La Chambre ardente Etude sur la liberté de conscience .pdf
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€a Chambre arbente
ÉTUDE SUR
LA
LIBERTÉ DE CONSCIENCE EN FRANCE
sous François
I
er
et Henri
(1540*1550)
II
Sa
Chambre
arbente
ÉTUDE SUR LA LIBERTÉ DE CONSCIENCE EN FRANCE
sous ^-Çraitcois
er
I
et
Bfmvx
II
(i54°- I 55°)
suivie d'environ 5oo arrêts inédits, rendus par le parlement de paris
DE MAI I?47 A MARS l55o
et publié
Ouvrage accompagné de gravures et d'un Index
pour le premier Centenaire de la Liberté de Conscience
sous les auspices de la
Société de l'Histoire du Protestantisme français
PAR
N.
WEISS
Pasteur, bibliothécaire, et rédacteur du Bulletin de
la
Société
lOXSfcïJSSfri
PARIS
LIBRAIRIE FISCHBACHER
33,
Rue de Seine,
1889
3 3
A 54-
i0485è
/
1
'i
^V-rw-^wJ^r *-t^^ii*T**i^-v^w*3-w?'>^*
u
Le Palais de Justice de
Paris, vu
1889.
du pont Notre-Dame.
AVANT-PROPOS
^mm
/\
^^
e
volume, dont
contenu est presque
le
entièrement inédit, offre un
.
soit pour l'histoire
premier ordre,
rale de notre Patrie, soit
particulière
intérêt de
pour
géné-
l'histoire
du Parlement de Paris
et
surtout
va faire
la
lumière
de la Réforme française.
Il
sur une partie aussi obscure qu'importante des
du même
XVI
Réforme au
destinées de cette
coup, compléter
ou
e
qui a été imprimé jusqu'à ce jour sur
de Henri IL
à
loisir en
Le
lecteur
siècle,
rectifier
pourra
et,
tout ce
le
règne
s'en convaincre
parcourant , ci-après,
J
/
Etude
his-
torique consacrée aux documents qui forment
fond
de l'ouvrage.
lui dire
les
pourquoi
auspices
de
Mais
ces
la
il
pages
Société
le
faut préalablement
se présentent sous
de l'Histoire
du
,
II
Protestantisme français
pourquoi
et
cette der-
nière les fait paraître à cette heure.
Pour
aller de la
rue des Saints-Pères (où se
trouve la Bibliothèque de la Société d'Histoire),
au Palais des Archives nationales (oh se conservent ces documents qu'elle publie), on traverse
la partie
de Paris qui a été le plus transformée,
mais dans laquelle subsistent encore bien des
témoins du passé.
Au
coin de la rue des Saints-Pères et
boulevard Saint- Germain,
le
du
petit jardin qui
le
sépare de VAcadémie de Médecine, recouvre
les
ossements des Huguenots dont la dépouille a
été
portée,
au
XVII
e
au cimetière des Petitsdu même côté du boulerestes de l'antique Abbaye
siècle,
Pères. Tout auprès, et
vard, se dressent
les
de Saint- Germain-des-Prés, qui fut
comme
le
premier berceau de la Réforme française. Là, en
effet,
séjournèrent souvent Guillaume Briçonnet,
évêque
de
Meaux
et
abbé de Saint-Germain
Guillaume Farel,
Jacques Lefèvre d'Etaples
et
qui furent ses protégés,
pour peu de temps,
hélas
le
! ses
et,
collaborateurs.
Non
loin de là, c'est
quartier de l'Ecole de Médecine près duquel
habitait une
de nos gloires, Ambroise Paré.
—
Lorsqu'on traverse
on
laisse
sur
—
III
le
boulevard Saint- Michel,
la droite le
merveilleux Hôtel de
Cluny qui fut longtemps la demeure du cardinal de Lorraine, de ce Guise auquel surtout
revient
triste
le
France dans
et cléricale
honneur d'avoir
fait entrer la
de la réaction fanatique
les voies
qui lui fut si funeste
et
dont
elle
subit
les conséquences politiques depuis trois siècles.
On
dans
s'engage ensuite, pour gagner
les ruelles
qui avoisinent
verin et la place Maubert,
Dolet évoque
le
la sienne.
statue d'Etienne
oit la
souvenir de tant de héros d'une
conscience encore plus
bien
les quais,
l'église Saint-Sé-
pure
et
plus grande que
— Nous voici au parvis Notre-Dame,
moins vaste au
XVI
e
siècle
qu'aujourd'hui.
Que de fois la foule y fut convoquée pour contempler un malheureux, agenouillé en chemise,
et
pieds nus, la corde au cou, une torche ardente
au poing, obligé de
et
tête
à Justice",
tique et puissant:
quefois une
crier „merci à Dieu,
— ou bien
cet
une créature humaine
femme
—
au Roi
autre spectacle drama-
épuisée
par
—
quel-
la torture,
la
bouche ensanglantée, mais triomphant, par
la
flamme du regard, de
celles
du bûcher !
Avant de quitter le pont Notre-Dame,
nous un instant
et
arrêtons-
regardons du côté du cou-
—
A
chant.
droite
—
IV
du dôme disgracieux du
bunal de Commerce s'élèvent quatre
toits
Tri-
en poi-
vrière. Ce sont ceux de la
Tour de l'Horloge
delà Conciergerie: tout
qui reste aujourd'hui,
avec
Sainte
la
ce
Chapelle,
de
l'ancien
et
Palais
de Justice. Jamais je ne revois ce groupe si
pittoresque sans songer au passé. C'est dans la
Tour de
l'
Horloge ou
de Berquin
mort,
Tour carrée" que Louis
„
,
Anne Dubourg
et
qu'en avril ij6i
et
le
se préparèrent à la
pasteur Antoine de
Chandieu eut l'audace de tenir une assemblée
clandestine.
religieuse
C'est
dans
les
cachots
morbides de la Conciergerie que des milliers de
nos ancêtres spirituels attendirent
le
châtiment,
souvent capital, du crime exécrable d'avoir parlé
comme
Saints,
Mais
le
fait
ou de
la
la
l'Evangile,
de la
Messe !
plus éloquente des quatre tours,
la dernière,
la seule
et,
c'est
qui soit pourvue de cré-
neaux. Elle renfermait la célèbre
Torture,
Vierge, des
sans doute,
les cris
Chambre de
des misérables
qui y subirent la question „ordinaire ou extraordinaire" ,
perçant
les
l'avaient fait surnommer la
derrière ce
Donjon
épaisses
murailles,
Tour Bonbec!
C'est
que se trouvait la salle
Parlement qu'on appelait la Tournelle.
du
Les
—
V
prisonniers
y
dans
tiqué
Torture,
la
jugés
va
et
et c'est
dans
Tour de
la
que furent
cette salle
condamnés beaucoup de ceux dont ou
lire le sinistre défilé.
le
pont Notre-Dame
geons-nous du côté de
deux
là
l'Hôtcl-dc-Ville. Il
Parloir aux Bourgeois'
que
le
(ij2ç)
jeunes
1
,
la place de
martyrs de
parvis Notre-Dame,
Pauvan
et
et
diri-
y
avait
lieux d'exécution, l'un devant l'ancien
rappelle autant de
Grève, qui
la liberté religieuse
—
depuis Jacques
(ij2ô), en passant par Louis de
Berquin
Anne Du bourg (ijjç), jusqu'à ces deux
filles
qui
gonde Foucaut
l'
escalier pra-
tourelle accotée à
Franc/iissons
„
par un
arrivaient
la
Hôtel-de-Ville,
s' appelaient
(ij88.)
le
Claude
L'autre
cimetière de
et
Rade-
derrière
était
l'église
Saint
-
Jean-en-Grève aujourd'hui disparu, oh la fatale
potence se dressa souvent aussi, de
même
que
sur mainte autre place, devant Sainte-Catherine
du Val-des-Ecoliers, aux
Pourceaux , au Pilori de
Marché aux
Halles, au
l'
Abbaye,
etc.
Cet itinéraire, auquel nous aurions
cher encore beaucoup d'autres faits
ordre, n'est pas
le
pu rattadu même
seul qui les évoque. Il n'y a
presque pas une rue, une place, un monument
de l'ancien Paris, qui n'ait
été,
du
XVT
au
—
XVIII
e
VI
témoin du sanglant enfantement
siècle,
de la plus nécessaire de toutes
les
conquêtes de la
Révolution de ijSç : la Liberté de Conscience.
77
va
y
avoir cent ans que ces mots : « Nul ne
pour ses opinions,
doit être inquiété
gieuses», ont été inscrits
française. Or,
il
dans
même reli-
la Constitution
serait facile de
prouver par
des faits contemporains, qu'il s'en faut de beau-
coup que ces paroles soient loyalement acceptées
et
pratiquées par tous les Français. Peut-être
ceux qui, sur
ce point,
voudraient nous ramener
eu arrière, se doutent-ils aussi peu de ce qu'ils
que ceux qui jouissent de
regrettent,
la liberté
de conscience s'inquiètent rarement de ce qu'elle
a coûté.
le
la
Aux
uns
passé
et
et
aux
autres,
à ceux qui regrettent
à ceux qui l'ignorent plus ou moins,
Société d'Histoire du Protestantisme fran-
çais dédie ces
documents authentiques, demeurés
jusqu'ici inconnus de tous les historiens.
— Us y
verront ce qu'était sous François Ier et Henri
2jo ans avant
siècles et
la
Révolution
II,
de ij8ç, trois
demi avant son premier anniversaire
séculaire, cette liberté de conscience,
point de départ de toutes les autres.
source
et
VII
On la
dit
souvent
mieux une époque,
la
caractérisent ,
Les
textes
:
—
Rien ne nous rappelle
les idées, les
qu'un
sentiments qui
contemporain.
texte
que nous avons eu la bonne fortune
de découvrir, et que nous
exhumons
ici,
sont
particulièrement instructifs à ce point de vue.
Le
registre des
ij6 arrêts rendus par
le
Par-
lement de Paris, pendant six mois de l'année
IJ48, contre les „Luthériens'
(
,
précédé
et suivi,
pour if mois des années 15 47 à ijjo, des extraits
de 263 autres sentences analogues, constitue une
véritable chronique, à la fois religieuse, politique
et judiciaire,
de ce temps, écrite
manu
propria,
pour F édification de la postérité, par quelques-uns
de ses principaux acteurs.
Nul
ne pourra la parcourir sans mesurer en
pensée toute la distance qui nous en sépare, ni
(espérons-le !)
— sans saluer avec
reconnaissance,
les
leur foi et
par
âmes par
le sacrifice
la
de leurs
vies !
N. W.
Paris, janvier 1889.
et
héros obscurs qui prépa-
rèrent F affranchissement de nos
grandeur de
admiration
FRANÇOIS, PREMIER DE
CE NOM,
ROY
DE.
FRANCE.
(Êtube historique
sur la liberté be conscience penbaut les
bu règne be irançois
sept bernières années
(1540
§
\.
>^ -4 ux
)\
François
—
1550)
er
I
—
£)enrt II
lecteurs qui désireraient
de Henri
les traits
II,
comparer
qu'on a repro-
duits plus loin d'après la belle
de
Thomas de Leu,
de François
une
er
trois premières bc celui be f)emï II
les
et
I
effigie
I
er
de
,
je
gravure
à ceux, bien plus familiers
recommanderai volontiers
relativement peu
ce dernier,
connue. Elle se trouve dans les Vrais pourtraits
Ce
des
n'est
hommes
(i)
par Th. de Bèze
(l)
.
qu'une fruste gravure sur bois, mais,
aussi bien
pagne,
illustres,
que
la
elle laisse
courte notice qui l'accom-
une impression de
Genève, par Jean de Laon, i58i,
p. i32.
sincérité.
X
Elle
de plus,
a,
sur la
le roi
le
mérite de nous représenter
de sa carrière.
fin
Le vêtement, beaucoup moins
dans
la
peinture
apercevoir
laisse
une encolure
moins nerveuse on sent que
la
;
très fournie
lourde,
du Titien
moins
inférieure
est
épaissis, la
chevelure plus rare, et
qui
éteint.
posante;
guère
et
il
de
,
fine,
traits
la
lèvre
du
visage
le
regard,
jadis tant de victimes, encore intelligent,
fit
mais
les
(l)
barbe, toujours
grisonne;
soignée,
et
fastueux que
connue
bien
mais
laissé
s'en
C'est bien une figure royale, imles
qui ne
passions,
de repos, semblent
dégage une certaine
ont
lui
s'être apaisées,
lassitude
mêlée
tristesse.
Sous sa couronne de lauriers et son armure richement ciselée, Henri II ne paraît ni
plus vivant, ni plus gai. Et ce n'est pas la
gravité
conventionnelle qui
lui
donne
cette
de dureté. Tous
apparence de froideur
et
contemporains nous
montrent plutôt morose
le
les
que joyeux, plutôt borné qu'expansif, réservé
jusqu'à la sournoiserie
(i)
Au
(2)
.
Louvre.
une note d'un ambassadeur vénitien
qui semble contredire cette impression, mais qui, en réalité,
la confirme: «Sa Majesté est dans sa 29 e année, et bien
(2)
Voici, toutefois,
—
Il
y a de
bonté
de l'humanité, de
l'intelligence,
même
dans l'image du père;
hauteur dans
certaine
—
XI
réguliers du
il
y a une
port et les
le
la
traits
et c'est tout.
fils,
Et ce contraste est bien rendu dans ces
paroles par lesquelles Th. de Bèze termine
son appréciation
si
équitable de François
I
er
:
Encores que ce prince ait eu de grandes
imperfections, elles pourront estre presque
«
estimées vertus,
on
si
les
compare aux mes-
chancetez survenues après sa mort. »
Gardons-nous,
toutefois,
de former notre
jugement d'après des impressions et des pore
traits aussi peu sûrs que ceux du XVI siècle.
N'oublions pas que c'est surtout à
qu'ici
même
prince à
la
je l'aie
mine
représente'e à
pâle, livide et
la
royauté
Vos Excellences comme un
mélancolique que beau-
si
coup de ceux qui le fre'quentaient disaient ne l'avoir jamais
vu rire de bon cœur, aujourd'hui je dois vous assurer qu'il
est devenu gai, qu'il a une mine rosée et qu'il est en parfait
A. Baschet, Les princes de l'Europe au XVI e siècle,
état...
p. 432). — Lorsqu'en effet on rapproche cette rectification
des diverses descriptions que ces maîtres peintres vénitiens
nous ont laissées de Henri II, on sent qu'à leurs yeux ce
dernier passait pour une nullité intellectuelle. C'est pour
cette raison qu'on insiste toujours sur ses avantages phy»>
siques, et encore ne
les
sa
le
fait-on pas sans restrictions: «Il a
yeux plutôt gros qu'autrement, mais il les tient baissés;
physionomie, d'un côté de la mâchoire à l'autre et du
front,
manque de
largeur. » {Ibid., p. 433.)
—
XII
qu'on
héréditaire
sacré:
«Ce
moissonnera
liberté
de
semences
Et puisque, en
de
l'esprit et
s'en fera
le
les sept
il
le
histoire,
la
François
I
er
cœur de son successeur.
une idée
lysant rapidement à
exemple,
dicton
conscience, quelles
la
actes de
derniers
les
le
aura semé,
voyons, dans l'ordre de
faits,
purent déposer dans
— On
homme
aussi. »
rien ne vaut les
appliquer
doit
qu'un
ce
très exacte, en ana-
point
de vue, par
dernières années du souve-
rain qui eut le mérite
Bèze qui parle —, de
—
c'est
encore Th. de
« chasser l'ignorance, la-
quelle empeschoit la vérité de venir en avant.»
I
Ses bermères années 5c François
§
et
2.
îes parlements
Vébxt be Fontainebleau
,^ 'année
1540 par
yf revue
marque
,
définitive
de
gieuse François
I"
la
I
er
{\o^0-\5^2)
laquelle
débute cette
précisément
l'inflexion
route qu'en matière
suivra jusqu'à la
fin
reli-
de
XIII
—
son règne. L'hérésie luthérienne, déjà
ment
teintée
avoir
été
de
calvinisme
par
abattue
quences de
les
ne
(,)
,
forte-
semblait
consé-
terribles
des placards (18 octobre
l'affaire
1534) que pour se relever avec plus d'énergie
et
de persévérance, grâce en partie aux édits
des
16
juillet
comme
c'est
1535
et
à Paris, et
son Parlement, que
les
avaient été portés avec
mai 1536 (2) Et
dans le ressort de
31
.
coups meurtriers
le
plus de violence,
aux extrémités du royaume, en Pro-
c'est
vence, à Rouen, à Toulouse, qu'elle
avec
çait à se redresser
sous
On
le
verra tout à l'heure
plus de vigueur
comment
elle fut
en Provence.
En Normandie,
roide et
stimulé
par
ordonnaient une
royales qui
«
des
si
rigoureuse que tous autres y pren-
si
sait
lettres
pugnition
nent exemple» (24 décembre 1538)
On
commen-
torche du bourreau.
la
traitée
(1)
lui
que
la
première édition
(latine)
(î)
;
excité
de VInstitution
chrétienne de Calvin parut à Bâle en i536.
du
3i
p. 166)
(3)
II,
Coucy
(16 juil. i535 voy. Isambert, Ane. lois
France prot. X,7)et les Lettres d'abolition
mai i536 (Bull, de Vhist. du prot., t. XXXI V [i885],
accordaient l'amnistie aux hérétiques qui abjuraient.
(2) inédit
de
franc. XII, 405
Voy.
236.
;
et
Floquet,
Hist.
du parlement
de Normandie,
—
par
XIV
clergé et surtout par l'inquisiteur, frère
le
Laurentin qui se plaignait de l'indulgence des
cours d'Eglise
ne
à
résie
la
plus
(l)
,
le
Parlement en
admettre
qu'en
était arrivé
matière
pût y avoir partage des voix
il
d'hé(2)
.
A
place des juges, cette dernière ne trouvait
donc plus que des bourreaux.
Celui de Toulouse, effrayé d'avoir dû faire
brûler
(10
sept.
1538)
jusqu'à
l'inquisiteur,
frère Louis de Rochète et son vicaire, avait
obtenu un édit (16 déc. 1538) (5)
qui augmenta fortement le nombre des vicet
sollicité
times.
Après une nouvelle ordonnance, du
er
1539 (+) François I lui envoyait du
renfort en permettant, le 10 avril 1540, à
24 juin
,
Joseph Corrigi, de l'ordre des frères prêcheurs,
d'exercer
l'office d'inquisiteur
(1)
En
(2)
Même
(3)
Voy. Bull. XXXVIII
(4)
Enregistrée à Toulouse
153g, Histoire
(5)
,
devenu sans
du parlement de Normandie,
p. 242.
date, Ibid., p. 244 et suiv.
(1889),
le 12
p. 70.
août [Arch. du parlement,
Édits, reg. 4, fol. i3g, et Bull. 1889, p. 238).
(5) Lettres patentes enregistrées à Toulouse le 21 août
(Arch. du parlement, Edits, reg. 4, fol. 168). Le 21 avril 1540
ce parlement avait réitéré l'interdiction de lire et interpréter
publiquement les épîtres de saint Paul et autres livres de la
I, 354), et i' multiplia en cette année
(Quo tempore [040] plurimos processus coram
tribunali inquisitoris lego in annalibus Tolosœ manuscriptis,
Sainte Ecriture Bull.
les supplices
—
doute trop lourd pour
Becanis,
qui
—
XV
le
franciscain Vidal de
succédé
avait
à
de
l'apostat
Rochète.
Le
31 mai, à Fontainebleau, et bien qu'il eût
été informé jadis,
que ses sujets
par un procès célèbre
provençaux
qu'on
(l)
,
appelait
Vaudois, avaient été atrocement calomniés et
ordonne contre eux de nouqui? Au parlement d'Aix,
deux mois auparavant avait lancé des
persécutés,
le roi
A
velles poursuites.
lequel,
mandats d'amener contre 154 de ces malheureux.
Le lendemain,
des
l'a
« luthériens
vu
d'ailleurs,
1
e1
juin, c'est
'
Ce
».
encore
n'est pas,
qu'on
le
tour
comme on
les eût oubliés.
Trois
eux avaient été brûlés à Lyon, en
janvier, un quatrième, Jérôme Vendocin, à
d'entre
Agen, en février 2) etc. Mais sa Majesté
trouvait que « aucuns prélats et pasteurs de
(
,
l'Eglise
n'estoient
pas
assez
songneux
de
—
quos transcribere milii visum est inutile.
Percin, Monumenta Conventus Tolosani, ordinis fr. prœd... Inquisitio,
p. 104, col. 2, cf. Bull.
(1)
Celui
Herminjard,
p.
465
I,
Correspondance des
Roma en 1 533; voy.
Réformateurs, t. VII,
et s.
Voy. Herminj., op.
martyrs, Toulouse i885,
(2)
36o).
de l'inquisiteur Jean de
cit.
I,
VI, 475, et Crespin.
341.
Hist. des
.
XVI
pourvoir à
si
grans affaires concernans l'hon-
neur de Dieu,
République.
»
Préoccupée, en conséquence,
ayder
«
et
inquisiteurs
expressément
de
la
les diocésains, vicaires
foy
»,
elle enjoint
très
à tous les baillis sénéchaux et
«
autres juges
sans,...
la
et
de
subvenir
de Testât de
et tranquillité
(l)
incontinent, toutes choses ces-
de soy informer et enquérir des sec-
non
tateurs et séminateurs des dites hérésies,
seulement contre
les clercs
mais aussi contre
les laiz,
non ayans ordres sacrés
... et.
.
en-
.
voyer, incontinent et sans délai, leurs procès
aux cours souveraines, pour,
jugés promptement et à toute
et prisonniers
par
icelles, être
diligence, en la
Chacun
chambre
pouvoir aider à
son
criminelle d'icelles...
doit les révéler à justice, et de tout
extirper,
les
chacun doit courir à éteindre
le
comme un
feu public.
.
» (2) .
Cet édit qui menaçait de peines diverses
les
juges trop indulgents, remédiait donc aux
lenteurs des procédures épiscopales en mettant les hérétiques à la merci tout à la fois
des juges séculiers et ecclésiastiques.
(i)
Paradin, Histoire de nostre temps, Lyon
C'est bien ce qui ressort
1
Il
res-
558, p. 3gi.
d'une lecture attentive de
l'édit
Fontainebleau.
(2)
Voy.
le texte
complet dans
la
France prot. X,
p. 8.
de
—
XVII
—
tera en vigueur jusqu'en 1549; le
Parlement
de Paris l'enregistre avec empressement,
7 juin, et le fait publier
du
même
en
les
dans
la ville, le 12.
le
Le 23
mois, des lettres patentes confirment,
mettant en harmonie avec cet édit, les
pouvoirs d'un personnage qui dans tous ces évé-
nements, a joué un rôle fort important, savoir
frère Mathieu Ory, inquisiteur de la foi W.
On
ne se serait guère douté qu'ecclésias-
tiques et Parlements
pour lesquels
pas de pires criminels que
les
il
n'y avait
mal sentans de
eussent besoin d'être excités ou encou-
la foy,
ragés à les pourchasser. C'est pourtant
là le
(1) Mathieu Ory, de l'ordre des frères prêcheurs, licencié
en théologie le 6 février i528, maître le 18 juin suivant
(Bibl. nat. fonds latin 5657 A), devint prieur de son ordre à
Paris et fut, en cette qualité, nommé, par son provincial,
successeur de l'inquisiteur Valentin Lyèvin, décédé. Cette
nomination avait été approuvée par François I er à Lyon,
mai i536 \\rch. nat. K 87, n° 5). Les lettres du 23
1540 lui ordonnaient de communiquer ses procès,
non seulement aux ordinaires diocésains, c'est-à-dire aux
évêques, mais encore aux juges séculiers, que l'édit de
Fontainebleau commettait aussi à la poursuite des héréle
3o
juillet
On a de
de controverse intitulé Alexipharmacon,
Jean André, 1544. Ce personnage disposait d'une
tiques. (Bibl. nat. Aise, de Brienne, 2o5, fol. 109).
M. Ory un
Paris,
traité
véritable administration officielle,
François
er
nommé
puisque
le
20 juin
i537
Engelbert Clausse, conseiller au
Chatelet de Paris, son procureur général près de l'inquiI
avait
sition. (Arch. nat.
K
87, n° 6).
•
.
—
XVIII
—
but de deux nouvelles lettres royales de
l'an-
née 1540.
La
première, adressée
31 août, quelques
le
mort peu catholique du savant
Guillaume de Budé (l) au nouvel archevêque
d'Aix, Antoine Imbert, lui recommande de
presser les poursuites et de lui rendre compte
jours après
la
,
de ce qui aura été
au
prélat, piqué
vif,
fait
contre les Vaudois.
procès-verbal, dressé à sa requête par
nant du sénéchal de Provence.
de
faits précis
Le
répond par un volumineux
y prouve
le lieute-
Une longue liste
que, depuis dix ans, on
n'a rien négligé pour extirper l'hérésie de ces
paysans, d'ailleurs honnêtes
paisibles
et
L'autre lettre est dirigée contre ces
(1)
Dont un contemporain
disait:
c>
Que
(2)
.
mêmes
pleust à Dieu
mespriseur
mis en
terre avec si peu de pompe et à la lueur seulement d'une
lanterne, vu que l'exemple de gens reputez sçavants et
esté
n'eust
qu'il
d'hommes.
Il
la
fin
de ses jours
n'eust ordonné son corps
comme
entenduz
à
luy, sert
beaucoup
tant
mort
à l'édification
truction de religion et choses sainctes.»
toire catholique de nostre temps,
Budé mourut
ses
tement
de M.
10
le
le
23 août
1540.
1
ou des-
Fontaine, His-
et
J.
mars
sait
558,
f.
que
224.) G. de
sa
protestantisme.
Voy. Bull, du Comité des trav.
d'hist.
S.
veuve et
gagnèrent Genève, afin de pouvoir professer ouver-
fils
(2)
Anvers
On
estre
hist. et scientif.
Section
de philol., 1884, p. 25 à 41. Communication
H. Albanès. La pièce, fort importante, est du
1041
XIX
Le 18 novembre, le parlement d'Aix
avait condamné par contumace 19 habitants
de Mérindol. Le 14 décembre, c'est-à-dire le
jour même où, ému de pitié par leur infortune,
criminels.
Guillaume Farel plaidait leur cause au Conseil
de Berne
et
préparait une démarche en
leur faveur, le roi donnait l'ordre d'exécuter
cette cruelle sentence
Soyons
(l)
.
on
juste, toutefois:
sait
aujourd'hui
que, dans toute cette affaire, le roi fut circon-
venu, avec une infernale persistance, par des
gens qui recherchaient, non
mais
On
les biens
conversion,
la
de ces laborieux cultivateurs.
dirait qu'à plusieurs reprises
un pressentiment de
l'iniquité
il
eut
qu'on
comme
le
sup-
de commettre.
pliait
Lorsque,
le
8 février 1541,
il
commande de
décembre précédent,
accorde aux prévenus trois mois pour
surseoir à l'ordre du 14
et
abjurer,
il
n'avait encore reçu, ni leur belle
confession de
foi (6 avril),
ni leur
émouvante
requête, ni celle des protestants d'Allemagne
mai),
(23
de
la
ni
Suisse
celle
et
des
de
la
cantons
ville
de
protestants
Mulhouse
(1) Sauf indication
contraire, voy. pour ce qui concerne les Vaudois, E. Arnaud, Hist. des prot. de Pro-
vence,
I,
p.
19 ss.
—
XX
—
(25 juin), résultats des infatigables
démarches
de Farel.
repousse, d'ailleurs, ces divers interces-
Il
seurs (31
car, autocrate
juillet),
comme
tous
les princes enclins à l'orgueil et sensibles à la
flatterie,
François
I
er
n'entendait pas se laisser
influencer par des étrangers.
Vaudois que
aux
et à leurs
ennemis
peu leurs
projets
du souverain
tion
les
la
celle
la
capitale
principales villes
ne
restait
donc
d'abjurer
(l)
,
de retarder quelque
d'extermination. L'attenfut
d'ailleurs
progrès inquiétants que
dans
Il
ressource
portée sur
l'hérésie
faisait
même, ainsi que dans
du royaume (2)
les
.
Quelques-uns d'entre eux y consentirent, en effet, en
541 mais, en février et avril 1542, notamment ceux de
Mérindol résistèrent énergiquement à toutes les tentatives
de conversion. (Voy. Arnaud, op. cit.)
(1)
août
1
,
(2) Ainsi, cette année, le supplice de Pierre Moreau
Nicolas Charbonnier (4 juin 1541) marque l'apparition de
Réforme
à
Autun, l'une des
cités
épiscopales les
et
la
moins
exposées à l'introduction des idées nouvelles. (Voy. Hipp.
Abord, Hist. de la Réforme et de la Ligue dans la ville
d' Autun,
I,
20 et
III,
17. 18.)
—
§
£ci
5.
Sovbonne
duction
ff
peut
définitif
de
en
le
clergé régulier
1544)
1541, de la première tra-
notre
appeler
la
et
—
(1542
/£* 'apparition, en
—
XXI
langue,
manifeste
le
Réforme
de ce qu'on
complet
et
française, V Institution
chrétienne de Calvin, semblait, en effet, avoir
déterminé un véritable soulèvement des esprits
des consciences contre l'enseignement de
et
l'Eglise
-
catholique,
Et, fait
apostolique
et
romaine.
digne de remarque, mais encore
imparfaitement connu, c'est dans les rangs du
clergé régulier que se montraient les symp-
tômes
A
les plus
Paris,
alarmants de ce mouvement.
on écoutait avec avidité
mations hétérodoxes
d'un
curé
de
les affirla
cité,
François Landry, et de plusieurs moines, dont
un cordelier, un dominicain, un cistercien. A
Rouen, où il y avait probablement déjà une
Eglise
protestante secrète W,
il
n'était
bruit
que des prédications de deux augustins, Har(1) Voy. Relation des troubles excités par les Calvinistes,
qui parle de cette Eglise comme existant dès 1540 {Revue
rétrospective normande, 1837, app. p. 6).
XXII
dier et Morelet; à Blois, d'un dominicain, Jean
Thierry; à Lyon
à Bourges, d'un ou de
et
carmes
plusieurs
jacobins
et
(l
Le
\
peuple,
habitué à recevoir les directions religieuses de
ces prédicateurs de l'Avent et du Carême, se
portait en
masse à leurs sermons.
Les suppôts de l'orthodoxie
cléricale répon-
daient publiquement à ces critiques publiques,
et
peu parlementaires, du culte de
parfois
dogmes de
Vierge, des saints, des
fession auriculaire,
du purgatoire,
des discussions qui passionnaient
dont
adhérents secrets
les
profitaient
la
etc.
la
con-
De
là,
la
foule, et
la
Réforme
de
avec empressement pour
faire des
prosélytes, d'autant plus ardents que l'opposition était plus implacable.
On comprend
que
les
partisans
de
la
foi
traditionnelle se soient effrayés et concertés
pour opposer à cette poussée tout un ensemble de mesures inquisitoriales
niennes.
A
Paris,
ils
y
et draco-
préludent, par une de
Voy. pour plus de détails nos deux études sur La
le Parlement de Paris et les livres hérétiques, de
1542 à 1546, et sur Maître François Landry, curé de
Sainte-Croix-en-la-Cité sous François 7 01 et Henri II
340-1557}. Bull, de l'hist. du prot. français, XXXIV (i885),
(i)
Sorbonne,
'
1
19, et
XXXVII
(1888), p. 241.
—
manifestations
ces
—
XXIII
imposantes et non
équi-
voques, qu'ils savaient organiser de temps en
temps, pour retenir et fanatiser les masses.
Un
des leurs,
l'hérésie
de
naissance
la
combattue sans relâche,
Pierre
franciscain
depuis
qui,
l'avait
de
Cornibus,
venait
le
de
22 mai 1542. Ses funérailles, présidées par son digne émule, François Lepicard, et
mourir,
le
auxquelles
en
peuple accourut « de toutes parts,
le
nombre
tel
qu'il seroit
primer», furent
comme le signal
ment de persécution
François
pour
la
I
er
impossible de
cruelle et
l'ex-
d'un redouble-
méthodique W.
connaissait de longue date, et
l'avoir expérimenté,
notamment
lors
de
fondation du Collège de France qui reste
Histoire catholique de nostre temps,
(1) S. Fontaine,
Anvers i558, p. 228. Frère Pierre Cornu ou de Cornibus
était devenu licencié en théologie (6 e ; le i5 février 1524 et
maître
le
6 juin
suivant (Bibl. nat., fonds latin, b-]bi A.).
Farel raconte qu'au supplice de Jacques
Pauvan
(i52Ô)
il
voudrait avoir coûté à l'Église un million
d'or et qu'on n'eût jamais laissé parler le martyr devant le
peuple.» (Herminjard, Corr. des Réform., 1,294.)— François
s'était écrié «qu'il
Picard ou Lepicart, du collège de Navarre, licencié le 3 février i535, maître le 25 du même mois, était doyen de SaintGermain-PAuxerrois et passait pour un des plus puissants
champions du catholicisme. On peut affirmerqu'il
époque,
qu'il
le
principal
mourut le
17
meneur de
septembre
virent ses obsèques. (Voy. sa
1
la
fut, à cette
réaction parisienne. Lors-
556, pi us de 20,000
bourgeois sui-
Fïepar Hilarion de Coste,
i658.)
XXIV
son meilleur
d'honneur, l'esprit d'envie,
titre
doublé d'une ignorance parfois prodigieuse,
qui animait les instigateurs de cette formidable
—
réaction,
nommé
j'ai
Sorbonne. — Mais
était
il
docteurs de
les
la
depuis trop longtemps
déjà entré lui-même dans les voies de cette
on eût
fatale réaction, et
sorte d'obstination aveugle à ne rien
Le
une
dit qu'il mettait
lui
2 mai, à propos d'une procession,
refuser.
il
avait
expressément recommandé au Parlement de
Paris de
j
faire
faire
sentans de
la
foy
une commission
de Guyenne pour
obstinez »
I
er
juillet,
promulgue
une
faire
mal-
\
Le 28
juin,
la
le
son
nom
procès à certains
.
haute Cour de
ordonnance
la
la
d'une
capitale
rigueur
propagande qui se
malgré plusieurs interdictions anté-
rieures, par l'imprimerie et la librairie
(1) Bibl. nat.,
(2)
à
du parlement
(2)
extrême, pour arrêter
faisait,
(l
conseillers
suspects de Bordeaux
Le
des
punition
est adressée en
présidents et
trois
« la
Arch. de
ms. de Brienne, 2o5,
la
Gironde B,
fol.
(;)
.
Le
91.
3i, fol. 171.
Voy. le texte de cette ordonnance, Bull. XXXIII (1884),
Le libraire François Estienne, qui avait refusé de s'y
conformer, y fut obligé par un arrêt spécial du 3o octobre Ô42
(3)
p. i5.
(Chevillier, L'origine de l'imprimerie, p. 358).
XXV
8
juillet,
lui,
—
Mathieu Or}r
l'inquisiteur
après
et,
de Paris, publient un monitoire
l'official
excitant les fidèles à la délation, tant des per-
sonnes que des
faits
ou
écrits
de toute nature,
qui peuvent aider à découvrir et poursuivre
l'hérésie.
Cette prime décernée à l'espionnage,
à la lâcheté et à
la
convoitise,
du haut des chaires de toutes
dimanches 16 et 23 juillet (l)
les
«
est
proclamée
les
paroisses,
.
Seigneur, pardonne à ceux-ci, car
savent ce qu'ils font»,
s'écriait,
ils ne
un mois plus
tard (26 août), le noyonnais maître
La Voye,
empêché
ses auditeurs de
était
il
de
lorsqu'après avoir refusé de fuir et
délivrer, et après
mors,
Aymon
Sainte-Foy de le
une dure détention de neuf
atrocement torturé, puis brûlé
sur la place de l'échafaud neuf à Bordeaux
(2)
.
Et pourtant, quatre jours après ce touchant
martyre,
30
le
août,
le
roi
adresser de Lyon, à tous ses
«
croyait devoir
amés
et féaulx »
de nouvelles lettres patentes, leur enjoignant,
1
Les Lois, Ordonnances et Edictj des très chrestiens
et de la Cour de Parlement, Paris,
333,
Roys de France
1
fol. 244.
(2)
Crespin, op.
à Bordeaux,
que
cette
autres.
I,
cit. I,
348, cf. Gaullieur, Hist.
60, et Bull.
exécution fut
XXIV
précédée
(iS;5),
548,
de
où
la Réf.
l'on
voit
ou suivie de plusieurs
—
ainsi
—
XXVI
qu'aux évêques,
et à ces
derniers sous
peine de saisissement de leur temporel,
tant
que
telles
exécutions se doivent poursuivre
vivement, sans perdre heure
continuer
et
« d'au-
temps jusqu'à ce que
le
fonds et
ni
racine de
la
de
cette peste soient exterminez et abolis....
procéder rigoureusement
sans déport
et
même
Pendant qu'à La Rochelle, ce
(l)
»
.
roi
pardonnait généreusement aux habitants qui
s'étaient soulevés contre l'impôt
du
dont
sel,
avaient jusque-là été exemptés (déc. 1542
ils
—
janvier 1543), la Sorbonne trouvait le moyen,
non de supprimer
fer,
la
Réforme, mais de
l'étouf-
du moins au sein de ce clergé régulier,
d'où sortaient les plus dangereux de ses missionnaires.
Une
26
confession
articles
borée
(1)
,
de
qu'elle
et qu'elle
main de
(18,
(2)
fit
foi
signer la veille et le lendeII
20 janvier 1543), à tous ses membres
(3)
Les Lois, Ordonnances,
Arch. nat.
notamment
XII, 820.
X la 86i3,
fol.
dans Isambert,
— On
sait
etc., fol. 235.
Arch. nat.
462
s.,
MM,
248.
Ces
7 sept.
le
lettres furent
1542.
plusieurs fois imprimé,
Recueil
que Calvin réfuta
articles.
(3)
en
naissance de l'infortuné François
la
enregistrées au Parlement de Paris
(2)
ultramontaine,
avait péniblement éla-
des anc.
lois
et ridiculisa ces
franc.
fameux
—
XXVII
présents à Paris, mit
dans
nécessité
la
la
plupart
d'entre eux
de choisir entre
elle
et
le
bûcher.
Ce coup de génie détermine une
retraite en
en bon ordre dans les rangs de
cette grosse armée habituée, non à la liberté,
masse
et
mais, surtout depuis l'apparition du plus
—
bitieux de ses chefs,
am-
Ignace de Loyola
—
à l'obéissance passive. Quelques-uns essaient
bien de résister,
menés,
et
mais des procès vivement
l'emploi
efficace à cette
répété
dune arme
fort
époque, l'intimidation, ont peu
à peu raison
de presque tous ceux d'entre
eux qui n'ont pas réussi à gagner la frontière.
On
obtient ainsi, à Paris, une rétractation
publique
I 543>>
la tête
et
lamentable I29 avril et 22
des deux
hommes
qui
y
juillet
paraissaient à
du mouvement, François Landry M
et
Claude d'Espence.
Pourtant on craignait toujours que le roi
ne revînt sur ses pas, tant il est vrai qu'un
coup d'état n'inspire jamais une entière confiance
que
si
à ses
auteurs.
Landry
Partout
on
racontait
avait osé parler franchement
Voy. la Confession faide par maistre Françoys
touchant iceulx articles... Bull. XXXVII, 263.
'
Landry
XXVIII
à sa Majesté,
celle-ci l'aurait
remarquait qu'elle avait
écouté,
fait suivre, le
et
on
17 mai,
d'un nouvel ordre de surséance, des lettres
recommandé
avaient
qui
itérativement
en
mars, l'exécution du néfaste arrêt du 18 no-
vembre 1540 contre les Vaudois.
Ceux qui raisonnaient ainsi, oubliaient que
pour
il
les
souverains
comme pour
y
tirer
La Sorbonne
la
refuser?
I
Le
foi fût
royale W.
promulguée
Comment
clergé se plaignait que
la
l'édit
lui
du
juin 1540 qui chargeait les juges séculiers
de
la
poursuite des crimes d'hérésie, diminuait
moyens
ses
23
sanction
leurs
avait insisté, le 7 avril,
pour que sa confession de
avec
de
conséquences
dernières
les
fautes.
er
leurs sujets,
a une logique impitoyable, qui les force à
juillet
d'action
1543, le roi
et
de
répression.
Le
signe donc une déclaration
autorisant les inquisiteurs et tribunaux ecclésiastiques à informer
prise
de
ou laïque,
et
contre
,
décréter de
et
ecclésiastique
tout suspect,
corps,
ordonnant aux juges royaux
d'exécuter ces décrets sans délai et d'en saisir
immédiatement
les
Parlements
(2)
^1)
Bulaeus, Hist. universit. par. VI, 384.
(2)
Le préambule de
la
déclaration
résume
clergé. (Isambert, anc. lois franc. XII, 818.)
.
Ce même
les plaintes
du
—
Sorbonne sont approu-
jour, les articles de la
pour être enregistrés
vés,
31
juillet
On
comme
le voit
mieux, à
les
—
XXIX
;
le
retour à
la
clémence, disons
n'est plus possible.
la justice,
bûchers
publiés le
le 30, et
d'État.
loi
partout allumés,
sont-ils
et,
Aussi
dès
10 août, l'évêque de Cavaillon prend sur
le
lui
de saccager Cabrières.
L'année 1544 se distingue par le célèbre
du Parlement de Paris (14 février), en
vertu duquel les livres publiés par Etienne
arrêt
Dolet et quelques autres, notamment X Institu-
de Calvin sont brûlés au parvis Notre-
tion
Dame
«
église
»W.
pour
au son de
—
grosse cloche
d'icelle
joie de sinistre
augure
la
Feu de
celui qui l'avait
provoqué,
que sanc-
et
tionnent dignement, à Toulouse, le 30 mai, le
supplice de Pierre de la Serre, pauvre maître
d'école de Marvéjols
(2)
,
et à Paris,
en août,
la
publication par la Sorbonne, du premier Index
officiel
des livres prohibés
au moyen
'0 Bull.
(2) Ibid.
(3)
duquel
un
(5)
.
corps
Cet Index,
—
ecclésiastique,
XXXIV (i885), p. 22.
XXIV (i8;5), p. 54g.
Paris, Jehan André, Ô44. Le privilège est
(Ibid. p. 24 et
du
19 août.
Reusch, Die Indices libromm p<-ohibitoru»i,
Bibliolh. des Litt.
Ver.
Stuttgart, CI. XXVI, 1886).
—
XXX
composé comme
Sorbonne, des
l'était la
in-
telligences les plus étroites et fatalement les
plus prévenues, s'arrogeait le
—
conque
défendre
l'épanouissement spontané
de
culation
des
la
lettres »
pensée
n'eut
pas
et
la
humaine.
même
moins toutefois que
à
douter,
de Paris
droit exclusif
un écrit quela tué en France, pour des siècles,
ou de
d'autoriser
n'ait
été
libre
Le
le
père
de s'en
l'air
déterminé par
«
cir-
Parlement
à ne
lui,
sanctionner qu'un an plus tard (23 juin 1545),
à
et
de
requête de l'inquisiteur
la
la
foi,
cet attentat à l'inviolabilité et à la liberté de
l'esprit
«.
J'allais
lois,
le
oublier le traité de
qui fut signé cette
Crépy en Va-
même
année 1544,
18 septembre, trois jours après
la
mort, à
Turin, du traducteur de ces psaumes qui furent
le
viatique de tant de martyrs, Clément Marot.
C'est le dernier traité que François
er
con-
avec son heureux rival Charles-Quint [2 \
clut
Il
I
ne garantissait aucun avantage politique au
roi
de France, mais l'engageait par contre, à
(1)
Bull.
(2)
On
XXXIV
sait
que
(i885), p. 2?.
ce dernier venait de
s'emparer de Saint-
Dizier et de Château-Thierry et que François
obligé de rassurer les Parisiens affolés.
I
er
avait été
XXXI
soutenir encore l'Église « pour obvier à l'ex-
trême danger
saincte
foy
puisque
la
et
—
».
Engagement
de
liste
foy »
« saincte
Daubois,
4.
tfïelfcois
(1545 —
rien
agonie,
Vaudois
si
n'égalait
ce
et patiente!
présenter
!
inter-
et
faire faire
quence,
le
la
et
autres
Suspendus depuis
la
vie et la mort,
de
persistance
n'est celle de
Une
leur foi
leur
humble
supplique qu'ils avaient
appuyer,
derechef ébranlé
le
fait
en avril 1543, avait
Il
s'était décidé à
roi.
une enquête
et à signer
en consé-
17 mai, les lettres de surséance que
viens de citer. Prorogées
Le
sans
1546)
longtemps entre
si
(1)
de
maintien
le
grossissait
!
3nfortunés
je
Eglise
cette
(l)
ruption
§
bien superflu,
ceux que
pour
exterminer
faisait
cette
hazard où se trouve nostre
18 déc. 1544, entre autres,
le
14 juin 1544,
Richard Pouchet
et
Vin-
cent Périer e'taient brûlés pour hérésie, à Montivilliers, près
du Havre
{Bull.
XXV
[1876], p. 109).
XXXII
elles furent signifiées,
le
25 octobre suivant,
au parlement d'Aix. C'était Pilate, disputant
le
Christ à Caïphe
!
Or, Jean de Meynier d'Oppède, premier
ce parlement depuis
président de
cembre
pherait
le
20 dé-
1543, savait bien que sa haine triom-
d'une
que
irrésolution
aucun principe supérieur.
Il
lui
n'inspirait
suffit
pour
l'ombre d'une preuve,
cela d'affirmer, sans
que ces pauvres gens avaient comploté
s'emparer de Marseille
Calomnie
blable
!
Eh
de
(l)
.
ridicule, à force d'être invraisem-
bien
!
quelque humiliant que cela
paraisse pour un souverain aussi intelligent
que François
I
er
,
il
pitoyable mensonge,
l'avocat général
vence
effet,
(15
faut
reconnaître que ce
aux instances de
joint
Guérin
et
des Etats de Pro-
décembre), atteignit son but. En
sans attendre les résultats
l'enquête,
le roi
commence
définitifs
livrer toute cette population, pieds et
(1)
Cette calomnie n'était
connue
de
l'année 1545 par
poings
par une
parfaitement
jusqu'ici que
assertion de VHistoire ecclésiastique. Elle est
confirmée par ce passage de la réponse de François I er à
l'intervention des Strasbourgeois, que je résume plus loin:
So sie doch gegenn miser fiirnemsten frontier Stat...
thàtliche handlung fiirgenommen... (Baum, Cunitz et Reuss,
Calvini opéra, XII,
114.)
XXXIII
à la rage des brigands qui la guettaient
liés
depuis cinq ans
Voulait-il,
!
en laissant
le
champ
libre à
rannie aussi cupide que sanguinaire, en
fois
pour toutes avec
une tyune
finir
les tergiversations
où sa
cœur sollicités par la pieuse charité
noble sœur Marguerite, l'avaient parfois
raison et son
de sa
entraîné
comme malgré
qu'on contemple
les
lui?
On
le dirait, lors-
flammes de tant de bûchers
expiatoires, qui seules
éclairent les ténèbres
suprêmes d'un règne si brillamment commencé.
Qu'on parcoure
des
les registres criminels
Parlements, et l'on verra
si
j'exagère
Les
!
8 janvier, 20 et 26 mars 1545, Paris et Tours
voient brûler François Bribart, secrétaire de
l'évêque
deau
et
Jean
du
Bellay,
Robert Tintin
(l)
.
Mathurin
Le
5 avril,
Bloncinq
des conseillers qui les avaient condamnés, sont
commissionnés par
le roi
lui-même pour pro-
pager ces incendies en province, savoir Claude
des Asses en Anjou et Touraine, Jacques
Le
Meaux
et
.
Roux
à
Sens,
Nicole Sanguin à
Provins, Guillaume Bourgoing en Bourbonnais,
(1)
Arch. nat.
X 2a
97.
Crespin, Hist. des martyrs (Tou-
louse i885, p. 38i), ne connaît que le supplice de Bribart qu'il
place en ib^.3. Il eut lieu, place Maubert, et celui de Tintin
au Marché-aux-pourceaux, hors
la
porte Saint-Honorc.
—
XXXIV
Louis Gayant à Orléans, Blois
et
w
rons
.
Le
17,
et
envi-
une chambre spéciale composée
de dix ou douze conseillers, choisis par
les
présidents, est instituée dans le parlement de
Rouen « pour
qu'elle pust
connoistre du faict d'hérésie, sans
vacquer à d'autres
Cependant
secret depuis
tenu
affaires » W.
l'ordre d'exterminer les Vaudois,
le
I
er
janvier,
pendant
qu'une véritable armée avait été rassemblée
pour
les
surprendre à l'improviste, n'avait été
enregistré à
demain,
Aix que
13, qu'avait
de dix jours, qui
le
12 avril. Et c'est le len-
commencé
suffit
cette
campagne
pour raser 22
villages,
massacrer, emprisonner ou transporter aux
galères environ 4000 prétendus conspirateurs
Un
long
cri
!
d'horreur retentit, à travers les
Alpes, jusqu'en Alsace et en Allemagne.
—
« Mêlez- vous de ce qui vous regarde et abstenezvous désormais d'employer les mots de tyrannie ou punition épouvantable pour caractériser
mes actes, si vous ne voulez pas vous exposer à
une plus rude réplique. » — Tel est le sens de la
réponse de sa Majesté aux très humbles observations du Magistrat de Strasbourg,
X
1*
(1)
Arch. nat.
(2)
Floquet, Hist. du parlement de
lui laissant
86i5.
Normandie
II,
241.
—
XXXV
—
entrevoir l'indignation des protestants, dont
ne rougissait pas de rechercher l'appui
il
Des
donc
lettres royales,
.
du 18 août, approuvent,
massacres de Cabrières et de Mé-
les
rindol,
w
en donnant deux mois aux prisonniers
pour abjurer,
recommandant l'extermination
et
des fugitifs qui n'iraient pas faire leur soumission à Aix.
Et
les
bûchers continuent à se
dresser jusque dans les plus petites villes
15
juillet,
:
contrôleur au grenier à sel;
8 octobre, à
le
Chaumont, pour le drapier Nicolas Marchand
C'est
le
Chinon, pour Antoine Georges,
à
au milieu des
répandues au
loin
(2)
.
impressions sinistres
par ces actes
injustifiables,
13 décembre 1545, que s'ouvre enfin, à
Trente, le concile général tant de fois réclamé
le
et attendu.
On
sait
comment, dans ces 25
sions qui durèrent 18 ans,
la
ses-
papauté réussit
à écarter les réformes proposées par des prélats aussi naïfs
éclat la
qu'inconséquents, et avec quel
France y
fut trahie
par
le
cardinal de
La traduction de cette lettre que donne Arnaud, Hist.
de Provence I, 83, atténue le ton hautain de
l'original, connu seulement par la version allemande publiée par M. E. Reuss, Calvini opéra XII, 114, note.
(1)
des prot.
(2)
Arch. nat. X*> 99. Marchand, dit de Waissy, était de
et demeurait à Gondreeourt-le-Chastel.
Pont-à-Mousson
ï
—
Lorraine.
décrets
Ce qu'on
—
XXXVI
sait
de ce concile
moins, c'est que les
qui
cristallisèrent
immobilisèrent pour toujours
le
dogme
et
catho-
du moyen âge furent sans doute inspirés
par les fameux articles de la Sorbonne (l)
Quoi qu'il en soit, Dieu épargna le speclique
.
tacle de cette colossale reculade à
en
était
la
cause première
:
celui
qui
Luther
Martin
expire à Eisleben, le 18 février 1546, au mo-
ment où, partout en France, son nom est
voué à l'exécration publique, ou plutôt glopar
rifié
l'invincible
constance de
qu'on persistait à appeler Luthériens
martyrs
(2)
.
Les résultats des missions envoyées en province
commencent
à paraître pendant que le
territoire d'Aix est ravagé par une peste
si
(1) Voy. plus haut, p. XXVI. «Il semble que ces articles
ont servy de modelle aux décisions du Concile de Trente,
et ils sont conçus presque dans les mesmes termes que ceux
de nôtre profession de Foy, extraite de ce Concile. » (Soulier,
Histoire du Calvinisme, Paris 1686, in-4°
p. 48.
Les vrais calvinistes, qui ont toujours cru à la présence
réelle, mais spirituelle du Christ dans la Sainte-Cène, ont
été longtemps confondus avec les disciples de Zwingle, qui
ne voyait dans la Sainte-Cène qu'une commémoration de
la mort expiatoire du Christ. On les appelait sacramentaires
et on leur réservait les supplices les plus atroces à cause de
cette opinion, qui niait la présence matérielle du corps et du
sang du Christ dans le sacrifice de la Messe. (Voy. l'édit de
(2)
Coucy dans
la
France prot., X,
8.)
—
XXXVII
—
que le peuple y voit le doigt du Dieu
des vengeances (mai 1546) W.
Mais c'est
toujours Paris qui donne l'exemple. Le 19 juillet,
terrible
—
on y brûle
dauphinois Pierre Chappot et Ni-
le
colas Gobillon: le premier, victime, courageuse
entre toutes, de l'imprimeur de la
de
et
Jehan André, qui se ven-
l'inquisiteur,
geait
de
ainsi
saient la
3 août,
la
concurrence
la
même
matisé
(1)
dit
le
fai-
Le
le 19, celui
le
de Michel
grand Michel, «imprimeur,
»,
qui avait « dog-
que Pierre Gresteau aussi brûlé
13 septembre (3)
», ainsi
même
au
vif
lui
place Maubert voit flamber
Caen en Normandie
natif de
que
Bible et les livres prohibés W.
bûcher d'Etienne Dolet;
Vincent,
Sorbonne
lieu, le
.
«L'on estime que Dieu envoya ceste punition
d'Aix pour une injustice
et
à ceulx
cruelle exécution d'icelle qu'ils
avoyent faicte l'an précédant ceste dicte peste, de laquelle
non seullement ceulx d'Aix, mais aussi presque toute la
d'une famine de laquelle le
mesme an 1546, de quoy
la mémoire est si récente qu'il n'est besoing de renouveler
ceste douleur.» (Archives curieuses de l'Hist. de France,
chrestienté s'en
ressentit,
peuple fut misérablement
ire
série,
(2)
traita
III,
t.
Arch. nat.
comme
Crespin op.
et
affligé, le
410.)
X2
- 1
98.
—
Sur Chapot, dit le sellier, qu'on
place Maubert, voy. aussi
Gobillon ou Guybillon dit le me-
sacramentaire
cit.,
I,
514.
nuisier, périt hors la porte Saint-Jacques.
(3)
et
X ïa 98. — Jeanne Dunou, femme de GuyMarie Mutel, femme de Vincent, furent fustigées
Arch. nat.
billon, et
bannies
le i3
octobre.
— Citons aussi
le
supplice (27 août)
—
Le
—
XXXVIII
7 octobre est,
comme chacun
le sait, la
date sinistre de l'auto-da-fé des Quatorze de
57 condamnés du 4 octobre, pour y sceller de leur sang la fidélité à
(l)
Enfin le 21 novembre,
leurs convictions
Meaux, élus parmi
les
,
.
le
Poitou est expressément désigné, pour des
exploits analogues, par le Parlement de Paris,
à propos de la condamnation capitale de Guil-
laume Saunier^;
jours dans
le
et, le
surlendemain, 23, tou-
même but, une
missive royale est
expédiée à Grenoble pour attribuer aux évêques
et à leurs officiaux la
d'hérésie
connaissance des crimes
ressortissans aux juges laïques et
qui leur seraient renvoyés par ces derniers
d'Olivier Rousset à Dezize près d'Autun
;
de
(3) .
M* Guillaume
Aubert (27 sept.) à Angoulême; de Macé Moreau (5 oct.) à
Troyes [YHist. eccl. 1,83 et Crespin le font pe'rir en i55o] de
Jean Voilant 3 oct.) à Blois; de Jean Bataille (if> oct.) au
Sur E. Dolet et ses opinions, voy. le
Mans, etc. {Ibid.)
beau livre de R. C. Christie, trad. de C. Stryienski (Paris,
;
( 1
—
Fischb. 1886),
(1889),
Voy.
(1)
et le Bull.
XXX
(1881), p. 33;, 385, et
XXXVIII
p. 100.
cet arrêt
dans Crespin,
la
France prot. X,
etc.
Histoire des protestants du Poitou, I, 43.
Archives de l'Isère, Chambre des comptes B, 2912,
(2) Lièvre,
(3)
12.
datées de Folembray, attribuaient aux tribunaux
ecclésiastiques, même la connaissance des crimes d'hérésie,
Ces
lettres,
il serait question de troubles et séditions, c'est-à-dire qui
ne consistaient pas seulement dans les opinions incriminées.
où