où : Théâtre du Cégep de Trois-Rivières
Les billets sont en prévente au département d’Éducation physique
(local HD-1002) au coût de 12 $ ou à l’entrée le soir même au coût de
14 $ ou via le site internet suivant : http://www.fqme.qc.ca/evenements/reel-rock-tour/billets-tickets.html

Info: francois.berthiaume@cegeptr.qc.ca

Journal La Gifle | Semaine du 21 octobre 2013

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Les arbres

ACACIA
AMANDIER
AUBEPINE
AULNE
BOULEAU
CHARME
CHATAIGNIER
EGLANTIER
ERABLE
FRENE
GENEVRIER
MARRONNIER
NEFLIER
NOISETIER
NOYER
OLIVIER
ORME
PLATANE
ROBINIER
SYCOMORE
TILLEUL

maudit qu’jaime
ça les feuilles

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