Le Temps N° 32 du Dimanche 27 octobre 2013 .pdf
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N° 32 du Dimanche 27 octobre 2013
RTD:
Détection
••
ou élection?
L'UNIQUE
chaine de télévision habituée à vanter les réalisations du régime cherche ces derniers temps à
reconquérir ses téléspectateurs de moins
en moins nombreux à travers des nouvelles émissions.
Ainsi, est organisé chaque soir un
concours de chant en langue afar et somali en vue de détecter de nouveaux talents chez de jeunes après un casting
inédit et avec un jury, choisi parmi les anciens artistes. Le répertoire semble pour
le moins assez limité. Exit les œuvres de
chanteurs engagés comme Nima Djama
ou Awaleh Aden, coupables d'avoir rejoint le camp du changement démocratique. Mais le plus grave est d'avoir limité
ce concours national à la culture afar et
somali en oubliant la composante nationale arabe,
Cette citoyenneté à plusieurs vitesses
ne plaide plus pour la coexistence harmonieuse dans notre société multiculturelie. On est donc très loin du slogan de
campagne de 20 Il. Force est de regretter
que les forces démocratiques ont manqué
de dénoncer une des flagrantes injustices
du pouvoir en place: la citoyenneté. Fautille rappeler, notre pays est membre de
la ligue arabe bien avant le fameux printemps arabe, cauchemar des dictatures ...
L'ancien ministre djiboutien de la
culture, actuellement conseiller du PM,
issu de notre riche culture arabe, artiste à
ses heures et surtout fils d'un grand artiste national des années soixante a lui
aussi perdu une occasion de faire entendre une voix dissonante, entre vernissage
et coups de pinceaux sur sa toile ... Ce
concours « national » de chanteurs en
herbe en cette période de récupération politique des talents sportifs, culturels et cultuels risque à son tour de se transformer
en élection de jeunes chanteurs, futurs
embrigadés d'un régime qui nous a laissés sans voix ... le 22 février 2013.
"II
ne faut
pas dire
toute
la vérité, mais il faut dire que la vérité" -
Garantie
multiculturelle
Ya
Marna, je suis un Djiboutien,
j'irais quand même!
Jules
Renard
-1864·1910
•
•
Ya
~.
Oubliée
ou tout
simplement
promesse de campagne !
N° 32 du Dimanche 27 octobre 2013
POLITIQUE
Ville
propre
Soigner
le m.al par
•
•
le m.al
,
•
Depuis le 17Aout le ministère de l'intérieur poursuit une opération baptisée Ville Propre (VP). Il était
temps de donner un coup de balai dans les coins et recoins de notre capitale devenue Ville Poubelle (VP).
Selon notre confrère La Nation, deux mois après, le 17octobre, le premier ministre s'implique à son tour,
pour donner du soujjle à l'opération en réunissant la totalité des responsables en charge de la question à
l'exception du ministre de l'intérieur absent et remplacé par son intérimaire: bizarre ou hasard... Au cours
de cette réunion il a été décidé de poursuivre les démolitions dans les quartiers Einguela et Salines-Ouest
Après avoir salué les efforts des équipes sur le terrain, le premier ministre aurait lancé une mise en garde
contre toutes velléités de réoccupation des espaces libérées.
.J
USTEMENT, que dit la loi ?
D'abord nul ne plaide par procuration qui signifie que nul ne peut engager une action à la place de quelqu'un
d'autre. Ensuite la loi fixe des règles,
classifie les contraventions, les délits
et détermine des procédures judiciaires
qui permettent d'obtenir la démolition
d'une construction illicite. Il n'appartient pas à la police ni aux agents de
l'OVD (Office de la Voirie de Djibouti) d'entreprendre directement les
démolitions des constructions même si
celles-ci sont illégales.
Les délits comme les contraventions sont sanctionnés dans un Etat de
droit par une action pénale prise par
décision des juridictions répressives.
Pour preuve, le rôle des agents publics
du ministère de l'intérieur se limite à
apporter la preuve de la violation d'une
règle d'urbanisme (la verbalisation)
des auteurs des contraventions ou délits.
Dommage que le premier ministre
se félicite d'un travail effectué dans la
plus grande illégalité par des agents
non qualifiés. Au risque de nous répéter, c'est au juge qu'incombe la responsabilité
de déterminer
l'action
judiciaire appropriée en fonction du
caractère délictueux des faits relevés.
Dans les pays respectant la liberté de
la justice, les collectivités publiques
demandent au juge la condamnation
d'un tiers et la démolition des construc-
tions illégales. Ces procédures sont
mises en place pour éviter les abus et
les bavures dont sont responsables bon
nombre d'agents des collectivités en
question qui doivent s'employer à démontrer au juge la violation des règlements et l'existence d'un préjudice
pour la collectivité.
Les exemples d'abus ne manquent
pas: Il y'a eu des cas où le ministère de
l'intérieur avait détruit abusivement
des façades commerciales
réalisées
avec des autorisations de travaux régulièrement obtenues par des particuliers
disposant de titres fonciers enregistrés.
Les victimes n'ont jamais pu obtenir
du gouvernement des réparations par
rapport à l'abus d'autorité. Elles ont
été obligées de se consoler avec l'autorisation de reconstruction à l'identique de ce qui a été abusivement
détruit par une administration qui apparemment méconnait ou bafoue sa législation.
Ainsi, à l'entrée de la ville d'Arta
chacun peut apercevoir un ancien immeuble abandonné et délabré, lequel
est tout simplement le vestige d'un
excès de zèle des pouvoirs publics.
Dans les années 80, un fonctionnaire
voulait réaliser un projet hôtelier à cet
endroit. Mais une fois les gros œuvres
accomplis, l'administration lui a intimé
l'ordre d'arrêter les travaux et depuis
le chantier n'a plus jamais repris.
Le chef de district de Djibouti
d'alors avait été intraitable, sans pour
autant démontrer l'irrégularité de la
construction au regard du droit de l'urbanisme, des considérations de normes
sismiques pour empêcher la poursuite
du projet.
Les difficultés administratives n'ont
jamais été surmontées et le promoteur
a aujourd'hui quitté ce monde avec le
sentiment d'avoir été l'objet d'une injustice grave, sans pouvoir réaliser son
projet et surtout avec le poids du remboursement de la dette qu'il avait
contractée auprès d'une banque de la
place.
Quelques soient les raisons de sécurité, d'environnement ou des motifs domaniaux invoquées et même dans
l'hypothèse où la construction a été
édifiée sans permis de construire, le
champ de compétence de l'autorité administrative se limite à la constatation
et à la saisine des autorités judiciaires.
L'ordre de démolition doit être prononcé par le juge et non par les différents responsables du ministère de
l'intérieur qui de surcroit ont manqué
leur première vocation, celle de prévenir la prolifération des constructions illégales. De plus ces agents ignorent
qu'en termes de droit l'irrégularité a un
délai de prescription, l'action publique
s'éteint dans certains pays à trois ans
(en fonction du code civil) après
l'achèvement des travaux.
N° 32 du Dimanche 27 octobre 2013
~
AI' expiration de ce
délai de prescription, la
construction ne peut plus faire
l'objet de poursuites pénales et
l'irrégularité initiale est de fait
régularisée par le juge. C'est
aussi la rigueur de la loi ...
Dans notre pays les mesures
de restitutions (démolition ou
mise en conformité) sont prononcées par l'exécutif qui met
en œuvre d'autorité les actions
qu'il juge nécessaire pour les
réaliser. Le seul avantage est
que l'on ne risque rien sur le
plan civil, pénal ou fiscal mais
on s'expose à une démolition
arbitraire et sans autre forme de
procès. Personne ne se soucie
de la perte sèche pour l' économie parce que nous ne fabriquons pas les matériaux de
construction importés aux prix
forts compte tenu de l'exiguïté
de notre marché.
Si les travaux réalisés de
façon non conformes
aux
normes d'urbanisme sont pénalement répréhensibles et engagent la responsabilité
du
propriétaire
de
l'ouvrage
construit illégalement il n'en
demeure pas moins que les
manquements volontaires à des
obligations d'ordre professionnel engagent la responsabilité
personnelle des fonctionnaires
ou les agents publics. C'est ce
que l'on appelle en droit une
faute détachable
du service
c'est à dire dépourvue de tout
lien avec le service public. Il
n'est dit nulle part que les fonctionnaires ou les autres responsables peuvent
impunément
commettre
des abus. Pour
preuve la commission des droits
de 1'homme à Genève a demandé la liste des enquêtes et
des agents publics sanctionnés
en conséquence.
Cette faute s'oppose à celle
de service qui engage la respon-
sabilité de l'administration astreinte à prendre en charge toute
condamnation à des dommages
et intérêts pour cause de fait
d'autrui. Il existe quatre types
de fautes détachables:
• L'acte qui se détache matériellement de la fonction et ressort de la vie privée de l'agent,
• L'acte qui révèle chez
l'agent une intention malveillante avec volonté de nuire,
• Si la recherche d'un intérêt
personnel est constatée,
• La faute qui est inadmissible, inexcusable au regard de la
déontologie de la profession et
des procédures fixées par la loi.
Beaucoup de fonctionnaires
et d'agents publics ignorent
que les administrés ont la possibilité de les poursuivre et commettent volontiers des abus de
toutes sortes. Parce que notre
société n'encourage pas le droit
de se poser en victime et cultive
la résignation, on préfère quémander des faveurs ou abandonner.
Tant que les abus ne seront
pas dénoncés nous donnons aux
responsables de ces abus la permission de continuer à sévir, on
dit « se poser, c'est renoncer à
son avenir ».
La loi de silence doit être
brisée de manière citoyenne et
responsable. Pour contribuer à
son niveau à l'enrayer, notre
journal se propose d'ouvrir ses
colonnes à tous ceux et celles
qui ont été l'objet d'un abus et
d'une injustice flagrante dans le
domaine administratif ou professionnel. Les cas des victimes
d'abus étant légion, il vous suffit d'écrire dans le respect de la
liberté
d'opinion
à
letemps.dj@gmail.com
si vous
décidez d'empêcher que d'autres subissent le même sort injuste. Il est temps de dire ça
suffit!
EDITORIAL
Sécurité et sectarisme
C ES dernierstemps le gouvernementorganise de nombreuses réunions d'information sur la sécurité publique et les menaces terroristes . Il est surprenant que
l'appel à la vigilance du ministre écarte de cette sensibilisation les partis politiques et la coalition USN avec laquelle un dialogue politique était pourtant engagé. Le
ministre de l'intérieur préfère s'entretenir avec les élus
locaux, les leaders religieux, les notables coutumiers et
des acteurs choisis des mouvements associatifs.
Les partis politiques sont dans une démocratie des
acteurs sociaux incontournables. La suspension du dialogue et la marginalisation de l'opposition n'augure rien
de bon et ne règlera pas le moins du monde le problème
de fond (la crise électorale) qui pèse sur la vie nationale
depuis huit mois. Le dialogue de sourds et l'enlisement
sont, en soi, l'admission de l'échec de la classe politique
et ceux qui s'en réjouissent savent sans doute qu'ils ont
manqué une occasion d'apporter leur contribution.
Certains s'inquiètent à juste titre des menaces terroristes qui semblent peser sur notre pays au vu du contexte
régional troublé, tandis que d'autres s'attendent à un vérrouillage politique plus marqué par le triomphe du tout
sécuritaire.Pourtant, même dans ce contexte de crise postélectorale et de frustrations réelles nul ne souhaite voir
notre pays devenir la proie du terrorisme international.
Selon un point de vue peu partagé, le soulèvement populaire ou l'instabilité permettront de restaurer le fonctionnement normal des institutions ou de déboucher sur
une issue plus démocratique.
Le véritable problème vient de la fragilité et du caractère illégitime des institutions politiques. Si la question de la menace terroriste extérieure se contente de
résoudre le premier problème aux dépens du second, un
coup de vis politique à caractère ultra-sécuritaire sera un
échec politique mais surtout économique.
Pour obtenir de bons résultatsdans le domaine de lutte
contre toutes velléités terroristes, le gouvernement doit
revoir sa copie et s'employer à travailler avec l'opposition et avec toutes les forces vives de la nation qui se sont
ralliées à elle et restaurer la confiance en négociant un
consensus politique viable. Voilà pourquoi de nombreux
djiboutiens sont mécontents de voir le gouvernement
perdre son temps à vouloir ringardiser l'opposition. Dans
ces circonstances,prétendre bâtir un consensus politique
s'apparente à un euphémisme au regard de la récente réunion sécuritaire et sectaire. La crise est née parce que
dans notre pays la vie politique n'est toujours pas régie
par une règle dujeu fIxe et légitime et de canaux institutionnels permettant de résoudre les querelles politiques.
C'est pourquoi, il est urgent de créer les conditions
d'un climat politique apaisé pour que notre socièté fragilisée par toutes sortes de légitimes frustrations puisse
dans l'unité retrouvéefaire face à toute menace extérieure
visant sa tranquillité.
N° 32 du Dimanche 27 octobre 2013
BONNE
GOUVERNANCE
Moralisation
délire
ou flagrant
,
•
Dans son édition du lundi 14 et mardi 15 octobre2013, le quotidien gouvernemental « La Nation» relate
un évènement passé inaperçu. Il s'agit de « la satisfaction» exprimée par les membres de la commission
de la Législation et de l'administration générale, de voir le gouvernement compléter et renforcer le dispositif de lutte contre les malversations financières, après la promulgation le 16juillet de la Loi de lutte
contre la corruption à travers l'instauration d'une cour des comptes aux pouvoirs élargis ...
PREMIÈRE
remarque de forme,
ces travaux se sont déroulés dans
l'enceinte du siège provisoire de l'assemblée nationale.
Signe que les
séances de travail des parlementaires
de l' »ex »rnajorité s'inscrivent toujours dans le passé ... D'autre part le
journal gouvernemental n'a consacré
à cet évènement qu'un mince filet
dans les pages intérieures,
preuve
qu'il n'accorde àjuste titre aucun crédit à ces soporifiques séances de travail, préférant consacrer sa« Une» à
l'évènement du moment: l'opération
« Djibouti ville propre ».
Sur le fond, le ton grave et mystificateur reste de rigueur. On nous apprend que le ministre de la Justice a
informé les parlementaires
que la
commission nationale en charge de la
transparence financière de la vie politique sera prochainement opérationnelle, et que son décret d'application
sera présenté au conseil des ministres
dans les jours qui viennent. La Cour
des Com ptes version 2013 disposera
de pouvoirs plus étendus notamment
d' « un pouvoir de juridiction », qu' «
elle juge les comptes des comptables
publics» ainsi que « ceux qu'elle a
déclaré comptables de fait », qu' «
elle assure la vérification des comptes
et contrôle la gestion des entreprises
publiques ». Elle jugera nous prometon les ordonnateurs et les administrateurs des deniers publics et vérifiera
sur pièces et sur place la régularité
des recettes et des dépenses décrites
dans les comptabilités publiques et
s'assurera du bon emploi des crédits,
fonds et valeurs gérés par les services
de l'Etat ou de toute autre personne
morale soumise à son contrôle. Mais
le ministre prend bien soin de préciser que sans porter atteinte à l'indépendance de cette instance, le projet
de Loi instaure « un contrôle administratif du ministère de la Justice ...
.1]. •
». Attendons de voir le décret d'application de cette Cour des Comptes
version 2013, sa composition, ses attributions, la saisine de la Cour et sa
procédure ... pour mesurer l'étendue
de ses pouvoirs et une plus ample
analyse critique.
Selon La Nation, les parlementaires ont longuement questionné le
ministre sur l'état des lieux des travaux antérieurs réalisés par la chambre
des
comptes,
le nombre
d'investigations
qui ont été effectuées, ainsi que le nombre d'arrêts qui
ont été rendus exécutoires. « La Na-
tion » a cependant le mérite d'avouer
que le compte-rendu
du ministre «
n'a pas été à la hauteur des attentes
... ». Ce qui a motivé la rédaction de
cet article, pour répondre aux attentes
de nos lecteurs et des députés de l'
(ex) majorité.
Ce qui n'empêche
pas notre
confrère de conclure sans rire et sans
convaincre que « la volonté de moralisation de la vie politique est manifeste à la lecture de ce corps de loi »,
l'Etat souhaitant dorénavant compter
ses sous au centime près ... ».Que
l'on nous permette de douter de cette
subite bonne volonté gouvernementale en répondant aux interrogations
des députés de l' (ex) majorité sur les
investigations
menées par feue la
chambre des comptes et de discipline
budgétaire.
Ils auraient trouvé une réponse satisfaisante à leurs légitimes interrogations en relisant le rapport général
public de 412 pages datant d'avril
2004 et consigné dans le journal officiel du lundi 15 novembre 2004.
Nous nous faisons un devoir et un
plaisir de rafraichir ici la mémoire défaillante des députés qui ne peuvent
l'ignorer car l'assemblée nationale de
l'époque a été auditée par les magistrats de la chambre dont le président
de l'époque a conclu le rapport par
cette pertinente formule : « Waari
mayside war ha kaa hadho » .Voici
donc brièvement résumé warki ka hadhey.
~
N° 32 du Dimanche 27 octobre 2013
~
Le démarrage des activités de
la chambre n'a été effectif qu'à
partir de septembre 2001 car avant
cette date la chambre ne disposait
d'aucun auditeur régulièrement mandaté pour l'exercice du contrôle. La juridiction a instruit 31 affaires dont
concernant l'administration générale
et 20 les établissements publics.
Les constatations de la chambre
sont édifiantes sur les services administratifs et les régies de recettes: défaillance
dans
la tenue
des
comptabilités administratives des ordonnateurs et administrateurs de crédits, défaut d'habilitation des agents
de service, défaut de perception et de
reversement des droits par les régisseurs, violation des principes des finances publiques, les magistrats
constatant effarés que des principescontraires au principe d'unicité de
caisse se sont ancrés dans le fonctionnement des services chargés des collectes des deniers publics malgré la
clarté des textes de base. L'intégralité
de ces opérations échappe complètement aux écritures comptables du
TPN. Lors de ses investigations la
chambre des comptes a été confrontée
à l'existence de caisses parallèles à
celle du TPN ...
S'agissant des Dépenses du Budget
de l'Etat, les magistrats égrènent
toutes les irrégularités constatées: imputations budgétaires irrégulières, détournement de destinations de crédit
(la ligne budgetaire51 00220 103 « Réhabilitations des infrastructures scolaires en zone de conflit» dispose d'un
crédit de 150.000.000fd au titre d'investissement hors projet. Ce crédit est
dépensé pour 136.183.166fd au profit
d'une entreprise au titre des « indemnités moratoires » dans le cadre du
contrat de construction du CES de
Balbala ... en 1997 !
A qui fera-t-on croire que les électeurs de ces localités ont voté à trois
reprises en faveur des députés coupables de laisser passer de tels détourne-
ments ? Infractions récurrentes au
code des marchés publics et dépassements de crédits: les dépenses imprévues explosent le plafond budgétaire
en 2000 puisque « sur la base d'une
prévision de 78000000fd, les dépenses
effectives s'élèvent à 570822406fd ...
La liste est interminable et nous
conseillons aux députés de l'(ex)majorité de relire cet édifiant rapport
avant d'adopter comme un seul
homme un texte de Loi sur une improbable moralisation avec eux de la vie
politique.
Plus récemment, une mission d'audit de la banque mondiale a mis au
jour de flagrants détournements de
crédits destinés à la lutte contre le Sida
, la mission a exigé la restitution des
fonds détournés et la punition des responsables qu'elle a désigné ... une infime partie seulement des fonds a été
restituée mais les coupables connus
sont encore impunis ...
Ce gouvernement et ces députés
pensent-ils pouvoir duper tout le
monde, tout le temps avec les mêmes
mystifications et les mêmes comédiens?
Ne nous voilons pas la face! Parce
qu'ils se font toujours au détriment
d'autrui, la prédation et l'accapare-
ment du pouvoir ont entrainé une marginalisation des politiques publiques
de développement de pans entiers du
territoire national et de leurs habitants.
Cette prédation s'est aggravée au
grand jour et en toute impunité au détriment de tout le peuple, elle est à
l'origine du soulèvement du 18 février
20 II, de la victoire reconnue du
RADD aux municipales de 2012 et de
l'incontestable victoire électorale de
l'USN aux Législatives de février
2013 et donc de l'interminable crise
postélectorale en cours. Les mêmes
causes produisent les mêmes effets :
de tous temps et partout, la prédation
du bien public et l'accaparement du
pouvoir ont été le terreau fertile pour
des contestations parfois violentes.
Ce régime a aujourd'hui réussi à
exaspérer les mieux indulgents à son
égard parmi les membres des communautés nationale et internationale. Au
lendemain de l'alerte à la vigilance
diffusée sur les ondes de la RTD, un
observateur désespéré par la surdité du
régime, nous confiait « vous savez je
ne serai pas surpris que ce régime fomente lui-même un complot imaginaire pour instaurer l'état d'urgence et
perdurer au pouvoir ... ». Voilà où
nous en sommes !
Joyeux Aid AI Adha
1
•
A l'occasion de l'al-Adha, toute l'équipe de rédaction (journalistes, photographes, contributeurs et administrateurs) souhaite à tous les
Djiboutiennes et Djiboutiens, à tous les lecteurs assidus, ainsi qu'à tous les êtres qui leurs
sont chers : Joyeux Aid Al Adha à tous et à
toutes, ainsi qu'à vos proches et ceux que vous
aimez le plus au monde. Que Dieu vous garde
et vous protège en cette heureuse occasion.
N° 32 du Dimanche 27 octobre 2013
DOSSIER DE LA QUINZAINE
« La notion de printemps
n'existe
dans le monde arabe»
pas
Le dossier de cette quinzaine porte sur la reprise d'un article d'analyse d'Andrew McGregor paru le 22
décembre 2011 dans le journal d'analyse (TerrorismMonitor) de lafondation Jamestown et basé surtout
sur une interview accordée par le chef de l'Etat aujournal Jeune Afrique en 2011. Notre choix s'explique
par lefait que le contenu de cet article est toujours d'actualité: l'importance stratégique de Djibouti pour
les grandes puissances lesquelles s'accommodent et leurs intérêts stratégiques, le peu de considération
que le régime accorde à l'opposition, l'essoufflement des manifestations populaires face à la répression
mais également du fait de l'absence des stratégies et d'encadrement des leaders de l'opposition, un projet
de développement dépendant de l'Ethiopie, lequel donnera à notre grand voisin une occasion d'avoir son
mot à dire sur notre politique inté rieure, les menaces des Shabab alimentées par l'intervention en Somalie, desquelles le régime, tout en les minimisant, se sert pour museler toute contestation.
D
ANS une récente interview avec
un magazine de nouvelles africaines de langue française, on a demandé au chef de l'Etat de Djibouti,
Ismail Omar Guelleh, si « le grand
vent du printemps arabe » avait «
soufflé jusqu'à Djibouti? "
Guelleh, dirigeant de Dj ibouti depuis 1999, a rapidement rejeté l'idée
: " le Saint Coran parle des "voyages
de l'été et de l'hiver". La notion de
printemps n'existe pas dans le monde
arabe» (Jeune Afrique, 10 décembre). L'importance de Djibouti à la
planification stratégique américaine
a été renforcée ce mois-ci par une visite à la petite nation d'Afrique du secrétaire américain à la Défense Leon
Panetta, qui a affirmé que les partenariats avec des pays tels que Djibouti était essentiel à l'effort
américain de lutte contre le terrorisme (AP, 13 décembre). Djibouti
abrite le groupe de forces interarmées et interalliées pour la Corne de
l'Afrique (CJTF-HOA Combined
joint Task Force - Horn of Africa),
une mission de plus de 3000 soldats
participant à des activités de lutte
contre le terrorisme, de lutte contre
le piratage, de surveillance et de
l'humanitaire. Le Groupe est centré
sur le Camp Lemonnier, une an-
cienne installation de la Légion
étrangère louée par les États- Unis en
2001. L'installation américaine sert
également de base pour les drones
utilisés par la CIA pour mener à bien
des missions en Somalie et ailleurs.
Le gouvernement de Djibouti
a été dominé par le Rassemblement
populaire pour le pro-grès (RPP) au
pouvoir depuis l'indépendance en
1977. Après avoir servi comme chef
de la police secrète, Guelleh a succédé à son oncle, Hassan Gouled Aptidon, en tant que deuxième
souverain de la nation en 1999. Les
leaders de l'opposition sont systématiquement emprisonnés avant ou
après les élections, ce qui a conduit
au boycott des élections en 2005 et
en 20 Il, après que Guelleh ait modifié la constitution pour permettre un
troisième mandat de six ans. Guelleh
avait déjà promis que son second
mandat serait son dernier. Le président justifie sa réticence à partager le
pouvoir en invoquant une excuse fréquemment utilisée par les dirigeants
autoritaires: « Cette fois, je ne vais
pas changer d'avis. Je ne voulais pas
ce dernier mandat. C'est un mandat
forcé, parce que le peuple a estimé
que la relève n'était pas prête »
(Jeune Afrique, 10 décembre).
Importance stratégique
de Djibouti
Djibouti, petit pays, chaud et
sinon insignifiant ( ... ) occupe néanmoins l'un des morceaux les plus
stratégiques dans le monde. Près de
la plupart des principales régions
productrices de pétrole du MoyenOrient, Djibouti occupe le côté ouest
de Bab al- Mandeb, l'entrée sud de la
mer Rouge et, finalement, du canal
de Suez. Djibouti est aussi le lieu où
la grande vallée du Rift Est africain
se réunit au golfe d'Aden.
La profondeur 0 du golfe de Tadjoura, protégée par les îles Musha à
l'entrée du golfe d'Aden, offre un excellent port naturel pour les navires
de guerre et marchandes, un fait rapidement remarqué par les impérialistes français qui sont arrivés dans la
région en 1862, acquérant le port
d'Obock des sultans locaux pour
prendre pied dans la région. Le port
moderne de la ville de Djibouti se
trouve sur le côté sud du golfe de
Tadjourah et a toujours joué un rôle
majeur dans la projection de la force
française et son influence en Asie.
~
N° 32 du Dimanche 27 octobre 2013
~
Djibouti a joué un rôle militaire lors de deux guerres mondiales, de la conquête italienne de
l'Ethiopie en 1936, de la guerre de
Suez en 1956 (dans le cadre de l'opération Toreador de la France), de la
guerre du Golfe de 1991 (comme une
base d'opérations françaises) et maintenant du conflit en cours en Somalie
(y compris les opérations anti-pirateries).
Jusqu'à récemment, Djibouti a
abrité pendant 49 ans l'une des forces
de combat les plus célèbres du
monde. La 13e Demi-brigade de la
Légion étrangère française a été .....formée en 1941 à partir des légionnaires qui se sont ralliés à la
cause de la France libre. L'unité a
été initialement créée pour participer à l'attaque de Narvik en
Norvège, mais plus tard, servi
dans de violents combats sur le
terrain familier du désert en
Syrie, en Erythrée et en particulier en Libye à la bataille de Bir
Hakeim. Au cours de ses neufannées d'après- guerre, l'unité a subi
de terribles pertes en Indochine,
en particulier en 1952 à la bataille ~
coloniale), qui avait déployé une
compagnie de troupes pour protéger
le port nouvellement acquis d'Obock
en 1890. L'unité, sous une forme ou
une autre, avait déjà participé à l'assaut de forteresses russes dans la mer
Baltique pendant la guerre de Crimée,
ainsi qu'à des campagnes coloniales
en Chine, au Mexique et au Vietnam.
Au 20e siècle, l'unité a été dissoute et
recréée plusieurs fois sous des noms
légèrement différents tout en participant à des campagnes dans la Grande
Guerre, la Seconde Guerre mondiale
et la guerre d'Indochine. L'unité a été
-:-."
vitaillement (Shabelle Media Network, 17 mai 2010 ; Interfax, 17 mai
2010 ; voir aussi Terrorism Monitor
Brief, 28 mai 20] 0). La première visite à Moscou par un ministre djiboutien des Affaires étrangères en
Octobre a mis en exergue les relations
croissantes entre Djibouti et la Russie
(Buziness Africa [Moscou], 20 Octobre ; Agence Djiboutienne d'Information, 13 décembre).
Le Japon a également identifié Djibouti comme un atout important dans la protection de son
immense flotte marchande. Une base
navale japonaise et une piste d'atterrissage pour les avions de surveillance Lockheed P-3C Orion japonais
a été ouvert en juillet comme un port
pour les navires de la Force d'autodéfense maritime du Japon.
Le Japon déploie généralement
une paire de destroyers en rotation
dans le Golfe d'Aden dans le cadre
des opérations de lutte contre la piraterie ainsi que des membres de la
Special Boarding Unit (SBU), une
unité des Forces Spéciales basée à Hiroshima, calquée sur la Special Boat
._....::..:..=:.::...:.:...:...u
Service (SBS) du Royaume-Uni
de Hoa Binh et à celle de 1954 de rétablie comme le 5e RIAOM en (Kyodo News, 31 juillet 2009 ; AFP,
Dien Bien Phu. Après son déploie- 1969 avec la mission de garder les in- 23 Avril 2010).
ment en Algérie, le 13e a été stationné térêts français à Djibouti et être disde façon permanente à Djibouti en ponible pour appuyer les opérations
Djibouti et les vents
1962. Après le déploiement à partir de militaires françaises en Afrique ou au
du printemps arabe
Djibouti pour des missions en Soma- Moyen-Orient. Le RIAOM est aplie, au Rwanda et en Côte d'Ivoire, le puyé par une section d'hélicoptères
Les protestations contre le régime
l3e a quitté Djibouti en juin dernier militaires Gazelle et Puma.
de
Djibouti pour demander la démispour une nouvelle base française aux
Un accord conclu en mai
Emirats
Arabes
Unis 2010 aura permis à la marine russe sion de Guelleh a commencé à peu
(Defense.gouv.fr, 20 juin).
d'utiliser les installations portuaires près en même temps que la révolution
Djibouti abrite également une de Djibouti, mais ne prévoit pas la tunisienne et le début de la révolution
autre formation militaire unique, le 5e création d'une base des forces terres- égyptienne de fin janvier 2011. Les
Régiment interarmes d'outre-mer (5e tres ou navales russes pour une ins- arrestations massives des manifesRIAOM), le dernier régiment inter- tallation permanente. L'accord a tants ont réprimé les ma-nifestations
armes (infanterie, artillerie et blindés) permis la Russie de déployer des na- de mars, mais les problèmes derrière
de l'armée française. Le 5e RIAOM vires de guerre dans la région en mis- les protestations sont restées en susest le successeur du 5e Régiment d'in- sion anti- piraterie ou autre, sans la pens (Al- Jazeera, 18 février; Reufanterie de marine (RIMa - infanterie nécessité d'utiliser des navires de ra- ters, 4 mars) ..
N° 32 du Dimanche 27 octobre 2013
~
Bien que Djibouti ne soit pas
une nation arabe, sa proximité
avec le Yémen, sa [population] à majorité musulmane et son adhésion à la
Ligue Arabe signifient que les développements dans le monde arabe influent souvent sur le dévelop-pement
politique de Djibouti
Guelleh nie que les protestations
avaient une motivation politique, ce
qui suggère qu'elles étaient simplement une « expression d'un malaise
purement social, que certains ténors
de l'opposition ont voulu transformer en révolution ... très vite, tout
cela a dégénéré en pillage ... C'était
un peu, en beaucoup plus réduit,
l'équivalent [des émeutes de Londres ] du début août. A une différence près que là-bas, si l'on en
croit les médias, la police britannique n'aurait fait que rétablir l'ordre face aux émeutes urbaines, alors
qu'ici nous aurions réprimé sauvagement des manifestations pacifiques » (Jeune Afrique,
10
décembre).
Une insurrection persistante par
le Front pour la Restauration de
l'Unité et de la Démocratie (FRUD)
de l'ethnie Afar, a survécu à l'accord de 2001 de paix qui a mis fin à
une guerre civile de dix ans, avec
quelques militants Afar déterminés
à destituer le président Guelleh
(voir Terrorism Monitor, 25 septembre 2009).
Le Président Guelleh a été accusé de réprimer la dissidence et
une presse indépendante, mais nie
ces accusations: « Ce n'est pas un
problème de censure, mais un problème d'argent. Il n'y a à Djibouti ni
investisseurs ni annonceurs dans ce
domaine [media], et le lectorat potentiel est très réduit. Ici, on préfère
parler jusqu'à plus soif» (Jeune
Afrique, 10 décembre).
Guelleh se moque régulièrement
de l'opposition à Djibouti comme
immature et incapable de participer (CCECC) et la China Railway EnCorporation
(CREC)
au processus démocratique : « A gineering
Djibouti la conception de la démo- (Reuters, 17 décembre).
Les entreprises chinoises élargiscratie qu'ont ces messieurs est la
suivante: soit on est chef, soit on sent leurs intérêts à Djibouti, en
cherche à renverser le chef. Ils n'ont particulier dans le secteur de l'énerni la volonté ni la patience de s'oc- gie encore naissante. Il ya aussi la
cuper du reste» (Jeune Afrique, 10 spéculation que Djibouti pourrait
être développé pour servir de dédécembre).
bouché maritime du Sud-Soudan (y
compris éventuellement l'envoi de
Le développement
produits pétroliers des entreprises
à Djibouti
chinoises travaillant dans le SudSoudan) comme une alternative à
La majorité des Djiboutiens vil'utilisation du Port-Soudan, sur la
vent dans la ville portuaire alors que
mer Rouge, dans le Soudan du nord
le reste a tendance à vivre en tant
maintenant séparé.
que pasteurs nomades dans les
Le président Guelleh suggère
conditions difficiles de la camque la Chine est à l'écoute des bepagne. Le chômage varie entre 40 à
soins de Djibouti d'une manière que
50 % et fournit une source d'insatisle reste de la communauté internafaction à l'égard du régime. Outre
tionale ne l'est pas parfois. Evoson emplacement stratégique, Djiquant la recherche
d'aide
de
bouti a peu à négocier ; les resDjibouti pour faire face à la terrible
sources et l'industrie (à l'exception
sécheresse vécue cette année, Gueld'un petit secteur de la pêche) sont
leh remarque: «Nous demandions
presque inexistantes.
30 millions de dollars. Quatre mois
Djibouti a lancé un plan ambiplus tard, seule la Chine a apporté
tieux de 330 millions de dollars
une contribution de 6 millions de
pour tripler sa capacité portuaire en
dollars. Le reste? Des promesses
2014 en élargissant le term inal à
pour l'instant sans lendemain »
conteneurs existant et la construc(Jeune Afrique, 10 décembre).
tion de deux nouveaux terminaux de
Djibouti a également obtenu un
marchandises.
Le port est actuelfinancement du Koweït et de l'Aralement géré par DP World de Dubaï.
bie saoudite pour la cons-truction
Une grande partie du nouveau trafic
d'un nouveau terminal à conteneurs
commercial devrait arriver via une
sur la côte nord du golfe de Tadligne ferroviaire modernisée d'Adjoura pour soulager la congestion
dis-Abeba et une nouvelle ligne de
dans le port de Djibouti et permettre
chemin de fer de Mekele. Depuis la
le traitement d'un plus grand trafic
perte de l'Erythrée, l'Ethiopie, pays
de l'Ethiopie (Agence Djiboutienne
enclavé,
a plus compté sur une
d'Information, 13 décembre).
route commerciale traditionnelle
Bien que Djibouti n'ait pas été
par Djibouti à la mer. Environ 70 %
directement touchée par la piraterie,
du trafic passant par Djibouti émane
le phénomène a conduit de nomde l'Ethiopie. Les principales étapes
breux navires à refuser de venir à
de la nouvelle ligne de chemin de
Djibouti, préférant utiliser d'autres
fer d'Addis
à Djibouti
sont
ports pour éviter les pirates et la
construites avec des financements
hausse des primes d'assurance.
chinois par la China Civil Engineering Construction
Corporation
N° 32 du Dimanche 27 octobre 2013
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Guelleh a exhorté la communauté internationale à remédier à cette situation à terre au
Puntland et en Somaliland plutôt
qu'en mer, où des années d'activités navales internationales
n'ont
pas réussi à traiter efficacement le
problème (Jeune Afrique, 10 décembre).
Djibouti
et la Somalie
militaire française pour que Djibouti soit en mesure de se dé-fendre, en étant bien conscient que
les troupes françaises ne " souhaitent pas mourir pour Ras Doumeira [le territoire
frontalier
disputé avec I'Erythrée]» (Jeune
Afrique, 10 décembre).
Les relations
régionales
Guelleh est l'un des plus émiLe 14 Décembre, Djibouti a or- nents défenseurs du président souganisé une cérémonie pour mar- danais Omar al-Bashir, inculpés
quer l'envoi tant attendu d'une par la Cour pénale internationale
unité de 850 hommes et 50 ins- (CPI) pour génocide, crimes de
tructeurs des 3 500 hommes des guerre et crimes contre l'humanité
liés à la répression du gouverneForces
armées
djiboutiennes
ment de l'insurrection au Darfour.
(FAD) en Somalie pour se joindre
Selon Guelleh : " AI- Bashir n'est
à la Mission de l'Union africaine
en Somalie (AMISOM). La force, pas ce qu'ils en disent. Il est le
la première unité militaire djibou- seul dirigeant soudanais à avoir eu
tienne à servir à l'extérieur de la le courage de négocier avec le
Sud, allant jusqu'à amputer son
patrie, est sous le commandement
du lieutenant-colonel
Osman pays au nom de la paix.
Doubad Sougouleh (Agence DjiSouvenez-vous de la façon dont
d'aujourd'hui,
à
boutienne d'ln-formation,
14 Dé- ses opposants
commencer par [l'ancien Premier
cembre).
AI- Shabaab a été irrité par l'ac- ministre
soudanais]
Sadiq elMahdi, traitaient en esclaves les
cueil de Djibouti de la formation
française et américaine pour des Sud-Soudanais.
Ils lui ont lancé
dans les pattes [de Al-Bashir]
troupes du gouvernement fédéral
de transition somalien et a promis cette affaire de Darfour en invende frappes de représailles
dans tant un épouvantail d'un pseudoDjibouti si les troupes de FAD ar- génocide. C'était une fable invenrivent en Somalie pour aider les tée par les lobbies évangélistes et
(Jeune Afrique,
opérations
de l'AMISOM
(Ga- pro-Israéliens»
10 décembre).
rowe Online, 18 septembre 2009).
Bashir a assisté à l'investiture
Le président Guelleh a dit que
la nation reste vigilante, mais" de de Guelleh en mai aux côtés 'du
l'autre côté, je ne surestime pas la ministre français de la Coopération et du sous- secrétaire d'État
capacité de nuisance des Shabaab.
Une distance de 2000 km nous sé- adjoint aux affaires africaines des
pare de leur bastion de Baidoa ». Etats-Unis, Karl Wycoff (Soudan
Guelleh dit solliciter une aide Tribune, 8 mai). En tant que si-
gnataire du statut de la CPI, Djibouti devrait arrêter El-Béchir,
mais comme le Tchad et le Kenya,
les autorités djiboutiennes ont refusé de le faire.
Conclusion
Bien que la sécurité extérieure
de Djibouti est assurée par son patron français et la présence d'une
base militaire américaine, sur le
plan intérieur, la situation est différente. La réaction musclée des
services de sécurité semble en
contradiction avec la désinvolture
du président des manifestations du
printemps dernier comme rien de
plus que « l'expression d'un malaise social." Il semble également
probable que le nouvel engagement de Djibouti à la force de
maintien de la paix de l'Union
africaine en Somalie appellera un
certain type de représailles de la
part des terroristes des Shabaab,
lesquels ont prouvé leur capacité
d'effectuer des opérations aussi
loin de leur la base du sud de la
Somalie comme au Kenya, en Ouganda, au Puntland et en Somaliland.
Il semble improbable que Guelleh sera en mesure de survivre à
son nouveau mandat de six ans
sans une opposition interne importante, même si une frappe de
représailles par les Shabaab pourrait jouer en faveur du régime, ce
qui permettrait
des arrestations
massives et de nouvelles mesures
de répression politique pour assurer une éventuelle succession de
Guelleh, si ce n'est pas par luimême, par d'autres membres de sa
famille ou du RPP au pouvoir.
N° 32 du Dimanche 27 octobre 2013
ECONOMIE
La fausse monnaie s'invite
au mauvais moment!
Déjà que les voyants était au rouge! La fausse monnaie constitue véritablement une réelle menace pour
notre économie. C'est aussi un véritable fléau guettant la société eu égard aux à-coups d'une paupérisation générale. En un mois deux saisies defaux billets sont opérées par les services de la police.
LA
police dit avoir réussi à démanteler un important
réseau
comprenant
un fonctionnaire
excellant dans la contrefaçon
monétaire.
Deux saisies dans l'espace d'un
mois constitue
inévitablement
un
signe qui ne trompe pas, certifiant
de l'ampleur prise par ce fléau qui
risque de se généraliser.
Depuis la présentation
des faux
billets aux journaux télévisés de la
RTD la vigilance chez les commer-
çants se situe à un seuil très élevé
c'est pourquoi la vigilance est vivement recommandée.
Pire encore
l'information
a été communiquée
à
la veille de l'Aïd El Kabîr choisie
par les faussaires pour écouler une
grande quantité de faux billets dans
différents marchés commerciaux
La mise hors d'état de nuire
d'un réseau de contrefaçon
de billets de banque ne doit pas occulté
le rôle de la banque centrale qui
depuis plusieurs années continue à
Les nouveaux billets.
Les anciens billets.
maintenir
en circulation
deux séries de billets de banque : Deux
modèles de Billets de 1 000 FD et
deux modèles de billets de 5 000
FD. Il appartient donc à la banque
centrale
de réexaminer
les politiques actuelles
en engageant
les
mesures susceptibles
de baisser les
facteurs qui peuvent contribuer
à
accroître la confusion et le risque
de contrefaçon
des billets à savoir
le retrait pur et simple des anciens
billets de 1000 FD et de 5 000 FD.
ŒJ
N° 32 du Dimanche 27 octobre 2013
----------------------~
Communiqué
1 e s OulélTIas
Libérez
•
•
que
les détenus
politiques
.
,
e m p r i s o n n e s ou retenus
a b u s i v e m e n t à l'issue
des élections
législatives
du 22 février
20 13.
al n SI
Belles pensées pour le coeur et l'esprit!
Dwight David Eisenhower
Dwight David Eisenhower (prononcé ['aJ:z~nhau~r]) (14 octobre 1890 - 28 mars 1969), surnommé « Ike », est le 34e
président des États-Unis, durant deux mandats du 20 janvier 1953 au 20 janvier 1961. Durant la Seconde Guerre mondiale, il est général cinq étoiles de l'armée américaine, et commandant en chef des forces alliées en Europe. Il est membre du parti républicain.
Il est chef d'État-Major général des Forces armées des États-Unis de 1945 à 1948 et le commandant suprême des forces
alliées en Europe du 2 avril 1951 au 30 mai 1952. En tant que président des États-Unis, il supervise le cessez-le-feu en
Corée, lance la course à l'espace, développe le système des autoroutes inter États et fait du développement de l'armement
nucléaire l'une de ses priorités dans Je cadre de la guerre froide avec l'URSS. Ses meilleures citations:
"Un intellectuel est un homme qui utilise plus de mots que nécessaire pour raconter plus qu'il ne sait."»
"Le leadership:
crest l'art de faire faire à quelqu'un quelque chose que vous voulez voir fait, parce qu'il a envie de le
faire. "
"Dans la préparation à la bataille j'ai toujours constaté que les plans sont inutiles, mais la planification est indispensable. "
"Chaque canon fabriqué, chaque navire de guerre mis à flot, chaque fusée lancée représente en dernière analyse un
vol commis au préjudice de ceux qui ont faim et ne sont pas nourris, de ceux qui ont froid et ne sont pas vêtus. Ce monde
ne gaspille pas seulement de l'argent par les armes. Il gaspille aussi la sueur de ses travailleurs, le génie de ses savants,
l'espoir de ses enfants."
N° 32 du Dimanche 27 octobre 2013
,
DROITS DE L "HOMME
Omission ou fuite en avant
•
Une délégation de la commission nationale des droits de l'homme s'est rendue récemment à Genève
pour participer aux travaux du conseil des droits de l'homme où son rapport tardif a été examiné.
S
E défendant d'être une officine ou
un alibi du pouvoir, cette commission docile qui n'a jamais documenté les violations des droits de
l'homme dans notre pays n'a pas
réussi à convaincre sur son indépendance vis-à-vis du pouvoir tant sa
composition plaidait contre elle. Sa
mission semble toute trouvée : démentir sans convaincre les détracteurs
du régime dj iboutien et les ONG internationales des droits de l'homme.
Pari risqué au regard de la réalité observée sur le terrain. Protection rime
ici avec négation tous azimuts. Une
imposture qui ne trompe plus.
Le rapport initial du Pacte relatif aux
droits civils et politiques a donc été
défendue par une délégation conduite
par le secrétaire général du ministère
de la Justice, et comprenant plusieurs
fonctionnaire lesquels ont pris part
aux travaux de la réunion du Comité
des Droits de l'Homme qui s'est tenue
du 16 et au 17 octobre à Genève. Lors
de la lecture de son rapport initial le
président de cette délégation a fait
l'impasse ou omis involontairement
le chapitre sur la liberté d'expression.
L'examen interactif donne certes une
opportunité aux experts et aux délégués d'approfondir
le dialogue
constructif basé sur la liste des points.
Mais comment traiter un malade qui
affirme être en bonne santé? La République de Djibouti témoigne da sa
volonté de respecter ses engagements
en citant l'exemple de l'abolition
d'une peine de mort qui n'a jamais
existé dans notre pays. Elle n'a cependant ni empêché ni poursuivi les exacSiège
Social
Djibouti'
Adresse
Adresse
Boulevard
Web
tions extra-judiciaires. Dans son argumentaire nous avons relevé un point
qu'il convient de qualifier de délit
d'omission volontaire. Le président de
la délégation a déclaré que « les Djiboutiens ne veulent pas investir dans
les secteurs des médias parce que c'est
une question de marché réduit du fait
d'une société de tradition orale. Pour
preuve le gouvernement n'arrive pas à
écouler sur le marché son journal tiré
à 3000 exemples ». Sur ce dernier
point il a raison et ce n'est pas lié aux
djiboutiens qui ne lisent pas mais c'est
un problème de ligne éditoriale.
Le Temps saisit cette occasion pour
interpeller le président de la délégation
en lui posant la question suivante: »
Si c'est une question de marché et que
les Djiboutiens ont peur de jeter leur
argent par la fenêtre, pourquoi le Ministère de la Communication n'a toujours pas donné suite à notre demande
d'agreement, déposée le 15 février
2012. Cela fait une année et huit mois
que nous attendons. Sans parler de la
loi sur la communication de 1992
revue en 2000 qui n'a jamais été appliquée.
A quoi sert donc notre commission nationale des droits de l'homme, est- elle
indépendante comme elle le proclame? Un examen des Principes de
Paris dont nous ne publions qu'un
court extrait faute de place donne idée
de ce que doit être une institution nationale chargée de la protection et promotion des droits de l'homme.
En octobre 1991, le Centre pour les
droits de l'homme a organisé des rencontres internationales pour examiner
de Gaulle
...
Téléphone
. www.journalletemps.com
: facebook.com/letemps.mediapress
77766300
...
.--
Dépôt
Email:
légal'
--.
32 --.
Sommaire
Ville propre:
Soigner le mal
par le mal !.
Pages 2 et 3
Editorial..
Page 3
Bonne Gouvernance
:Moralisation
ou flagrant délire
Pages 4 et 5
Dossier
de la Quinzaine
Pages 6, 7 8 et 9
Communiqué
et citations
Page 11
Droits de l'Homme
Page 12
BP. : 337
letemps.dj@gmail.com
n'
et mettre àjour les informations sur les
institutions nationales chargées des
droits de l'homme. Ont participé à ce
séminaire des représentants d'institutions nationales, d'Etats, de l'Organisation des Nations Unies et des
institutions spécialisées, ainsi que d'organisations intergouvernementales et
non gouvernementales. Outre qu'ils
ont échangé des vues sur les dispositions existantes, les participants à ces
rencontres ont élaboré une série
exhaustive de recommandations sur le
rôle, la composition, le statut et les
fonctions des institutions nationales
chargées des droits de l'homme. Ces
recommandations, qui ont été approuvées par la Commission des droits de
l'homme en mars 1992, (résolution
1992/54) et par l'Assemblée générale
(résolution A/RES/481l34 du 20 décembre 1993).
Tirage:
--.
500
ex.
--'
Adresse
Directeur
Twitter:
@LeTemps2
de Publication'
Amin
Mohamed
Robleh