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LABORATOIRE JUNIOR ERILIIS
ÉQUIPE DE RECHERCHES INTERLANGUES : INCARNATION, INTERACTION,
SIGNIFIANT
Premier thème fédérateur proposé : « Le signifiant, enCorps »
***
En vue de favoriser les échanges entre les doctorants ayant un intérêt commun pour
les problématiques linguistiques centrées sur l’acte de langage et le signifiant dans sa
dimension incarnée et sociale, nous souhaitons profiter des facilités offertes par les Ecoles
Doctorales pour la formation des jeunes chercheurs et, en particulier, des financements
disponibles pour la création de « laboratoires juniors ».
Le laboratoire junior ERILIIS en projet aurait vocation à regrouper des doctorants de
diverses universités, et permettrait aussi de créer des liens entre les laboratoires auxquels
sont affiliés les doctorants dans le cadre de la préparation de leur thèse, entre leurs directeurs
de thèse respectifs et les Écoles Doctorales auxquelles ils appartiennent. Ce regroupement de
doctorants, spécialistes de différentes langues, autour de réflexions actuellement en cours
dans plusieurs communautés de linguistes, s’inscrirait ainsi dans le prolongement de la
logique de coopération plus large déjà amorcée au niveau national par des chercheurs
confirmés via, en particulier, le groupe SAISIE (Signifiant – Analogie – Interlocution –
Sémiogénèse – Incarnation – Enaction) mis en place à l’initiative de Ph. Monneret et
D. Bottineau1. Dans cette perspective, le laboratoire junior souhaiterait offrir aux doctorants
un espace d’échange et d’expérimentation des théories linguistiques centrées sur l’expérience
du signifiant, ou sur le signifiant comme expérience, dans sa dimension incarnée et sociale.
Vous trouverez ci-‐dessous la description du type d’action proposée, qui expose les
objectifs et le mode de fonctionnement d’un « laboratoire junior », un argumentaire
scientifique ainsi qu’un tableau des membres du laboratoire junior en attente des
manifestations d’intérêt des doctorants concernés par ces thématiques, qui sont invités à se
faire connaître d’ici le 22 janvier 2015 . Toute question, requête, proposition sera accueillie
avec plaisir à l’adresse suivante : marine.poirier@uhb.fr .
1
Voir :
http://cptc.u-‐bourgogne.fr/toute-‐lactualite/122-‐journee-‐d-‐etudes-‐table-‐ronde-‐saisie-‐1-‐
signifiant-‐analogie-‐interlocution-‐semiogenese-‐incarnation-‐enaction.html pour la première journée
SAISIE, organisée en mai 2014 et http://193.54.26.210/download/ArgumentaireSAISIE2-‐09nov14.pdf
pour la deuxième, qui aura lieu en mars 2015.
1
Type d’action proposée
Un « laboratoire junior » est une action limitée dans le temps – généralement deux
années civiles – ayant un objectif thématique et méthodologique à décliner lors de plusieurs
activités – séminaires, journées d’étude, publications –, un budget propre, une date de clôture
et une possibilité de renouvellement sur le même thème ou un thème proche.
Il en existe de deux types :
• Les laboratoires junior « intrasites » rassemblent les doctorants et masterants d’une
même université – voire d’une même EA ou UMR – autour d’un thème commun. Ils ont
pour but de faciliter les échanges et regroupements réguliers des « juniors » d’une
équipe. Ils reçoivent le soutien financier du Conseil Scientifique de l’Université
concernée, de l’École Doctorale et/ou de l’EA ou UMR dont ils sont une sous-‐
composante.
Quelques exemples :
à Le laboratoire junior Passages, des doctorants de l’UMR Eur’ORBEM de Paris IV-‐
Sorbonne : http://eurorbem.paris-‐sorbonne.fr/spip.php?article18 ;
à GenERe, sur les études de genre à l’ENS-‐Lyon, http://www2.univ-‐
paris8.fr/RING/spip.php?article3161 ;
à ALEF, qui regroupe les doctorants en arts et lettres de l’Université Rennes 2,
http://www.sites.univ-‐rennes2.fr/arts-‐pratiques-‐poetiques/laboratoire-‐des-‐
doctorants-‐alef-‐arts-‐litteratures-‐echanges-‐frontieres/ .
• Les laboratoires junior « intersites » ont pour vocation de fédérer les jeunes
chercheurs qui, répartis dans différentes universités, partagent un intérêt commun
(thématique et/ou méthodologique) permettant des échanges de méthodes et de
résultats intermédiaires dans une forte cohérence scientifique, et auquel il s’agit de
donner une visibilité. Ils reçoivent le soutien financier d’une ou plusieurs Ecoles
Doctorales, d’une ou plusieurs EA ou UMR en fonction des demandes réalisées par
leurs participants.
à A titre d’exemple, le CALEM a rassemblé des doctorants de l’Université Rennes 2,
l’UBS-‐Lorient et l’ENS-‐Lyon autour de la problématique de « Norme et
transgression » dans l’Europe Moderne (XVI-‐XVIIe), avec un financement de l’Ecole
Doctorale ALL de Rennes 2 et a abouti à la publication collective suivante :
http://www.pur-‐editions.fr/detail.php?idOuv=3250 .
Le laboratoire junior ERILIIS s’inscrit dans cette deuxième dynamique et souhaite
offrir aux doctorants travaillant sur le signifiant – incarné et social ; lexical ou grammatical,
en particulier dans sa dimension submorphémique mais aussi syntaxique et prosodique,
dans quelque langue que ce soit – un espace de rencontres avec doctorants et chercheurs
confirmés sur le sujet, des temps d’échange et des opportunités de présentation de leurs
travaux sous forme de communications en séminaire et journées d’étude et de publication
finale. Un financement de base sera demandé à l’ED ALL (Arts, Lettres et Langues) n°506 de
l’Université Rennes 2, ainsi qu’un appui de la part de l’EA 4327 ERIMIT – Équipe de
Recherches Interlangues : Mémoire, Identités, Territoires, afin de garantir l’existence et le
fonctionnement du laboratoire junior sur deux années civiles (2015 et 2016). Le format
proposé est le suivant :
2
∗
Un séminaire qui prévoira, à chaque séance, l’intervention d’un chercheur confirmé et
d’un doctorant membre du laboratoire junior. Les séances pourront être organisées :
v à Rennes, grâce au soutien de l’ED-‐ALL et de l’EA-‐ERIMIT – qui permettra un
défraiement pour les déplacements des doctorants membres du laboratoire
junior – ;
v en visioconférence entre plusieurs sites ;
v et/ou dans les universités partenaires en fonction des éventuelles propositions
des participants.
La périodicité du séminaire sera déterminée en fonction du nombre de participants ;
∗
∗
Une journée d’étude par année civile (à confirmer) ;
Une publication collective à l’issue des deux années d’existence du laboratoire.
Argumentaire scientifique
Le premier thème présenté se veut aussi fédérateur que possible et propose de nous
regrouper autour du « Signifiant enCorps ». Il s’agira d’explorer et d’expérimenter ensemble
les différentes facettes du renouvellement, actuellement en cours, des problématiques
centrées sur l’acte de langage, lesquelles peuvent être regroupées en deux axes
intrinsèquement liés l’un à l’autre par la notion de « corps » :
∗ L’étude du SIGNIFIANT DANS SA DIMENSION CORPORELLE ET SENSORI-‐MOTRICE.
Il s’agit ici de considérer les signifiants comme des gestes, à étudier dans leur
dimension corporelle et sensori-‐motrice, en ce qu’ils « constituent des comportements
vocaux dont l’exécution suscite des effets perceptuels interprétables, lesquels
correspondent à l’activation de processus cognitifs de structuration du sens », faisant
ainsi « parvenir autrui à un acte cognitif-‐sémantique ciblé » ou servant à « se faire
parvenir à soi-‐même un acte de conscience complexe en simulant mentalement la
vocalisation motrice des formes, leur perception associée, et les effets interprétatifs
qu’elles activent2 ».
L’idée qui se dégage alors rejoint la phénoménologie de Merleau-‐Ponty, à savoir
que « si l’analyse phénoménologique [le] conduit à considérer que ‘la parole est
prégnante d’une signification qui est lisible dans la texture même du geste
linguistique’, il revient au linguiste de décrire cette texture et d’en faire apparaître les
similarités à la signification produite 3 ». Nous nous intéresserons ainsi tout
particulièrement aux théories qui étudient le rapport de similarité entre le son et le
sens, à la phonosémantique ; aux relations de similarité qui s’établissent par
iconicité entre les formes linguistiques et ce qu’elles expriment ; nous pourrons
2 Didier Bottineau, « Concordance temporelle et concordance modale dans l’énoncé breton », Langages
191, n° 3 : 67–80.
3 Philippe Monneret, « Motivation et analogie : enjeux de la similarité en sciences du langage », Studia
Universitatis Babes-‐Bolyai-‐Philologia, n° 3 (2011) : 27–38.
3
explorer les théories traîtant de la question de la submorphémie et ses effets de
corrélation avec les signifiés.
Nous nous intéresserons dans cet axe au processus fondamental qui sous-‐tend
l’ensemble des relations de similarités citées, à savoir, l’analogie, propriété cognitive
« sur laquelle repose [...] la formation de concepts et catégories » ainsi que tous les
jeux de ressemblance, et parmi eux ceux qu’impliquent les « faits de motivation4 ».
∗ L’importance de la corporéité de l’acte de langage, considéré comme la manifestation
physique – corporelle – d’une INTERACTION ENTRE DEUX SYSTEME COGNITIFS.
Un tel axe nous permettra alors d’articuler la considération de la parole comme
une « technique corporelle incarnée », permettant non d’encoder des représentations
mais de déclencher des événements mentaux chez l’allocutaire, et la façon dont cela se
traduit symptomatiquement dans l’interlocution. Notre regard pourra se porter sur
les théories qui voient dans cette interaction la clef et le fondement des systèmes
grammaticaux, en particulier la Théorie de la Relation Interlocutive, selon laquelle
« [...] le langage est un système de communication, et [...] la clé de sa constitution est la
relation interlocutive qu’il établit entre deux termes5 ». Cela nous amènera à regarder
dans nos langues de spécialité comment les différents « effet[s] intersubjectivement
distribué[s] » produits par les signifiants permettent et sont choisis de manière à
« agir sur la relation interlocutive, [à] la reconfigurer selon un format donné
relativement à une question ciblée » et à « coordonner, par cette action
morphématique, les points de vue confrontés en termes d’association ou de
dissociation 6 ». La dimension prosodique du signifiant pourra également être
interrogée, en ce qu’elle peut permettre de mettre en scène le rapport des
interlocuteurs à ce dont ils parlent.
Nous pourrons regarder comment, au gré des interactions, se jouent des
phénomènes de motivation et de remotivation par la force de l’analogie, mécanisme
fondamental de la cognition humaine déjà évoqué, créateur de réseaux signifiants.
Nous pourrons nous intéresser aussi aux recherches sur les neurones miroirs,
à la façon dont ils assurent la coordination entre soi et autrui dans l’acte de langage,
mais aussi, pour boucler la boucle, au lien qui a été fait entre l’existence de ces cellules
du cerveau et la phonosémantique, avec l’idée qu’elle sont pu « assurer l'émergence
des premiers gestes imitatifs. Ces pantomimes initialement brachio-‐manuelles (par
exemple, écarter les mains pour indiquer la grandeur) auraient été accompagnées, puis
remplacées, par des pantomimes oro-‐buccales analogues (par exemple, écarter les
mâchoires), capables, elles, de graver leur trace dans le spectre acoustique de la voix
(une articulation se rapprochant du [a] aurait ainsi commencé à représenter la
grandeur)7 ».
4 Ibid.
5 Catherine
Douay & Daniel Roulland, Théorie de la relation interlocutive : sens, signe, réplication,
Limoges : Lambert-‐Lucas, 2014, p. 9.
6 Bottineau, op. cit.
7 Luca Nobile, « L’iconicité phonologique dans les neurosciences cognitives et dans la tradition
linguistique française », Le Français Moderne 1, n°82 (2014) : 131-‐169, faisant référence aux travaux
de Rizzolati en neurosciences cognitives.
4
Il s’agira, en définitive, de faire corps ensemble autour de ces questions afin de nous former au
mieux (via l’échange, lors de la première partie des séances du séminaire, avec des chercheurs
confirmés travaillant sur ces théories) et de les expérimenter à corps perdus sur nos propres
sujets et corpus (lors de la seconde partie des séances du séminaire, qui sera consacrée à un
exposé proposé par un membre du laboratoire junior).
Liste des membres du laboratoire junior
NOM Prénom
Qualité
Directeur de thèse et unité de
recherche de rattachement
5




