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ECHOS DES RECHERCHES
cliniques de cette mort cellulaire dépendent
cependant des capacités de régénération du tissu
ETUDE DE
impliqué. Le muscle par exemple remplace
PHYSIOPATHOLOGIE
efficacement les cellules éliminées et l’apoptose
CELLULAIRE ET
peut alors être considérée comme bénéfique
puisqu’elle élimine les cellules les plus déficitaires
MOLÉCULAIRE
[5]. A l’opposé il est probable que l’apoptose soit
Dr Anne LOMBES
en grande partie responsable de la progression
Le projet de recherche développé dans mon
équipe s’intitule «physiopathologie cellulaire et
moléculaire des maladies mitochondriales». Il
comprend
en
effet
deux
aspects
complémentaires, tous deux pertinents pour la
compréhension des maladies mitochondriales
définies comme les maladies dues à un déficit des
complexes composant la chaîne des oxydations
phosphorylantes. L’originalité de mon approche
est
de fonder
toutes
mes
recherches
sur
l’observation de cas de patients qui illustrent les
problèmes à aborder [1-3].
des symptômes neurologiques cérébraux dans un
certain nombre de maladies mitochondriales. Là
encore comprendre les éléments de décision
cellulaire en faveur de l’apoptose est fondamental
pour appréhender les capacités de modulation de
ce phénomène. Le métabolisme des espèces
réactives
de
phénomène
l’oxygène
est
un
intimement
lié
aux
troisième
déficits
mitochondriaux. Le compartiment mitochondrial
est en effet la source principale de ces molécules
potentiellement toxiques pour
les composés
cellulaires. La plupart des déficits augmentent la
Le premier aspect du projet (physiopathologie
production de ces molécules. Il existe cependant
cellulaire) essaye de comprendre les réponses
en contrepartie de très nombreuses défenses
des cellules à la présence du déficit. Ces
réponses sont multiples. Les cellules peuvent par
exemple augmenter leur masse mitochondriale
pour
assurer
une
production
énergétique
suffisante (deux fois plus de mitochondries
travaillant
à
50%
donneront
une
quantité
«normale» d’énergie). Ce phénomène (dit de
biogenèse mitochondriale) diffère entre les tissus
(il est surtout visible dans le muscle). Il n’est pas
constant mais dépend aussi du type de mutation.
Comprendre
les facteurs
qui
l’induisent,
et
globalement sa régulation, a des retombées
potentielles évidentes pour la prise en charge des
maladies [4]. Un deuxième phénomène induit très
important est l’apoptose (ou mort cellulaire
contre ces molécules, la plupart situées dans les
mitochondries elles-mêmes. Elles peuvent être
augmentées de façon considérable par les
cellules en réponse au stress. L’équilibre entre la
production et la « détoxification » des espèces
réactives de l’oxygène est fondamental pour
l’intégrité
cellulaire.
Il
fait
l’objet
très
nombreuses études car il est probablement
impliqué dans de très nombreuses situations
depuis les maladies mitochondriales jusqu’au
vieillissement et au cancer.
Le
deuxième
(physiopathologie
aspect
du
moléculaire)
projet
essaye
de
déterminer les mécanismes du déficit à l’échelle
moléculaire.
programmée). Il s’agit là d’un phénomène délétère
puisque la cellule disparaît. Les conséquences
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de
JOURNAL DE L'ASSOCIATION CONTRE LES MALADIES MITOCHONDRIALES