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Les Yézidiz : épisodes
de l'histoire des
adorateurs du diable /
par M. Joachim
Menant,...
Menant, Joachim (1820-1899). Les Yézidiz : épisodes de l'histoire des adorateurs du diable / par M. Joachim Menant,.... 1892.
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ANNALES
DU
Bibliothèque
LES
MUSEE
GUIMET
de vulgarisation
YÉZIDIZ
BAUGE
(MAINE-ET-LOIRE)
IMPRIMERIE
DALOUX
PREFACE
Ce livre
allait
événements
Mossoul
jours
sont
—
actualité.
paraître,
venus
sont revenus
d'une
envoyé
réformer
intégrité
en effet,
mois,
certains
triste
de
que les mauvais
Omar
avec
pleins
abus qui s'étaient
de Mossoul.
Ce général
avec une énergie
l'on est heureux
une
transmis
un général
reconnue,
par le Sultan
de sa mission
donner
pour les Yézidiz.
quelques
la province
lui
Des renseignements
m'informent,
Depuis
de regrettables
lorsque
de reconnaître
de division
Pacha,
a été
pouvoirs
pour
produits
dans
s'est acquitté
sans précédents,
et
que sa sévérité n'a
PRÉFACE
VI
tout
frappé
d'abord
propos d'impôts
vent
comme
arriérés,
en Turquie,
cela arrive
sou-
Pacha a fait attaquer
Omar
les
dont la misère aurait pu servir d'excuse et
Yézidiz,
les garantir
contre
les mesures
les livrait
sans défense possible
en a été bientôt
de réunir
blement
Omar Pacha,
mures,
des pensions
leurs
promirent
efforts
probala
obtenir
pour
de tous les Yézidiz.
conversion
à tort
Plusieurs
offerts sous la condition
et ils
musulmans,
à
: la soumission
acceptèrent
et des titres qui leur furent
de devenir
numérique
la conséquence.
chefs, des plus influents,
aux-
rigoureuses
quelles ils sont en butte. Leur faiblesse
merci
à
que des coupables ; mais,
que les chefs
s'était
télégraphier
seraient
cette nouvelle
malgré
pas les
engagements
toujours
à leur
franchement
empressé
au Sultan
leur pauvreté,
de leurs
cette situation
Il
et tenaient
pas annoncer
au Sultan,
et il envoya
ignorants
ne ratifiaient
chefs
n'osa
de
; mais il n'a
que les Yézidiz
religion.
sans doute comprise,
sans mur-
suivis
malheureusement
pas tardé à s'apercevoir
et inoffensifs,
de son succès et croyant
enchanté
qui l'eût
son fils dans le
Vil
PRÉFACE
Sindjar
contraindre,
pour
possibles, les Yézidiz
excès ont
Yézidiz
plusieurs
vais traitements
sera
Quelle
à se faire
été commis;
la conséquence
: la population
j'ai entrepris
je n'étais
toire
de ces mesures
à leur culte peut le faire
tout
entière
sera bientôt
la publication
des Yézidiz,
dans les volumes
racontés
qui renferment
Sir
lointain
que je les confondais
le récit
presque
des guerres dont je lisais la sanglante
dais si la guerre
assyriens.
toujours.
l'ère
Layard
de ses
avec ceux
histoire
sui-
Je me deman-
et les massacres n'avaient
jadis des fléaux endémiques
Je croyais
H.
dans un passé déjà si
m'apparaissaient
des palais
question
épisodes de l'hispar
fouilles,
tes marbres
de ce petit
que d'une
préoccupé
; car les douloureux
historique
des mau-
!
exterminée
volume,
des suites
et déjà
dont ils ont été victimes....
ment aveugle des Yézidiz
Lorsque
le sang a coulé,
sont morts
Des
Musulmans.
? — Ce que nous savons de rattache-
rigoureuses
prévoir
tous les moyens
par
pas été
dans ces contrées ?...
des persécutions
fermée
pour
VIII
PREFACE
Les circonstances
intérêt
donnent
; on signale
tout particulier
la raison réprouve
un demi-siècle,
la première,
Les
Il
ne peut plus
d'une
est
question
éclairé,
trop
de la civilisation
obtienne,
s'agir
d'un
et ses reven-
ont été écoutées.
vont - elles
violences
déplore.
malheureuse
disparaître,
en sa faveur
que
il y a bientôt
que cette population
ne pouvait; impunément
dications
des faits
et que la civilisation
a compris
L'Angleterre
donc à ces pages un
recommencer
d'impôts
arriérés,
? —
mais
ordre plus élevé. Le Sultan
trop
pénétré
des
pour
permettre
moderne
en son nom, des abjurations
principes
qu'on
forcées
et
qu'on poursuive une propagande religieuse par le
•— Nous serions heureux
!
si notre voix,
glaive
aujourd'hui
isolée,
Commissaire
de salutaires
pouvait,
provoquer
réflexions
chez son
et parvenir
jusqu'à sa Majesté Impériale.
J. MENANT
i'tiris,
15 Novembre
1892,
LES
TÉZIDIZ
1
Introduction
Le pays sur lequel nous allons porter
fut jadis le berceau du Grand-Empire
borné au Sud par le Zab, il s'étendait
peu au-delà
d'Assyrie;
au Nord un
du Djebel-Makloub
jusqu'à
et était limité à l'Ouest par le cours du
des versants
Shérif-Khan,
Tigre. Environ
assyriens
nos regards
1,200 ans avant notre ère, des princes
et gueravaient déjà franchi
ces limites
au Nord dans les montagnes de l'Arménie,
royaient
et à l'Ouest dans celles
Peu à peu
du Sindjar.
la puissance assyrienne s'étendit du Golfe-Persique
au
Pont-Euxin,
ayant sous sa dépendance l'Egypte et les
— Ce
îles de la Méditerranée.
grand empire a disparu
dans les
est rentrée
depuis longtemps ; l'Assyrie
limites de son berceau. D'abord soumise à laChaldée,
elle devint
ensuite une satrapie
des vastes possessions
1
2
de
LES "ÏEZIDIZ
Darius.
les
Après
les Parthes,
maintenant
elle fait
Grecs,
Ce n'est
dépend
elle
vit passer les
Perses,
les Romains,
les Arabes,
et
de la Turquie
d'Asie.
partie
plus qu'une
lui-même
de
du Kurdistan
province
trois
ceux
Pachaliks,
qui
de
La population
Mossoul, de Bagdad et de Scheherzor.
de ces contrées ne semble présenter
aujourd'hui
que
deux
divisions
: les Musulmans
et les
grandes
Infidèles
bientôt
on distingue
ces
; mais
parmi
derniers
des Chrétiens
des Catholiques
nestoriens,
de Syrie,
de Chaldée, des Arméniens
d'Arménie,
non unis, des Jacobites,.des
Juifs, enfin des Yézidiz,
sans compter les dissidents
de ces sectes et les prode l'Occisélytes des différentes
églises chrétiennes
dent et surtout
de l'Amérique.
la chute des vieux
dont on avait
empires
les populations
des provinces démemont vécu longtemps
dans un état d'indépen-
Après
oublié l'histoire,
brées
dance relative
; ce qui a permis à toutes les doctrines,
à toutes les sectes, à tous les schismes,
à toutes les
de s'y développer,
de s'y perpétuer
et d'y
religions
jeter de profondes racines.
A mesure que ces sectes grandirent,
elles voulurent
s'étendre
de plus en plus ; de là des luttes d'influence,
des guerres de religion
intéressé
que le fanatisme
fait naître,
et pousse à tous les excès,
entretient
jusqu'à ce que les vainqueurs,
gorgés de pillage, fatigués
de meurtre,
repos.
Le Sultan
s'accordent
intervient
enfin
quelquefois
un
moment
de
pour
imposer
la
3
INTRODUCTION
paix
; mais
son
influence
est
et
directe
rarement
vient du nombre
;
toujours éphémère. L'oppression
or les Kurdes sont les plus nombreux
et sont musulmans ; aussi, au milieu
à
de ces luttes
de tribus
sûr, et ce n'est
tribus, le pays n'est pas toujours
souvent qu'avec l'appui
d'une bonne escorte qu'on
peut le parcourir.
Les habitants
périodiquement
décimés, non seulement par les guerres, mais aussi par la fièvre et les
épidémies, sont poussés à l'intolérance
par le fanaaux représailles
tisme, à la révolte par l'oppression,
et au pillage
au meurtre
par l'excès des souffrances,
Malheur alors
aux voyageurs
par la misère.
qui
s'avancent
dans ces contrées
! Ils ont tout à craindre
des tribus
qu'ils vont rencontrer
; s'ils échappent aux
Bédouins du désert, ils retrouveront
les Kurdes, dont
du Sultan semble autoriser les violences,
l'impuissance
et, parmi
les
ADORATEURS
Le Diable
Kurdes,
DU DIABLE
1 Satan
les
Yézidiz,
c'est-à-dire
les
! I !
a eu
son
Occident
notre
règne dans
nos pères pendant
; son nom a fait trembler
tout le Moyen - âge ; il n'est
n'exerce
pas sûr qu'il
encore son prestige néfaste sur
naïf des popul'esprit
lations de nos campagnes et
qu'il ne reçoive, en quelun culte secret pour
son
que lieu solitaire,
conjurer
En Orient,
il a aujourd'hui
pouvoir.
ses temples,
ses autels, ses
prêtres, ses fidèles
être ces affreux adorateurs
?
On connaît l'origine
des autres
Chacune a son passé et son histoire
! — Quels
sectes
peuvent
dissidentes,
; on sait au nom de
i c.
ÎJËS
4
YEZIDIZ
quel principe elle vit et s'agite, combat et meurt ; on
sait quel est le dogme auquel elle a foi et qu'elle veut
?
faire triompher
; mais les Yézidiz d'où viennent-ils
? quel
quelle est leur origiue ? quel est leur avenir
les cérémonies
est leur dogme ? quelles sont surtout
infernale
à cette puissance
du culte qu'ils rendent
le nom ?
vénèrent, et dont ils n'osent prononcer
comme les autres sectes, faire partager leur
Veulent-ils,
et
doctrine et l'imposer par la prédication
abominable
qu'ils
les armes ? — Pour répondre à ces questions, l'esprit
et d'horreurs,
humain rêve un abîme de monstruosités
et comme les Yézidiz
sont faibles, haïs et repoussés,
!
on les voue tout d'abord à l'exécration
que je me
connaître
; mais je me hâte de le
des Yézidiz ne répond pas à la terreur
dire, l'histoire
d'eux.
autour
répand
que le nom de leur divinité
Ces êtres ont été malheureux
au-delà de toute ex-
C'est précisément
de faire
propose
cette
secte
maudite
pression ; ils ont enduré toutes les souffrances et subi
d'une
inconscients
toutes les persécutions,
martyrs
religion qu'ils ne comprennent
pas, qu'ils ne songent
pas à répandre et pour laquelle cependant ils donnent
leur sang et leur vie, sans souvenir
avenir !
espoir d'un meilleur
du passé,
sans
et des
on rencontre
loin des villes
Quelquefois
hameaux, dans un pays délaissé et longtemps stérile,
des plantes qui n'ont pas leurs similaires
dans les
lieux
cultivés,
germes
tlore
disparue,
qui
longtemps
apparaissent
d'une
engourdis
comme s'ils ne
S
INTRODUCTION
sortaient
de
la terre
que pour
témoigner
sur le sol primitif!
L'espèce humaine suit la même loi.
de leur
existence
sur la terre
où
la
liberté
C'est en vain qu'au
change.
les Turcs ont soumis les Arabes et
en Orient
de
ne meurt
tout
nom de Mahomet,
les Kurdes.
Les Nestoriens
sont formées
Rien
conscience
ont
et
les
protesté
contre
les
sectes
se
qui
en faveur
de
invasions
de
leurs adversaires.
Quelques unes ont fini par courber
la tête ; mais, dans les montagnes
du Sindjar et du
les Yézidiz, la secte la plus ignorante
et
Kurdistan,
la plus opprimée,
sont restés comme les rejetons d'une
famille
oubliée, pour prouver, sans doute, ce qu'il y a
de vitalité
dans les races humaines
à
abandonnées
elles-mêmes.
II
Sources
bibliographiques
ni
du Kurdistan
Je ne puis parler par moi-même
modernes
Je ne les
des populations
qui l'habitent.
connais que d'après les récits des voyageurs ; ceux qui
se sont occupés des Yézidiz sont peu nombreux,
et, en
il y a encore un choix à faire. Il faut
entre les faits qu'ils
et les
distinguer
rapportent,
appréciations
auxquels ils se livrent d'après des légendes dont ils n'ont pas été à même de contrôler la valeur.
les consultant,
Cependant
je n'excluerai
poinl ces renseignements,
et je mentionnerai
tout ce qui pourra
servir à nous
sur le caractère
des populations
éclairer
que nous
allons trouver en présence.
Sans remonter
transmis
avoir
un
aux vieilles
le nom
des
des Yézidiz,
traditions
l'écrivain
qui nous
qui
ont
parait
douné
des renseignements
premiers
secte, c'est Michel Febvre ; il leur
précis sur leur
consacré plusieurs
chapitres
dans
son
livre
intitulé
a
SOURCES
BIBLIOGRAPHIQUES
/
de la Turquie publié à Paris en 1682. — Le
de son traité De Beligione
Dr Hyde, dans l'appendice
Persarum
Veterum
qui date de 1760, ne fait que
Théâtre
de Febvre,
de l'ouvrage
de longs extraits
rapporter
en y ajoutant quelques passages tirés sans beaucoup
—
du Père Chinon.
du voyage
dé discernement
de son
le récit
vers
1765, en faisant
Niebuhiv,
à Mossoul, s'est fort étendu sur les
avec cette circonspection
qui le
sur leur situades détails intéressants
caractérise,
2.
Yézidiz duSindjar.
tion1.— Olivier parle surtoutdes
voyage de Bagdad
Yézidiz, et donne,
de l'ordre des
Plus tard, le Père Maurice Garzoni,
à leur sujet de nombreux
Frères Prêcheurs, recueillit
en 1781, à l'abbé
qu'il communiqua,
les publia dans un recueil d'opuscules
à Berlin,
en 1807, sous ce titre :
imprimés
e Opuscoli diversi di Domenico
Sestini.
Ces
renseignements
Sestini ; celui-ci
italiens
Viaggi
en français par S. de S.
(Sylvestre de Sacy) qui les publia en 1809, à la suite
d'une brochure intitulée : Description
du Pachalik
de
opuscules
ont
été
traduits
Bagdad par M*** (Rousseau), dont il se fit l'éditeur.
Les voyageurs
d'une époque plus récente et les
missionnaires
modernes qui ont parcouru
le Kurdistan n'ont point
secte
sous silence ;
passé cette
la plupart
d'entre eux n'ont
fait
ce que leurs prédécesseurs
avaient
et ne paraissent
à en
pas avoir cherché
malheureusement,
que répéter tout
déjà dit,
1. Voir
2. Voir
355.
Niebuhr,
Olivier,
i"76.
etc. Trad.
frauc.
Voyage en Arabie
Olhoman.
T." 2. p. 342Voyage dans l'Empire
8
LES
étudier
d'une
manière
doctrine
et la
condition
YÉZIDIZ
sérieuse
qui
lui
les
la
moeurs,
est faite au milieu
des populations
elle est mêlée ; ils
parmi lesquelles
se sont contentés
de renseignements
vagues et des
légendes les plus accréditées dans le pays.
C'est, en effet, très récemment
que les Européens
ont pu pénétrer
dans le Kurdistan.
Ce pays, tant
au milieu des montagnes
par sa position inaccessible
que par les fièvres endémiques
qui le désolent et la
crainte
traditionnelle
des
inspirée par les brigandages
Kurdes, offrait peu de sécurité et d'intérêt.
Cependant
Ricb avait donné sur les Yézidiz quelques renseignements
curieux ' ; mais il n'avait
réussi à
point
sur eux. Ce n'est qu'au moment
appeler l'attention
où les massacres
à avoir
commencé
Europe,
des Chrétiens
les
que
un
Etats
du
certain
de
Kurdistan
ont
retentissement
en
l'Occident
intervinrent
de la Turquie pour apporter
auprès du gouvernement
un remède à cet état de chose déplorable.
Les Yézidiz
dans la persécution
englobés
générale des Kurdes
de
profitèrent
de la
délivrés
cette
intervention,
directe
tyrannie
et
de
ainsi
furent
leurs
éternels
ennemis.
Beder
Bey, le chef des Kurdes de Roandooz,
homme sanguinaire,
plein d'astuce et d'une grande
cherchant
dans un but religieux
et surtout
ambition,
à étendre son influence
sur tout le Kurdispolitique
tan,
Khan
déclara
1. Voir
Rich,
la
Notes
Guerre
Sainte
on Koordistan,
et
Loiidon,
lança
1836.
toute
la
SOURCES
9
BIBLIOGRAPHIQUES
avait sous ses ordres
musulmane
qu'il
population
comme
contre
les sectes
apportant
dissidentes,
la guerre avec toutes ses
de propagande
instruments
et la
le pillage
les massacres,
l'incendie,
horreurs,
ruine.
il
A la suite
des
excès
de tout
genre auxquels
môme du Sultan
la puissance
lorsque
de la Porte intervint.
fut menacée, le Gouvernement
Béder Khan Bey, vaincu par les forces combinées
du
se livra,
Sultan
tomba
alliées
entre
aux
les mains
Nestoriens
et
aux
Yézidiz,
des Turcs.
J'ai relu dans les ouvrages de sir Henry Layard * le
récit des forfaits
dont Béder Khan s'est rendu coupable, la longue liste des massacres dont les Chrétiens
et les Yézidiz ont été victimes,
et j'ai applaudi
à
l'intervention
de la Porte qui paraissait leur assurer
aide et protection.
J'ai voulu me renseigner
consultant
les publications
des hommes
qui m'ont
en
actuel,
les plus récentes, émanant
paru les mieux placés pour
sur leur
élat
m'éclairer.
Parmi
les documents
de cette sorte, mon attention a
attirée sur un article de M. Minas-
été particulièrement
se ïchéraz 2, professeur
d'Arménien
à Londres
Collège). Après quelques considérations
les Yézidiz,
M. Minasse Tchéraz donne
d'un mémoire
publié
àSmyrne
(King's
générales sur
la traduction
par M. Guiragos
Cazand-
1. Voir Layard,
Ninevek and its Remains. London,
1850. — Et
Id. Nineveh and Babylon, London,
1853.
4t- 2. Voir Minasse Tcheraz,
Les Yézidiz étudiés par un explorateur arménien,
dans le Muséon. T. X. n° 2. Louvain,
1891.
1.
10
LES
YÉZIDIZ
M. Minasottoman.
jian, ancien membre du Parlement
se Tchéraz avertit
d'abord que M. Cazandjian
parle
la langue des Yézidiz et doit les connaître
mieux
les ont
visités.
que les voyageurs
anglais
qui
11 ne cite, il est vrai, parmi ces nombreux
voyageurs
qu'Ainsworth
qui n'est, d'après lui, qu'un touriste ; les
autres
semblent
lui
être
inconnus.
parfaitement
M. Minasse Tchéraz indique encore des articles parus
dans le-KJschak (le Laboureur)
de Tiflis et YArménia
de Marseilles,
comme ayant donné sur les Yézidiz des
détails
même, dit-il, après M. Chantre
pleins d'intérêt,
dans son volume de Beyrouth à Tiflis.
M. Chantre,
en effet, a publié, dans la relation
de
son
assez précis sur
voyage, des renseignements
la situation actuelle des Yézidiz ', et nous les consulterons avec fruit ; mais le but particulier
de M. Chantre
n'était
cette tribu. Il n'a pas séjourné
pas d'étudier
au milieu d'elle, et n'a pu recueillir
sur
longtemps
son compte que ce que tout voyageur
en
apprend
traversant
la contrée;
aussi M. Minasse Tchéraz
recomme l'auteur du travail
garde M. Cazandjian
son mémoire
complet à cet égard, et traduit
nous aurons
du
peu
occasion
de lumières
Ainsworth,
dont
de renvoyer,
surpris
qu'il nous apportera.
M. Minasse
i. Voir Ernest
Tour du Monde.
Chantre,
1SS9.
De
auquel
peut-être
Tchéraz
dédaigne les
d'attention
de la
a droit à plus
renseignements,
part d'un chercheur
qui veut s'éclairer
—v
le plus
Beyrouth
à
Tiflis.
sans parti
Extrait
du
SOURCES
11
BÎBLÎO GRAPHIQUE S
les
d'Angleterre
protestants
par
à la foi les populations
à ramener
pour
il avait une mission
dissidentes de l'Orient,
spéciale
; mais la cause des
auprès des églises nestoriennes
ils ne
Yézidiz
étant unie à celle des Nestoriens,
Envoyé
chercher
pris.
pouvaient passer inaperçus pour lui *. Il consacre dans
du
aux Yézidiz
son ouvrage un chapitre tout entier
de leur culte,
Sindjar et s'étend sur les cérémonies
et
en renvoyant à Garzoni, à Rousseau, à Buckingham
en
aux autres voyageurs qui l'on précédé. Ainsworth,
1840, adressa à Londres un rapport daté de Mossoul
sur
à
avaient
qui
populations
de la persécution
des Kurdes ; et, sur ce
une nouvelle mission fut décidée. M. Badger
l'état
souffrir
des diverses
rapport,
fut envoyé à son tour
d'Anpour renseigner
l'Eglise
des
gleterre sur les mesures à prendre. La condition
"Yézidiz, leurs moeurs, leur culte occupent la première
partie de son mémoire 2.
La mission
ainsi que celle de M. Badger
était toute spirituelle.
Ce dernier
partit accompagné
deM. Fletcher, son secrétaire, muni des lettres de l'Ard'Ainsworth
de Cantorbëry
pour l'accréditer
auprès de
le Patriarche
et
des Chrétiens d'Orient,
Mar-Shimoun,
entre les deux églises,
pour tenter un rapprochement
en essayant de rappeler les Nestoriens
à l'orthodoxie
— C'est
de la saine doctrine.
au cours de ces
chevêque
recherches
que ces missionnaires
se sont occupés des
4. Voir Ainsworth,
Travels and Researches
in Asia
. XXXI, London,
1898.
2. Voir Badger,
T/ie Nés forums and their Riluals.
^
don, 1852.
Minor.
T.
I.
Ch.
Lon-
12
1ES YÉZIDIZ
Yézidiz
voulaient
qu'ils
chrétienne.
religion
M. Ainsworth,
cher ' ont donc
Kurdistan
membre
à la
M. Badger et son secrétaire
M. Fletvécu au milieu des populations
du
; ils parlaient
du Parlement
et des Yézidiz.
ramener
également
comme
M. Cazandjian,
ancien
la langue des Kurdes
ottoman,
Ils ont assisté en partie aux événements
les plus terribles de la persécution,
et, si certains leur
l'intérêt
nestorienne
leur
reprochent
que la population
ils ont parlé des Yézidiz avec une impartiainspirait,
lité
aller jusqu'à
l'indifférence.
Ce n"est
qui pourrait
point qu'ils n'aient cherché à leur venir en aide autre-
ment que par des consolations
; ils avaient
spirituelles
deshérités
en affection,
et aupris ces malheureux
raient bien voulu pouvoir
leur apporter
un secours
efficace
dans leurs
infortunes.
c'est qu'ils
leurbut,
dans rattachement
la profonde
arracher.
J'ai
ignorance
S'ils
ont trouvé
des Yézidiz
à laquelle
n'ont
pas atteint
un obstacle invincible
à leur
rien
culte
et dans
ne saurait
les
surtout
chez un
puisé mes renseignements
auteur dont on ne peut suspecter la haute compétence.
Sir Henry Layard ne poursuivait
pas un but religieux;
les
appelé en Assyrie pour y pratiquer
son nom, il visita les Yéqui ont immortalisés
— La
zidiz à deux reprises différentes.
fois.
première
ils venaient de subir la persécution
des Kurdes ; il y
lorsqu'il
fouilles
avait
fut
une trêve
apparente.
Cependant
les préparatifs
1. Voir Fleteher, Notes frmn Nineveh, London, 1850.
13
SOURCES BIBLIOGRAPHIQUES
de certains
étaient
annoncés,
l'attaque
guerre
districts épargnés était imminente
; elle ne tarda pas
de
à avoir
lieu.
décidèrent
Ce furent
dernières
ces
de la Porte.
l'intervention
atrocités
qui
— La seconde
fois, le pouvoir des Kurdes était anéanti ; le pays était
de la Porte, et les Yézidiz,
placé sous le Protectorat
. grâce à lui, entrevoyaient
d'un jour meilleur.
l'aurore
Sir Henry Layard a donc vécu longtemps
au milieu
d'eux ; il a pu étudier
leurs moeurs et leurs idées
de
religieuses ; il a même assisté aux cérémonies
leur culte,
sentiment
et les Yézidiz
d'une
à lui avec le
— Qu'on
reconnaissance.
se sont ouverts
profonde
ne vienne
ont
donc pas prétendre
qu'ils
aujourd'hui
une vaine comédie, qu'ils l'ont
rendu victime
joué
d'une illusion, qu'ils ne l'ont admis dans le sanctuaire
ridicule !
que pour le faire assister à une fantasmagorie
Nous relaterons
les faits,
et le lecteur
appréciera.
Depuis cette époque, le sort des Yézidiz est-t-il bien
différent ' ? Le Major Fred. Millingen,
qui les a visités
en 1868, prétend
dont ils devaient
que le firman
bénéficier
n'a jamais
été exécuté
-. Si les massacres ont cessé, leur condition
ne semble pas, en
effet,
s'être
qu'ils
changer
'
améliorée,
étaient autrefois
d'oppresseurs.
ils
et aujourd'hui
; ils n'ont peut-être
Voilà
pourquoi
sont
tels
fait
que
les voyageurs
1. Voir
Notice sur
Siouffi,
la secte des Yézidiz,
dans le
/Journal
VIIe série, T.fXX,
Asiatique,
p. 252-258. 1882. — Et
VIII» série, T. V, p. 78-98, 1885.1
2. Voir
F. Millingen,
Wild Life among the Kurds,
London,
14
LES
YÉZIDIZ
dans les récits desquels on -,s'attendrait
quelques renseignements
nouveaux, ne
peuvent que répéter, avec des variantes nouvelles,
les vieilles fables qu'on débite sur leur mystérieuse existence, et dans lesquelles se complaît l'imamodernes,
à trouver
gination
orientale.
m
Le Kurdistan
Les Yézidiz,
sont répandus
peu nombreux,
quoique relativement
sur une grande étendue de pays. Leurs
le
tribus sont disséminées
dans tout le Kurdistan,
'
russe
d'Erivan
et
même
clans
la
;
Diarbekir,
province
elles sont surtout cantonnées dans les districts situés
au sud du lac de Van jusqu'à
Il y en a en
Mossoul.
Perse et dans la Trans-Caucasie,
près des rives du
Goktcha.
se sont réfugiées en Géorgie,
Quelques-unes
éviter
les persécutions
des Kurdes.
pour
Enfin,
d'après Ritter, une de leurs colonies se serait même
— Leurs principales
avancée jusqu'à Constantinople.
résidences sont agglomérées
dans le Sindjar chaîne
de montagnes
qui s'élève à l'Ouest de Mossoul, au
milieu
découvre
du désert.
d'un côté
Des sommets
élevés, on
qui s'étendent
les plus
de vastes plaines
1. Voir Eguiazaroff, Essai sur les Kurdes
Gouvernement d'Erivan. Kasan, 1888.
et les Yézidiz
du
16
LES YÉZIDIZ
et de l'autre des pâturages bornés
jusqu'à l'Euphrate,
collines du Kurdistan.
On aperpar les verdoyantes
çoit à l'horizon Nisibin et Mardin, ainsi que les vallées
de Baadri
et de Sheikh-Àdi,
enfin, aux derniers plans,
les pics couverts de neige du Bohtan et du Tiyari.
La résidence
du gouverneur
du Sindjar est située
dans
un village
le Singara
cité,
Arabes.
bâti
sur
les
ruines
vieille
d'une
des anciens, le Belled-Sindjar
C'est un petit fort de construction
récente
s*élève sur
des
qui
de mu-
une
colline, au milieu de restes
railles ; la ville ancienne occupait la plaine au-dessous.
Autour du fort, lors de la visite de sir H. Layard, en
Les Yézi184a, il y avait environ deux cents familles.
diz sont en majorité dans ce district et sont mêlés à la
Il est souvent assez difficile
musulmane.
population
de les distinguer
autrement
que par leur aversion
Dans les autres parties du Kurdistan
où les
réciproque.
Yézidiz sont en minorité,
la division est plus tranchée.
Le Kurdistan
s'étend au centre de la Turquie d'Asie,
à l'Est du Tigre/au
Sud des lacs d'Ourmia et de Van,
entre l'Arménie au Nord, l'Al-Djéziréh
à l'Ouest, l'IrakArabi au Sud et la Perse à l'Est. Il forme aujourd'hui
une province de l'Empire de Turquie et comprend les
Pachaliks de Mossoul, de Scheherzor et une partie de
ceux de Bagdad et de Van. C'est un pays fort accidenté, couvert de hautes montagnes, sombres repaires
des fauves. La neige ne reste pas toujours
sur ces
comme un mur, et où
pics abruptes
qui s'élèvent
le chasseur intrépide
souvent le chamois.
poursuit
En traversant
les plus
hauts
défilés,
on jouit
d'un
LE
il
KURDISTAN
panorama spleadide. Au Nord, aune distance de plus
de cent cinquante
on aperçoit l'Àrarat,
kilomètres,
le groupe
dominant
couvert de neiges éternelles,
des montagnes du district de Jélu '. Au Sud, on découvre l'immensité
mer
au-delà
du désert qui s'étend comme une vasle
De nombreux
ruisseaux
de Mossoul.
coulent
les vallées,
se réunisçà et là, arrosent
sent à la fonte des neiges et forment des torrents qui
rendent impraticables
les chemins
des montagnes.
C'est dans le district
de Mukus que se trouve la
source principale
Les habitants
de la branche
du Kurdistan
du Tigre.
à pluappartiennent
orientale
sieurs tribus
être
par
différentes, séparés beaucoup plus peutleurs croyances
religieuses
que par leur
immédiateorigine. Cependant on peut y reconnaître
ment deux grandes divisions : — les uns sont sédentaires; — les autres sont nomades.
La population
sédentaire occupe naturellement
les
villes et les villages. Mossoul,
la ville la plus considérable de ces contrées, est chef-lieu du Pachalik auquel
elle a donné son nom ; elle a remplacé
et
Ninive
s'étend
sur la rive
droite
du fleuve, où s'élevait
un
des faubourgs de l'antique cité. — Un
pont de bateaux,
à l'autre rive où l'on aperçoit deux colcommunique
lines qui portent les noms de Koyoundjik
et de NebbiYunus ; sur l'une d'elles s'élèvent
quelques chétives
musulmans.
cabanes, une mosquée et des tombeaux
1. Les montagnes
du Jélu sont
considérées
comme les plus
hautes du massif, et
atteignent
jusqu'à
plus de 3000 mètres.
18
LES
YÉZIDIZ
C'est dans ces collines,
dont on a fouillé les profonles restes des palais des
deurs, qu'on a découvert
anciens rois de l'Assyrie,
avec leur splendide
décoraet tous les documents
relatifs
tion, leur bibliothèque
aux arts et aux sciences de cette époque reculée.
L'histoire
de
Mossoul
n'est
pas très ancienne.
cette ville
existait
Cependant,
d'après
Abulfaradj,
déjà au X° siècle. Elle doit son importance
Maleck-Shah,
grand prince des Seldjouks,
actuelle
au
qui en fil la
alors soumise
base de ses opérations
contre Bagdad,
— Elle fut
aux Abbassides.
saccagée par Saladin au
XIII 0 siècle, et détruite
des Mongols.
par l'invasion
— Plus tard elle eut à subir les
de Houlaattaques
—
Khan
elle
fut
et
incendiée.
ghou
prise, pillée
;
Relevée de ses ruines,
elle passa sous le joug
des
—Au XVIIe siècle, ce fut
empereurs de Constantinople.
le tour des Iraniens qui, à deux reprises, l'attaquèrent
en vain. Grâce à la bravoure
de ses habitants,
NadirShah
fut
obligé
de lever
le siège
avant
de l'avoir
réduite.
Mossoul
a perdu peu
on y fabrique
cependant
des cotonnades
à peu
de son importance
;
de riches étoffes,
toujours
des lapis et surtout cette
imprimées,
merveilleuse
mousseline
à laquelle elle a donné son
nom. On compte à Mossoul environ 70,000 habitants
do différentes
commu15,000 chrétiens
comprenant
nions : des catholiques
de Syrie, de Chald'Arménie,
non unis, des Nestoriens, des Jacodée,des Arméniens
bites, enfin des Juifs et des Yézidiz.
En dehors de Mossoul, construite
avec les éléments
LE
d'une
grande
19
KURDISTAN
au Nord,
trouve,
et des
châteaux-forts
on
cité,
Kurdistan,
quelques
plus ou moins solidement
groupent des villages
les vallées.
bâties,
compacts
dans
le
maisons
desquels se
dans
ou disséminés
autour
Depuis Mossoul jusqu'au lac de Van, on ne rencontre plus de villes importantes.
Si l'on excepte Amadia,
et Djezireh, les autres chef-lieux de district
Djulamérik
sont à peine de gros bourgs. La plupart ne sont que
de misérables bourgades sans commerce extérieur;
les
habitants consomment
sur place les produits de leurs
troupeaux ou de la culture des terres.
Pour nous initier aux moeurs des populations
que
nous allons rencontrer,
il n'est pas sans intérêt
de
connaître
truites
leurs
sur
demeures.
Les
maisons
sont
cons-
uniforme ; dans le district
de
plan
'
de
Mukus, elles sont formées par un mur circulaire
on étend
quatre ou cinq pieds de haut sur lequel
une grossière étoffe de poil de chèvre en guise de
toiture.
centre
famille
un
Comme
les nuits
de la hutte
se
couche
n'est
pas appelée
modeste exploitation
Dans le district
sont
froides, on creuse au
une fosse dans laquelle toute la
pour se réchauffer,
quand elle
au dehors par les besoins de sa
d'Ashéta
comme dans celui de Tiyari,
ne sont pas réunies en groupe ; elles
les habitations
sont éparses dans la vallée.
Chaque maison s'élève au
centre d'un enclos dont le sol appartient
aux propriétaires, de sorte que les villages occupent une certaine
étendue.
Ces demeures
sont simples et construites
20
LES
de manière
et
l'hiver
YÉZIDIZ
à présenter
un certain
l'été.
La partie
inférieure
et contient
deux
ou trois
chambres
confort
pour
est en pierre
habitées
par la
famille
et les troupeaux
La
pendant les mois froids.
lumière vient par la porte et par de petites ouvertures
dans le mur et dépourvues
de fenêtres,
le
pratiquées
verre étantun
luxe inconnu
dans le Kurdistan.
Le froid
est grand en hiver, et les habitants sont souvent ensevelis sous laneige pendant plusieurs jours. L'étage sumoitié en pierre, moitié en bois ;
périeur est construit
tout
le côté faisant
face au Sud reste ouvert
; d'énorde bois et sur
mes poutres appuyées
sur des piliers
les murs soutiennent
le toit. C'est l'habitation
où tous
les membres
de la famille
d'été
résident
les mois d'août
et de juillet,
ils dorment
d'un amas de branches d'arbres
se, à l'abri
sèches soutenu
; pendant
sur la terraset d'herbes
par de hautes perches ; et c'est ainsi
se préservent
les
de la vermine
qui envahit
qu'ils
chambres
inférieures.
ils construisent
ces
Quelquefois
des arbres d'alentour;
les
étages dans les branches
le foin et la paille pour les troud'hiver,
provisions
peaux, sont remisées
sur le toit.
Les maisons
près de l'habitation
ou entassées
des Yézidiz
ne se distinguent
guère des
autres que par une extrême propreté.
Sir H. Layard
nous donne ainsi la description
de la principale
maison de Boukra
Sindjar'.
1. Voir
visita le
qui lui fut préparée, lorsqu'il
Cette maison était assez curieuse; elle se com-
Layard,
Ninevek
and Babylon,
p. 252.
USE
VALLÉE
DANS
LE
KURDISTAN
LE
dans l'autre,
séparées par un mur de six pieds de haut sur lequel
le plafond.
étaient placées des poutres supportant
Le toit était soutenu par des troncs d'arbres appuyés
posait
de trois
23
KURDISTAN
chambres
ouvrant
l'une
sur des socles en pierres disposés à des intervalles
au centre de la chambre restée ouverte
irréguliers
d'un côté, comme un Iwan persan. Les parois de la
chambre avaient l'aspect de rayons de miel présentant
des rangées de petits réduits soigneusement
ménagés
dans le mur enduit
avec
de plâtre blanc, ornementé
des raies rouges tracées çà et là, ce qui donnait
une apparence très originale.
Toutes les maisons du
village
étaient
construites
sur le même
plan,
avec de
légères différences dans la décoration.
La population
nomade qu'on désigne sous le nom
de Rochers a quelquefois
une résidence fixe, mais
le plus souvent elle roule comme les Bédouins,
de
d'un pâturage *. Quelplace en place, à la recherche
cultivent
la terre ; la plus
ques unes de ces tribus
grande partie se procure ce dont elle a besoin par
l'échange^ avec les habitants des villes ou des villages,
des produits de leurs troupeaux,
tels que la laine, le
Les Kochers
lait, le beurre, le fromage.
sont assez
nombreux dans la partie Nord de la Mésopotamie.
On
en trouve
sur les rives du Ghazir et du
également
Gomel, à l'Est de Mossoul. Beaucoup de ces nomades
se retirent
dans les montagnes
l'hiver
et
pendant
descendent
1. Voir
dans la plaine
Badger,
The Nestorians
au printemps.
and
Ikeir
Rituals.
Ils semblent
T. I. p. 318.
24
LES YÉZIDIZ
et sont considérés
comme
race distincte,
tels par les Kurdes des villes et des villages ; ils sont
divisés en tribus et se t'ont remarquer
par certaines
être
d'une
les rattacher aux antiques
qui semblent
particularités
sectes des Mages. Une de leurs tribus répandue clans
le district
de Djézireh est accusée d'adorer
un veau et
de tenir
ont
des
seuls
assemblées
le
secret.
Une
occupe deux ou trois
de Mossoul et célèbre
semblables
encore
à celles
une
tribu
nocturnes
autre
villages
ses fêtes
des
Yézidiz.
établie
sur
dont
les initiés
Shabal;
appelée
dans les environs
par des danses
— On
peut citer
les bords
du Ghazir.
du Djebel-Makloub,
et une autre, dans le
voisinage de Nimroud,
qui parlent un dialecte particulier que les Kurdes ne comprennent
pas.
Toutes ces populations
vivent sous des tentes, qui
au-delà
souvent
autant
de confort
relatif
que
présentent
les maisons.
nous donne ainsi la descripBadger
tion d'une de ces tentes où il a été reçu ' et qui
KHc
ressemble du reste à toutes celles des nomades.
pieds de long sur trente de large, cl
était faite d'une épaisse étoffe de poil de chèvre,
tissée en pièces variant comme largeur de un pied cl
demi à deux. Cette couverture
était supportée
pai'
sol
quatre perches perpendiculaires
appuyées sur le
au centre ; une seconde rangée de quatre perches
lu
à.
de
six.
de
haut,
perpendiculaires
pieds
parallèle
avait soixante-dix
première,
1. Voir
formait
Badger,
la partie
The Neslorians
antérieure
and their
de la tente ; une
Rituals.
I. p. 312-
LE
23
KURDISTAN
rangée de huit pieds de haut s'appuyant
de
au milieu
sur la base, s'élevait
diagonalement
— Une
forte
terre
et complétait
la charpente.
du centre
du sommet
des perches
corde partant
troisième
les reliait
de la première série, et ménageait
à
de l'autre côté. Ces piliers servaient
à celles
ainsi un appui
soutenir
la couverture
la tente,
dont la
solidité
disposés en dehors
divisions intérieures
; les autres
était assurée
de la manière
supportaient
par des pieux
ordinaire.
Les
sont
par
indiquées
quelquefois
un mur
en pierre
elles
; mais le plus souvent
sont fermées par des rideaux
généqui partagent
ralement le logis en quatre appartements
: l'un pour
les hommes,
l'autre
le troisième
pour les femmes,
pour les magasins et le quatrième
pour le bétail.
Quelle que soit la secte à laquelle elles se rattachent,
ces populations
sont plonnomades ou sédentaires
gées dans une misère plus ou moins profonde ; cependant le sol offre des richesses
naturelles
qui pour— La terre
raient être utilisées.
est très fertile
et produirait
en abondance des grains de toute sorte,
des vins et des fruits, si elle était cultivée. Les montagnes recèlent des mines d'or, d'argent,
de fer, de
cuivre et de plomb, des carrières
et de
de marbre
jaspe qui ne demandent
La
qu'à être exploitées.
race chevaline
de l'Asiepasse pour la meilleure
et la cochenille
Occidentale,
de l'Ararat
est la plus
estimée de tout l'Orient.
Les habitants
industrieux.
Les
sont, en général,
femmes et les enfants
préparent la laine des troupeaux
26
LES
"ÏÉZIDIZ
el tissent
dans leurs humbles réduits
ces lainages si
admirés des Européens. — Malgré toutes ces ressourdes habitants, le voyageur ne voit
ces, malgré l'activité
autour
de lui que la misère ! La cause n'en est que trop
connue. La perception
de l'impôt livre le pauvre cultià la rapacité
des collecteurs
qui lui laissent
à peine le strict nécessaire, prélevant
sans contrôle,
d'autant que la récolte est plus abondante ou l'indusvateur
trie
plus active, enlevant
intérêt pour son travail.
ainsi
au
producteur
tout
Enfin
cette population
troublée par des rivalités de
races assez sérieuses pour engendrer
de profondes
est surtout tourmentée
inimitiés,
par le fanatisme des
dissensions
dont il convient
religieuses,
de faire connaître la cause et le caractère.
maintenant
IV
Kurdes.
— Musulmans.
— Arméniens.
Nestoriens.
Les Kurdes
breuse
forment
du Kurdistan
la population
et professent
Mahomet.
la
plus
nom-
de
religion
des Assyriens
la
descendre
Ils prétendent
de leur
ou des Perses, et sont fiers de l'étymologie
nom qu'ils rattachent
au mot Qourd « les forts, les
braves ». — Ils sont grands, vigoureux,
bien musclés ;
les extrémités
teint
est basané.
sont fines ; leur
La
quelquefois
une
par
produite
dont on entoure
un
tête
en partie rasée présente
difformité
artificielle
du
crâne
le
de bandelettes
' leurs cheveux sont
noirs, tout au
;
plus châtains ; ils portent rarement leur barbe entière,
Le nez est généralement
crochu;
excepté les vieillards.
les yeux sont bruns, jamais
bleus et le regard est
appareil
spécial
front des enfants
1. Voir Chantre, De Beyrouth à Tiflis,
p. 184.
28
LES
farouche.
Duhousset
YÉZIDIZ
déclare
que leur physionomie
carnassier.
Les Tatars font
rappelle celle d'un animal
dériver leur nom du mot Gourd qui, dans leur langue,
américains
signifie « Loup » ; enfin les missionnaires
les comparent
Les Kurdes,
aux Peaux-Rouges.
qui se vantent de descendre
des Assycette
justifier
riens
ou des Perses, sont loin de pouvoir
origine ; les marbres de Ninive et les bas-reliefs
Persépolis
contre
protestent
cette
prétention.
au nez crochu,
de
Le
est
de leur race,
type caractéristique
celui de l'oiseau de proie, et n'a rien de commun avec
le profil
sévère des Assyriens
ou des Perses ; ils ne
à ces anciens conquérants
resssemblent
que par leur
dans les combats
ardeur
après la victoire.
Le Kurde recherche
brillantes
et
et leur
les belles
de yatagans,
porte
sur une longue
s'appuie
et de rubans.
Les femmes
régularité
longue
avec la
Leur
elles
kurdes
des
le fusil
couleurs
lance
en bandoulière
décorée
ne se voilent
formes
robustes,
et
de plumes
jamais la figure:
d'uni'
des traits
une
sévère, de grands yeux, le nezaquilin,
chevelure nattée dont le noir foncé s'harmonise
nuance
costume
souvent
étoffes aux
; sa haute coiffure est quelde châles splendides.
Il passe dans
de coutout un arsenal de pistolets,
teaux,
ont
implacable
bariolées
quefois entourée
sa large ceinture
elles
cruauté
des
légèrement
varie suivant
riches.
plus
se passent
un
anneau
bistrée
de
leur
leur
condition
Dans
certaines
d'or
dans
les
peau.
; il e»'
tribus,
narines;
UN
(d'après
CHEF
Layard,
KURDE
X. B., p. 410).
31
NESTÛRIENS
ARMÉNIENS,
MUSULMANS,
KURDES,
savent
elles
hommes,
prendre
eux.
Elles
sont
les armes
avec
généralement
ceux-ci
leur
respectées par leurs époux ; toutefois
Ce sont elles
les travaux
les plus rudes.
imposent
braves
qui
les
comme
battent
le
les chevaux,
portent
blé, soignent
les champs ou tissent les étoffes pour
l'eau, cultivent
Leur condition
faire des tapis ou des vêtements.
des plus pénibles. Aussi la naissance d'un garçon
est-
tandis que celle
avec joie dans la famille,
La vie des
est une source de tristesse.
elle saluée
d'une
est
fille
dure que des mères sont souvent
pour
portées à laisser périr leurs hlles en naissant,
ont
leur épargner
de la vie qu'elles
les misères
endurée !
femmes est tellement
La langue des Kurdes
comme un
est considérée
idiome
elle a une grammaire
persan.
Cependant
bien définie
cinq
spéciale
comprendre
qui paraît
dialectes
; elle
La religion
ont adopté
s'écrit
primitive
de bonne
heure
la
cérémonies
particulières.
et cherchent
tisme,
qui
ne
caractères
arabes.
Ils
est peu connue.
du Kôran et
les doctrines
des Kurdes
professent
tuellement
les
avec
religion
recule
d'Ali,
Ils
avec
un
mélange
de
la
poncpratiquent
à l'imposer
avec un fanade
aucun
devant
moyen
font
féroces
propagande
; dans les guerres
qu'ils
sans cesse aux Infidèles,
ils ne savent rien ménager :
leurs invasions sont toutes marquées
par le meurtre
et la destruction.
Aucune
l'instinct
ne surpasse celle des Kurdes, quant à
Le
du pillage et aux moyens de le satisfaire.
tribu
32
LES
chef, dont le château
une bande de voleurs
lui
rapportent
d'assouvir
leur
dans
leur
le
haine
véritable
YÉZÎDIZ.
fort domine
la vallée, entretient
les chemins et
qui parcourent
butin.
surtout
Lorsqu'il
s'agit
de race et de religion,
ils sont
avec
élément,, et se préparent
de vol, de massacre et
joie à ces grandes expéditions
de ruine. C'est ainsi qu'ils se sont rendus fameux par
la terreur qu'ils inspirent.
D'après Pollak, il existerait
eux une secte chez laquelle
le vol serait
parmi
sévèrement
défendu sur les vivants,
mais permis sur
les morts ' ! — On frémit
d'horreur
sur les conséquences d'une telle doctrine,
Kurde de cette secte !
Cependant,
ont toujours
n'osent
malgré leur naturel
une crainte salutaire
les attaquer
quand
Nous
féroce, les Kurdes
des Européens et
: cruels
adversaires
envers
quand
un
que lorsque ceux-ci s'aventurent
Leur bravoure est limitée par la
dans les montagnes.
force relative
de leurs
pitié
on rencontre
quand
les faibles,
ils traitent d'égal
ils
deviennent
et
sans
circonspects
et rampants
à égal, humbles
ils sont en présence de leurs supérieurs.
un nombre
à côté des Kurdes,
trouvons,
considérable
de chrétiens schismaliques
divisés entre
eux par d'antiques
dissensions.
Les croyants
qui se
rattachent
d'abord
aux
églises
mentionnés
ici.
La
religion
des patriarches
de sabéisme,
avec le temps s'imprégna
l'Arménie
1. Voir
était
d'Arménie
E. Reclus,
celle
Nouvelle
Géographie.
doivent
primitive
de la Bible
T. IX,
être
de
qui,
de magisme,
p. 884.
KURDES,
et plus
MUSULMANS,
tard
de rites
33
NEST0R1ENS
ARMÉNIENS,
introduits
étrangers
par
le
polythéisme grec.
Le christianisme
de bonne heure dans
pénétra
toutes ces contrées ; il y fut apporté par ceux qui
l'avaient puisé à sa source. —D'après
une tradition,
Abgar, roi Arsacide résidant à Edesse, correspondait
avec Jésus-Christ, et l'apôtre Thadôs, un des soixantedouze disciples, se rendit dans cette ville et convertit
le roi et les principaux
habitants au christianisme
; ses
successeurs
et une
Silvestre
Ier l'investit
resta dans la famille
partie
de leurs
sujets
abandonnèrent
aux
bientôt l'Evangile
pour retourner
0
de
Au
IV
l'idolâtrie.
superstitions
siècle, S'.-Grégoire
les convertit
de nouveau au christianisme.
Le pape
grande
de la dignité
de Patriarche,
qui
pendant quelque temps, et passa
élus
aux mains de personnages
ensuite par élection
sous le nom de Catholicos.
Les Patriarches
de l'Ar-
ménie furent représentés aux trois premiers Conciles ;
mais lors de leurs guerres
contre la Perse, ils ne
purent assister au quatrième, dans lequel les doctrines
de Nestorius furent condamnées.
De nombreux
des divisions
malentendus
et des
soulevèrent
querelles
depuis
lors
d'où
désastreuses,
entre les schisma-
des haines profondes
naquirent
à l'Eglise
de
tiques et ceux
qui se rattachèrent
Rome. — Ces divisions
suscitèrent
de nos jours
de graves incidents
à la suite desquels
le gouvernement
turc
consentit
à séparer politiquement
les deux populations
et à donner aux deux schismes un
chef indépendant
; de sorte que les églises d'Arménie
34
LES
se trouvent
divisées
YÉZIDIZ
en trois
communions
: — celles
sont
restées attachées
aux usages fondés par
romains — et les
'; — les catholiques
S'.-Grégoire
dont quelques-uns
ont adopté le culte
protestants
des missions américaines.
La première
évangélique
—
environ
millions
de
comprend
quatre
croyants,
les catholiques
mille
et les protestants
cinquante
qui
quatre ou cinq mille au plus.
Les Nestoriens qu'on désigne aussi sous le nom de
2 sont
Chaldéens
très
nombreux
dans le Kurdans les montagnes
au
distan,
particulièrement
milieu desquelles coule le grand Zab, un des affluents
du Tigre.
Leur territoire
est vaguement
borné au
Nord-Ouest
du Khabour,
par le cours méridional
au Nord par le pays kurde de HakkiarL,
à l'Est par
la Perse et au Sud par les vallées où se trouvent
les villes d'Amadia
et de Rowandooz.
Ils vivent en
de l'élevage de leurs troupeaux,
exploitent
la noix de galle
quelques mines de fer et recueillent
qu'ils expédient à Mossoul et en Perse. Les voyageurs
général
donnent une idée avantageuse
anglais et américains
de leurs moeurs et de leur attachement
à leur culte.
Ils n'ont pas toujours été réduits à cette condition
misérable.
Leur rôle a été
trop
important
dans
les
1. Le Patriarche
réside à Etchmiadzine
grégorien
près de
de
l'ancienne
de
non
loin
l'emplacement
Vagharchabad,
— Voir Mnl(! 13. Chantre,
l'Ararat.
dans le Tour du Monde 1891.
A travers l'Arménie
russe, etc. p. 177.
2. Voir,
au sujet
de cette
Niniveh
dénomination,
Layard,
and ils remains.
I. p. 2G0, — et Badgcr, The Nestorians
and their
Rituals.
I. p. 177-179.
KURDES,
ARMÉNIENS,
MUSULMANS,
35
NESTORIENS
églises d'Orient pour que nous passions sous sileuce
l'histoire de leur grandeur et de leur décadence qui,
a fini par aboutir
des ïatars,
depuis l'invasion
aux
persécutions
Yézidiz.
qu'ils
ont
avec
partagées
les
date, comme on sait, du
commencement
du V° siècle. Un prêtre chrétien du
nom d'Athanase,
dans une
en prêchant
un jour
s'écria : « Que personne
église de Constantinople,
L'hérésie
de Nestorius
appartient
de Dieu, (kunéxoç, car Marie
à l'humanité
; on doit appeler Marie mère
du Christ,
-/^'.G-ZOXOV.OÇ.»
Marie
n'appelle
il
mère
Nestorius
était alors
couvrit
le prédicateur
assuma
Patriarche
de
de Constantinople
autorité
sa haute
;
et
la
de cette
responsabilité
opinion
déjà
se
dont Athanase
chrétiens,
par certains
partagée
faisait le porte parole. Cyrille, Patriarche d'Alexandrie,
combattit
cette doctrine,
et la question
fut portée
devant le Souverain Pontife qui était alors Célestin I".
La doctrine
de Nestorius
le somma de se retracter
sentence
fut
Le
condamnée.
et prononça
dans
d'excommunication,
contre
le
cas
Pape
lui une
où
il
n'obéirait
pas à cette injonction.
Cyrille fut chargé de
l'exécution
de la sentence,
au Patriqu'il
signifia
arche de Constantinople
au lieu
; mais Nestorius,
d'obéir, y répondit
contre le Patriarche
par un anathème
qu'il
lança
A la prière
de
d'Alexandrie.
l'empereur
Théodose, le Pape convoqua à Ephèse un
concile qui se prononça contre Nestorius.
C'est pour
le souvenir
de cette décision que l'Eglise
perpétuer