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LE DOSSIER
L‘ultime combat
du Musée de l’armée
Entre rumeurs de démantèlement de ses collections au profit de
la Flandre et muséographie d’un autre âge, l’institution du
Cinquantenaire tente de faire peau neuve. – Texte: Jean-Laurent Van Lint -
À
BelgaImage
Des collections
vétustes et sousexploitées.
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MOUSTIQUE 19/07/2017
la date symbolique du 8 mai, on
annonçait la création du War Heritage Institute, l’institution qui
regroupera, entre autres, le Musée de
l’Armée, le Mémorial du Fort de
Breendonk et l’Institut des Vétérans
et Invalides de Guerre. On se serait
attendu à ce que l’initiative, qui inscrit la vénérable institution du Cinquantenaire dans
une politique muséale digne de ce siècle-ci, recueille
des louanges. Pourtant, ce sont plutôt les risques
d’un démantèlement de ses collections au profit de
la Flandre qui ont retenu l’attention. C’est que, le
ministère de la Défense est occupé par la N-VA. Et
que les fameux canons qui faisaient la joie des bambins à l’entrée du musée ont récemment disparu
pour prendre la direction du Nord… Ces soupçons,
Michel Jaupart, directeur ad interim du WHI, ne
s’en agace même plus. Dans son bureau de l’École
royale militaire, il nous explique que la Flandre ne
“détient” en fait aucune collection appartenant à
l’État. “Elle en abrite certaines, au même titre que la
Wallonie. Je sais qu’un collectif de riverains dénonce un
dépeçage du musée, mais la loi indique bien le site du
Cinquantenaire.” Quant aux canons, simple tempête dans un verre d’eau. “Des visiteurs sont montés
sur le canon et certaines parties ont cassé, d’où le risque
de vilaines blessures à cause d’éclats de bois. Un blessé au
musée de la guerre, mauvais genre, non?” Les canons
sont donc en restauration à Brasschaat, et devraient
retrouver leur place cet automne, nous explique
posément le directeur, non sans cacher une certaine
impatience à évoquer, enfin, l’avenir de l’institution.
Une histoire sociale des conflits
C’est que, nous explique-t-il, il y a de quoi faire.
“Vous connaissez la situation des musées du Cinquantenaire. Il y pleut! Et, surtout, la muséographie du
musée de l’Armée est totalement archaïque. Je le fréquente depuis que j’ai 8 ans, et j’adore cet environnement, disons, romantique, mais il est absolument antididactique. On ne comprend en fait pas grand-chose à
ce qu’on y voit. Je sais que certains voudraient laisser les
choses dans leur jus pour ériger une sorte de musée du
musée, mais ce serait condamner à terme la conservation des collections.” Au contraire, au sein du WHI, le
Musée de l’Armée, devrait à l’avenir les rajeunir et les
présenter selon les standards internationaux en
vigueur. D’ailleurs, la guerre ne sera plus seulement
une histoire militaire. “Nous devons aussi transmettre
la mémoire, c’est-à-dire l’histoire envisagée dans sa
dimension émotionnelle. Ce qui permet à un contemporain de s’approprier le vécu d’un individu du passé, à
en ressentir la charge morale et affective.” Le WHI
racontera donc une histoire plus sociale des conflits
qui ont déchiré le territoire belge ou impliqué des
Belges à l’étranger. “Bien sûr, les aspects tactiques et
stratégiques demeureront. Mais nous travaillons aussi à
l’identification des thèmes transversaux, comme la
place des femmes dans les conflits, ou des enfants, ou
encore l’impact de la guerre sur l’environnement.” ✖
