Portfolio Lucile CornetRichard 2021 .pdf


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Nom original: Portfolio - Lucile CornetRichard 2021.pdf
Titre: Portfolio - Lucile Cornet--Richard - juin 2021
Auteur: Lucile Cornet--Richard

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lucile cornet-richard
née le 11.11.1995
06 88 78 58 00
lucile.cornet@ensad.fr
compte instagram : @lucilecornetrichard
site : https://lucilecornetrichard.tumblr.com/

Vous trouverez dans ce portfolio, une avancée chronologique, de mes projets, et la
maturation des enjeux qui m’habitent.

Le pavillon de la Tunisie : lieu de convergence de l’artisanat
Architecture intérieure
Scénographie
Réhabilitation
Rapport au végétal

Nées des Archives : résidence au Mobilier National
Performance
Manifeste
Scénographie
Patrimoine

Patient, un corps en attente : les non lieux de la patience
Soin- médical - hôpital
Architecture Intérieure
Politique
Poésie
Perceptions

La Villa Martinez : une garçonnière à Buenos Aires
Maquette pédagogique
Architecture Intérieure
Recherches documentaires
Pédagogie

La gare de Niolon : lieu de soin par le paysage
Handicap
Botanique ( plante médicinal, teinture végétale, ...)
Architecture Intérieur
Paysage- Jardin
Réhabilitation

L’interaction avec le territoire : soin des adolescent.e.s
Paysage - botanique ( teinture-impression végétal)
Pédagogie - apprentissage cognitif
Soin-Care - écoféminisme
Architecture
Urbanisme

Infinite creativity for a finite world
Scénographie d’exposition
Frugalité

ACTE I : Anamnèse : ce qui me tient
ACTE II : Congruence : ce qui se construit
ACTE III : Posture : ce qui m’émeut et m’anime

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Le pavillon de la Tunisie : lieu de convergence de l’artisanat
Architecture intérieure
Scénographie
Réhabilitation
Rapport au végétal

ateliers

Pauline Levêque nous présente sa projet et marque « La maison de commerce». Elle souhaite
restaurer des circuits de matériaux. Elle commence par un état de la production artisanale, en
voyageant à travers la Roumanie, l’Ecosse, la Catalogne, la Grèce et des régions de France. L’enjeu
est de rendre visible et accessible ces matériaux pour des créateurs d’objets du quotidien (en
matière naturelle : laine, pierre-basalte, terre, verre, ...). Nous sommes en charge de trouver un
site à Paris, et penser le lieu «idéal» pour héberger cette ambition. Je me suis mise en recherche
de friches, de lieux abandonnés, d’espaces vides. J’ai alors déniché le pavillon de la Tunisie, dans
le Jardin d’agronomie tropicale. Il est construit en 1907 pour l’exposition coloniale et désaffecté
depuis 1990. A l’origine, il servait de «hub» de matériaux et objets tunisiens dans la capitale. On
y servait du thé, des gâteaux, aux milieux des tapis, lainages et poteries. C’est à la fois sa situation
géographique et son ancienne affectation qui arrêteront mon choix. Cette construction mauresque
blanche, constellée de mosaïques et surmontée d’un dôme a subit plusieurs métamorphoses
spatiales. Après des recherches à la bibliothèque du jardin, et dans les archives j’ai choisi de lui
redonner ses 4 ailes initiales. Après une dizaine de visites et parcours sur ce site, j’ai perçu les entités
et habitats alentours : la bibliothèque, les écoles, les ressources florales ... Je me suis demandé
comment montrer les objets et matières, comment les classer, comment les vendre et proposer
une expérience sensible.
J’ai réfléchi en écrivant :
rentrer dans la boutique
tater les objets, commes les fruits au marché
la main se balade d’objet en objet, de montagne en vallée, de beige en rosé, de carmin en violacé,
caresse l’âge de chaque pierre, chaque bois,
oser parfois soulever l’objet, pour en estimer le poids, le faire tourner, observer toutes les courbes,
ses hanches
en sortant j’ai les yeux ivres de formes, les mains fourmillantes
gober les objets, leurs histoires, leur formes et leurs matières, leurs vides et leurs contenus.

quand on est à terre :
matières brutes
-éternel-

quand on est suspendu :
maille tressage panier
-stockée et ancienne-

assiette creuse
avec des scaynettes
y a des gens qui vivaient dans ma soupe
m’entraine
vers l’enfance chez ma grand mère
couette fleurie
comme un champ de fleur à emporter
me pousse
dans les matins étirés

quand on est à table :
céramiques poteries
-éphémère et composé

Plan du pavillon de la Tunisie, avec répartitions des différentes fonction, Lucile Cornet-Richard

janvier - mai 2017

peigne de bois
avec ses dents longues
faisait de l’agriculture dans cette brousaille rousse
me plonge dans les cheveux de ma mère

Chaque catégorie d’objets, proposée à différentes hauteurs est accompagnée d’un type de végétal:
-les matières brutes au sol : par des mousses, par des fougères
-les céramiques sur une table de déjeuner par des fleurs coupées en bouquet
-les paniers et tressages suspendus : par des fleurs séchées, des blés, de l’eucalyptus
Une aile du bâtiment héberge des ateliers, pour des résidences de designers et partage au public
(écoles, badaud, ...).
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Nées des Archives : résidence au Mobilier National
Performance
Manifeste
Scénographie
Patrimoine

Résidence du collectif Nées des Archives au Mobilier National
exposition à la Rotonde de Stalingrad
exposition / performance pour les journées Européennes des Métiers d’Art (reporté suite au covid 19 )
(texte, recherche iconographique, scénographie, casting, performance)

La collection MN19 est proposée par le collectif Nées des Archives.
Sont Nées , les formes, les idées, les esthétiques, émergeant des
collections du mobilier national. mais aussi des interactions de compétences.
L’idée d’un «nous» apparaît rapidement comme une chose heureuse et nécessaire à l’élaboration
du projet. Ce «nous» existe tant dans la pensée du projet que dans son élaboration. Plus qu’une
agglomération de «je» artistique, c’est un «nous» qui invite à nouer des relations en intra et a
l’extérieur.
Un nous qui permet l’ouverture, et par conséquent l’inclusion du public.
C’est une invitation a nous ré approprier cette institution, son mobilier et son imaginaire.
La collection prône, par son process de création, la bienveillance. Une bienveillance envers les corps et
l’environnement, une pensée qui relève d’un ecofeminisme évident. Les pièces ne sont pas genrées et
accueille toutes les formes d’envellopes.
Des corps neutres, ou le genre n’est pas nécessairement explicité. Les coupes sont douces et
n’ensserrent pas les masses. Le patronage ne vise aucunement a souligner «les courbes de la femme»,
l’affinement du silhouette etc, mais conserve la technicité de son dessin au service d’une recherche
plastique : Comment s’imprégner des objets du mobilier national
pour s’en parer.
Nous considérons le mobilier national comme un Gisement.
La résidence au sein même du mobilier national nous a permis d’observer de s’imprégner du lieu, de
connaître ce qu’il abrite et ceux qui l’habitent.
Les objets : leur forme et leur matérialité & les personnes : leurs compétences et appétences. Nous
avons ainsi considérer le mobilier national comme une lieu ressource. La collection MN 19 est le
résultat d’un travail in situ avec la ressource locale collectée.
Pour se poser en opposition à la fast fashion, la collection NDA considère la potentialité de chaque
matière trouvée sur place, prend son temps, et invite l’artisanat au cœur de sa conception. En
s’inscrivant dans le slow design, nous invitons a une nouvelle pratique des arts appliqués, ensemble.
La collection aura pris son temps pour émerger, avec un développement patient, pour favoriser le bon
et le beau geste. Finalement la pensée du slow made, inhérente au mobilier national nous aura tout
aussi imprégné pour faire naître des archives, la collection MN19.
--

Le collectif Nées des Archives : Camille Gasser (designer graphique), Yohann Leroy ( artiste plasticien),
Camille Mouchet (Licière), Margot Parcillié (Licière),....

Performance, à l’étage de la galerie du Mobilier National, photographiée par India Lange

juin 2019 - aujourd’hui

Camille Gasser m’a demandé de travailler dans ce collectif pour mettre en mouvement et en espace
la collection MN19. Yohann Leroy lui avait parlé de mon travail (scénographique, chorégraphique et
costumier) pour l’adaptation de la pièce Tristesse et joie dans le vie des girafes, à partir de matériaux
de réemploi.
J’ai travaillé au service de la collection MN19, pour composer des performances ou scénographier
des défilés, qui puissent refléter l’esprit de la fabrication ( pluridisciplinaire, artisanal, collective).
Ma capacité à représenter aisément les lieux ( en perspectives ou en plans), nous a permis d’être
réactif lors des différentes opportunités d’exposition ou défilé, pour ainsi ré ajuster le projet.
Chacune des 8 silhouettes de la collection manifeste, présentée en avril 2020 lors des Journées
Européennes des métiers d’art, est le résultat d’une minutieuse exploration du lieu et de ses
collections. Presque entièrement made in Mobilier national, elle se compose de matériaux déclassés
(couvre-lits, rideaux, cristaux, laine…) et met en valeur le patrimoine de deux manières :
— d’une part en utilisant les techniques traditionnelles et les matériaux du Mobilier national pour
produire de nouveaux types d’objets
— d’autre part en s’inspirant du patrimoine et en le donnant à porter, sentir et toucher.
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Patient, un corps en attente : les non lieux de la patience
Soin- médical - hôpital
Architecture Intérieure
Politique
Poésie
Perceptions

mémoire de 4ème année

Illustration présente dans mon mémoire, Lucile Cornet-Richard

2018- 2019

«Mon intérêt pour l’hôpital n’est pas qu’intellectuel, il est aussi politique. Au-delà des
déclarations de bonnes intentions, qu’en est-il de la solidarité et du service public ? Y
a-t-il un progrès au-delà des évidentes prouesses techniques, dont celles dont j’ai pu
bénéficier ? La crise de l’hôpital n’est-elle pas l’un des signes d’une crise profonde de
la société ?». J’ajouterais aux propos de Jean de Kervasdoué, un intérêt pour les mots.
J’ai abordé ce sujet avec un intérêt pour le champ lexical, pour la linguistique, pour
l’étymologie.
J’ai abordé ce sujet d’abord par le patient. J’ai cherché à comprendre comment de patient j’ai dérivé vers patien-ce. Puis de mots en maux, j’ai bifurqué vers les espaces qui
accueillent ces patients, et qui dès lors, deviennent des espaces de patience dans l’hôpital, aujourd’hui. (...) Entre objectivité et subjectivité, j’ai ici voulu dresser un état
des lieux de l’hôpital aujourd’hui, et de son rapport aux malades, aux patients et à leur
famille.
Alors que le parcours du patient est constitué dirais-je environ de 90% d’attente, je
souhaite, en traitant de cette temporalité et de ces effets, dénoncer une situation qui
reflète, en substance, l’état des relations entre architecture et société.
Je propose de voir les sentiments liés à l’attente et, par conséquent, les espaces correspondants. Je tente ici d’ancrer et de lier l’aspect physique du lieu à sa charge émotionnelle. Et si je dois écrire en tant que future architecte, j’écrirai, je décrirai ces lieux,
qui contiennent, supportent et entourent nos émotions.
C’est un moyen d’inscrire le sens et le rôle que je m’attribue. Une manière peut être
de définir et d’envisager la pratique. J’écris sur le temps dans l’architecture, les minutes
dans les pièces, la société des secondes et les formes prêtées aux émotions. Face à une
société stressée, l’hôpital est tout aussi surmené. Je prends comme lieu d’observation,
comme fenêtre d’analyse les quelques lieux où le corps s’arrête, et attend. Le hall, la
salle d’attente, le couloir, le cabinet, la chambre. Ces lieux forment mes chapitres. Dans
chacun, je tente d’écrire et de décrire, d’énoncer et dénoncer la négligence dont on
fait preuve envers ces espaces. Je me suis baladée de salle d’attente en salle d’attente,
d’hôpitaux en hôpitaux, et de récits en expériences, et j’en ai fait la base de ma recherche.
«J’ai rendez vous chez le neurologue, rien que le mot est moche, mais je n’ai pas grand
chose à proposer, cervologue, médecin des pensées, de l’intelligence, technicien de
la matière grise ? Quand je trouve enfin le cabinet, que j’ai passé les codes, portes,
portails, portillons, sonnettes et étages multiples, je suis accueillie par une jeune femme
surmontée d’un chignon. Elle mime elle même une certaine joie de me recevoir, puis ses
grosses lèvres rouges et ses ongles vernis m’indiquent le chemin de la salle d’attente. Il y
a une moquette rouge bordeau, une tapisserie épaisse couleur tâche de vin, le couloir est
fin, long et sans fin. Cette jeune femme vient de m’envoyer dans la salle d’attente, dans
le salon de patience, comme si j’allais y trouver un recoin calme dans lequel patienter
paisiblement. Bah oui c’est ce que je suis censée faire le mieux patienter, moi la patiente
qui vient volontairement me prélasser entre ces magazines périmés. J’avais pris un quart
d’heure d’avance, par pure courtoisie. Finalement je regarde les demi heures défilées
librement. Les minutes sont feignantes. A l’horloge pendue au mur, les aiguilles ont la
tête qui tournent. Je m’étourdis de les fixer. J’ai le temps de compter les grains de la
tapisserie, les plis, les bulles de cette vieille peau jaunie. Il y a 5 dalles par 7au plafond,
parmi lesquelles 6 dalles lumineuses de néons
blancs. L’un deux a le hoquet et sursaute chaque seconde, pour s’évanouir ensuite
quelques minutes. Ca commence à m’énerver, ça me titille, je trépigne, je tente de penser
à autre chose. Quand mon attention se porte sur les couinements des sièges plastiques
qui répondent à chaque lever de fesses. C’est alors que toutes les fesses du salon décident
de se replacer tour à tour. C’est épidémique comme les baillements.(...) Je retrouve ma
place de patiente et dans ce milieu si hospitalier je continue de patienter. Alors patience...
Patience ce mot qui lui-même dure à la lecture »
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La Villa Martinez : une garçonnière à Buenos Aires

La villa Martinez est une commande, émise en 1930, par Julian Martinez, un riche
médecin, pour passer quelques moments avec sa maîtresse, Victoria Ocampo (écrivaine
et intellectuelle argentine). Cette garçonnière s’implante à Buenos Aires. Le Corbusier
a confié l’ensemble du projet à Charlotte Perriand. Celle-ci y a vu l’opportunité de
proposer son mobilier, exposé au Salon d’Automne de 1929, qui n’avait pas rencontré
un grand succès. Elle se réapproprie les principes corbuséens, pour résoudre la
commande, composer avec une piscine et un lit, sur une très fine parcelle. Le volume
de la piscine posé sur le toit terrasse, abaisse le plafond à l’étage inférieur pour y glisser
un espace de chambre plus intimiste.

Maquette pédagogique
Architecture Intérieure
Recherches documentaires
Pédagogie

Maquette pégagogique : Villa Martinez - Charlotte Perriand
Exposition à la Fondation Louis Vuitton : « Le monde nouveau de Charlotte Perriand»

Le projet s’élabore aux côtés de Roger Herrera et Joachim Monegier du Sorbier,
commissaire de l’exposition «le nouveau monde de Charlotte Perriand», et Clélia
Dehon responsable de la médiation culturelle.

C’est
un
livret
pédagogique

il appartient
à:

en 1930,

LA VILLA
MARTINEZ
CHARLOTTE PERRIAND

C’est un travail de recherches documentaires pour comprendre la commande, puis
de compréhension de la structure du bati, et enfin un exercice de transmission et
transcription pédagogique de ces notions architecturales.
En allant à la fondation le Corbusier dans le 16eme arrondissement de Paris, nous
découvrons quelques croquis de la Villa Martinez, que nous adoptons immédiatement.
Beaucoup de recherches d’écrits, de lettres, de croquis et photos ont été nécessaires
pour recomposer les plans, l’intérieur et le fonctionnement de ce lieu ( très peu
documenté).

Un cahier pour comprendre, dessiner, aménager,
colorer, habiter, de l’architecture, des intérieurs, des
histoires, une piscine, une chambre, une terrasse, une
villa, penser qui y habite, ce qu’on y fait, ce qu’on voit
depuis les fenêtres, ce que l’on voit depuis la terrasse,
ce que l’on fait sur cette terrasse, quel mobilier y
installe t on, comment l’installe t on, quelle intimité
crée t il, comment habiter les espaces, comment
utiliser le toit, y a t il un jardin, à quoi ressemble la
vie dans cette villa ? répondre à cette question c’est
déjà faire de l’architecture intérieure.

atelier proposé par :

Chaque groupe d’étudiants choisit de focaliser son étude sur un projet non réalisé de
Charlotte Perriand et réalise ensuite une maquette pédagique pour des enfants de
6-11 ans.

L’atelier que nous avons conçu, propose de comprendre par le geste du montage de
la maquette, les principes corbuséens, enrichis par le mobilier de Charlotte Perriand,
venant rythmer et composer le plan libre.
Les couleurs de la maquette reflètent les ambiances de la ville de Buenos Aires et les
teintes primaires modernistes.
La maquette est accompagnée d’un livret, qui constitue un support pédagogique,
adapté aux 6 11 ans, pour leur permettre d’annoter, colorier, compléter les plans et
élévations de leur villa. Il retrace en partie notre cheminement de recherche.

fait le :

anne claire heinry
lucile cornet richard

Maquette de la Villa Martinez exposée à la Fondation Louis Vuitton avec le cahier pédagogique.

janvier - mai 2019
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La gare de Niolon : lieu de soin par le paysage
Handicap
Botanique ( plante médicinal, teinture végétale, ...)
Architecture Intérieur
Paysage- Jardin
Réhabilitation

en partenariat avec l’association TCAP21 et la SNCF

Saynettes, projet de réhabilitation de la gare de Niolon. Lucile Cornet--Richard

La gare de Niolon, ancrée dans une carte postale, devient un lieu de soin par le
paysage. Ce projet d’inclusion prend place dans le territoire en retissant des liens avec
ses éléments (faune, flore, habitants), en proposant notamment un marché local.
L’espace invite à de nouvelles pratiques douces du paysage, par le yoga, la méditation,
les ateliers communs.
Nous considérons l’environnement comme une ressource d’alimentation, de plantes
médicinales et couleurs (issues de la teinture végétale).
-Le 12 JUIN 2022,
Chère Anny, (Anny c’est ma grand-mère), je reviens de Niolon, qui est à quelques
encablures de Marseille,
Sur le chemin mes yeux guettaient la mer, l’attrapaient en image flash puis enfin glissaient
sur cette étendue brillante.
Lucie et Fabiola m’invitent à visiter le jardin. Nous traversons une allée d’aromatiques au
plus près de la cuisine, quelques arbres fruitiers, combinés à des fleurs, au centre du jardin,
un conteneur de 6 m se prolonge en grande tablée protégée par du polycarbonate. Ce qui
aujourd’hui ressemble à une halle de marché, demain pourra être un lieu de déjeuner ou
de fête. 11h C’est encore l’heure du marché, ici le mercredi et le samedi, des producteurs
locaux et les jardiniers d’ici, vendent leur récolte, ou fabrication maison. Du miel, du
pain, du fromage, des bouquets de fleurs, des œufs, des légumes anciens, des fruits, des
gâteaux… La monnaie locale, la roue est priorisée. Les étudiants, et autres personnes à
faibles revenus ont des prix doux. Le jardin te plairait beaucoup, Lucie m’explique que
c’est de la permaculture, ici l’union fait la force, les fleurs protègent les légumes, les
fruitiers. L’eau récoltée par le toit, ruisselle jusqu’à une mare, là où auparavant il y avait
un grand trou. Des poissons assainissent l’eau, c’est de l’aquaponie, et l’eau irrigue les
buttes de permaculture. Les restes ou déchets produits au café vont au compost ou pour
nourrir les poules, au fond du jardin.
Je retrouve Lucie et Fabiola à l’intérieur. Je passe par la porte principale. A ma droite
une grande étagère jalonne tout le mur et propose à la vente, des produits artisanaux
de la région, du savon, des bougies, des céramiques, des fleurs séchées, des tisanes et
des thés. Cette grande étagère forme un réservoir, une carte postale des produits de la
région. A gauche, l’ancienne armoire a été conservée pour accueillir les thés et tisanes
en service libre. Ici nous sommes servis par des personnes porteuses de trisomie 21.
Alors les objets, comme les assiettes ou les plateaux portent des empreintes de main
pour faciliter le portage. Pour leurs premiers mois de travail, les serveurs.ses utilisent
des sets avec des indications colorées pour guider la mise en place des couverts. Ici pour
communiquer, tout le monde peut utiliser le FALC et le Makhaton, deux méthodes pour
favoriser et faciliter la communication. Les plannings sont donc composés de symboles
et le vocabulaire simplifié. Ici, c’est une salle de motricité, de yoga, de méditation. Ce
sont des pratiques qui ne remplacent par l’orthophonie, mais aide grandement à la
respiration, à la gestion du stress, de ses émotions et ses capacités. Toute personne qui
travaille dans la gare, peut à tout moment venir s’y poser. Nous réveillons Fabiola pour
déjeuner ensemble, dans la pièce à côté.
La voix de la femme SNCF retentie annonçant mon train 8675 en direction de Marseille
St Charles.
J’espère que bientôt, on reviendra ici ensemble,
Je t’embrasse
Lucile

septembre-décembre 2019

PS : Tu vois parfois j’essaie de t’expliquer ce que c’est l’architecture intérieure, je crois
qu’en écoutant bien le terrain, les plantes, des racines jusqu’aux fleurs, on peint un
paysage à l’intérieur.
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Plan en cours de réalisation, de l’étage de la gare. Lucile Cornet--Richard

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Dans un premier temps, j’ai fait un relevé
des matières et couleurs de la gare, de son
architecture intérieure et des aménagements
(photographies, bancs, ...).
J’ai pu ainsi établir une gamme colorée,
comme un portrait du lieu en couleurs.
Ensuite, j’ai recensé et identifié les végétaux
(légumes, fleurs, arbustes,...) présents dans le
jardin de la gare et sur les chemins proches.
Grâce à la teinture végétale, expérimentée à
partir des plantes locales, j’ai pu retrouver les
couleurs de l’architecture, sur du textile (coton
et lin).
D’une part, celui ci pourra être utilisé pour
l’aménagement intérieur du café (en rdc de la
gare) et des appartements (dans les étages du
batiment).
D’autre part, ces teintures végétales pourront
être réalisées par les personnes porteuses de
trisomie 21, qui habitent et travaillent dans ce
lieu.

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L’interaction avec le territoire : soin des adolescent.e.s
Restauration écologique du collège Travail Langevin
Paysage - botanique ( teinture-impression végétal)
Pédagogie - apprentissage cognitif
Soin-Care - écoféminisme
Architecture Intérieure

diplôme à l’ENSAD, section architecture intérieure

• introduction
Je souhaitais vraiment réfléchir et formuler ce projet de diplôme avec le réel, son
territoire et donc ses contraintes. Et j’en ai eu l’opportunité grâce aux Cordées
de la Réussite, un programme d’ateliers en partenariat avec l’ENSAD et le collège
Travail Langevin à Bagnolet, j’avais donc trouvé un site et des habitants pour et avec
qui travailler. Je me suis demandé comment accueillir, protéger et accompagner
des adolescent.e.s dans ce collège de Bagnolet. Comment soutenir ces moments
de vulnérabilité, liés à l’adolescence, et parfois renforcés par l’exil et l’isolement
affectif ? Comment la redécouverte de la ville et le ré-enchantement de celle-ci par
les adolescent.e.s, peut contribuer à créer de la convivialité ? Je me dis que le soin
apporté au lieu des savoirs, de la connaissance de soi, des autres et du monde, en est
une réponse. Et je pense alors que la solution se trouve dans le maillage et le tissage,
des individus autour et vers l’extérieur du collège, pour former un nous.
Ce «nous» dont parle Marielle Macé : «Nouons-nous ; nouons encore, imaginons
d’autres façons d’être à plusieurs, de se lier, … le « nous » d’amour pourrait, si on
l’écoute, s’infinir en politique.»
• collège
Portrait de ce lieu, son architecture et ses habitant.e.s.
Le collège c’est un lieu et une période : l’adolescence, qui me parait être cruciale. Un
des derniers lieux où il y a de la mixité sociale, où les questions de genre, de rapport à
l’autre sont complexifiées par la puberté….
Le collège Travail Langevin est construit en 1934, comme en témoigne sa façade de
brique. Il a fait parti d’un groupe scolaire avec l’école maternelle accolée. Puis en 1991,
Veneta Avramova, architecte bulgare est nommée pour restaurer et compléter le bâti.
Elle modifie l’aile centrale et ajoute ces structures de métal et verre. Elle dit dans un
entretien que « celles-ci sont démontables si la pédagogie est amenée à changer ».
C’est un collège qui accueille des classes UPE2A, d’élèves primo arrivants, allophones,
pour qui la rencontres avec les autres élèves du collège est un peu complexe. Pour
2023, le département et le maire souhaitent voir le collège détruit au profit d’un
mastodonte de collège plus loin. C’est dans ce contexte que je pense le projet.

LIvre de diplôme - Lucile Cornet--Richard

octobre 2019 - septembre 2020

• étapes de travail
Le collège est un microcosme, un paysage, où il n’y a pas de « mauvaise herbe », mais
au contraire comme dans un jardin en permaculture, dans lequel on associe, et on
considère la diversité du territoire pour créer des écosystèmes.
Le projet c’est donc : repenser le lieu, pour agir, pour fabriquer comme le fait la
permaculture, en association en activant le lieu par le maillage entre humains, paysage
végétal ou compétences locales. Comme étapes de travail, j’ai donc suivi les étapes de
la permaculture, définie par l’acronyme OBREDIM. Observation, Bordures, Ressources,
Evaluation, Design, Implementation, Maintenance
Il y a trois références qui ont particulièrement porté l’ensemble de mes réflexions,
orienté mes choix architecturaux, et permis de monter les ateliers.
L’écoféminisme et le care. Emilie Hache écrit : « Pour les écoféministes, destruction de
la nature et oppression des femmes sont liées ».
Les écrits d’Ivan Illich , la société sans école : qui parle entre autre de la
déprofessionnalisation, pour la santé et l’enseignement par exemple. Il explique
qu’aujourd’hui le savoir s’est transformé en scolarité, qui exige des résultats, des
productions contrôlées. L’école est à l’image de la société.
Et Fernand Deligny, éducateur des années 60, qui était contre les institutions pour
personnes autistes. Il prônait non pas un lieu, mais un milieu soignant. L’enjeu
de ce projet est donc que ce lieu : le collège Travail Langevin, devienne un milieu
d’apprentissage en se liant au reste du territoire.
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outils de projet : Pour composer les contours du
projet, et formuler ma problématique de travail, mes
principaux outils de projets ont été la carte, les mots,
les dessins, les livres. Sur cette carte j’ai établie les
mondes qui dans ce diplôme allaient jouer ensemble.
Pour réfléchir plus précisément à l’histoire de ce
projet, j’ai beaucoup dessiné, et établi des cartes de
dessins pour nouer le récit.
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J’ai donc commencé par les étapes O, B et R, observation bordures et ressources, à
travers les yeux des habitant.e.s de ce lieu. Portée par les mots de la journaliste Jade
Lindgard qui dit : «Deviens le territoire que tu défends». Les collégien.ne.s m’ont fait
visité et décrit le collège, et leur chemin pour y venir. Ils ont réalisé des cartes sensibles
du parc en face du collège.
Elle.il.s ont contribué à produire des cartes de ressources :
- humaines ( corps enseignant, associations, jardinier...)
- végétales ( essences dans le parc, la cour, la rue,...)
- structure/entités ( bergerie, marché, château, lycée, ...)
Mon but est d’être le catalyseur de ces ressources pour ensuite les activer pour une
restauration écologique du collège.
• expérimentations
Pour monter ces ateliers, j’ai d’abord beaucoup échangé dans la salle des professeur.e.s,
aux pauses déjeuner et aux récréations. C’est aussi et surtout un travail en collaboration
avec Mathilde Soilleux la principale du collège pour la mise en lien avec les acteur.rice.s
du collège, ou pour composer des groupes élèves.
J’ai beaucoup parcouru les couloirs du collège, la cour ou l’entrée de l’administration (
en y croisant tous les élèves renvoyés de cours).
A la fin de tous ces ateliers (ceux que j’ai initié ou mes interventions dans différents
cours) nous devions exposer les expérimentations, les photos, les interviews des
collégien.ne.s dans le Château de l’Etang.
Au-delà des résultats et des productions de ces rencontres ce qui m’importait et ce qui
le restera l’année prochaine, c’est la manière de travailler. Nous faisions entre autres
la météo des émotions et des respirations en début de séance. J’ai beaucoup répéter
aux adolescent.e.s qu’il.elle.s connaissaient mieux Bagnolet et ce collège que moi,
allaient m’apprendre beaucoup de choses, et que le reste on le chercherait ensemble
en expérimentant, en tâtonnant.
Ces étapes ont été des premiers pas collaboratifs, avec les acteur.ice.s et les habitant.e.s
de Bagnolet, vers l’étape D : Design.
Lors de ce diplôme en architecture, j’ai proposé une première piste d’intervention
architecturale frugale : 6 déplacements d’éléments du collège vers le quartier, pour
permettre et construire les liens avec le voisinage.
Tous concourront à ouvrir le collège vers le territoire, retisser la vie de ce lieu avec
son environnement, et (re)créer des interactions, faune-flore- minéral et humain-...
se réapproprier des savoirs faire, des compétences. Tous ces buts ou objectifs se
rassemblent sous le terme Reclaim, beaucoup utilisé par les écoféministes.

Collège Travail Langevin, portrait du lieu : son architecture et ses habitant.e.s

1 • Le premier mouvement c’est le décalage de l’entrée.
L’entrée se faisait par un hall central, dans la symétrie du batiment, mais très bruyant
par sa triple hauteur et inadapté aux problématiques de violences, avec les nombreuses
marches qui mettaient en difficulté les surveillants.
L’entrée est donc décalée et le hall devient un lieu d’exposition des travaux des
collégien.ne.s
2 • L’entrée dans l’enceinte du collège se fait maintenant par le rez de chaussée bas.
Nous traversons le bati par un passage qui existe déjà. Il est maintenant planté et
permet ainsi de créer une porosité verte entre la cour et le parc Josette et Maurice
Audin.
Ainsi les premiers moments d’une journée au collège se déroulent dans la cour, comme
un premier moment commun.

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3 • Puis l’entrée dans le bâtiment se fait par l’ancien foyer, doté d’un auditorium. La
rentrée ou les sorties pédagogiques, pourront être introduites par une discussion
posée dans cet espace. Je pense que changer les chemins dans le collège permettrait
d’introduire de nouvelles pratiques dans l’enseignement.
4 • Je rebondis sur les propos de l’architecte Veneta Avramova, qui dans l’éventualité
où la pédagogie change, pense ses interventions démontables. Cette rotonde,
bruyante sur le bitume est déplacée vers le parc, comme une place disponible pour
donner des cours, se retrouver, former du commun. L’enjeu de ce mouvement, est
aussi de permettre aux personnes non scolarisée ou allophones d’apprendre, d’accéder
à certains cours. Elle devient l’arbre à palabres du parc et du quartier.
Depuis 2015, je travaille auprès de l’association la Timmy qui protège et accompagne
les mineurs isolés à Paris. Un des grands enjeux aujourd’hui, parmi l’hébergement et le
droit d’asile, c’est l’accès au savoir et au lieu d’apprentissage, pour apprendre la langue
d’une part, mais aussi rencontrer d’autre jeunes de leur âge.
Apprendre et comprendre dehors, comme l’a induit la crise du covid 19 dans certains
pays, serait bénéfique aux collégien.ne.s déjà scolarisés et à tous ceux qui n’ont pas
encore la chance de l’être, ou qui ne le sont plus comme des personnes retraitées.
5 • Toujours pour penser cette liaison du collège avec son voisinage, le niveau haut
de la cour de l’école est relié au niveau de celle du collège par une colline plantée.
Un moyen de recoudre par la végétation ce qui existait auparavant comme groupe
scolaire. C’est une colline de plantes tinctoriales qui seront utilisés pendant les ateliers.
6 • Ici, cette classe qui était peu utilisée et desservie par le CDI, est déplacée vers le
parc. Elle devient un observatoire, un laboratoire dans lequel se dérouleront les ateliers
d’expérimentations végétales.
Ce lieu accueillera aussi ce qui se déroulait dans des préfabriqués au centre de la cour
par manque de place. Une association vient discuter plusieurs fois par semaine avec
des élèves décrocheurs ou non scolaires.
7 • Enfin, en retour, de la terre est acheminée pour végétaliser cette terrasse laissée
disponible. Elle devient un lieu de lecture, de repos. Profitant peut-être à de nouveaux
lecteurs ou aux enseignants. Plus le cadre d’apprentissage sera bienveillant, plus nous
prendrons soin des soignants plus le soin sera bienveillant.
En reprenant les mots de Marielle Macé, il s’agit pour ces 6 mouvements, de « jardiner
les possibles », de « ménager plutôt qu’aménager ».

Vidéo interview des collégien.ne.s à Bagnolet, et discussions suite à la lecture du poème «L’arbre tout seul à quoi sert-il ?». Herbier - portrait
végétal d’une adolescente. Montré lors de mon diplôme aux Arts Décoratifs de Paris, septembre 2020

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Cartographie des ressources sondées sur le territoire
environnant le Collège Travail Langevin, Bagnolet
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Aujourd’hui nous en sommes aux étapes I et M : pour Implémentation et Maintenance.
Je suis très heureuse que ces partenariats s’établissent véritablement, et consitutent
un écosystème pour mon projet de recherche.
• Grâce au sondage des ressources sur le quartier, j’ai trouvé l’association des Serres
Volantes qui viendra prendre soin des espaces végétaux du collège, pendant l’année et
l’été. Des intervenant.e.s de cette association ont rencontré l’équipe de professeur.e.s
de sciences et vie de la terre, pour mener des cours de concert.
• Nous avons instaurer une fête des arbres, qui aura lieu chaque année à l’automne. Ce
sera l’occasion de rassembler toutes les collégien.ne.s des différents âges et ouvrir le
collège aux parents d’élèves. Dans la cour ou le parc Josette et Maurice Audin. A cette
date, cette année, nous planterons 2 arbres dans la cour, avec l’aval du département,
le matériel du collectif YA+K, l’aide technique de l’association des Serres volantes, et les
mains des collégien.ne.s.
Le végétal servira de lien pour retisser les générations du territoire.
Je finirai sur un vers d’Aragon, qui résume et rappelle à mon avis, la visée de ce projet.
Il écrit : «le lieu de nous où toute chose se dénoue»

Maquette du Collège Travail Langevin et son quartier, à Bagnolet

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Infinite creativity for a finite world
Scénographie d’exposition
Architecture frugale
scénographie pour l’exposition Infinite Creativity for a finite world
Du 30 mars au 16 avril 2021 dans la Folie n°6 du Parc de la Villette & VilletteMakerzs et en ligne.
Dans le cadre de « 100% L’Expo – Sorties d’Écoles », présentée par La Villette.

L’exposition Infinite Creativity for a Finite World curatée par Anna Bernagozzi propose
de rassembler et de partager dans la Folie n°6 de La Villette un ensemble de projets
tous en cours d’élaboration.
Cette sélection de projets se développe en co-création et porte une attention
particulière envers leur contexte d’action et d’implantation.
Pour les présenter, nous réfléchissons à un dispositif frugal.
Ainsi nous proposons une sculpture légère, démontable facilement, avec un faible
impact économique et environnemental. Il s’agit de nous inscrire dans un écosystème
de matières disponibles. Pour servir le positionnement de la curation, nous adoptons
une esthétique du déplacement et de l’occupation temporaire, en proposant une
édification légère et modulaire. Nous employons pour cela des boites en carton et
du papier non-tissé, matériaux considérés comme pauvres dont nous valorisons les
qualités esthétiques et structurelles à l’échelle de l’espace.
Ces structures composent un système-œuvre modulaire et dé-multipliable à l’infini,
épousant les formes du bâti et se dé-formant pour favoriser une lisibilité claire des
différents contenus de l’exposition.
Nous proposons par cette versatilité d’implantation un dialogue avec l’espace défini
de la Folie de Bernard Tschumi ; la répartition des projets associés permet de profiter
pleinement des qualités formelles de l’espace : la rotonde devient par exemple une
véritable vitrine pour l’exposition.
L’élément scénographique que nous proposons se présente en tant qu’oeuvre intégrée
au projet de curation global, et participe étroitement au propos porté par le projet
d’exposition.
Nous nous inscrivons dans une démarche écologique et durable, ainsi l’ensemble des
cartons est donné à la fin de l’exposition à l’Association Cartons Pleins (75), ils sont
récupérés en vélo, et seront réemployés.
Avec Nicolas Verschaeve- designer
et Undo-Redo - graphistes
https://www.infinitecreativityfiniteworld.com/fr/

La paroie de carton ondulé constitue le décor de cette exposition et accompagne le cheminement du visiteur.

décembre 2020 - mars 2021

Artistes et designers contributeur.ice.s de l’exposition :
Nicolas Verschaeve et des étudiant.e.s de l’ENSAD
Alexia Venot et des étudiant.e.s de l’ENSAD
Maureen Barbette
Talking Hands
Fleur Moreau
Polimi Desis Lab
Pantopicon
Eugenia Morpurgo et Andrea De Chirico
Orizzontale / Lungomare
Marginal Studio
Hamedine Kane et Stéphane Verlet Botero
Caroline Grellier
Anne Fischer
Florence Doléac
Andrea De Chirico
Lucas Dauvergne (STU-DIO)
Dach&Zephir
Simon Ballen Botero
Antoine Tour
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Avec la lumière du jour, les trames du bâti se
mêlent avec celles des cartons.

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La scénographie s’adapte à chacun des projets.
Nous sculptons les cartons pour mettre en avant les
formats multiples des projets présentés.

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ACTE I : ANAMNESE – ce qui me tient
Mes grands-parents étaient fermiers, paysans, artisans, ouvriers
dans des usines de chaussures. Mes deux parents étaient éducateurs
spécialisés puis aujourd’hui professeure des écoles et administrateur ad
hoc. On m’a appris la nature reine, l’écoute des saisons, du vent et de la
pluie, l’observation paisible du temps (sans rentabilité ni stress), et à le
redonner palpable (alors qu’il est fuyant et inodore).
Par la composition des bouquets de fleurs,
Par la précision du sillon de pomme de terre,
Par l’association des soucis et des choux au champ,
Par les mots jachère ou labour.
On m’a transmis l’importance de l’attention à ce qui nous entoure, notre
interdépendance et la responsabilité dans notre monde, celui qu’on
traverse et qu’on éprouve au quotidien. On m’a légué la terre comme
préambule à tout ce qu’il y a de vivant : idées, humains, habitats etc. Et
ainsi par cet humus, l’importance de l’humilité.
J’ai appris à compter en écossant les petits pois
Les couleurs avec les boutons d’or et le genêt
A conduire dans les champs
A cuisiner avec les œufs des poules, du fond du jardin
A coudre pour habiller l’épouvantail
On m’a enseigné avec mon paysage ce que me disait l’école
et la maitresse, et les chaises à jambes bleues
J’étais une enfant des savoirs de la ville et des pouvoirs de la campagne
Je voulais être ostéopathe, sage-femme, professeure en maternelle
et pompier, des métiers qui fabriquent, arrangent et assemblent pour
favoriser et maintenir la vie. Aujourd’hui, c’est portée par les mêmes
intentions et attentions que je deviens designer – architecte, pour penser
et former des enveloppes, d’ampleur très différentes. Corréler des pratiques et des lieux (territoires et vivant.e.s). Prendre soin et cultiver ce
qui émergent entre les gens (idées et senti-ments). Faire résistance à ce
qui concasse (la vitesse, la production, la hiérarchisation).
L’enveloppe n’est autre
qu’une attention portée à,
un espace -temps pour créer,
(qu’elle soit sociale, physique ou émotionnelle)
une relation.

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ACTE II : CONGRUENCE – ce qui se construit
Par l’approche pluridisciplinaire de l’Ensad, j’ai appréhendé
l’architecture, appelée d’intérieure de manière réductive : celle-ci
doit en effet être pensée, il me semble, comme « architecture » de la
relation. Elle doit être appréciée comme un objet, une discipline, une
action et une éthique communautaire (pour reprendre les 4 acceptions
détaillées par Mathias Rollot (architecte et chercheur membre du
Laboratoire d’Histoire de l’Architecture Contemporaine). Il m’est
important qu’elle soit entendue comme constitutive d’un moment : de
rencontre, de regard ou d’égard, puisqu’elle compose avec l’espace et
le temps. C’est ainsi que « l’Architecture » induit une certaine relation
à soi, aux autres et au(x) monde(s) et parle ainsi bien plus d’espaces
habités que de bâtis.
J’ai trouvé par le design et l’architecture les outils par lesquels ensembler.
Des moyens pour mettre en relation, plus que pour produire – redonner
du sens et de la poésie à nos quotidiens – et peut être avant tout pour
(com)prendre le monde.
J’ai la sensation que mon appétence pour le jardinage (au sens le plus
noble : le jardin comme paradis et enclos), combinée à une pratique de
design collaboratif, m’amène à penser une forme de maïeutique des
territoires. En effet, la notion de poïétique m’intéresse particulièrement
: le chemin vers la production est pleinement constitutif du projet. Elle
nécessite de prendre soin et considérer : le territoire et sa temporalité.
Le design ne résoudra pas les différentes crises (économiques, sanitaires,
politiques, …) mais nous permet d’inventer, proposer, dégager (dans
l’ici et maintenant) : des réconforts et des refuges, construire et ouvrir
des portes et des pistes réjouissantes pour des lendemains chantants.

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ACTE III : POSTURE – ce qui m’émeut et m’anime
Pour (perce)voir ce que je veux figurer et circonscrire dans ma pratique,
il faut coudoyer les pensées des personnes suivantes.
Le Petit Prince : C’est par la lecture d’Antoine de Saint Exupéry que
j’ai rencontré une des premières fois le design. En lançant « dessine
moi un mouton », il amorce une discussion entre la forme et le sens
de ces figures, la place qu’elles adoptent dans le paysage (physique
ou émotionnel) du Petit Prince. Au-delà de la philosophie de l’agir
que défend ce conte, contre l’immobilisme de certains « adultes »,
il m’a transmis la notion « d’apprivoisement » - comme l’attention
aux relations – pour habiter le monde. Cette posture ne parle pas
d’accaparement mais d’un véritable échange avec son environnement :
« Une rose m’a apprivoisé ».
Philippe Simay : Ce philosophe (rencontré à l’agence Ferrier Marchetti
Studio) nous partage au travers de la série documentaire « Habiter le
monde », comment l’humain s’approprie un espace et ses ressources
pour y vivre en sécu-rité et en harmonie avec la nature. Très loin
du voyeurisme télévisuel, il propose pour changer de paradigme,
d’interroger nos systèmes de travail, commerce par l’observation des
architectures vernaculaires.
Sa manière de penser l’architecture (et ce qu’elle dit de la société) grâce
à la rencontre, me semble similaire au procédé de thèse : penser avec
les autres.
Werner Herzog – Grâce à la découverte de ce réalisateur allemand, je
passe quasiment systématiquement par la marche, pour débuter un
projet, comprendre un nouveau site. Je conserve sa phrase «Le monde
se révèle à ceux qui voyagent à pied». Il m’aide à penser le lien entre
les sentiments ou émotions avec le territoire. Cette manière de (perce)
voir l’environnment qui nous entoure, par le mouvement lent, m’aide
à penser, presque de manière anthropologique comment appréhender
un nouveau territoire. Marcher m’a permis à Niolon, Bagnolet ou
Vincennes de (com)prendre en moi, ce qui compose le paysage, et ce
qui s’y joue. Ainsi mon ambition d’architecte-designer est d’être dans
un échange avec le lieu, lui redonner, ce que j’ai «pris» lors de ma
rencontre avec lui.

même de pratiquer, fabriquer, produire, penser, nous avons parler
de notre responsabilité de designer. Nous avons parler d’écologie, de
décroissance et d’obsolescence programmée : qui nous invite d’ailleurs
à penser la forme (décor) dans le temps. Cette lecture constitue une
forme d’éthique pour ma pratique, à la manière de Papaneck.
La Belle Verte de Coline Serreau m’a toujours accompagné dans
la «quête» de bon sens, de pragmatisme. Lorsque j’ai commencé mon
cursus en architecture d’intérieur, j’ai immédiatement repensé à ce
film. Il est une forme d’avertissement, une critique de l’urbanisme :
par le prisme des habitudes (consommation, mobilité, divertissement),
pour finalement parler plus largement d’architecture (physique et
relationnelle).
Le travail d’Agnès Varda est une référence à la fois esthétique et
philanthropique. Son attention et sa considération pour l’humain, les
métiers précaires, l’infime dans le quotidien me bouleverse absolument.
Je voudrais faire de l’architecture comme elle fait du cinéma, en
composant avec le réel, avec ce qu’elle glâne, cueille, récolte.
Charlotte Perriand est une femme qui me touche beaucoup, par sa
carrière et sa posture. Je reviens souvent vers elle pour la manière
dont elle travaille, son intérêt pour les collections de cailloux et de
coquillages. Ses formes produisent/induisent des mouvements – des
danses dans les intérieurs. Par ses objets elle cadre des petits gestes et
la poésie du quotidien, et me fait alors penser à Agnès Varda.
Elles aiment les tables et les cuisine, les objets ou les lieux qui nous
feront faire ensemble. Elles produisent ou reproduisent ces moments.
Ces deux artistes-designers me donnent envie d’écrire sur l’architecture
du moment ou l’architecture à la journée (déplacer une chaise vers le
rayon de lumière, ensembler des cailloux sur un rebord de fenêtre,
caresser la tranche d’une table,...)
Le cirque et les films de ou avec Vimala Pons me donnent beaucoup
de force et d’enthousiasme. Elle y raconte l’échec, la tentative, et la
critique de l’accumulation, de la surproduction et de la consommation.
Elle réussit à formuler des sentiments par des images/objets, et nous
invite à compléter ce que l’on voit avec ce que l’on a vécu : ce que je
tente d’atteindre dans ma pratique de designer-architecte.

William Morris Il a été ma première lecture en entrant en Mise à
Niveau en Arts Appliqués, au Lycée Léonard de Vinci à Montaigu.
Comme une alerte, un balisage pour ma pratique future. Avant
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