REVUE DE PRESSE MADAGASCAR MARS 2023 .pdf
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MADAGASCAR
REVUE DE PRESSE – MARS 2023
Sommaire
POLITIQUE ........................................................................................................................................................ 1
Affaires nationales ................................................................................................................................. 1
Organisation du scrutin présidentiel -contexte électoral ............................................................................ 1
Précampagne électorale ............................................................................................................................ 5
Autres questions ........................................................................................................................................ 7
Diplomatie ............................................................................................................................................ 10
DROITS HUMAINS – GOUVERNANCE ......................................................................................................... 12
Insécurité, dahalo, vindicte populaire, kidnappings, albinisme ............................................................ 12
Justice, prisons .................................................................................................................................... 15
Gouvernance ....................................................................................................................................... 16
Migrations ............................................................................................................................................ 18
Droits de l’enfant .................................................................................................................................. 19
Droits des femmes ............................................................................................................................... 19
Santé, malnutrition ............................................................................................................................... 20
Education, université ........................................................................................................................... 21
Médias ................................................................................................................................................. 22
ÉCONOMIE - SOCIAL ..................................................................................................................................... 23
Ressources minières et halieutiques, foncier ...................................................................................... 23
Dérèglement climatique, environnement, intempéries ........................................................................ 25
Economie, social .................................................................................................................................. 26
Coopération, bailleurs de fonds ........................................................................................................... 29
POLITIQUE
Affaires nationales
Organisation du scrutin présidentiel -contexte électoral
02/03 - Plafonnement des dépenses électorales : la société civile et les partis de l’opposition mettent
la pression. « Le plafonnement de la dépense électorale est la priorité du parti TIM », fait savoir Julien Andriamorasata, membre du bureau politique. Ketakandriana Rafitoson, directrice exécutive du Transparency
International Initiative Madagascar, rappelle qu’« à l’approche des élections, l’exportation des ressources minières et des ressources nationales augmente beaucoup. Dépenser beaucoup d’argent durant les élections
est devenu une compétition pour attirer les électeurs ». Ce qui semble dire que des candidats disposent d´un
véritable trésor de guerre, grâce à l’exploitation et à l’exploration des ressources nationales, au détriment des
autres candidats. « Qui peut déterminer combien d’argent doit être dépensé pendant la campagne ? », s’interroge, en revanche, la ministre Lalatiana Rakotondrazafy tout en avançant que « le pouvoir en place n’a pas
l’intention de toucher aux lois électorales en vigueur, pour qu’on ne l’accuse pas de vouloir les arranger à son
avantage. » Dans un rapport publié en juin 2022, la mission de suivi électoral de l’UE évoquait « l’absence de
limite et de contrôle effectif du financement des campagnes politiques » comme faisant partie « des points
préoccupants ». Et selon une étude financée par l’UE en 2016, les élections malgaches feraient partie des
plus coûteuses au monde. Le député Jean Brunel Razafitsiandraofa a avancé des chiffres. Selon lui, 4 000
ariary par électeur suffisent. Avec les 12 millions d’électeurs que la CENI se fixe à inscrire sur la liste électorale
pour son opération de refonte, on peut aboutir à au moins 48 milliards de fonds de campagne. Lalatiana
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Rakotondrazafy renvoie la balle à la société civile : « Quel que soit le montant du budget utilisé par les candidats, chaque citoyen est libre de sa décision lors du vote. Si jamais des électeurs donnent leurs voix en
échange de différents gadgets et goodies lors de la campagne, c’est que la société civile n’a pas bien effectué
son travail de sensibilisation et d’éducation électorale. »
03/03 - Transparence des comptes de campagne: le secteur privé sollicité. Après la société civile et les
politiques, c’est au tour du Groupement des entreprises de Madagascar (GEM) de demander à ses membres
de jouer la transparence lors du processus électoral, notamment par rapport au financement d’un candidat. Il
appelle ses membres à dévoiler leur contribution dans le cas où ils soutiendraient un ou plusieurs candidats.
Le GEM n’a pas nié en effet le fait que ses membres contribuent en grande partie au financement des candidats.
06/03 - Rivo Rakotovao : « Le financement de la présidentielle ne doit pas dépendre de l’extérieur ».
Pour le coordonnateur du HVM, l’autofinancement de la présidentielle est tout à fait possible. « Nous sommes
capables de financer un projet comme le téléphérique et pourquoi a-t-on du mal à financer une élection présidentielle ? », s’est-il interrogé. Midi rappelle que pour la présidentielle de 2018 l’Etat n’a financé que 13 millions
d’euros pour un budget total de 25 millions. Pour l’heure, la communauté internationale reste réticente à renouveler son aide. L’UE mise sur le soutien à la société civile. L’Union Africaine se dit disponible afin de
soutenir financièrement le processus mais invite aussi l’Etat à augmenter le budget de la CENI et invite les
partenaires internationaux à mettre en place un « Basket Fund ».
07/03 - Le parti MMM tient à rappeler que les élections communales doivent avoir lieu cette année et
que les dispositions relatives au financement de celles-ci auraient déjà dû être prises. Cela n’a pas été
le cas puisque l’actuelle loi de finances n’a prévu que les élections présidentielles.
07/03 - La neutralité de l’administration durant la période électorale préoccupe les administrateurs
civils. Ces derniers tiennent les rênes des districts et des préfectures et attisent l’appétit des candidats aux
différentes élections, notamment la présidentielle. Leur rôle incontournable au niveau de l’administration territoriale fait des administrateurs civils un corps très convoité par les politiques. Rares sont les politiciens qui ne
tentent pas de leur faire les yeux doux. Ils sont rarement à l’abri de toutes formes de pressions. L’assemblée
générale de leur syndicat, le Synad a mis ce sujet à son ordre du jour.
08/03 - Une quinzaine d’organisations de la société civile se sont réunies pour interpeller citoyens et
autorités au sujet de leurs inquiétudes quant aux élections à venir, notamment la présidentielle en fin
d’année. Budget en berne, calendrier non arrêté, absence quasi-totale de communication à propos des communales et municipales censées se dérouler avant la présidentielle… Face à la presse, elles ont listé une
série de changements à réaliser pour éviter « une nouvelle crise ». « Nous abordons l’année électorale sans
la sérénité nécessaire à son bon déroulement » a prévenu d’entrée de jeu la porte-parole de la quinzaine
d’ONG signataires. Parmi les solutions avancées pour désamorcer les foyers de tensions existants, elles proposent amender les lois électorales pour les améliorer. Une recommandation répétée depuis des années,
explique Tsimihipa Andriamazavarivo, coordinateur de l’ONG Tolotsoa, organisation dédiée au développement et à la promotion de la démocratie. La société civile appelle également le FFKM à faire le médiateur, et
ce dès maintenant. « Historiquement, le FFKM a toujours joué un rôle dans l’apaisement des tensions. Et ce
serait idéal si on faisait ça avant d’éventuels troubles ou conflits post-électoraux. De façon à prévenir, ce qui
est toujours mieux que guérir. Nous leur demandons de créer cet espace de dialogue, de façon à peut-être
pointer les sujets de dissensions et permettre, in fine, que ces futures élections fassent l’unanimité entre toutes
les parties. » Un dialogue, insiste la société civile, qui doit venir en complément du processus en cours, et non
retarder ou bloquer la tenue des dites élections.
21/03 – Selon L’Express, « un plan de destitution du président de la République circule sous le manteau. Le FFKM en est le chef d’orchestre. Le FFKM concocte une conférence au sommet dont les contours
sont suspects ». L’objectif serait d’empêcher Andry Rajoelina de se représenter, avec l’implication des deux
anciens présidents. « Un plan machiavélique dont la stratégie est de convaincre la communauté internationale
de contraindre le tenant du pouvoir à abdiquer. » Le quotidien rappelle que dans les crises politiques antérieures le FFKM a voulu jouer le rôle de médiateur mais que sa neutralité a souvent été contestée. Ce serait
encore le cas aujourd’hui. Ces derniers temps, plusieurs appels auraient été adressés à la communauté internationale par certaines entités pour qu’elles ne financent pas la présidentielle.
09/03 - La CENI prépare une nouvelle rencontre avec les partis politiques, la société civile et l’administration. Faire le point sur l’avancée des processus en cours inhérents aux élections est le principal objet de
ce cadre de concertation que va organiser la Commission avec deux sujets à aborder : la refonte de la liste
électorale et les préparatifs de la présidentielle.
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21/03 – Invitée par la CENI à une réunion « multi-acteurs » pour discuter du processus électoral, l'opposition réclame un accord politique préalable. Parmi les points à discuter figurent surtout la question de
la liste électorale dont les différentes étapes à suivre jusqu’à son arrêtage définitif, et celle du calendrier électoral. L’opposition ne participera plus à de telles réunions « tant qu’il n’y aura pas d’accord politique sur tout le
processus avant la tenue des élections ». « Le but est que la transparence soit acceptée par tous », a déclaré
le secrétaire général du HVM. Le député Mamy Rabenirainy du TIM a ajouté : « le gouvernement ne fait que
des tergiversations, mais on ne sait pas quelle sera sa décision pour garantir la tenue de l’élection présidentielle ».Pour le rapporteur et porte-parole de la CENI, Soava Andriamarotafika, cette action de l’opposition est
destinée à perturber le processus électoral.
14/03 - « La Haute Cour Constitutionnelle doit être dissoute ». La phrase est de Roland Ratsiraka,
président du parti MTS et député de Toamasina. Midi révèle qu’une réunion secrète s’est déroulée chez un
particulier entre Marc Ravalomanana, Hery Rajaonarimampianina et Hajo Andrianainarivelo. Les trois leader
politiques sont convaincus que « la HCC est pour le régime ». Roland Ratsiraka a participé activement à la
réunion par visioconférence. Des incompréhensions s’installent et ne garantissent en aucun cas la sérénité
dans le camp de l’opposition. « La dernière prise de position de la HCC, suite aux requêtes des députés sur
la motion de censure, et la demande d’empêchement du président de la République pour avoir enfreint la loi
en réunissant les députés pour contrer le projet de motion de censure, est la goutte d’eau de trop pour l’avenir
de Madagascar. Il est désormais acté et prouvé que nous n’aurons jamais d’élections saines, loyales et transparentes car la HCC n’est pas impartiale », a souligné le député. « Si la HCC n’est pas capable de rester
objective par rapport à un tel sujet, comment va-t-elle faire pour traiter les éventuels contentieux électoraux »,
s’interroge-t-il. « Une réunion entre la majorité des plus importants partis et les députés signataires [de la
motion de censure] est prévue pour tenir un même langage contre la HCC », a avancé le président du MTS,
avant de conclure que « la communauté internationale sera largement informée de cette situation ».
14/03 - La fondation Friedrich-Ebert (FES) et la délégation de l’UE ont procédé au lancement du projet
« Participe » portant notamment sur la mise en place d’un processus électoral plus transparent, démocratique et égalitaire. Des formations en matière de processus électoral et de bonne gouvernance sont
aussi prévues. Le Youth Leadership Training Program (YLTP) de la FES, organisé dans cinq régions, a pour
objectif de favoriser l’émergence de jeunes hommes et femmes leaders engagés dans la gestion des affaires
de la nation, notamment durant cette période électorale.
15/03 - Un audit du logiciel et des systèmes d’information de la CENI va être réalisé en collaboration
avec l’OIF. Il devrait permettre de lever les doutes concernant sa fiabilité du logiciel et par conséquent de celle
de tout le processus électoral. L’invitation s’adresse aux partis politiques et la société civile ; ils sont conviés
à venir accompagnés de leurs techniciens.
17/03 - Selon l’Observatoire Safidy, la refonte de la liste électorale s’est déroulée sans incident majeur
même si les objectifs fixés au départ n’ont pas été atteints à cause d’anomalies constatées dans l’organisation
et les actions mises en œuvre. L’observation menée a couvert 108 districts sur 119 répartis dans les 23 régions
et 482 communes. L’objectif fixé par la CENI d’inscrire 13,5 millions d’électeurs a été atteint à 67 % le 1er
février, en tenant déjà compte de la prolongation d’un mois qui a été accordée. 77 % des citoyens affirment
avoir eu la visite d’agents recenseurs à leur domicile tandis que 21 % ont effectué leurs inscriptions directement auprès de leur fokontany. Les citoyens ont relevé l’insuffisance de sensibilisation et d’information concernant la refonte totale de la liste et la méconnaissance du planning des agents recenseurs. Il a été noté la
faible motivation des citoyens à s’inscrire et l’insuffisance des matériels de recensement. Les comités locaux
n’étaient pas suffisamment informés des tâches à accomplir et le faible niveau de leurs indemnités n’a pas
favorisé leur mobilisation.
18/03 - Le FFKM reçoit la CENI et les chancelleries. La succession de visiteurs de marque au bureau
du pasteur Ammi Irako Andriamahazosoa, président du Conseil œcuménique, a attiré l’attention. Parmi
les visiteurs : Issa Sanogo, coordonnateur résident des Nations unies et Arnaud Guillois, ambassadeur de
France, accompagné de son conseiller, Éric Navel. Le président de la CENI a remis au président du FFKM
les invitations des quatre chefs d’Eglise à prendre part au cadre de concertation multi-acteurs qui se tiendra
prochainement. « Il s’agira d’échanger sur la façon de préparer au mieux les élections, afin qu’elles soient
apaisées et débouchent sur des résultats acceptés par tous et soient un socle de stabilité pour le pays »,
rapporte Jean-Louis Andriamifidy. Le FFKM estime qu’il est opportun de tenir un tel rendez-vous. Comme il l’a
annoncé au début de l’année, le Conseil compte tenir des consultations élargies pour « la reconstruction nationale ». Une démarche qu’il compte démarrer à la fin du mois avec une réunion de trois des représentations
des 35 régions du FFKM. Il y aura ensuite des consultations dans chacune de ces régions, en vue d’une
réunion nationale à Antananarivo, en août. Le FFKM compte également prendre une part active à l’élection
présidentielle en tant qu’observateur électoral.
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21/03 - Eddy Ramanirabahoaka, l’un des leaders de la diaspora malgache en France, préconise « une
réunion d’urgence des trois présidents de la République : le président en exercice et les deux anciens
présidents en vie, Marc Ravalomanana et Hery Rajaonarimampianina, sous l’égide du FFKM ». Ce triumvirat
serait entouré par les chefs des partis ayant accompli leur congrès national et possédant des moyens humains
destinés aux compétitions électorales, ne serait-ce que pour le contrôle de la refonte de la liste, en cours
d’exécution. L’objectif serait de parvenir à une entente entre ces acteurs afin d’éviter les crises, avant, pendant
et après la présidentielle. Cette rencontre devrait se tenir au plus tôt, en avril, pour qu’une éventuelle révision
de la Constitution reste possible. Concernant cette révision, Eddy Ramanirabahoaka a suggéré la suppression
de l’immunité parlementaire régie par la Loi fondamentale, facteur et fixateur de corruption et qui favorise
l’impunité.
24/03 - La SADC prendra part à l’organisation de l’élection présidentielle. Comme à l’accoutumée, elle
va mener des consultations auprès des parties prenantes afin de récolter leurs propositions par rapport à
l’organisation du scrutin. C’est l’objectif de la venue prochaine du Conseil consultatif électoral de la SADC. «
A partir du rapport qui sera élaboré par le Conseil consultatif électoral, le président de l’Organe de sécurité et
de défense de la SADC déterminera la taille de l’équipe et les membres de l’équipe d’observation électorale
qui sera dépêchée à Madagascar », a expliqué le secrétaire exécutif, Elias M. Magosi. Cette équipe restera
au pays 30 jours après le scrutin et à la fin de sa mission elle présentera un rapport.
28/03 - Une mission électorale mandatée par le SG des Nations unies est à Madagascar pour évaluer
le contexte électoral et les préparatifs en cours. Midi écrit : « Ce branle-bas de combat de la communauté
internationale pourrait indiquer une certaine inquiétude face à la conjoncture nationale. Il s’agit aussi d’un triste
indicateur du manque de maturité démocratique et républicaine des acteurs politiques, au point qu’à chaque
élection présidentielle, un pressing international soit nécessaire pour servir de garde-fou. »
25/03 - Andry Rajoelina a procédé à une cérémonie de remise de véhicules 4x4 Hilux dernier modèle
et de matériels informatiques aux chefs de districts et aux préfets. « Les administrateurs civils sont des
acteurs-clés du développement local. Je suis conscient de votre volonté et de votre engagement dans l’accomplissement de votre mission. Vous êtes les ambassadeurs de l’État au niveau de vos districts respectifs
», a-t-il déclaré. Ces véhicules permettront aux responsables d’accomplir leurs missions, d’autant plus que
certains d’entre eux doivent souvent se rendre dans des localités difficiles d’accès. Cette dotation vise également, selon le chef de l’État, à redonner ses lettres de noblesse à la fonction d’administrateur civil. « Pour que
le titre de préfet et chef de district soit désormais une fierté », a-t-il ajouté. Il s’agit de la 2e vague de dotation
de véhicules 4x4 aux préfets et chefs de districts. Depuis 2019, 47 administrateurs civils ont déjà reçu leur
véhicule. L’opération est suspectée par certains d’avoir des visées électoralistes, le pouvoir ne pouvant se
passer des autorités locales pour dispenser ses messages et encadrer le processus électoral.
25/03 - Une proposition de loi pour la refonte de la CENI est en gestation et devrait être transmise à
l’Assemblée nationale lors de sa session du mois de mai. Roland Ratsiraka est l’un les principaux instigateurs. « L’objectif est d’avoir des élections dont les résultats soient acceptés par tous », a-t-il indiqué. La
nouvelle CENI devrait être constituée de personnes directement concernées par les élections : « les électeurs,
qui devraient être représentés à travers les organismes de la société civile, les partis politiques qui doivent
également être représentés par leurs pairs, les techniciens électoraux par les administrateurs civils, enfin les
juges électoraux par les magistrats », a-t-il précisé.
Des partis politiques, appuyés par la société civile, comptent proposer une révision de la loi sur le
régime général des élections à la prochaine session parlementaire. Le plafonnement des fonds de campagne est en ligne de mire. Cette décision a été prise à l’issue « d’une réunion stratégique pré-électorale »,
de mise en réseau des partis politiques MTS et MMM et d’organisations de la société civile œuvrant dans
l’observation électorale. Des organisation de la société civile s’étonnent cependant que cette initiative soit
engagée si tardivement, cette refonte ayant été martelée par les OSC et des formations politiques dès le
lendemain de la présidentielle de 2018 et même bien avant.
25/03 - Le dialogue portant sur la transparence et la fiabilité du processus électoral initié par la CENI a
été « encourageant », selon les propres termes des participants, estime Midi. Marc Ravalomanana et
Hery Rajaonarimampianina, chefs d’institutions, représentants du gouvernement et du corps diplomatique,
leaders et membres de partis politiques et de la société civile, ténors du FFKM, tous ont répondu présents.
Une dizaine de thématiques ont été abordées durant les prises de parole, notamment : la liste des électeurs,
les dates du scrutin, les opérations électorales, la campagne électorale, le traitement des résultats, la poursuite
des infractions électorales, la révision du cadre légal des élections. Le long processus qui devrait permettre
d’instaurer la paix avant, pendant et après les élections semble engagé aux dires des participants. D’autres
dialogues et échanges sont prévus. Durant le cadre de cette concertation multi-acteurs la CENI a fait le point
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sur le nombre des citoyens inscrits sur la liste électorale. Le chiffre de 10.004.252 a été donné. Ceci après
une opération de « dédoublonnage » qui a permis de détecter et supprimer près de 65 000 doublons.
L’appréciation portée par Newsmada est très différente de celle de Midi : « les détracteurs du régime ont
profité de cette rencontre pour imposer leur vision des choses et mettre sur la sellette l’organe électoral. (…)
Pas d’entente ni de compréhension mutuelle mais des remontrances sans retenue à l’encontre de la CENI,
plus précisément sa composition et son mode de fonctionnement, révélant la véritable motivation de Roland
Ratsiraka et consorts, en présence des représentants du FFKM, du gouvernement et de la société civile.
‘Laissez-nous nous exprimer’ a lancé pour sa part Marc Ravalomanana, face aux dispositifs des forces de
l’ordre déployés à chaque fois que son parti organise un meeting. Pour lui, de tels gestes ne peuvent mener
à l’apaisement. Pour sa défense, le gouvernement a indiqué que les meetings et autres réunions publiques
doivent faire l’objet d’autorisation auprès des autorités compétentes. Malgré cela, les partis de l’opposition
n’ont rien voulu entendre. Après avoir tout déballé, ils ont quitté la salle au moment où la porte-parole du
gouvernement, Lalatiana Rakotondrazafy Andriatongarivo, s’apprêtait à s’exprimer. » Le président de la CENI,
Dama Andrianarisedo Retaf, a appelé la presse à ne relayer que des informations vérifiées et ses détracteurs
à fournir des preuves concrètes de leurs accusations. « Nous déplorons les agissements de certains acteurs
politiques qui, auparavant, ont sollicité l'organisation d'une telle rencontre par la CENI et au dernier moment
remettent en cause la compétence de la même CENI de procéder à ladite organisation », a-t-il déclaré.
30/03 - Le FFKM a lancé officiellement avec un culte œcuménique les trois jours de réunion des 35
Faritany FFKM qui conduiront à la « conférence au sommet » du mois d’août. Les consultations dans les
Faritany auront lieu au mois de mai. Une résolution qui définira la finalité de cette initiative est attendue à
l’issue de ces trois jours. Société civile, partis politiques et simples citoyens auront droit au chapitre afin de
débattre sur la situation politique mais surtout l’organisation des élections à venir. Aucun représentant de
l’exécutif n’a participé à ce culte et la classe dirigeante ne cesse de montrer son désintérêt par rapport à cette
initiative dont elle nie la pertinence, le pays n’étant pas en crise. Pour Midi, cette « conférence au sommet »
risque d’être celle de l’opposition, avec le rapprochement constaté entre Marc Ravalomanana, Hery Rajaonarimampianina et Hajo Andrianainarivelo, président du MMM. Le TIM, le HVM et le MMM sont d’ailleurs les
principaux partis qui ont toujours indiqué la nécessité d’un dialogue sincère afin de mieux préparer les élections.
Précampagne électorale
01/03 - Protestants et catholiques ont d’ores et déjà commencé à réinvestir le champ politique à l’approche du scrutin prévu en novembre, écrit La Gazette. Les premiers n’hésitent pas à utiliser leurs sermons pour attaquer le bilan d’Andry Rajoelina, tandis que les seconds cultivent leurs bons rapports avec le
pouvoir, à l’exception de l’ancien archevêque d’Antananarivo. Le 15 janvier, lors d’un culte organisé au Coliseum d’Antananarivo, le pasteur Zaka Andriamampianina, vice-président de la FJKM, a critiqué vivement le
pouvoir devant près de 30 000 fidèles. Dans l’assistance, deux candidats pressentis pour la prochaine présidentielle : Marc Ravalomanana et Hajo Andrianainarivelo, président du MMM. Le chef de l’Etat n’est pas en
odeur de sainteté auprès d’une bonne partie des pasteurs de la FJKM depuis son coup d’Etat en 2009. D’abord
parce que son adversaire de toujours, Marc Ravalomanana, qui a occupé la fonction de vice-président de
l’organisation durant tout son mandat au pouvoir, a soigné son Église au détriment des catholiques. Mais aussi
parce que les protestants n’ont jamais oublié le traitement des militaires pro-Rajoelina envers le président du
FJKM, Lala Rasendrahasina, arrêté et jeté en prison lors du coup d’Etat de 2009. Du côté de l’Église catholique, la tendance pro-Rajoelina est manifeste. En août 2022, un don du couple présidentiel pour les JMJ –
des kits de couleur orange, celle d’Andry Rajoelina – a provoqué une polémique au sein même de l’Église et
dans l’opinion. Le cardinal Désiré Tsarahasina est une connaissance de longue date du président. Mgr Fabien
Raharilamboniaina, président de la Conférence épiscopale, et Mgr Fulgence Rabemahafaly, archevêque de
Fianarantsoa, ont des entrées directes auprès du chef de l’Etat via sa directrice de cabinet. Mgr Benjamin
Ramaroson, archevêque d’Antsiranana, qui a beaucoup critiqué le système scolaire quand était président de
la commission éducation au sein de la conférence épiscopale, est, lui, régulièrement consulté par le premier
ministre, Christian Ntsay. Seule ombre au tableau dans les relations avec le pouvoir actuel : les prêtres catholiques ne digèrent pas la supposée implication de Mgr Odon Marie Arsène Razanakolona, ancien archevêque
d’Antananarivo, dans l’affaire de la tentative de coup d’Etat « Apollo 21 ». Paul Rafanoharana, accusé par la
justice d’être le cerveau de cette opération avortée, s’était en effet présenté comme un proche conseiller de
l’archevêque et avait fait valoir son soutien, ce que ce dernier a démenti à plusieurs reprises. Il a toutefois été
auditionné par la justice. Par ailleurs, Mgr Razanakolona était l’un des rares prélats catholiques à avoir critiqué
ouvertement le gouvernement, notamment sur sa gestion de la famine dans le Sud. L’archevêque a déposé
sa démission en fin d’année dernière.
15/03 - Norbert Lala Ratsirahonana président de l’AVI : les présidentielles sont réservées aux candidats
« riches ». Le scrutin à venir battra certainement le record des dépenses électorales. « Donnez-moi un
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candidat qui a les moyens et vous verrez la suite », a-t-il fait savoir en prenant l’exemple de Marc Ravalomanana en 2002. « Il avait bien préparé sa candidature. Des millions d’affiches et de tee-shirts, un avion léger,
trois hélicoptères, Marc Ravalomanana a mobilisé les moyens nécessaires et je l’ai soutenu », a-t-il expliqué,
ajoutant : « Si vous ne disposez pas des moyens financiers nécessaires, d’une radio ou bien d’une chaîne de
télévision ; si vous n’avez pas de journal ni des moyens pour louer un avion ou des hélicoptères, ce n’est pas
la peine de vous présenter aux élections car vous ne faites qu’embrouiller la population ».
17/03 - Sans exprimer clairement ses intentions par rapport à sa candidature, Andry Rajoelina s’affiche
combatif. Il affirme qu’il sortira toujours vainqueur d’une compétition. « Je n’ai jamais perdu un seul
combat, que ce soit en politique ou dans d’autres domaines », a-t-il lancé, rappelant la période durant laquelle
il était très actif dans le domaine du karaté. « Rien qu’à entendre son nom, ses adversaires tremblaient déjà
de peur », ne craint pas d’écrire Newsmada. Le chef de l’Etat rappelle régulièrement qu’il a été sacré champion
de karaté à plusieurs reprises. La Vérité rapport encre ces propos : « Ceux avec qui j’ai fait du karaté, ceux
qui me connaissent savent que l’homme qui se dresse devant vous est un combattant, un guerrier. Dès que
je regarde mes adversaires, je sais leur point faible. C’est cet esprit de combattant qui m’anime. Je n’ai aucune
crainte et je ne reculerai pas. Quand j’avance, je vais jusqu’au bout, jusqu’à la victoire ».
Midi écrit : « Une partie de l’opinion a été choquée par cette attitude belliqueuse qu’il a montrée et qui
peut confiner au mépris. (…) Celui auquel il faisait allusion est un champion d’arts martiaux [le futur candidat
Siteny Randrianasoloniaiko] et c’est pour cette raison qu’il s’est lui aussi paré du titre de compétiteur. Les
commentaires des observateurs ont d’abord été politiques et se sont focalisés ensuite sur l’attitude que doit
observer un chef d’État. (…) L’opposition politique n’a pas véritablement réagi car elle est consciente de l’erreur commise. » Le judoka ne s’est laissé intimider. Pour montrer ses « muscles », Siteny Randrianasoloniaiko
a effectué une marche dans la capitale de la région Bongolava. Après Ikongo et Fénérive-Est, c’était le tour
de la ville de Tsiroanomandidy d’accueillir le « Mihava Tour ». L’occasion pour l’élu de rappeler ses palmarès
sportifs : « Je suis un vrai champion mais pas un fake champion » « Paupérisme, injustice, corruption, insécurité, problèmes fonciers, routes en piteux état, telles ont été globalement les exactions imputées au régime
Rajoelina par les partisans du député de Toliara », poursuit Midi. Le député a interpellé la ministre de la communication pour exiger d’elle un accès libre aux médias pour toutes les forces politiques. Jean Eugène Voninahitsy, député de Morafenobe, a indiqué que « si Rajoelina veut montrer qu’il est un vrai champion il faut le
faire dans les règles du jeu. »
20/03 - Un nouveau meeting du TIM de Marc Ravalomanana perturbé par les forces de l’ordre. Les
intimidation contre l’opposition, notamment le TIM, s’intensifient au fur et à mesure que l’on s’approche des échéances électorales. Le cadre dans lequel la réunion politique devait se tenir, à Beravina
Andranonahoatra (commune d’Atsimondrano), était pourtant un lieu privé et clôturé. Les forces de l’ordre,
arrivées plus tôt sur les lieux, ont tenté d’encadrer le site mais les partisans de Marc Ravalomanana ont réussi
à s’y introduire. Des pourparlers ont eu lieu entre les deux parties et le ton n’a pas cessé de monter. Les forces
de l’ordre ont saisi un député TIM présent sur les lieux, la foule a répliqué en saisissant un gendarme. La
scène s’est produite au moment où l’ancien président est arrivé. Malgré la présence des forces de l’ordre, il a
pu entrer. Son allocution terminée, l’ancien chef de l’Etat a pris les forces de l’ordre par surprise. Il est descendu de son véhicule et a marché à pied avec la foule pour se rendre à un autre endroit où un autre meeting
était prévu. « Ce qui s’est passé à Itaosy rappelle ce qu’on a vécu en 2002 », avance Marc Ravalomanana,
avant de souligner qu’« il ne compte plus se laisser faire malgré les intimidations et les menaces ». Il a adressé
un courrier au représentant de l’OIF dans lequel il fait part de ses inquiétudes quant à la tenue des élections
présidentielles. Midi écrit : « Après le discours polémique du chef de l’Etat à Andoharanofotsy et la réponse
de Siteny Randrianasoloniaiko, l’événement ne fait qu’envenimer une situation politique déjà tendue. On
avance vers une logique d’affrontement. »
22/03 - Siteny Randrianasoloniaiko multiplie les déplacements régionaux dans le cadre de son « Mihava Tour ». Ses tournées sont suivies de près par les autorités car certains voient en lui un concurrent
sérieux du chef de l’Etat pour la présidentielle . Le député de Toliara prévoit de tenir un autre meeting à
Mananjary, fief de Nicolas Rabemananjara, sénateur de la majorité présidentielle, mais « la préfecture ne nous
a pas donné son feu vert malgré l’autorisation de la municipalité », a affirmé un membre de son comité de
soutien. « Nous avons été invités à déplacer la réunion dans un endroit clos », ajoute un autre membre. Des
partisans du pouvoir s’organisent pour faire face à la notoriété croissante du patron du judo africain.
21/03 - Selon La Vérité, Siteny Randrianasoloniaiko s’est rendu discrètement à Dubaï dans le cadre de
la préparation de sa campagne électorale. Le député disposerait d’un important trésor de guerre issu du
commerce de pierres précieuses et d’or au travers de son entreprise « Liberty Madagascar ».
25/03 - Pour essayer d’endiguer la marée jaune qui déferle à chaque passage du candidat potentiel
Siteny Randrianasoloniaiko, l’avion privé qui devait le conduire sur son « Mihava Tour » a été cloué au
sol pour des motifs administratifs, affirme Midi. L’appareil devait l’emmener à Fianarantsoa pour y passer
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la nuit avant de rallier Mananjary et Manakara. Pour Jean Eugène Voninahitsy « c’est une entrave à la libre
circulation des personnes garantie par la Constitution. » L’ACM dément cette interprétation et explique que
des problèmes techniques rencontrés par l’entité basée en Europe, qui héberge le site Web de l’ACM, a entraîné son dysfonctionnement. Des vols intérieurs et internationaux ont été affectés. L’incident s’est produit
quelques heures après la réunion de concertation entre les partis organisée par la CENI. Les autorités locale
ont interdit le meeting prévu à Mananjary. Le rassemblement a dû être reporté à 8 km de la ville.
27/03 - Mananjary : les partisans de Siteny Randrianasoloniaiko malmenés par les forces de l’ordre.
Devant initialement se tenir à côté de la trésorerie principale, le meeting a été déplacé dans un domaine privé
appartenant au député Mamy Haja, un proche de Siteny. « Les ordres venaient d’un sénateur ‘orange’ de la
région qui craint le déferlement de la ‘vague jaune’ dans la ville qui est censée être son fief mais qui se trouve
déjà entre les mains du parti MMM », a-t-on indiqué. La foule, vêtue de t-shirts jaunes distribués par le futur
candidat, s’est toutefois massée et a fini par dissuader les militaires. Plusieurs députés qui soutiennent la
candidature du député Siteny étaient présents. Tribune constate que « le député de Toliara a énormément de
moyens pour financer sa campagne électorale. Déplacement en hélicoptère, distribution de t-shirt, repas offert
à la population lors du meeting à Mananjary... Et tout cela avant la vraie campagne. Il s’est même offert les
services de garde-corps étrangers pour sa protection personnelle. » Des commentateurs émettent l’hypothèse
que le candidat bénéficierait de soutiens étrangers, allant jusqu’à évoquer la milice russe Wagner, qui pourrait
être intéressée par le contrôle de zones minières à haut potentiel du Grand Sud. Midi écrit : « Après Vatovavy,
la ‘marée jaune’ » a gagné la région voisine. (…) Comme à Ikongo, à Tsiroanomandidy et à Mananjary, l’équipe
de ‘Mihava Tour’ a été accueillie par une foule immense. »
Autres questions
02/03 - Le Haut Conseil pour la défense de la démocratie et de l’Etat de droit (HCDDED) revient à la
charge sur « l’immixtion du président de la République dans les affaires de l’Assemblée nationale »
qui a agité le microcosme politique en décembre 2022. Il saisit la HCC pour demander l’empêchement définitif
du chef de l’Etat. Une initiative faisant suite à la requête de 23 députés déposée le 9 février. Par une requête
en date du 12 décembre, des députés avaient déjà saisi le HCDDED pour demander l’avis de la HCC sur
l’immixtion du président de la République dans les affaires de l’Assemblée. Cette première saisine avait été
déclarée irrecevable. Pour Midi, cette nouvelle requête sonne comme un « dernier baroud d’honneur » de la
part d’un organe dont le mandat prend fin le 20 mars. Les spécialistes font remarquer que demander l’empêchement définitif du président de la République ne relève pas de son domaine d’action. Seul le Parlement, à
travers une procédure de votation requérant la majorité des deux tiers de ses membres, par un vote séparé,
peut demander l’empêchement définitif du président de la République. Le quotidien conclut : « on connait le
penchant politique de certains des membres du HCDDED. A cette allure, on pourrait considérer qu’à la fin de
son mandat non renouvelable, Pierre Lenoble et consorts ont choisi d’opter pour la politique de ‘l’après moi le
déluge’. » Un acte subversif. C’est en ces mots que réagissent en coulisse des membres du camp présidentiel.
Une source en son sein parle d’une « flagrante manœuvre de déstabilisation ».
11/03 - Empêchement du président Rajoelina - La demande du HCDDED déclarée pour la seconde fois
irrecevable par la HCC. « L’empêchement définitif, s’agissant d’une sanction contre le président de la République en cas de violation de ses obligations prévues par l’article 49 de la Constitution, ne peut ainsi être
initié que par le vote du Parlement, composé de représentants du peuple élus au suffrage universel. (…) Il est
conforme à l’esprit de la Constitution et dans le respect de la démocratie et de la souveraineté populaire, de
laisser à des élus de sanctionner un autre élu en cas de manquement de celui-ci à ses devoirs », précise la
HCC dans ses explications. Pour les partisans d’Andry Rajoelina, la requête du HCDDED était une manœuvre
politique à visée déstabilisatrice. Une requête en date du 12 décembre 2022 dans laquelle des députés avaient
saisi le HCDDED pour demander l’avis de la HCC sur l’immixtion du président de la République dans les
affaires de l’Assemblée nationale avait déjà été déclarée irrecevable par la HCC.
02/03 - Cabinet civil de la présidence : à moins de 9 mois de la présidentielle, Vahinala Baomiavotse
remplacée par Romy Voos Andrianarisoa. Elle est la 4e personne à occuper ce poste depuis l’élection
d’Andry Rajoelina en 2019. Un poste éminemment politique. Romy Voos Andrianarisoa a présidé la commission développement durable et éthique des affaires auprès du Groupement des entreprises de Madagascar
(GEM). Elle a également travaillé à la tête de British Petroleum Madagascar après avoir fait un passage chez
Madagascar Oil. Midi écrit : « Titulaire d’un MBA en Angleterre et d’un master en commerce international en
France, le cursus universitaire de Romy Voos Andrianarisoa devait la prédestiner à une carrière brillante dans
le business, plutôt que d’atterrir sur le terrain politique. »
03/03 - La photo d’un passeport français au nom d’Andry Rajoelina circule sur les réseaux sociaux ,
révèle La Gazette. Ce passeport aurait été délivré le 13 janvier 2015 et serait valide jusqu’au 12 janvier 2025.
Si c’est un montage ou un faux, il est très bien imité, juge le quotidien. Selon des commentaires, le chef de
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l’Etat aurait acquis la nationalité française par mariage, son épouse possédant la nationalité française par son
père militaire. Il aurait donc pris cette décision pendant sa « traversée du désert », à moins que ce passeport
soit un renouvellement. Cette double nationalité poserait inévitablement des problèmes de loyauté vis-à-vis
de l’un ou des deux pays, et favoriserait l’ambiguïté dans les relations bilatérales. « Une fois qu’il ne sera plus
président, le parquet national financier (PNF) français risque de lui poser des questions sur l’origine de fonds
qui lui a permis de devenir propriétaire d’une villa à la frontière franco-suisse », fait observer La Gazette. De
voix se font entendre pour demander sa destitution.
07/03 - Guerre ouverte à l’ambassade malgache à Paris entre deux piliers du pouvoir. Une affaire qui
fragilise le régime. L’une est première conseillère et l’autre est conseillère d’ambassade. Les deux femmes
ont toujours été des soutiens fidèles du président de la République et ont toujours inspiré la conduite des
affaires de l’État. Elles sont restées au côté d’Andry Rajoelina depuis le début de son mandat. La seconde a
été évincée de son poste et a dû retourner au pays. Arrivée sur place, elle est restée dans le cercle du pouvoir
et a été nommée présidente du C. A de Madagascar Airlines. Elle dirige la compagnie avec beaucoup d’autorité. Elle continue cependant de suivre ce qui se passe à Paris. Celle qui occupe le poste de première conseillère dirige le personnel d’une main de fer et les protestations des employés ont jusqu’ici eu peu d’échos au
niveau de la présidence. Ces derniers ont décidé de réagir. Le préavis de grève annoncé s’est transformé en
grève. Les ponts sont rompus entre les deux femmes et le chef de l’Etat va devoir prendre parti. Le personnel
revendique l’abrogation de la nomination de Mamonjisoa Randimbiarisoa Ramiakoalisoa, première conseillère. Les grévistes dénoncent aussi le fait que depuis sa nomination en 2019, celle-ci occupe le 7e étage du
bâtiment de l’ambassade sans payer aucune charge. On ignore la position du de l’ambassadeur Olivier Rija
Rajohnson par rapport à cette affaire. Rinah Rakotomanga, l’ancienne conseillère, a exprimé son soutien aux
grévistes. Cette ancienne directrice de communication de la présidence qui traine également des casseroles,
rappelle Tribune, n’a pas hésité à enfoncer le clou contre « Mishou » Randimbiarisoa. « La coupe est
pleine...Osez et aidez le président à prendre les bonnes décisions pour la patrie » a ajouté celle qui se trouve
actuellement à la tête de Madagascar Airlines.
10/03 - Ambassade de Madagascar en France : Mamonjisoa Randimbiarisoa Ramiakoalisoa, première
conseillère, limogée. Elle est remplacée par Esperance Pelandroy Arnaud, secrétaire générale de la présidence. Elle est remplacée sur ce poste par un autre originaire de l’Androy, Claude Fanohiza, directeur exécutif
de la Fondation Tany Meva. Cette nomination devrait dissiper la tension au sein de l’ambassade. Les deux
femmes sont condamnées à cohabiter et à travailler ensemble à l’ambassade jusqu’à nouvel ordre.
08/03 - Le mandat des membres du Conseil du Fampihavanana Malagasy (CFM) a expiré le 13 septembre 2022. Les nouveaux membres de cette institution ne sont pas encore connus. Aux termes de
son mandat, l’institution doit produire un rapport d’activité final qui retrace tous les travaux exécutés. Selon
son président, Alphonse Maka, prôner le « Fihavanana » et engager la réconciliation auprès de différentes
entités n’est pas chose facile. Mais la réconciliation nationale ne s’arrête pas à la politique. « Quand on parle
de réconciliation nationale, les gens pensent uniquement à la politique. Pourtant, ce n’est que la partie visible
de l’iceberg » a-t-il déclaré. Le CFM travaille sur plusieurs domaines. « Le Fihavanana est un instrument de
paix. Il est vrai que la situation politique qui prévaut est propice à une éventuelle crise et qu’il faut empêcher
que cela arrive. Mais la crise peut aussi être d’une autre nature, à savoir : historique ou culturelle » a-t-il
expliqué, allusion à la réconciliation engagée entre ethnies ou au cadrage de « dina » [règles coutumières
d’organisation de la communauté]
08/03 - Les rues de la capitale sont dans un état déplorable et sont devenues quasiment impraticables.
Conduire au cœur de la ville des Mille devient un véritable parcours du combattant, fatiguant, frustrant et
énervant, constate Midi. Outre l’insécurité et les conséquences négatives sur l’économie en raison du temps
perdu dans des embouteillages monstres, le mauvais état des routes a des répercussions considérables sur
le budget d’entretien des véhicules. L’incompétence et la mauvaise gestion de l’administration communale
sont dénoncées. La commune évoque un problème budgétaire. La situation est telle qu’elle pourrait avoir une
incidence sur le vote à la présidentielle, bien qu’elle ne relève en rien des compétences étatiques.
09/03 - Le député d’Ikongo, Brunelle Razafitsiandraofa, tourne-t-il le dos à Andry Rajoelina ? Le député
IRD, vice-président de l’Assemblée nationale, a reçu Siteny Randrianasoloniaiko, député de Toliara, président
de la Confédération africaine de judo et candidat déclaré à la prochaine présidentielle, à l’occasion de la
Journée des droits des femmes. Ikongo semble être une ville stratégique pour le politicien, d’autant plus que
le président de la République ne s’y est jamais rendu depuis les dégâts laissés par Batsirai l’année dernière.
Arrivé en hélicoptère, en raison de l’état quasiment impraticable des routes dans le district, s’est-il justifié, le
député était accompagné du député Voninahitsy Jean Eugène. Le soutien de Jean Brunelle Razafitsiandraofa
à Siteny Randrianasoloniaiko signifie-t-il que la scission est actée au sein de la majorité présidentielle ? Le
député de Mananjary, également de l’IRD, plus connu sous le nom de Haja, est également à la tête du comité
de soutien de Siteny dans cette ville. Connu autrefois comme le manager de l’artiste Barinjaka, prince du
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« kilalaky », il est également l’époux de la chanteuse Khélène, originaire de Toliara. Les deux députés ont
dénoncé « la tromperie à l’endroit du peuple à qui l’on avait promis sa mise en œuvre de la décentralisation
effective, par l’octroi de la plus large autonomie aux collectivités décentralisées tant au niveau des compétences que des moyens financiers ». Siteny Randrianasoloniaiko a drainé une foule immense à Ikongo. Une
alliance Siteny Randrianasoloniaiko-Brunelle Razafitsiandraofa-Jean Eugène Voninahitsy pourrait constitue
une troisième voie pour la présidentielle, conclut Midi.
09/03 – Remaniement gouvernemental de février : « Andry Rajoelina face au mécontentement de ses
généraux », titre Africa Intelligence. L'arrivée à la tête du ministère de la défense de Josoa Rakotoarijaona,
qui a participé au coup d'Etat de 2009, provoquerait des remous dans les rangs de l'état-major. D'autant que
plusieurs autres hauts-gradés, jadis fidèles du chef de l'Etat, sont mis à l'écart, révèle la lettre confidentielle.
09/03 - Le conseil des ministres désigne trois anciens ministres aux postes de conseillers spéciaux.
Patrick Rajoelina, ancien ministre des affaires étrangères, est nommé conseiller spécial en charge de la diplomatie et des relations internationales. Vahinala Baomiavotse Raharinirina, récemment remerciée de son poste
de directrice de cabinet civil de la présidence et ancienne ministre de l’environnement, est désignée conseillère
spéciale en charge des affaires économiques et des relations avec le secteur privé. Tianarivelo Razafimahefa,
ancien ministre de l’intérieur, revient également aux affaires et est nommé conseiller spécial en charge de la
gouvernance et du développement local. Tribune écrit : « Ces multiples désignations dans l’entourage du président de la République signifient que l’équipe d’Andry Rajoelina se reconstitue à la veille de l’élection présidentielle. Les anciens amis qui ont toujours su montrer fidélité et confiance sont récupérés afin d’accomplir
des missions particulières et surtout politiques pour renforcer à la fois la relance de l’économie et assurer par
la même occasion le retour de l’actuel chef de l’Etat au pouvoir lors de la présidentielle . »
11/03 - Présidence de la République - Le Français Philippe Tabuteau devient conseiller spécial pour
partenaires et investissements avec le sigle CSPPI auprès de Romy Voos Andrianarisoa, nouvelle directrice du cabinet civil, révèle La Gazette. En 2017, Philippe Tabuteau aurait été impliqué dans une affaire dénommée « BESC Gate » durant la présidence du guinéen Alpha Condé, concernant divers contrats du
port de Conakry. Selon une lettre confidentielle, il serait impliqué dans un scandale sur fond de malversations
et de trafics d’influence. D’autres médias guinéens signalent qu’il serait au cœur d’une autre affaire sous cette
même magistrature. L’homme aurait collaboré avec un Français, Patrick Emeriau, et une Guinéenne, Fatima
Kaloko.
11/03 - Andry Rajoelina, accompagné de son épouse, distribue des repas chauds aux sinistrés du cyclone Freddy à Toliara. « Je suis venu pour vous sauver » a-t-il déclaré. Le CEG
d’Antaninarenina a été réquisitionné pour l’opération. En marge
de cette action, il a annoncé que des matériels et des dons en
nature seront distribués pour les plus démunis. Dès son arrivée à
l’aéroport, il a annoncé que son séjour en ville durera trois jours.
« En ces temps dure que nous traversons, je suis venu vous apporter mon aide. Nous n’allons pas faire la fête mais nous allons
partager nos problèmes, a-t-il annoncé. Un conteneur rempli de
matériels éducatifs et de jouets pour les enfants arrivera sous peu
de Toamasina ». Le président a rappelé que la première ville qu’il
a visité après son accession au pouvoir est Toliara. « Vous m’aviez dit à cette époque que vous aviez confiance
en moi. Mon cœur n’a pas changé. Je suis venu pour vous sauver » a-t-il déclaré.
Le couple présidentiel et sa suite ont conclu cette tournée par une distribution de cadeaux à 7 200 enfants.
15/03 - La HCJ a tenu sa 3e session de l’année. Cinq nouveaux dossiers d’anciens dirigeants lui seront
transmis avant la session parlementaire qui débute le 2 mai. Le temps pour celle-ci de mettre en forme
les dossiers d’anciens membres du gouvernement pénalement responsables devant la Cour des actes accomplis dans l’exercice de leurs fonctions et qualifiés de crimes ou délits au moment où ils ont été commis.
Reste à savoir si l’Assemblée nationale va traiter en priorité les 13 anciens dossiers et les 5 nouveaux qui leur
seront transmis…
16/03 - Assemblée nationale : une majorité absolue qui ne tient qu’à un fil. Un nouveau rapport de force
devrait se dessiner au niveau de l’Assemblée. Des députés, malgré leur appartenance à la majorité, deviennent de plus en plus distants. La liste est longue de ceux qui ont décidé de quitter la maison « orange »,
au moins au travers de leurs discours et de leurs comportements. Tout ne tient qu’à l’article 72 de la Constitution. En effet, cet article stipule que durant son mandat, le député ne peut, sous peine de déchéance, changer de groupe politique pour adhérer à un nouveau groupe, autre que celui au nom duquel il s’est fait élire. En
cas d’infraction à cette disposition, la sanction est la déchéance, prononcée par la HCC. Ces élus, regroupés
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au sein de l’IRD, sont ainsi obligés de vivre ensemble. Les 105 signatures récoltées lors de la tentative de
motion de censure avortée en disent long sur l’ambiance qui règne en son sein.
17/03 - Le concours d’admission au corps prestigieux des inspecteurs des finances a donné des résultats désastreux. Il a révélé des carences importantes chez certains hauts fonctionnaires. Il y avait
411 candidats pour 40 postes à pouvoir au dernier concours initié en 2022 et il n’y a eu que 10 admissibles.
Parmi les très nombreux candidats, il y avait pourtant un ancien ministre, un directeur national des statistiques,
un préfet de région... Tous ont été recalés. Le traitement des inspecteurs des finances, par rapport au niveau
de vie malgache, est important : 10 millions d’ariary, soit 2 200 euros par mois, sans compter les avantages
en nature, logement, voiture etc…
24/03 - La HCC acculée par les parlementaires. L'instance a jugé que la présidente de l'Assemblée
nationale avait eu raison de considérer irrecevable la motion de censure déposée contre le gouvernement. Le 7 décembre, deux-tiers des députés déposaient une motion de censure à l’encontre du gouvernement. Le soir même, le président de la République réunissait une soixantaine de députés de son parti pour
exiger qu’ils fassent machine arrière. Le lendemain, la présidente de l’Assemblée annonçait que la motion de
censure était irrecevable. Une violation claire de la séparation des pouvoirs, aux yeux de certains députés, qui
ont déposé une requête auprès de la HCC. L’avis rendu est jugé inadmissible pour de nombreux parlementaires qui dénoncent « l’absence flagrante d’indépendance » de la Cour. Sous les yeux de trois ex-chefs d’État
(Marc Ravalomanana, Hery Rajaonarimampianina et Rivo Rakotovao) et de plusieurs présidents de partis
politiques, le collectif des 23 députés signataires, emmenés par la députée indépendante Eléonore Johasy, a
fustigé le « jeu dangereux » de la HCC. En fin d’année, c’est cette même Cour qui devra proclamer le vainqueur
de l’élection présidentielle. Pour Narson Rafidimanana, autre élu indépendant, ces « démonstrations de partialité », dit-il, sont un bien mauvais signal. L’exécutif est de plus en plus malmené par son propre camp, note
RFI. Plusieurs députés IRD, le parti présidentiel, sont venus grossir les rangs du collectif des contestataires.
« Le rapprochement entre les cinq principaux chefs de partis de l’opposition se précise. Et cela n’arrange pas
l’affaire des ‘oranges’, écrit Midi. Outre ce mouvement qui a pris naissance avec la réunion secrète des cinq
candidats potentiels, la ‘marée jaune’ devient de plus en plus menaçante. Malgré leur divergence de principe
mais également d’appartenance, ils ont un objectif commun : battre et combattre Andry Rajoelina sur le terrain
électoral. »
30/03 - Y-aurait-il une taupe au palais présidentiel ? L’enregistrement d’une conversation téléphonique
privée d’Andry Rajoelina s’est retrouvé publié sur Facebook. L’enregistrement d’un appel du président en
direction d’un cadre de la sécurité d’Etat, probablement un haut gradé de la gendarmerie, a pu être écouté par
des milliers d’internautes stupéfaits. On y entend le président donner des consignes à propos de deux affaires
: celle d’un jeune homme, tireur de pousse-pousse, lynché parce qu’il portait un tee-shirt du parti présidentiel.
L’autre affaire concerne l’intervention des forces de l’ordre au sein du campus de Vontovorona face à des
étudiants rebelles. Dans les deux cas, il n’y a rien de répréhensible dans le contenu même de ce que dit le
président. Au contraire, Andry Rajoelina ordonne à son interlocuteur de respecter le cadre légal et de ne pas
avoir recours à la force de manière inconsidérée. Qui a enregistré et rendue publique cette conversation ? Un
espion ? Un traitre ? A moins qu’il ne s’agisse d’une manipulation pure et simple de l’opinion, hypothèse émise
par France TV Info. Une fausse fuite orchestrée pour laisser penser que le président est serein, qu’il maîtrise
la situation en toutes circonstances. D’après Midi il y aurait une enquête au palais pour démasquer la taupe.
Cette affaire démontrerait la fébrilité jusqu’au sommet de l’Etat en cette année d’élection présidentielle.
Diplomatie
03/03 – Madagascar et huit pays africains, seront les invités d’honneur de la 3e exposition économique
et commerciale sino-africaine qui se déroulera fin juin à Changsha, dans la province de Hunan. Madagascar bénéficiera d’une zone centrale d’exposition gratuite pour promouvoir ses produits et ses opportunités
économiques. Ce rendez-vous économique et commercial entre la Chine et l’Afrique se tient tous les deux
ans. Selon l’ambassade, « l’objectif de cette rencontre entre dans le cadre de la mise en œuvre des ‘neuf
programmes’ de la coopération sino-africaine annoncés par le président Xi Jinping. Il s’agit de la stimulation
de la coopération bilatérale tous azimuts, dont, le renforcement de la politique mutuelle, la mise en valeur de
l’économie numérique, le renforcement du rapprochement de la Chine et l’Afrique en termes de commerce. »
03/03 - Le Japon salue chaleureusement le vote de Madagascar en faveur de la paix en Ukraine. « Je
ne peux que me réjouir du fait que Madagascar ait fait un choix en faveur de la paix en s’associant à 140
autres pays de la communauté internationale, a déclaré l’ambassadeur Abe Koji. Il n’est pas question de
choisir un camp, mais avant tout de faire un choix en faveur des respects de la charte des Nations unies, du
droit international, ainsi que de l’Etat de droit (…) prônant une paix globale, juste et durable en Ukraine » Il a
également souligné l’importance de la nomination de la nouvelle ministre des affaires étrangères. « C’est une
nomination tant attendue par le corps diplomatique et qui va faciliter davantage la communication et le dialogue
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entre le gouvernement malgache et le corps diplomatique dont fait partie l’ambassadeur du Japon », a-t-il
ajouté. « Il est temps que Madagascar se ressaisisse et fasse une analyse sérieuse des raisons pour lesquelles le pays n’a pas su se développer au fil des ans », a déclaré Abe Koji. Une déclaration qui, selon
Tribune, ne devrait pas plaire aux autorités mais qui résume la vision du monde extérieur sur la situation
malgache. Madagascar se dote d’un plan de développement réaliste focalisé sur les domaines de priorité, a
constaté le diplomate. Pour l’intérêt général, le pouvoir devrait se mobiliser davantage pour rendre effectif ce
plan et pour que les résultats se fassent sentir sur la population. L’ambassadeur a suggéré que Madagascar
mette l’accent sur l’attractivité des investissements étrangers. Tous les pays asiatiques, que ce soit le Japon,
la Chine ou encore des pays de l’ASEAN, sont tous passés par cette voie, rappelle-t-il. Pour pouvoir attirer les
investissements étrangers, il est important d’instaurer l’État de droit, de lutter contre la corruption, de développer les infrastructures telles que les routes, les chemins de fer, les ports, les réseaux électriques et de conclure
des accords de protection des investissements.
02/03 - Diplomatie française : « ambiguë et déconcertante », selon La Gazette. Que pense la France
d’Emmanuel Macron de Madagascar ? Quatre faits majeurs reviennent à l’esprit, selon le titre. Andry Rajoelina, élu au début de l’année 2019, était soutenu par Nicolas Sarkozy mais le processus de l’élection du
président malgache a été entaché de nombreuses irrégularités. La première rencontre au palais de l’Elysée
avait été marquée par la revendication tonitruante d’Andry Rajoelina sur les îles Éparses. En deuxième lieu,
depuis bientôt deux ans, l’emprisonnement de deux Saint-Cyriens à la maison d’arrêt de Tsiafahy fait partie
des passifs dont le président malgache peine à se débarrasser, et l’expulsion du premier conseiller de l’ambassade de France n’a fait qu’aggraver la situation. Andry Rajoelina a opté en 2019, après le sommet AfricaRussie, pour une coopération militaire russo-malgache et contracté une opération d’achat d’armes assez conséquente qui n’a pas été vue d’un bon œil par la France. En dernier lieu, les indécisions de la présidence
malgache qui a du mal à tenir une position décisive, engagée et définitive quant à l’invasion russe en Ukraine.
On ne voit pas le positionnement politique de la France par rapport à l’élection présidentielle de novembre. Sa
participation pour le financement de l’opération est attendue. Tout semble opaque et hermétique, aucune information n’est exploitable. Le retour au pays de Hery Rajaonarimampianina interpelle. Connu pour sa prudence, l’ancien président entretient de bonnes relations avec le gouvernement et le Medef français. Pour le
quotidien, la nomination d’Azali Assoumani, président de l’Union des Comores à la tête de l’UA grâce aux
pressions de la France, n’augure rien de bon pour Andry Rajoelina et Marc Ravalomanana. Le premier traitant
avec condescendance son homologue, le second étant réputé anti-français. A noter enfin qu’Andry Rajoelina
espère la visite d’Emmanuel Macron à Madagascar depuis la fête nationale du 26 juin 2020.
04/03 - Présidentielle 2023 : pas d’indifférence du gouvernement français. Dans une réponse adressée
au Sénat français, et en particulier au sénateur Républicains Etienne Blanc, le ministère français de l’Europe
et des affaires étrangères affirme que « la France est attachée à ce que les prochaines échéances électorales
permettent la libre expression de tous les Malgaches ». Elles doivent se tenir « dans la sérénité et la transparence » souhaite le gouvernement français. Selon le département de Catherine Colonna, « la France travaille
en lien avec ses partenaires présents dans le pays, notamment l’ambassadeur d’Allemagne, le coordinateur
résident du système des Nations unies et la cheffe de la délégation de l’Union européenne ». Ces pays ont
déjà été sollicités par l’exécutif pour discuter des préparatifs des élections mais pour l’instant aucune manifestation de soutien, notamment financier, n’a été publiée au niveau des chancelleries. Le sénateur Etienne Blanc
avait interpellé le 26 janvier la ministre française sur les élections à Madagascar. Après avoir évoqué le cas
des deux anciens officiers français, Paul Maillot Rafanoharana et Philippe François, qui ont été condamnés
par la justice dans une présumée tentative de coup d’Etat, le sénateur avait fait part de ses « inquiétudes
grandissantes sur la stabilité politique du pays ».
03/03 - Iles Eparses – Les discussions entre Madagascar et la France reprendront prochainement, indique la nouvelle ministre des affaires étrangères, Yvette Sylla. La balle est dans le camp des Malgaches.
L’ambassadeur de France, Arnaud Guillois, avait indiqué à la presse fin janvier que la réunion devrait se
poursuivre cette année. « La France est prête à cette discussion et à ce dialogue », avait lancé le diplomate,
rappelant que la deuxième réunion de la commission mixte qui devait se tenir en novembre 2022 avait été
repoussée à la demande de la partie malgache.
06/03 - La ministre française des affaires étrangères, Catherine Colonna, doit effectuer une visite officielle fin avril à Madagascar où elle s'entretiendra avec Andry Rajoelina. Au programme des discussions,
l'épineux dossier des îles Eparses ainsi que l'affaire « Apollo 21 ». La Grande île n’a cependant pas encore
donné son accord à la demande de transfèrement des deux ressortissants français sur la base d’un accord
de coopération judiciaire entre Madagascar et la France. En réponse à une question qui lui a été posée au
Sénat français, le 12 octobre, Catherine Colonna avait qualifié « d’arbitraire » le verdict de cette affaire. Un
jugement pourtant confirmé par la Cour de Cassation.
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06/03 - Face à la guerre en Ukraine, Madagascar reconfirme sa prise de position en soutenant les occidentaux. Le ministre de la défense nationale, le général Rakotoarijaona Josoa, a reçu officiellement l’ambassadeur de France, Arnaud Guillois. Une rencontre qui a montré clairement l’entente entre les deux pays,
selon La Gazette. Les deux pays préparent des manœuvres militaires conjointes en coopération avec les «
Forces armées de la zone Sud de l’océan Indien » (FAZSOI). Un renforcement de capacité et une entente
militaire plus poussée pour marquer la prise de position de Madagascar face à la guerre en Ukraine, officialisée avec le revirement de Madagascar et son vote en faveur de la résolution de l’organisation des Nations
unies pour le retrait des troupes russes de Ukraine le 23 février, lors d’une assemblée générale de l’ONU. Le
1er mars, la Russie, à travers un communiqué, a évoqué sa déception face à ce vote.
16/03 - Les nominations d’ambassadeurs en stand-by. Les ambassades et représentations à l’extérieur
sont dirigées en grande partie par des chargés d’affaires. Depuis qu’Yvette Sylla a quitté le poste de
représentante permanente auprès de l’Unesco et de l’OIF à Paris pour le portefeuille de ministre des affaires
étrangères, Madagascar n’a plus que quatre ambassadeurs à l’extérieur, même si leurs juridictions respectives
s’étendent sur plusieurs pays et organisations internationales : Olivier Hughes Rajohnson en France, Jean
Omer Beriziky en Belgique, Jean Louis Robinson en Chine et Camille Vital à Maurice. Nommés en septembre
2019, ils sont pratiquement en fin de mandat. Même situation, ou presque, auprès des Nations unies à Genève
et de l’UA à Addis-Abeba. Les représentants permanents dans ces deux capitales portent une double casquette, en étant à la fois ambassadeur en Suisse pour le premier et en Ethiopie pour le second.
18/03 - La coopération militaire avec la Russie a été abordés entre le ministre de la défense, Josoa
Rakotoarijaona, et l’ambassadeur russe, Andrey Andreev. « Nous avons discuté des questions de coopération militaire et militaro-technique entre la Russie et Madagascar » a affirmé le diplomate. Le ministère de la
défense n’a pas voulu révéler les termes de cet entretien mais il a été observé que l’ambassadeur russe a
figuré parmi les diplomates qui ont été priorisés dans l’agenda de Josoa Rakotoarijaona. Un accord militaire
signé en janvier 2022 avec la Russie par l’ancien ministre de la défense, Richard Rakotonirina, avait provoqué
des réactions dans le contexte de l’agression perpétrée par la Russie à l’encontre de l’Ukraine. La Russie ne
compte pas non plus perdre de vue les élections présidentielles. « Nous suivons de près les préparatifs de
ces élections », a déclaré récemment Andrey Andreev sur un site d’information comorien. « Nous partons du
principe qu’il s’agit d’un processus politique purement intérieur, dans lequel les forces extérieures ne doivent
pas intervenir » avait-il précisé, visant probablement la France.
DROITS HUMAINS – GOUVERNANCE
Insécurité, dahalo, vindicte populaire, kidnappings, albinisme
14/03 - La situation sécuritaire ne cesse d’empirer dans le district de Morondava et surtout dans la
circonscription de Befasy. De multiples attaques de dahalo créent un climat anxiogène. Un gendarme a été
abattu suite à une embuscade tendue aux forces de l’ordre.
08/03 - Transport national - Convoi obligatoire pour les taxis-brousse. En dépit des recommandations de
l’Agence des transports terrestres (ATT), des taxis-brousse ne suivent pas les consignes de sécurité. Aucun
véhicule ne doit rouler seul la nuit et en cas de problème les chauffeurs devront appeler les gendarmes les
plus proches. Les chauffeurs se plaignent du mauvais état de la route, ce qui nécessite de ralentir, favorisant
ainsi les actes de banditisme. Sur la RN4, des enfants de 4 à 10 ans qui font semblant de boucher les nids de
poule au passage des véhicules et mendient de l’argent. Ces apprentis braqueurs de routes sont très menaçants.
08/03 - Appréhendé par des membres du fokonolona, un cambrioleur a failli mourir dans une vindicte
populaire dans le fokontany d’Ambohipo. La foule était en train de le rouer de coups quand des policiers
ont débarqué sur place pour intervenir. Sauvé de justesse, il a été transporté à l’hôpital puis placé en garde à
vue.
08/03 - Un employé a été assassiné dans la maison de son patron, dans le district de Mahanoro. Ses
yeux, sa langue et ses oreilles ont été arrachés. Trois personnes ont été arrêtées. Il s’agit du second cas
de meurtre suivi de vol d’organes dans le district de Mahanoro en l’espace de dix jours. Le comité d’autodéfense villageoise et les gendarmes ont intercepté les trois premiers suspects dès le lendemain du meurtre.
Deux autres individus qui ont pris la fuite avec les organes. Excédée, la foule a voulu les lyncher. Les prévenus
ont été mis en sécurité à Vatomandry pour pouvoir mener l’enquête sans subir de pressions.
01/03 - Morarano Chrome - Des kidnappeurs détiennent trois otages. La bande prépare leurs familles
à une très forte rançon. Les kidnappings se poursuivent dans l’Alaotra-Mangoro. L’acte a été l’œuvre
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des malfaiteurs armés et menaçants, au nombre indéterminé. Les proches des otages sont descendus dans
la rue pour une manifestation pacifique avec des écriteaux sur lesquels on pouvait lire : « Faites-nous quelque
chose Président. Nous souffrons beaucoup à cause de l’insécurité à Ambohimanarivo…Où est votre promesse
de veiller sur nous ? Stop kidnapping…Nous n’acceptons plus l’anarchie. Mais où est l’État ? » D’après la
population, les forces armées seraient confrontées à un problème de moyens, les empêchant de travailler
avec efficacité. Le président de la République a promis une opération spéciale face à la recrudescence alarmante de ce fléau dans la région. Le préfet d’Ambatondrazaka a imposé le couvre-feu.
03/03 - Alaotra-Mangoro - L’État lance un défi aux kidnappeurs. Les difficiles réalités sociales ont reconverti les simples voleurs de bétail en kidnappeurs. L’État répond aux cris des victimes par un engagement
militaire. Une opération baptisée « Harato » [filet de pêche] a été déclenchée, à laquelle participent environ
300 hommes issus de l’armée, de la police et de la gendarmerie. Un poste de commandement opérationnel a
été établi à Morarano-Chrome. Certains natifs d’Alaotra-Mangoro mettent en cause la décision d’expédition
massive d’éléments sur le terrain. Ils se demandent « si c’est bien la solution au problème qui, hormis l’impact
positif, va certainement faire des dégâts, comme les dommages collatéraux et l’exécution sommaire ». Le
maire de Morarano-Chrome, Dimby Ravelojaona, le reconnait : « Le kidnapping en milieu rural s’est multiplié
au cours de ces cinq dernières années. Je ne sais pas très bien pourquoi, mais je pense que les voleurs de
bétail enlèvent maintenant des personnes. Il n’existe presque plus de bœufs à voler. Et puis, kidnapper
quelqu’un est plus facile que voler des bestiaux qui laissent des traces de pas. (…) Dans la majorité des cas,
les victimes sont des cultivateurs qui disposent de matériels agricoles ou de terres arables. »
04/03 - Quatre individus ont trouvé la mort suite au raid lancé par les forces de défense et de sécurité
pour enrayer les enlèvements à répétition dans l’Alaotra-Mangoro. Le coup d’envoi de l’opération militaire
« Harato », sous la supervision de l’Etat-major mixte national (Emmo-Nat), a été donné. Les troupes déployées
dans la zone nord-ouest d’Alaotra ont identifié quatre hommes. Face à leur résistance, les forces ont ouvert
le feu. Une femme se présentant comme la belle-sœur de l’un des quatre suspects a affirmé à La Gazette que
son beau-frère était innocent. Il aurait été victime de délation dans le cadre d’un litige foncier. La famille compte
saisir les défenseurs des droits humains. Le député d’Ambatondrazaka Fidèle Razara Pierre, a dénoncé le
manque de sérieux de l’appareil judiciaire face à la situation. Selon le parlementaire, le tribunal de première
instance d’Ambatondrazaka a relâché plusieurs individus suspectés, selon les forces de sécurité, de pratiquer
des enlèvements.
Pour La Gazette, la situation d’insécurité qui règne dans la région est liée à l’arrivée en 2011 de Sri-Lankais,
munis de simples visas touristiques, attirés par la découverte de saphir dans les carrières de Bemainty
Didy, d’Andilamena et d’Imerimandroso. Ils ont installé un environnement mafieux dans l’Alaotra et donné le
goût de l’argent facile à la population. Le saphir étant facile à trouver, une ruée vers l’or s’en est suivie, qui a
emmené avec elle son lot de problèmes. En l’espace de quelques mois, Ambatondrazaka et ses environs se
sont transformés en zones minières comme Ilakaka. Les paysans abandonnaient l’agriculture et l’élevage pour
se mettre à l’exploitation du saphir. Des kiosques de récolte se sont ouverts dans chaque coin de rue. Les
acheteurs de pierres, notamment d’origine Sri-Lankaise, se sont installés dans les grandes villes de l’Alaotra.
13/03 - Exécution sommaire à Ambatondrazaka - Quatre personnes fusillées pour meurtre. Un homme
de 70 ans et trois tueurs à gage qu’il aurait engagés pour tuer chez elles sa belle-fille et sa petite fille ont été
fusillées par les gendarmes. Soumis à un interrogatoire serré, l’un des malfaiteurs intercepté a dénoncé ses
comparses, révélant que le mobile du double crime reposait sur un règlement de comptes à base de litige
foncier. Le trio ainsi que le cerveau présumé ont été entrainés dans un endroit isolé où ils ont été abattus . De
source auprès de la gendarmerie, ils auraient tenté de fuir, d’où l’usage d’armes à feu.
16/03 - Kidnapping à Morarano Chrome : les trois otages libérés après 19 jours de détention. Cet enlèvement est le troisième d’une série de kidnappings qu’a vécue une même famille. Lors des deux premiers
enlèvements, aucun otage n’est revenu vivant. Les circonstances ayant mené à cette libération restent floues
mais on indique que la famille a dû payer 70 millions d’ariary. Au départ, les ravisseurs avaient exigé une
rançon de 200 millions, puis ce montant serait descendu à 10 millions. Pour l’heure, l’opération « Harato » se
poursuit dans la commune. 300 agents des forces de l’ordre ont été mobilisés pour traquer les kidnappeurs.
Depuis le début de l’opération elles ont abattu onze individus, des malfaiteurs impliqués de près ou de loin
dans les séries d’enlèvements. Les forces de l’ordre annoncent un renforcement des mesures de sécurité.
18/03 - L’État veut en finir avec l’insécurité qui sévit dans la région Alaotra-Mangoro et qui impacte les
régions Analamanga et Betsiboka. En introduction d’une réunion de l’OMC-NAT, le premier ministre a annoncé des mesures exemplaires. Passivité et complicité, tels sont les mots clés pointés du doigt lors de sa
prise de parole. Les rapts perpétrés par d’anciens voleurs de bovidés reconvertis en ravisseurs terrorisent
plusieurs localités de cette région depuis quelques années. Un retour de flamme particulièrement violent est
constaté depuis quelques semaines. Les cas de kidnapping en milieu rural font même tâche d’huile. « La
question qui se pose pourtant est : pourquoi n’avons-nous pas de résultat ? Et pourquoi ce problème est-il
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récurrent dans cette partie du pays ? » lance le premier ministre. Sa réponse : «S’il y a un problème c’est
parce qu’il n’y a pas suffisamment de prise de responsabilité. Si des noms sont dénoncés, si des responsables
sont pointés du doigt systématiquement depuis une longue période, cela veut dire qu’il y a de la complicité
dans l’air. ». À l’entendre, il pourrait y avoir un tsunami qui balayerait plusieurs responsables de la région
Alaotra Mangoro.
09/03 - Kidnappings à Morarano Chrome : Fanomezantsoa Mahaleo Jaona, très connu dans la localité
recherché par les forces de l’ordre pour trafic d’influence et association de malfaiteurs. Il s’agit d’un
ami proche de l’époux de la députée Lanto Rakotomanga, élue de la capitale. Selon les forces de l’ordre, cet
homme aurait commandité les enlèvements. Plusieurs éléments de l’OMC élargi sont désormais stationnés
sur place. Ils ont déjà abattu six suspects. Parmi eux, un assistant parlementaire. . Un autre fugitif nommé Mamy Tiana Landry, est aussi activement recherché. Il s'agit de cet ancien militaire. Les opérations de ratissage se poursuivent. Le préfet d’Ambatondrazaka a maintenu le couvre-feu à Morarano Chrome
Le concerné purge une peine en prison où il a réussi à s'évader
17/03 - « Opération ‘Harato’ : Non à la gâchette facile ! », titre La Vérité. « Plusieurs hommes, des présumés membres d'un réseau de ravisseurs, ont été tués dans l'Alaotra ces dernières semaines. Des informations
évoquent une quinzaine de décès. Ces chiffres n'ont été ni confirmés ni infirmés par les autorités. Les circonstances qui ont causé leur mort, faisant polémique actuellement, ne sont également pas connues. (…) De
nombreuses familles des victimes affirment que leurs proches décédés ne sont pas des ravisseurs. (…) Bon
nombre d'observateurs craignent, en effet, des cas de bavures émanant des forces de l'ordre. Elles sont accusées d'avoir la gâchette facile et de trop souvent utiliser les armes à feu en dehors des situations de légitime
défense. Les forces de l'ordre sont accusées de les utiliser pour solution de confort. (…) Des questions se
posent surtout par rapport aux quatre individus qui sont décédés le lendemain ou le surlendemain du début
de l'opération militaire. Les observateurs n'ont reçu aucune information autour d'une éventuelle fusillade. Quid
aussi des deux personnes qui ont été ramenées mortes dans leur localité d'origine d'où elles ont été embarquées vivantes, la veille. Aucune information autour d'une fusillade ou de la saisie d'armes. (…) Ces présumés
coupables n'auront même pas le temps de se défendre devant la justice. L'élimination de ces suspects ne
permet pas d'avancer dans les enquêtes. Les autres complices et les commanditaires continuent de courir.
Les rançons ne sont pas récupérées. Heureusement que dans certains cas les victimes finissent par être
relâchées… » (…) De la même manière, il faut également citer un cas récent qui s'est déroulé à Toamasina.
Un suspect aurait été éliminé par les forces de l'ordre, soupçonné de faire partie des assaillants qui auraient
attaqué un karàna à la sortie d'un restaurant. Le ressortissant indopakistanais a été tué à bout portant d'une
balle dans la tête et les assaillants sont repartis avec une forte somme d'argent transportée par la victime. (…)
Des précisions doivent être apportées pour éclairer la lanterne des observateurs qui tirent la sonnette d'alarme
de crainte d'une survenance d'une nouvelle affaire ‘Antsakabary’ ».
25/03 - Opération Harato à Morarano Chrome - L’étau se resserre autour des fugitifs. L’équipe judiciaire
est à deux doigts de réussir sa recherche qui vise à capturer l’assistant parlementaire Jaona Fanomezantsoa
Mahaleo, Tiana Landry Jacques Mamy et Jean Charles Rasolonjatovo. « Ils seront interpellés, advienne que
pourra », explique un officier qui participe à l’opération anti-kidnapping dans l’Alaotra-Mangoro. Le troisième
fugitif, connu sous le sobriquet de Jady, a fait l’objet d’une polémique sur les réseaux sociaux. Le Groupe
d’appui à la police judiciaire a publié son avis de recherche quelques jours après son arrestation. « Certes, il
avait été appréhendé, mais il s’est évadé à cause de son habileté. Nous révélons ici que, contrairement aux
rumeurs véhiculées, personne n’a touché de pot-de-vin », souligne le général. Les trois personnages richissimes de Morarano-Chrome recherchés seraient les cerveaux des rapts survenus. « Concernant les suspects
abattus, ils avaient pris part à des actes de banditisme, comme le vol de bétail. La majorité d’entre eux étaient
surtout membres du réseau de kidnappeurs », explique une source militaire.
13/03 - Mampikony - Un coupeur de route abattu. Une arme à feu de fabrication artisanale a été retrouvée
sur l’individu abattu. Ses deux comparses ont réussi à prendre la fuite. De source auprès de la gendarmerie,
les bandits ont quitté les lieux en ouvrant le feu, amenant les hommes dépêchés sur place à ouvrir le feu sur
eux.
07/03 - Manakara : un albinos de 50 ans décapité. Six hommes se sont introduits au domicile de la victime.
Les malfaiteurs ont coupé sa tête et se sont enfuis, laissant le reste du corps dans la maison. Au bout de deux
jours d’investigations, les gendarmes ont arrêté quatre hommes à Ihorombe. Ils sont fortement impliqués dans
le meurtre de l’albinos. La traque des deux autres complices se poursuit . Pour l’heure, quatre personnes sont
en garde à vue. Le président de l’association des albinos de Madagascar (AAM) a fait part de sa vive émotion.
L’association a déjà alerté le commissaire aux droits de l’homme des Nations unies. Selon son président, en
2022, 27 cas de kidnapping d’albinos ont été relevés, cinq albinos ont été tués. Depuis le début de cette année,
on compte déjà sept albinos victimes d’enlèvements. Le président de l’AAM suppose qu’un homme influent
vivant à Ihorombe est derrière tous ces drames.
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21/03 - Une albinos de 11 ans a été libérée des mains de ses ravisseurs dans la commune d’EnakaraHaut, à Tolagnaro. C’est la seconde fois qu’elle était kidnappée. Elle a été séquestrée pendant sept semaines. Grâce à des renseignements glanés, la police s’est rendue compte que deux suspects étaient en train
de chercher un client pouvant l’acheter. Un coup de filet a été immédiatement monté et les deux cibles ont été
piégées. Une fois sur place, la police a échangé des tirs avec les kidnappeurs. Il resterait encore trois suspects
à retrouver.
Justice, prisons
01/03 –Mise à pied de cinq élèves d’un établissement scolaire de Fianarantsoa suite à leur refus de
chanter l’hymne national lors d’une levée de drapeau conduira jusqu’au Conseil d’Etat. Les Témoins
de Jéhovah dont sont issus les élèves ont décidé de saisir le tribunal administratif. Ce dernier a prononcé un
sursis à exécution de la mise à pied des élèves mais les enseignants refusent de les reprendre en cours. La
secte aurait réclamé un dédommagement financier à l’encontre des enseignants. La ministre de l’éducation,
Marie Michelle Sahondrarimalala a annoncé que son département a fait appel de la décision et a demandé le
renvoi de l’affaire devant le Conseil d’Etat. La résistance des élèves est considérée comme une infraction à la
discipline et un outrage aux symboles de la nation.
09/03 - Les parents des cinq élèves qui ont refusé de participer au lever des couleurs et de chanter
l’hymne national, ont vu leur requête rejetée par le Conseil d’Etat. Les enseignants de ce lycée d’Alakamisy Itenina ont ainsi obtenu gain de cause face à la requête demandant l’annulation de la sanction qui
frappe les cinq élèves menacées de renvoi. La ministre de l’éducation n’a pas manqué de saluer cette décision.
« C’est au nom des enseignants que nous tenons à remercier la justice. Une telle décision est importante dans
la mesure où elle redonne la valeur à l’éducation », souligne-t-elle. Le conseil de discipline de l’établissement
doit se prononcer sur un éventuel renvoi.
16/03 -Trafic de stupéfiants - Deux barons de la drogue exfiltrés au Sri Lanka Six véhicules de l’Unité
d’enquête sur le crime organisé les ont récupérés à leur arrivée. La police malgache est silencieuse et refuse
de communiquer sur cette opération. La sortie escortée de ces trafiquants a été opérée discrètement par
quatre officiers de la force spéciale et des enquêtes criminelles de la police sri-lankaise qui ont débarqué à
Madagascar. Ni le ministère des affaires étrangères, ni le ministère de la justice n’ont reçu de demande d’extradition. « La procédure par laquelle les deux grosses pointures de la criminalité transnationale ont été évacuées laisse pantois le corps judiciaire », écrit L’Express. La satisfaction liée à ces arrestations a laissé la
place à la stupéfaction et à l’incompréhension, alors que tout le monde attendait le passage des sri-lankais
devant la justice. « Aussi curieux que cela puisse paraître, la police attrape tous les trafiquants de drogue, en
particulier des Africains et des Asiatiques, mais on n’a jamais entendu parler de leur procès encore moins de
leur condamnation »
17/03 - « Madagascar a besoin d’un environnement apaisé à la veille des élections présidentielles »,
soutient le Syndicat des magistrats (SMM). « Le SMM exprime sa préoccupation face à une énième dégradation de l’environnement judiciaire en cette année d’élection présidentielle », lance-t-il, alertant sur la « dégradation de l’environnement judiciaire », notamment à travers le cas du Pôle anti-corruption : « La mise en
place des Pôles anti-corruption résulte d’un très long et difficile processus concerté avec les partenaires techniques et financiers ; les velléités récentes de les museler pourraient avoir des conséquences lourdes et pérennes sur la vraie lutte anticorruption à Madagascar » prévient le syndicat.
25/03 - Avocats, magistrats et huissiers de justice s’en prennent au préfet de Toamasina après sa
décision de suspendre l’exécution des décisions d’expulsion de terrains. Les raisons évoquées sont
politiques : leur exécution pourrait, dit-il, provoquer « le trouble et le désordre publics dans le cadre de la
préparation de l’élection présidentielle ». La décision du préfet est « une atteinte grave à l’autorité de la chose
jugée et à l’exécution des décisions de justice », a tonné le Syndicat des magistrats (SMM). « La suspension
d’exécution d’une décision de justice ne peut être accordée qu’au cas par cas et non être imposée comme
étant la norme, même pour une période déterminée », a soutenu l’ordre des avocats. La chambre nationale
des huissiers de justice, quant à elle, réclame la suspension immédiate de cette décision. « Le préfet ne saurait
interférer dans les affaires judiciaires », a soutenu encore le SMM. La Cour d’appel de Toamasina demande
aux autorités d’appliquer les décisions judiciaires.
27/03 - Un officier de gendarmerie agresse une avocate - Le barreau de Madagascar scandalisé. Alors
qu'elle venait d'assister à l'audition de son client, une avocate aurait été victime d'une agression verbale, avec
insultes, menaces et agression physique. Après avoir assisté son client, auditionné par la police, des éléments
de la gendarmerie auraient interpellé l'avocate et son client dans les locaux même de la police. Ces éléments
de forces de l'ordre auraient indiqué vouloir procéder également à l'audition dudit client. Le bâtonnier dénonce
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plusieurs infractions au code de procédure pénale, notamment la séquestration d'une personne, a fortiori d'un
avocat dans l'exercice de ses fonctions, menaces, agression, insultes et tentative de dégradation d'un bien
appartenant à autrui. Un rapport a été envoyé aux autorités compétentes, assure le bâtonnier, qui indique
porter plainte contre des faits pouvant être qualifiés d’infractions pénales .Il ajoute que demander à un avocat
d'effacer un enregistrement est interdit.
02/03 - Organisation d’un atelier autour des « enjeux du monde carcéral. » Les acteurs veulent profiter
de cette rencontre pour présenter des stratégies innovantes et améliorer les conditions des prisonniers. Surpopulation carcérale, vétusté des infrastructures, malnutrition, insuffisance de personnel … L’état
désastreux des prisons malgaches, rendues tristement célèbres par un rapport d’Amnesty International en
2019, ne s’est pas arrangé depuis trois ans : c’est le diagnostic tiré fin janvier par les acteurs œuvrant dans le
milieu carcéral. Un mois après, tous ont décidé de se réunir à nouveau pour aborder le futur et présenter des
stratégies innovantes pour améliorer les conditions carcérales. Sur les 30 000 prisonniers que compte le pays,
un cinquième souffre de graves carences alimentaires. « Les défis sont immenses, colossaux ! » admet Vincent Dalonneau, représentant d’Humanité et Inclusion à Madagascar, l’ONG à l’origine de cette grande réflexion entre acteurs du milieu carcéral. Des solutions existent et attendent d’être développées. L’une d’elles
pourrait être la multiplication de camps pénaux. Le ministère de la justice vient de créer une direction spéciale
dédiée à ces camps, une initiative encouragée par les acteurs car elle permet de répondre à plusieurs enjeux
cruciaux : la nutrition avec des compléments nutritionnels, la réinsertion sociale et économique en apprenant
un métier de la terre et le désengorgement des prisons, au moins durant la journée.
Gouvernance
02/03 - Trafic de drogue et compromissions Un hors-bord muni de deux moteurs de 250 CV a été abandonné à Vohémar. Les investigations ont permis de découvrir que cette embarcation était arrivée de Maurice
avec trois hommes, présumés trafiquants de drogue. Mi-février, la gendarmerie maritime était alertée qu’un
speed boat venant de Maurice était en difficulté avec quatre hommes à son bord. Finalement l’embarcation a
été remorquée jusqu’à Antsiranana. Les occupants se sont envolés vers La Réunion. Quinze jours plus tard,
suite à l’abandon d'un nouveau hors-bord, la justice et les forces de l’ordre ont appris que leurs homologues
mauriciens s’intéressaient aux occupants des deux bateaux. Fin février, un commissaire mauricien en charge
de la lutte contre les trafics de drogue est arrivé pour travailler avec ses homologues locaux. La crédulité des
douaniers et des gendarmes impliqués dans ces deux dossiers, interroge. Plusieurs représentants des forces
de l’ordre ont été entendus. Deux pêcheurs ont aidé les trafiquants, ils ont été interpellés et placés en garde
à vue. Les trois individus qui ont abandonné leur embarcation à Vohémar étaient armés. Ils ont exigé d’être
déposés sur une plage discrète de Nosy-Be. En contrepartie, ils ont versé 670 000 ariary. Ce fait divers n’est
pas un cas isolé. Il confirme l’existence d’une route maritime de la drogue entre Madagascar et Maurice. Il est
fort probable que ces substances arrivent du continent africain. Elles pourraient transiter par Mayotte où la
consommation de drogue explose.
03/03 - Trafic d'espèces protégées - Madagascar en tête de liste. À l’occasion de la journée mondiale de
la vie sauvage, WWF a publié un communiqué avec des données accablantes pour la Grande île. Il rapporte
que de 2005 à 2020, 64 % des espèces protégées saisies au niveau mondial proviennent de Madagascar,
selon les statistiques établies par Traffic, un réseau international de surveillance du commerce de la faune et
de la flore sauvages. 30.875 tortues ont notamment été saisies sur la période. Le trafic prolongé de cette
espèce risque de mener à son extinction d’ici 2050. Pour les bois précieux (bois de rose, palissandre et bois
d’ébène), Traffic parle de « 350 000 arbres abattus illégalement à l’intérieur des aires protégées et au moins
de 150 000 tonnes de grumes sujets à l’exportation ». « Toute la vie sauvage de notre île s’éteint à une vitesse
fulgurante, malgré le rôle essentiel qu’elle joue sur l’équilibre de la vie humaine », alerte WWF Madagascar
qui identifie la corruption comme cause majeure de cette situation. La pression des activités humaines sur
l’habitat naturel des espèces sauvages en est aussi une cause importante. Outre les cas délibérés d’activités
illicites à grande échelle, ces activités humaines découlent souvent d’une nécessité de survie. La réalité de la
Grande île démontre qu’il est impératif d’harmoniser la protection de la nature et le développement économique. Un sujet au centre des débats du « One forest summit », qui s’est tenu à Libreville.
TSA (Turtle Survival Alliance) Madagascar a identifié en moyenne sept publications de vente en ligne
de ces tortues protégées, et ce, avec une hausse incessante de la demande. Les acheteurs sont surtout
intéressés par les « vertus thérapeutique » de ces animaux et pour les domestiquer en tant qu’animaux de
compagnie ou de décor. TSA Madagascar rappelle que les tortues Radiata du Sud sont tabous pour les populations Mahafaly et Antandroy. Selon leurs croyances, la présence de ces animaux endémiques est une
source de vie provoquant les pluies. Chaque trafic d’un individu de cette espèce engendrerait des retombées
négatives considérées comme des punitions. Le trafic de ces espèces concerne à la fois les vrais braconniers
comme les simples citoyens. En effet, WWF révèle que « beaucoup de gens, même à Antananarivo, élèvent
des tortues comme des animaux domestiques. Il y a diverses croyances qui disent qu’elles pourraient protéger
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de l’asthme et il y a aussi une croyance concernant la protection contre les effets de produits que les cambrioleurs utiliseraient pour endormir les gens, sans compter la consommation locale ».
04/03 - Un général retraité stoppé en pleine rue pour
non-restitution d’un véhicule de la présidence de la République. Lors du conseil des ministres du 18 janvier, la
présidence a communiqué que de nombreux véhicules administratifs enregistrés à son nom sont détenus par des départements ministériels et des organismes publics. Ou sont
entre les mains de particuliers ou d’anciens responsables.
Un délai de 15 jours leur a été donné pour restituer les véhicules. Un mois après la date butoir, seuls cinq l’ont été
alors que le parc automobile de la présidence compte des
centaines de véhicules. Pour ne citer que les 150 Nissan
double cabine attribués aux députés sous Marc Ravalomanana qui les avait fait immatriculer au nom de la présidence. C’est en exécution de cette directive présidentielle
qu’un général retraité a été arrêté en pleine rue pour qu’il restitue le véhicule qui se trouvait entre ses mains
depuis plus d’une dizaine d’années.
11/03 – Détournement supposé des crédits destinés à la réfection des routes nationales. La Gazette
rappelle que la Banque mondiale a octroyé 200 millions de dollars en 2021 pour appuyer la réfection des
routes nationales principales de Madagascar, dont la RN2 reliant Antananarivo à Toamasina. Deux ans après,
les travaux n’ont toujours pas été réalisés. Le gouvernement ne fait qu’inaugurer des travaux entamés par
l’ancien régime. Quelques jours après le remaniement du gouvernement le 15 février, l’un des ministres limogés a fait l’objet d’une interdiction de sortie du territoire. Les autorités n’ont pas voulu communiquer son nom
mais l’ancien ministre des travaux publics, Jerry Hatrefindrazana, figure parmi les limogés. Il serait soupçonné
d’avoir détourné des fonds destinés à la réhabilitation des routes nationales.
16/03 - La Web TV citoyenne Taninjanak a organisé un débat intitulé « Immunité vs Impunité : l'infime
différence ». L’occasion pour des panélistes d’horizons très divers de s’exprimer sur les failles et les dysfonctionnements actuels de l’appareil judiciaire qui permettent à des acteurs majeurs de la vie publique d’échapper
aux sanctions. Il existe les immunités classiques : immunité parlementaire, immunité diplomatique. Et il y a
celles plus insidieuses, comme l’explique Sahondra Rabenarivo, présidente du Comité pour la sauvegarde de
l’Intégrité (CSI) : « Aujourd’hui, pour pouvoir poursuivre un magistrat haut gradé, il faut une autorisation de
poursuite du ministre de la justice. Pour un inspecteur des impôts, des douanes ou du trésor, il faut une autorisation de poursuite du ministre des finances. Même chose à la police, la gendarmerie ou aux domaines.
Vous remarquerez en passant que ce sont les secteurs dans lesquels on dit que la corruption règne… » Et de
poursuivre : « Ce que l’on aimerait, c’est uniformiser et faire en sorte que les ministres réagissent dans un
délai défini et que s’ils ne donnent pas d’autorisation de poursuite, ils se justifient. Sans quoi, cela donne une
protection spéciale à tous ces fonctionnaires, et c’est une forme d’immunité qui crée in fine de l’impunité. »
Pour le député Djohary Lee Andranambinina de l’IRD, ses collègues ne veulent pas débattre de tout ce qui
concerne la HCJ parce que cela pourrait les concerner un jour… « S’il y avait une volonté politique de ceux
qui nous dirigent en tant que groupe parlementaire et même "au-dessus", les mises en accusation seraient
déjà votées » , lance-t-il.
25/03 - Des organisations de la société civile engagées dans la lutte contre la corruption annoncent
leur décision de démissionner de leur siège au sein du Conseil consultatif d’évaluation des Pôles anticorruption (CSE-PAC). Elles expliquent cette décision par « un refus d’être complices du démantèlement des
acquis, du renforcement de l’impunité en raison des demandes de poursuite non concluantes ou encore de la
procédure de mise en accusation de la HCJ, [qui] n’aboutit pas ». Selon elles, « la loi du 5 août 2021 mène
vers l’anéantissement des efforts entrepris depuis de longues années dans la mise en place du système anticorruption et en particulier des Pôles anti-corruption (PAC) ; nous tenons à alerter le public sur les graves
atteintes à l’indépendance de la justice dans notre pays », a fait valoir le groupe. Les OSC notent qu’avec
cette loi, le Bianco et le Samifin sont désormais cantonnés dans le rôle de simples observateurs. Nous constatons avec regret que la société civile n’exerce aujourd’hui qu’une participation symbolique au CSE-PAC, ses
avis étant de plus en plus ignorés. »
31/03 - Déclaration de patrimoine : un seul nouveau ministre, Valery Ramonjavelo, ministre des transports, en règle un mois et une dizaine de jours après le dernier remaniement. Les sept autres n’ont pas
encore déposé leur dossier à la HCC. Ils sont tenus de se mettre en règle dans les trois mois qui suivent leur
nomination.
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Migrations
13/03 - Au moins 22 morts après le naufrage d'une embarcation clandestine à destination de Mayotte.
Le drame est survenu entre Nosy Faly et Ambilobe. 23 personnes ont été retrouvées vivantes, indique la
gendarmerie. Le nombre exact de passagers n'est pas encore connu, précise-t-elle. L'embarcation de fortune
n'a pas été retrouvée. « Ils ne sont pas partis d'un port, mais ont embarqué les gens un à un le long de la côte.
Il s'agissait, d'après les pêcheurs, d'un bateau en bois à moteur. « Le bateau était sûrement surchargé puisqu'il
est parti clandestinement. Il n'y a pas pu y avoir de contrôle sur le nombre de passagers », précise la gendarmerie. En pleine mer, l’embarcation se serait arrêtée suite à une panne mécanique et a fini par chavirer. Les
survivants ont été découverts par un groupe de pêcheurs. Une fois secourus, ils ont pris la fuite par peur des
poursuites judiciaires. Les opérations de recherche continuent afin de trouver d’autres victimes qui sont encore
sur la liste des disparus. L’organisateur de cette migration clandestine a été placé sous mandat de dépôt,
après son déferrement au parquet. Certains rescapés du naufrage, ayant tenté de fuir, ont été finalement
rattrapés. En février, une embarcation transportant 33 Malgaches avait été interceptée au large de Mayotte
par un bateau de la gendarmerie mahoraise. Mayotte est devenue depuis quelques années la destination
favorite de certains clandestins malgaches. Les voyageurs clandestins paient une fortune pour voyager de
façon illégale.
Midi écrit : « La descente du premier ministre sur place et sa décision de punir sévèrement les propriétaires
du bateau semblent se situer à contre-courant de l’événement et s’apparentent à une prise de décision destinée à rassurer l’opinion, mais tout le monde convient qu’il aurait fallu agir, depuis longtemps, contre le laxisme
ambiant. Des mesures très strictes vont être appliquées. »
15/03 - Le bilan du naufrage de migrants en route pour Mayotte revu à la hausse. On compte désormais
34 morts, dont 18 femmes et 2 enfants. Contrairement à ce qui a été annoncé initialement, l'embarcation
transportait une soixantaine de passagers. Des avis de recherche ont été lancés contre deux Malgaches, un
homme et une femme âgée de 47 ans, accusés d'être les passeurs. Le premier ministre, Christian Ntsay, s'est
rendu à Ambilobe, à la tête d'une délégation gouvernementale. 17 personnes ont été arrêtées dans le cadre
de l’enquête, globalement poursuivies pour migration clandestine associée à un homicide, seront présentées
devant le tribunal de première instance d’Antsiranana.
21/03 – Selon le directeur général de l’APMF (Agence portuaire, maritime et fluviale), sept tentatives
de transport de passagers clandestins ont été déjouées en 2022 grâce à la collaboration de toutes les
parties prenantes. La plupart de ces passagers étaient en partance d’Antsiranana , d’autres de Nosy-Be, Ambanja et Ambilobe. Leur destination finale commune reste toujours Mayotte. Tous sont à la recherche d’une
vie meilleure en faisant leur possible pour obtenir la nationalité française. L’APMF coordonne les surveillances
au niveau des 18 ports, dont sept sont ouverts à l’international.
22/03 - Drame de l’émigration clandestine - Plusieurs questions sont toujours en attente de réponse.
Comment les passeurs ont-ils recruté les candidats ? D’où les ont-ils fait embarquer ? Ont-ils bénéficié de
l’aide de certaines autorités ? Cet accident, reconnait Jean-Edmond Randrianantenaina, DG de l’Agence portuaire, maritime et fluviale (APMF), démontre une nouvelle fois les failles du système de surveillance des 5
000 km de côtes de l’île. Il souligne que deux zones géographiques sont déclarées prioritaires : « La côte nordest, entre Vohémar et Toamasina et la côte nord-ouest, entre Antsiranana et Mahajanga. Ces zones sont à
haut risque pour les trafics de drogue (à l’est) et le trafic de clandestins (à l’ouest). » Mais cet accident révèle
aussi un mal plus profond. « Cet énième naufrage met au grand jour la crise migratoire que Madagascar
traverse actuellement », explique Roger Charles Evina, représentant de l’OIM. Depuis quelques mois, son
organisation tente d’élaborer un programme dédié à ces personnes prêtes à prendre tous les risques pour fuir
leur île : « Le but de notre projet, c’est de proposer des activités génératrices de revenus aux potentiels migrants, afin de les stabiliser dans les communautés d’origine parce qu’on sait, pour la plupart, que les personnes migrent pour des raisons économiques. »
20/03 - Aire protégée Menabe Antimena : 500 ménages de migrants déplacés sur le site de Bezeky. En
l’espace de 20 ans, une déperdition de forêts d’une superficie totale de 45 381 ha a été enregistrée. Dans le
cadre du projet « Titre Vert » initié par le président de la République, les ministères en charge de l’agriculture
et de l’élevage, de l’environnement et du développement durable et de l’aménagement du territoire, ont procédé au déplacement. Dans le cadre de ce projet, 1 700 ha de terrains ont été aménagés et sécurisés pour
que ces bénéficiaires puissent les exploiter dans le but d’assurer leur sécurité alimentaire. Des logements,
des centres de santé, des écoles et des postes de gendarmerie seront construits sur le site. Des intrants
agricoles seront mis à la disposition des ménages regroupés au sein de coopératives. Un projet de restauration
forestière sur une superficie de 5 000 à 7 000 ha sera mené en impliquant ces familles de migrants. Un reboisement de plants d’arbres destinés à la production d’énergie combustible est prévu sur un terrain de 2 000 ha
en vue de couvrir les besoins de la population locale.
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25/03 – Insécurité préoccupante à Mahajanga - Des migrants du Sud pointés du doigt par les autorités.
Les chefs de fokontany et les représentants des natifs de l’Androy ont été convoqués à une réunion de concertation pour tenter d’éradiquer ce fléau qui frappe une ville réputée auparavant pour sa sécurité. Les originaires du Sud, qui comptent 81 clans, vont se réunir et prendre des dispositions. « Celui qui débarque ici
devient un fils du Boeny mais il doit respecter la communauté et maintenir la paix », souligne le gouverneur,
Mokhtar Andriatomanga.
Droits de l’enfant
13/03 - France 24 confirme la vente d’enfants par des parents dans le sud de Madagascar. Au mois de
janvier, le député d’Ikongo, Jean Brunelle Razafitsiandraofa, avait alerté sur le fait que des parents étaient
contraints de vendre leurs enfants, voire de les tuer, parce qu’ils ne parvenaient plus à subvenir à leurs besoins
en raison de la famine. A l’époque, le gouvernement l’avait accusé de colporter de fausses nouvelles. Mais de
nombreux témoignages confirment les faits. France 24 en a recueilli quelques-uns dans un reportage vidéo.
Certains d’entre eux dénoncent même une censure 1.
16/03 - Sortie d’un guide sur l’enregistrement de naissance. Elaboré par la Plateforme de la société civile
pour l’enfance (PFSCE) avec l’appui de l’OIF, ce guide met en lumière les outils et les conseils pour mieux
informer et sensibiliser la communauté aux enjeux et défis de l’état-civil. Il a pour objectif d’aider la population
à connaître les étapes de l’enregistrement des naissances : documents nécessaires, personne habilitée à faire
la déclaration, informations à mentionner dans un acte de naissance ou encore rédaction d’une requête aux
fins de jugement supplétif.
Droits des femmes
01/03 - Les femmes et les jeunes ne sont pas encore nombreux à participer à la vie politique. Les postes
de décision et les départements-clés sont encore majoritairement dominés par les hommes. 6 % seulement
des décisions ayant un impact réel sur la vie de la population sont prises par des femmes dans l’administration.
5 % des maires et 34 % des membres du gouvernement sont des femmes. Malgré la nomination récente de
nouveaux gouverneurs, deux régions sur 23 sont occupées par des femmes. Le Conseil national des femmes
de Madagascar (CNFM) s’est saisi de cette question et cherche à identifier les causes de ce retard. C’est une
question de culture, d’éducation et de mentalité. L’une des barrières pour les femmes de percer dans le milieu
politique est de les laisser prendre leur responsabilité en tant que citoyenne à part entière. « Mettre l’homme
au-devant de la scène est un système hérité des siècles passés et s’en défaire est très difficile ». Selon la
présidente du CNFM, Andriamasy Estelle. L’émancipation de la femme est presque un sujet tabou. Avoir une
place dans un monde d’homme c’est aussi se mettre à dos toute la société.
09/03 - Le couple présidentiel a assisté à la célébration de la
Journée internationale des droits des femmes et a souligné
l’importance de leur rôle dans le développement du pays.
Cette année, c’est Antananarivo qui a été choisi pour accueillir la
célébration nationale. 60 associations de femmes venant de tous
les districts ont défilé au stade Barea de Mahamasina. « Une fille
éduquée, une femme autonome, garante du développement durable ». Tel est le thème choisi pour la célébration de ce 8 mars.
Pour L’Express, « la journée internationale des droits des
femmes a eu un arrière-goût de joute politique à distance.
De potentiels candidats à la magistrature suprême et leurs partisans ont essayé de tourner à leur avantage les événements inhérents au 8 mars ». Et de citer le ton de
séduction politique du chef de l’Etat envers la gente féminine, allant jusqu’à déclamer une ode à la gloire de
la femme.
09/03 - Journée internationale des droits des femmes : accès de nouveau interdit au Magro de Behoririka pour les partisans de Marc Ravalomanana. Les femmes TIM ont négocié en vain avec les forces de
l’ordre qui bloquaient l’accès. Arphine Rahelisoa, une des leaders et journaliste de son état, a déclaré : « Nous
ne sommes pas venues pour créer des troubles. Il n’y a que des femmes. De plus, c’est la Journée internationale des droits de la femme, nous sommes venus pour organiser une fête. De ce fait, nous n’avions pas à
demander une autorisation ».
1
https://youtu.be/kihRb1jWEU0 (5’16)
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16/03 - « Exploitation du 8 mars : une récupération politique honteuse », titre La Gazette. « Ce fut une
honte cette exploitation de la journée internationale de la femme du 8 mars par les politiciens de fortune, pour
leur image bassement matérielle. Il faut qu’ils sachent que Madagascar a signé et ratifié la plupart des instruments internationaux relatifs à la protection des droits humains et ceux promouvant spécifiquement l’égalité
femme-homme. Ces politiciens de “fortune” seraient-ils conscients qu’en dépit d’un tel cadre juridique et institutionnel, l’inégalité entre les sexes persiste encore et devient très alarmante ces dernières années dans toutes
les régions du pays en raison des facteurs socio-économiques et politiques ? (…) Il est temps que ces politiciens de fortune tiennent compte (s’ils sont capables) des statistiques nationales qui rapportent qu’une femme
malgache sur trois subit une violence au cours de sa vie dont les formes les plus fréquentes sont la violence
conjugale, le viol et l’inceste, l’exploitation sexuelle et le proxénétisme. (…) Madagascar a l’un des taux de
mariage précoce le plus élevé du monde. (…) Que ces politiciens de fortune sachent que certaines lois sont
encore discriminatoires envers les femmes, notamment dans les domaines de la succession, l’accès au crédit
foncier, la santé reproductive et au regard du viol conjugal. »
31/03 - 600 postes à pourvoir pour des mères célibataires d’ici la fin de l’année. La commune d’Antananarivo collabore avec plusieurs entreprises en vue de leur autonomisation. C’est l’objectif du projet «
sandratra » mis en œuvre en partenariat avec Aide et Action/Action Education International, l’AFD et le groupe
Filatex. Le projet a démarré en 2021 et s’achèvera cette année. Il vise à assurer la prise en charge psychosociale, éducative et professionnelle des jeunes mères célibataires déscolarisées âgées de 15 à 29 ans. Un
forum avec les entreprises s’est tenu à l’Hôtel de ville pour faire connaître ce projet aux entreprises afin qu’elles
puissent apporter leur contribution à l’insertion professionnelle de ces femmes. Les assistantes sociales de la
commune apportent leur concours.
Santé, malnutrition
01/03 - Se soigner est devenu un luxe réservé à une certaine catégorie de personnes, déplore L’Express. Même les hôpitaux publics où tout est payant ne sont plus accessibles à la majorité de la population.
On n’en veut pour preuve que le nombre d’appel SOS sur les réseaux sociaux, qui pour intervention chirurgicale, qui pour un traitement coûteux. La dialyse, la chimiothérapie ou la radiothérapie.ne sont pas à la portée
des petites bourses. Plus le pays s’appauvrit, plus les maladies se multiplient. Même les maladies rares ou
orphelines. Le seul salut pour un grand nombre de malades réside dans les opérations gratuites à l’image de
celles effectuées il y a quelques années par le bateau Mercy Ships. Des milliers de personnes ont pu se faire
soigner après des années de désespoir. Depuis les malades ont de nouveau augmenté alors que le retour du
bateau reste hypothétique. Heureusement qu’il y a aussi la mission régulière des Médecins de l’océan Indien
qui effectue des expéditions dans diverses régions. Il y a désormais la caravane médicale initiée par le ministère de la santé où des cliniques mobiles sillonnent les districts pour procéder à des soins et consultations
gratuites. Prévue pour dix jours à l’occasion de la Journée de la femme, la caravane médicale fait l’objet d’un
véritable assaut du public. Le coût exorbitant des soins est une des raisons qui font que la médecine traditionnelle connaît un succès grandissant. Alors que les soins s’arrêtent au niveau des centres de santé de base,
les tradipraticiens ont réussi à atteindre les dédales des petits quartiers. Il faut saluer l’exploit réalisé par ces
professionnels qui sont parvenus à démocratiser leurs services avec leurs propres moyens, conclut el quotidien.
15/03 - Grâce aux drones, les régions reculées de Madagascar bénéficient d'un meilleur accès à la
vaccination et aux médicaments. Les livraisons sont initiées par le Programme impact Madagascar financé
par le gouvernement américain via l’USAID. D'après PSI Madagascar, partenaire de l'USAID dans la gestion
des drones, une livraison quotidienne de vaccins Covid-19 et de routine est effectuée dans les centres de
santé de base les plus enclavées. Spécifiquement conçus pour être adaptés aux conditions climatiques locales, les drones peuvent transporter chacun jusqu’à 10 kg de vaccins, médicaments essentiels et consommables médicaux par vol à une vitesse de 100 km/h. Leur autonomie est de 200 km aller-retour. Les livraisons
sont reportées en cas de mauvais temps.
18/03 - Malnutrition : une perte annuelle de 14,5 % du PIB, selon les résultats d’une étude menée par
l’Instat en collaboration avec le PAM. La Grande île est le 10ème pays le plus touché par la malnutrition
chronique dans le monde. Plus de 40 % des enfants de moins de cinq ans souffrent de malnutrition chronique,
la prévalence de la malnutrition aigüe globale oscille entre les niveaux « critique » et « très inquiétant » en
fonction des régions et des saisons. La situation de malnutrition est telle que les carences en micronutriments
sont largement répandues et affectent une grande partie de la population. Madagascar s’est doté de divers
documents stratégiques afin d’y faire face. « Si disposer de documents stratégiques est une chose, avoir les
moyens pour les mettre en œuvre et les attribuer de façon efficace et efficiente en est une autre. Les défis de
la lutte contre la malnutrition à l’horizon 2030 sont considérables pour la Grande île. (…) Un investissement
public et national digne de ce nom dans ce domaine est plus que nécessaire. L’on se demande d’ailleurs s’il
existe des prévisions de dépenses liées à la mise en œuvre de ces divers plans, tout comme l’on s’interroge
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sur la volonté de l’État de les inscrire dans les lois des finances à venir. Pour l’heure, un appel à l’aide a été
lancé à l’endroit des partenaires techniques et financiers pour relever lesdits défis. », écrit Midi.
31/03 - Madagascar reste un pays à forte endémicité tuberculeuse. Près de 40 000 cas ont été notifiés
en 2022. La plupart des cas se situent à Antananarivo et dans la région Analamanga. « La forte densité
de la population dans la capitale fait que la population vit dans la promiscuité. La maladie se transmet facilement chez les personnes en contact étroit », indique le professeur Joëlson Rakotoson, pneumologue. Dans
les centres de santé, il n’y a plus de structure pour isoler un tuberculeux pendant une longue durée, comme
cela était le cas. La plupart des ménages de la capitale ont une mauvaise hygiène de vie. Beaucoup mangent
peu mais travaillent dur. La fatigue et la malnutrition combinées nuisent à l’efficacité du système immunitaire.
Autre problème, le retard du diagnostic. La prévalence de la tuberculose est estimée à 233 cas pour 100 000
habitants. Il manquait près de 20 000 cas sur les 66 000 attendus en 2022. Les tuberculeux non diagnostiqués
qui ne sont pas sous traitement sont ceux qui propagent le plus la maladie. Un malade non traité peut contaminer une dizaine de personnes en une année.
Education, université
08/03 - Violents affrontements entre étudiants et forces de l’ordre à
l’école Polytechnique de Vontovorona. Les étudiants ont manifesté
pour que les bourses soient payées à temps, que le bâtiment ravagé par
le feu soit réhabilité et que l’électricité dans le campus soit rétablie. Des
insultes ont été proférées à l'endroit du Président de la République. Les
jets de pierres des étudiants sur les forces de l’ordre ont fait deux blessés. Pour disperser les manifestants elles ont fait usage de bombes lacrymogènes.
10/03 – « N’ayant pas été prévenu des manifestations des pseudoétudiants », le président de l’université a ordonné la fermeture de l’école Polytechnique de Vontovorona jusqu’à nouvel ordre. L’évacuation des étudiants du campus a été décidée. Les auteurs des troubles
devraient être traduits devant le conseil de discipline. C’est la première fois en cinq années que de telles
mesures sont prononcée à l’école Polytechnique.
11/03 - Dans une déclaration commune, les associations d’étudiants de l’université d’Antananarivo
somment les responsables étatiques de « libérer » les étudiants de l’école Polytechnique de « leur
châtiment ». « Nous condamnons fermement la fermeture de l’école Polytechnique. Nous suivons de très
près la situation des étudiants convoqués par le conseil de discipline, lancent-ils. Nous ne tolérerons plus vos
menaces et votre incompétence ». L’enseignement supérieur à Madagascar ne cesse de se dégrader, l’Etat
n’investit plus dans l’éducation et l’enseignement. Les infrastructures et les matériels d’enseignement dans
les universités publiques sont usés et lamentables », dénoncent les étudiants. « Beaucoup d’étudiants n’obtiennent pas leurs bourses d’études à cause de la digitalisation, poursuivent-ils. Nous attendons les réclamations 2021-2022 et les bourses d’études pour l’année 2022-2023 »
11/03 – « L’ordre public ayant été rétabli », l’université d’Antananarivo autorise à nouveau l’accès à
l’école Polytechnique. La décision intervient après que la ministre de l’enseignement supérieur a ordonné la
reprise des cours. La Pr Béatrice Assoumacou a clairement désavoué la décision de l’université d’Antananarivo. L'annonce de la réouverture de l'école par la ministre ne résout pas le fond du problème, indiquent les
étudiants, qui précisent qu'ils poursuivront leur mouvement jusqu'à satisfaction de leurs revendications et l'annulation du conseil de discipline. Le ministère de l’enseignement supérieur et les meneurs des associations
d’étudiants semblent avoir trouvé un point d’entente pour accélérer le paiement de bourses d’étude.
Les étudiants demandent néanmoins le retour à un système classique pour la distribution des bourses et l’arrêt
de la digitalisation. « Durant trois ans de digitalisation, des centaines d’étudiants n’ont pas reçu de bourses
d’études », se plaignent leurs délégués. « Nos droits sont bafoués et cela crée des troubles », ajoutent-ils.
Selon eux, de nombreux étudiants sont forcés, pour cette raison, d’interrompre leurs études.
La présidence de l’université d’Antananarivo indique avoir effectué un rappel à l’ordre à l’endroit des membres
des bureaux des associations estudiantines concernant les procédures et les disciplines régissant l’ordre public, la sécurité. De leur côté, les associations d’étudiants appellent à la fin de la répression des forces de
l’ordre et de la violence. Elles ont également présenté leurs excuses pour les troubles et destructions causés
par leurs manifestations.
16/03 - Newsmada écrit : « Tout semble indiquer que le dernier trouble qui a secoué l’université d’Antananarivo, plus précisément l’Ecole polytechnique de Vontovorona, était une manigance politique
bien orchestrée. Le président de l’université, Mamy Raoul Ravelomanana, aurait joué un rôle majeur dans
cet acte de déstabilisation. L’objectif serait de refaire un nouveau Mai-72. (…) Il aurait été prouvé, selon des
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sources concordantes, qu’il existait une réelle volonté manifeste de créer des tensions par rapport à la décision
unilatérale et controversée du président de l’université d’Antananarivo de fermer l’Ecole polytechnique de
Vontovorona. » Le ministère de tutelle n’était pas à l’origine de cette fermeture. Le site ajoute : « Selon des
sources concordantes, l’actuel président d’université était un membre de la formation politique Tim, avant
d’arborer par la suite la couleur du MMM. »
23/03 - Les revendications des élèves-ingénieurs de l’école Polytechnique de Vontovorona ne seraient
pas encore satisfaites. Ils reviennent à la charge. Ils ont recommencé à manifester dans la rue après dix
jours relativement calmes. Les étudiants réclament l’affichage dans les plus brefs délais du calendrier de paiement de l’allocation d’équipement et des bourses d’étude. Les travaux de réhabilitation des logements, dévorés par les feux au mois de janvier, n’ont pas encore commencé. Le conseil de discipline des quatre meneurs
de la précédente grève a été annulé. La nouvelle manifestation s’est conclue par l’arrestation de deux étudiants, qui ont par la suite été relâchés. Ils avaient été accusés de vandalisme, pillage, coups et blessures
volontaires. Les victimes avaient porté plainte.
14/03 - Faute d’électricité, des cours sont suspendus dans plusieurs établissements de l’université
d’Antananarivo. La faculté des sciences est à court de moyen pour l’achat de gasoil pour faire fonctionner
ses groupes électrogènes. La panne d’un transformateur, survenue au mois de novembre 2022, a coupé
l’électricité sur une partie du campus. « Cela fait près de cinq mois, que nous n’avons presque plus de cours.
Les enseignants ne peuvent pas travailler. Si ce problème n’est pas réglé, dans les plus brefs délais, c’est le
premier semestre de cette année universitaire qui sera gâché » s’alarment des étudiants qui menacent de
lancer un mot d’ordre de grève. L’Express écrit : « Les cités universitaires tombent progressivement en ruine.
Les occupants se plaignent de leurs conditions de vie. »
24/03 - Université d'Antananarivo - 60 % des cours assurés par des vacataires, dénonce le SECES. 50
% des heures complémentaires pour les professeurs agrégés et 75 % des vacations, 2ème tranche, pour le
compte de l'année 2018-2019, n'ont pas encore été payées, en plus des arriérés portant sur les années universitaires 2020-2021 et 2021-2022. Les vacataires commencent à abandonner leur poste faute de paiement
de leur dû. Le dernier recrutement massif de professeurs titulaires date de 1985. La majorité des enseignants
sont en âge de prendre leur retraite et attendent leur relève…
16/03 - Etudiants malgaches au Maroc : les parents interpellent les autorités pour des promesses non
tenues. En effet, l’État leur a promis le remboursement des billets d’avion et une allocation. Une promesse
qu’Andry Rajoelina a réitéré lors de son passage au Maroc en 2022.
18/03 - Selon l’Académie Malagasy, moins de 16 % de la population parlerait aujourd’hui français. Si à
l’échelle du pays, de moins en moins de jeunes parlent donc la langue de Molière, ils sont cependant chaque
année plus nombreux à s’inscrire à l’examen « Delf/Dalf » organisé par les Alliances françaises. Avec un
objectif : obtenir le précieux diplôme émis par le ministère de l’éducation nationale français et reconnu internationalement pour poursuivre des études à l’étranger. L’examen attire aussi des fonctionnaires, qui peuvent,
en cas d’obtention du diplôme, bénéficier d’une bonification pour leur avancement. Ce diplôme, rappelle Patrick Bosdure, conseiller de coopération et d’action culturelle de l’ambassade, ne facilite pas l’obtention d’un
visa mais seulement l’inscription à l’université. Toutefois, selon lui, les étudiants de la Grande Île ont la cote :
« Les Malgaches qui partent étudier en France réussissent généralement très bien. Ils bénéficient d’une excellente réputation dans notre système d’enseignement supérieur, leur candidature est donc très largement
vue de façon favorable. » Chaque année 1 000 nouveaux étudiants malgaches arrivent en France.
Médias
18/03 - « Pour un professionnalisme sûr et certain en période électorale », tel est le thème d’une formation de cinq jours organisée par le Groupement des éditeurs de presse et imprimeurs de Madagascar en collaboration avec Actions médias francophones Madagascar, à l’endroit d’une dizaine de journalistes
issus des médias et de la presse écrite de la capitale et de quelques régions. L’objectif est de préparer ces
derniers à exercer leur métier de manière plus professionnelle et responsable en période électorale. Les journalistes ont échangé avec des acteurs clés des deux dernières élections, en 2013 et 2018. Parmi eux, l’ancienne présidente de la CENI-T, Béatrice Atallah, qui a notamment rappelé la façon dont elle a géré le scrutin
de 2013. Une élection qui selon elle, n’aurait pu avoir lieu sans la collaboration des journalistes. L’ancien
président de la HCC, Jean Éric Rakotoarisoa, était également l’un des intervenants. A l’issue de la formation,
les participants ont élaboré une proposition de charte pour la couverture de la période électorale. Elle renferme
notamment des engagements des journalistes en matière de respect du code d’éthique et de déontologie.
28/03 - Le journaliste Lola Rasohamaro, directeur de La Gazette, incarcéré dans le cadre d’une affaire
privée. Ses défenseurs dénoncent une manœuvre politique pour faire taire ce journal d’opposition au
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ton impertinent. France TV Info Mayotte écrit : « Lola Rasohamaro est un vétéran de la presse malgache et
son journal n’est pas avare de critiques contre le régime, la corruption, le non-respect de l’Etat de droit… » Le
journaliste a été incarcéré dans le cadre d’un conflit de terrain qui l’oppose à une femme d’affaires malgache
influente, épouse du consul d’Italie. Pour les journalistes qui défendent leur patron, cette incarcération ne vient
pas par hasard. Ils y voient une intimidation à l’approche de la campagne présidentielle. Le journal publie
depuis longtemps des articles au vitriol et a soulevé plusieurs affaires mettant en cause directement Andry
Rajoelina, notamment sur son acquisition de la nationalité française pendant sa présidence, selon le journal,
et non pas de naissance comme il le prétend. « Nous ne sommes ni du côté du pouvoir, ni de l’opposition »,
assure un journaliste de la rédaction. « Nous sommes indépendants. Nous ne ménageons personne. Notre
journal, c'est la vérité imprimée ». Le quotidien a publié une édition spéciale consacrée à l’arrestation de son
patron.
La Fédération des associations des journalistes (FAJ) dénonce l’incarcération de leur collègue, l’atteinte à la
liberté d’expression et les menaces directes ou indirectes sur les sociétés de presse et les journalistes. Même
si l’affaire ne concernerait que deux personnes physiques dans une affaire de droit commun, la FAJ, par
l’intermédiaire de Henikaja Rakotomanantsoa, soupçonne des dessous politiques et s’alarme de l’impact possible de cette situation sur la liberté d’expression. Le déferrement au parquet de Lola Rasoamaharo a eu lieu
dans ces conditions particulières que dénoncent également ses collèges. L’opération s’est déroulée durant le
week-end, le samedi vers 20h, alors que toutes les lumières du tribunal étaient éteintes et sans que les journalistes puissent entrer dans l’enceinte du palais de la justice.
31/03 - Saisie conservatoire des biens de La Gazette. Le quotidien a été condamnée à payer à la Jirama
la somme de 414 millions d’ariary pour diverses infractions liées à des vols d’électricité perpétrés sur
plusieurs années. Le matériel informatique a été sais et le quotidien n’a pas pu paraître. La saisie conservatoire est, rappelle L’Express, une mesure préventive prise par la Jirama afin de garantir le recouvrement des
sommes dues. La Vérité écrit : « Force est de souligner que les ennuis s’accumulent pour La Gazette de la
Grande-île. Alors que son président directeur général a récemment été placé en détention provisoire à la
prison centrale d’Antanimora, voilà que ses biens sont saisis par la Jirama. »
ÉCONOMIE - SOCIAL
Ressources minières et halieutiques, foncier
11/03 - Le Pr Joël Rajaobelison, directeur général de l’Institut national des sciences et techniques nucléaires (INSTN), affirme que les risques de radioactivité du projet Base Toliara sont minimes. Un avis
confirmé par le Dr Paul Randriamalala de la faculté des sciences qui précise que l’uranium, le thorium, le
potassium et le radon ne sont pas présents en grande quantité sur le site minier de Ranobe. Ayant été membre
de l’équipe de supervision, le Pr Rajaobelison rappelle notamment que « le rapport technique de cette mission
en 2013 avait déjà conclu que les risques d’expositions sont minimes pour les travailleurs qui sillonnent les
endroits hors site ». Il en est de même pour « les travailleurs qui circulent temporairement sur les sites d’exploitation ». La question de la radioactivité est l’un des chevaux de bataille des opposants au projet.
08/03 - Le FMI attend le nouveau code minier. Dans son rapport sur la 3e revue de la Facilité élargie de
crédit, il a émis le souhait que ce code toiletté voie le jour rapidement et que soit réformée la fiscalité
minière. Deux cadres légaux pouvant amener des ressources financières conséquentes pour la caisse de
l’État. Le code minier de 2005 dépoussiéré devait être présenté à la session parlementaire d’octobre. Il n’en
fut rien. De nombreuses dispositions de la dernière version font l’objet de critiques de la part des professionnels. Et les droits de sortie de 20 % imposés par la loi de finances rectificative soulèvent un tollé parmi les
exportateurs. Il reste aussi la décision à prendre concernant le redémarrage de Base Toliara, les solutions
fiables et viables à trouver pour Kraoma, et l’affinage de l’or à la Banque centrale.
16/03 - Les minerais stratégiques comme le nickel et le graphite portent l’économie malgache. Les
recettes générées par ces exportations ont largement contribué à l’économie et ont épargné Madagascar de
la récession économique, a laissé entendre la ministre de l’économie et des finances, Rindra Rabarinirinarison.
La hausse importante de la demande de ces minerais, provoquée par l’accélération du mouvement des pays
développés vers la transition énergétique a profité au secteur extractif de la Grande île. L’exportation de ces
minerais stratégiques a augmenté de 73 %. Plus de 70 % des devises rapatriées à Madagascar proviendraient
également de leurs exportations. A titre de comparaison, les devises rapatriées de l’exportation de vanille n’en
constituaient que 17 %.
17/03 - Des noms de députés cités dans des trafic d’or. Les animateurs de « Miara-Manonja », émission
politique de la station privée AZ Radio, ont rendu publique un récent courrier de Raïssa Razaivola, femme
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d’affaires accusée de tentative de meurtre, actuellement incarcérée2. Elle dénonce les exportations illicites
d’or et les trafics de devises et cite les noms de plusieurs indo-pakistanais, dont deux, Mohamed Ahmad et
Siteny Randrianasoloniaiko, sont des députés en exercice. Mohamed Ahmad est élu de Fénérive-Est et de
surcroît président de la commission des mines et des ressources stratégiques à l’Assemblée nationale, tandis
que Siteny Randrianasoloniaiko est élu de Toliara et s’apprête à briguer la présidence malgache. Ces élus
sont soupçonnés d’user de leur immunité parlementaire. Une vidéo circule sur de tels abus commis lors du
passage du député Mohamed Ahmad dans la salle d’embarquement VIP de l’aéroport international de Nosy
Be. Ces noms avaient déjà été cités à plusieurs reprises par La Gazette. Tous les yeux se tournent vers la
nouvelle ministre de la justice, Landy Mbolatiana Randriamanantenasoa, nommé le 20 février et qui fait de la
lutte contre la corruption sa priorité.
31/03 - Le conseil des ministres a décidé la levée de l’interdiction des exportations d’or. Elle fait suite
à l’adoption de mesures visant à renforcer la réglementation régissant la filière et trois ans d’enquête
à Dubaï. L’interdiction était en vigueur depuis le 25 septembre 2020. Elle avait été décidée suite à la prolifération des exportations illicites. Le décret adopté comporte une dizaine de points essentiels concernant, entre
autres, la réglementation du fonctionnement des comptoirs de l’or, des exportations ainsi que des sanctions
en cas d’infraction. Pour les comptoirs de l’or, l’objectif consiste à faire en sorte que les opérateurs qui obtiendront les autorisations soient de véritables professionnels de la filière. Un contrôle strict sera mis en place pour
que l’usage de faux documents et de prête-noms ne soit plus possible au niveau des exportations. Un agrément de comptoir de l’or sera désormais obligatoire pour tous les opérateurs souhaitant exporter. L’opérateur
devra donc pouvoir justifier de la provenance des produits à expédier. Ce qui implique également une meilleure
traçabilité de l’or pour que son origine et les étapes qu’il a passées puissent être identifiées. Pour les exportateurs, le rapatriement de devises est obligatoire, avec obligation également de passer par le Marché interbancaire de devises (MID). Ces mesures devraient faire en sorte que les exportations d’or puissent avoir des
impacts directs sur la monnaie nationale et sur l’économie en général. Un guichet unique sera mis en place
pour le dépôt de toutes les demandes et la délivrance des différentes autorisations nécessaires aux exportations. En 2020, à peine trois kilos d’or avaient été officiellement déclarés alors que des études menées à
Dubaï, principal importateur, estimaient entre 12 et 15 tonnes par an la production d’or à Madagascar. Les
pertes estimées pour le pays avoisinent 945 millions de dollars.
21/03 - Marokoro - Maevatanana : fermeture d’exploitations aurifères illicites sur le fleuve Kamoro par
le ministère des mines. L’opération a été menée dans la plus grande discrétion. « Les ressortissants étrangers ont été pris en flagrant délit sur le site, en train de puiser avec les engins »,confie une source proche du
dossier. Trois ressortissants chinois sont tombés dans les mailles du filet. La délégation du ministère a mis la
main sur les engins utilisés par les pilleurs : drague à godets, excavateur, pelle mécanique. Le pillage s’opérait
à ciel ouvert, au nez et à la barbe des autorités locales. Cette zone est réputée pour la richesse de ses mines
d’or. La descente a permis aux autorités de découvrir différentes violations flagrantes de la législation en
vigueur, notamment le défaut de permis ainsi que l’utilisation de mercure. En juillet 2022, le ministère avait
déjà mis fin à une autre extraction illicite d’or aux mains de Chinois, sur cette même commune, avec le même
mode opératoire. Trois Chinois ont été placés sous mandat de dépôt à la prison d’Antanimora.
28/03 - QMM : fin du paiement des compensations pour les pêcheurs et usufruitiers suite au conflit qui
a opposé les deux parties durant plusieurs mois. Plus de 5 000 bénéficiaires ont perçu leurs compensations financières dans le respect du calendrier établi. Le montant total distribué s’élève à plus de 11 milliards
d’ariary. Le processus a duré sept semaines. En parallèle, une formation sur la gestion financière a été dispensée aux bénéficiaires pour les aider à mieux planifier et gérer leurs finances. La liste finale des bénéficiaires
éligibles a été établie par des commissions mixtes dirigées par la région Anosy et composées des représentants des plaignants, des notables traditionnels, de la société civile et des directions techniques régionales
concernées. Un médiateur a été choisi pour assurer l’objectivité et la neutralité du processus. Au-delà de ces
réparations ponctuelles, QMM promet d’augmenter ses investissements dans le cadre de sa politique RSE,
passant d’un budget d’un million à dix millions de dollars pour les trois prochaines années, en vue de mettre
en œuvre des projets de développement pour les communautés locales.
26/03 – Une vingtaine d’ONG et d’organisations de la société civile demandent à l’UE de faire preuve
de responsabilité en adhérant à la résolution adoptée par la Commission des thons de l'océan Indien
(CTOI), dans l'intérêt des stocks de thon tropical de la zone et des nombreux pays et communautés qui en
dépendent. Elles appellent également le gouvernement malgache à défendre les droits des communautés
côtières et de collaborer avec d'autres pays côtiers pour réclamer la justice océanique et continuer à soutenir
Raïssa Razaivola est également citée dans l’affaire de racket dans laquelle le nom de l’ancien ministre de la justice, Herilaza Imbiki a
été évoqué, obligeant ce dernier à démissionner, sous diverses pressions. Cette femme pourrait une pièce maîtresse dans cette affaire
de racket. Des documents sonores concernant cette affaire circulent depuis un moment sur les réseaux sociaux sans que leurs authenticité soit confirmée.
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la résolution de la CTOI. Cette résolution, adoptée au Kenya en février, vise à améliorer la gestion des dispositifs de concentration dérivants utilisés par les thoniers senneurs de l’UE pour attirer les thons. Cette résolution entrera en vigueur le 1er janvier 2024. Elle prévoit entre autres une réduction progressive du nombre de
dispositifs de concentration dérivants (DCP) autorisés par navire. Outre les effets néfastes des DCP dérivants
sur les populations de poissons juvéniles, l'utilisation des DCP entraîne des niveaux élevés de prises accessoires d'espèces en voie de disparition, menacées et protégées, ainsi que des enchevêtrements, une pollution
marine et des dommages aux écosystèmes sensibles lorsqu’ils sont perdus ou abandonnées, alertent les
ONG et les OSC.
01/03 - Les cas d’accaparement frauduleux en matière foncière se multiplient. Un réseau de faussaires
vient d’être démantelé par le Bianco qui a découvert un processus complexe d’accaparement dans le cadre
d’une investigation sur l’acquisition suspecte d’un terrain dans un district proche de la capitale. Le réseau inclut
la participation d’agents des domaines et de la topographie, de chefs d’arrondissement administratif, de magistrats, d’officiers publics et de promoteurs immobiliers. 10 personnes impliquées, dont un magistrat, ont été
déférées au Pôle anti-corruption (PAC). Les cas d’accaparement ou de dépouillement de terrains sont légion.
A la mesure même du volume des litiges fonciers au niveau des tribunaux où les « affaires » font des dommages collatéraux parmi bon nombre de Malgaches pour qui la terre est sacrée, tout particulièrement celle
héritée des ancêtres. Ce qui justifierait le projet de création d’un tribunal spécial foncier et la réforme de la
législation en la matière.
01/03 - L’Etat maintient l’objectif d’attribuer deux millions de certificats fonciers d’ici à la fin de cette
année. Selon le projet CASEF (Croissance agricole et sécurisation foncière) qui œuvre pour la réalisation de
cet objectif, l’application de la nouvelle loi portant régime juridique de la propriété privée non titrée est primordiale. Des ateliers régionaux axés sur cette nouvelle loi sont organisés à Antsiranana, Mahajanga, Antsohihy
et Maevatanana. Afin d’améliorer la performance dans la mise en œuvre des campagnes de certification massive de propriétés foncières non titrées, le ministère de tutelle met en avant la nécessité de faire connaître à
tous les acteurs du foncier, notamment les maires, les conseillers municipaux ainsi que les membres de la
société civile, la mise en œuvre de la gestion foncière décentralisée, pour promouvoir une sécurisation foncière
optimale. Des réponses ont été données sur les questions relatives à la durée de mise en valeur d’un terrain
pour que son occupant puisse demander un certificat de propriété, la superficie des parcelles pouvant faire
l’objet de certification foncière ou encore la question du maintien de la « présomption de propriété » jusqu’à
l’obtention d’un document légal.
02/03 - La reconstitution des documents fonciers et topographiques revêt un enjeu important pour la
résolution des litiges fonciers. Les »“boky rovitra » [documents topographiques et fonciers] ayant subi des
altérations sont des documents essentiels. La plupart des litiges fonciers sont dus à leur usure ou altération.
Des personnes malveillantes profitent de l’absence de documents pour s’accaparer des propriétés. La mise
en place du cadre juridique concernant les « boky rovitra » va s’accompagner de leur digitalisation. Une
somme de 5 millions de dollars sera allouée par la Banque mondiale pour la numérisation des services topographiques et fonciers.
Dérèglement climatique, environnement, intempéries
06/03 - Déjà fortement touchée par la précédente saison cyclonique, le Sud-Est a été frappée de plein
fouet par le cyclone Freddy en février mais aussi par la tempête Cheneso en janvier. Alors que près de
880 000 personnes se trouvaient déjà en état d'insécurité alimentaire aiguë à la fin de l'année 2022 dans cette
zone, Freddy a fait basculer des dizaines de milliers d'autres habitants dans cette situation. Ils sont près de
80 000 à avoir besoin d'une aide alimentaire immédiate pendant les trois prochains mois dans la région Vatovavy, l'une des plus touchées par le passage du cyclone qui a beaucoup impacté les cultures, surtout les
rizières. Alors que les arbres fruitiers, comme les bananiers et les arbres à pain, qui servent de nourriture de
substitution en période de soudure ont aussi été détruits, de nombreux ménages ont recours à des stratégies
de survie. Des populations ont commencé à quitter leur zone pour aller chercher des moyens de survie ailleurs,
des enfants sont contraints d’abandonner leur scolarité pour travailler et appuyer leur famille. Des distributions
d'argent, menées en partenariat avec le gouvernement et les acteurs humanitaires, sont en cours pour permettre aux ménages les plus vulnérables de subvenir à leurs besoins de base.
07/03 - Freddy, désormais classé tempête tropicale, mord de nouveau les côtes malgaches. Le 21 février, le cyclone très intense, formé dans le bassin australien, est venu s’abattre sur la côte Est. Bilan : 7 morts
et près de 120 000 sinistrés. Après être ressorti par le canal du Mozambique pour causer des dégâts au
Mozambique et au Zimbabwe, Freddy réalise le chemin inverse et attaque les côtes malgaches. Résultat : de
grosses inondations sur la côte Sud-Ouest et déjà 8 décès, 40 000 personnes touchées et 14 000 déplacées.
Cette trajectoire étonnante, opérée en moins de quinze jours dans le canal du Mozambique, est très rare,
explique Rivo Randrianarison, responsable du service prévisions de la météorologie malgache. Jamais un
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cyclone n'aura vécu aussi longtemps. Freddy a parcouru 10 000 kilomètres et vient d'atteindre son 30e jour
d'existence. Il s'apprête donc à battre un nouveau record, faisant de lui un phénomène tropical vraiment historique.
10/03 - Après les inondations, les habitants du district de Morombe font face à des problèmes de santé.
Plusieurs maladies émergent dans ce district : paludisme, diarrhée et maladies de la peau. Les autorités
lancent l’alerte car les stocks de médicaments s’épuisent. Des enfants atteints du paludisme grave sont dans
un état comateux. Les habitants boivent et utilisent l’eau infectée des puits et de la rivière. Le mauvais état
des routes rend difficile l’acheminement des secours.
16/03 - La ville de Toliara détruite à 60 % par le cyclone Freddy. Plusieurs quartiers croulent encore sous
les eaux, les cours restent suspendus dans certains établissements scolaires et la réhabilitation des infrastructures endommagées n’est pas encore effective. 226 établissements scolaires répartis dans 9 districts ont
été endommagés. Les centres de santé de base (CSB) n’ont pas été non plus épargnés. L’Unicef a apporté
son appui pour aider la région Atsimo-Andrefana à se relever.
27/03 – « Dans le Sud-Est du pays, la malnutrition aigüe frappe à l'abri des regards », écrit RFI. « Les
populations de ces régions enclavées de l’île, abandonnées par les pouvoirs publics, subissent depuis un an
une double peine : en l’espace d’une année, trois cyclones intenses (Batsirai, Emnati, Freddy) ont atterri dans
leur zone, détruisant maisons et moyens de subsistance. 60 à 90 % des superficies dédiées aux cultures
vivrières et de rente ont été endommagées. Conséquence : les humanitaires estiment qu’un quart de la population du Sud-Est connaît actuellement une insécurité alimentaire aiguë. En d’autres termes, la vie de ces
personnes est en péril parce qu’elles ne sont pas en mesure de s'alimenter correctement. (…) En brousse, la
situation nutritionnelle est catastrophique. Et même en ville, les cas inquiétants se multiplient’ chuchotent des
médecins de l’hôpital de Mananjary, hors micro. L’ordre leur a été donné de ne pas en parler. (…) Une situation
alimentaire extrêmement inquiétante dans cette partie du Sud-Est qui conduit de plus en plus de familles
désespérées (…) à mettre en vente leurs enfants. » Les nouveaux cas de paludisme ont augmenté considérablement dans la zone en raison des eaux stagnantes que le cyclone a laissées après son passage. La
prolifération des moustiques et l'absence de protection accroissent le nombre des malades. Combiné à la
sous-alimentation, le paludisme est fatal. En outre, cette maladie fragilise un enfant malnutri et rend difficile
son rétablissement malgré la distribution d'aliments thérapeutiques.
30/03 - Atsimo-Andrefana - Les Mikea en proie à l’insécurité, selon le militant environnementaliste
Jean-Claude Vinson. « Les Mikea et leur lieu d’habitation qu’est la forêt sont en proie à l’insécurité. Leur
survie est menacée par les activités d’un groupe qui détruit la forêt pour son élevage et ses activités agricoles.
Alors qu’en face, il y a les Mikea, un peuple premier, des chasseurs-cueilleurs pacifiques qui, devant la violence, préfèrent fuir du fait qu’ils n’ont pas de protection. » Jean-Claude Vinson se considère et est considéré
comme l’ami des Mikea, il les côtoie depuis 30 ans et ce de façon régulière, rappelle La Vérité. Il a fondé
l’association « Mikea Forest », avec comme domaines d’activité l’éducation ou encore la sensibilisation à
l’environnement. « Les Mikea s’entendent avec tous ceux qui les protègent et qui les aident », poursuit-il.
Le militant environnementaliste affirme que le projet Base Toliara se situe suffisamment loin et ne
constitue pas une menace pour eux. La limite nord de la mine de Ranobe est à une distance d’environ 55
km de la limite sud de la forêt des Mikea et la RN 9 sépare Ranobe de la forêt Mikea. Le peuple Mikea et sa
forêt constituent l’un des éléments importants de la spécificité culturelle et environnementale de l’AtsimoAndrefana. Une des raisons pour lesquelles, selon Jean-Claude Vinson, la compagnie apporte son assistance
à l’école communautaire dans le village de Bedo, en soutenant la cantine scolaire et en octroyant des fournitures aux élèves.
Economie, social
01/03 - Les Malgaches se sont appauvris depuis l’indépendance, titre France Info Mayotte. « C’est un
chiffre qui fait mal : aujourd’hui le citoyen malgache moyen est 41 % plus pauvre qu’au moment de l’indépendance en 1960. Ce chiffre ne provient pas d’une quelconque ONG proche de l’opposition, ce sont les statistiques issues d’un rapport de la Banque mondiale. Le rapport dit qu’une grande majorité - 81,6 % de la population - vit en dessous du seuil international de pauvreté qui est de 2,15 dollars par jour, ce qui correspond
aujourd’hui à 2 euros par jour. La croissance est structurellement limitée par le manque de formation, l’économie est en grande partie informelle, les infrastructures sont déficientes et la gouvernance est faible. La population de Madagascar dépassera bientôt les 33 millions d’habitants, le plus grand défi est de satisfaire les
besoins alimentaires. Si l’on ne fait rien, cette situation ne fera que s’aggraver, et il faudra y ajouter les effets
néfastes du changement climatique. En pleine campagne électorale cette année, ces chiffres vont sans doute
être brandis par divers candidats. Cependant il n’y a pas un président, un régime, à blâmer en particulier. Tous
ceux qui se sont succédés depuis l’indépendance ont leur part de responsabilité dans cette détérioration des
conditions de vie. »
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12/03 - « Le principal défi de développement de Madagascar est de rattraper le retard dans la transformation structurelle de son économie », estime la BAD dans le Document stratégie pays (DSP), document
cadre de partenariat qui la lie avec la Grande île pour la période 2022-2026. Ce partenaire évoque la forte
dépendance à l’importation des matières premières et d’intrants, un environnement des affaires difficile, une
faible capacité de mobilisation des recettes publiques et une faible efficacité des dépenses publiques. La
Banque réalise que « le modèle basé sur les industries d’exportation mise en œuvre suite à la libéralisation
de l’économie a permis le développement des entreprises franches industrielles de la branche textile et l’essor
des activités extractives ». Et ce modèle a même permis « d’induire un début de transformation structurelle
avec un gain de 8 points du PIB de la valeur ajoutée industrielle entre 2000 et 2019 », indique l’institution. La
BAD soutient toutefois que ce modèle n’a pas favorisé la création d’un espace budgétaire suffisant pour permettre à l’Etat de fournir les services publics clés comme les routes, l’énergie, l’eau, l’éducation et la santé.
Alors que ce sont des services nécessaires pour soutenir l’accélération du processus de transformation structurelle de l’économie et de création d’emplois décents. Le modèle de croissance actuel a également contribué
à entretenir la fragilité et à exacerber les tensions sociopolitiques en raison de la précarité d’une bonne partie
de la population. La BAD explique cette situation par l’affaiblissement des institutions publiques et l’augmentation de la pauvreté. Pour que Madagascar puisse faire face à son défi de développement, elle propose
l’amélioration de l’environnement des entreprises, elle encourage la promotion de l’innovation, avec un accent
particulier sur les ressources énergétiques renouvelables ou encore les infrastructures de transport durables
et la productivité de l’agriculture. Les autres piliers concernent le renforcement de la diversification géographique du commerce, la réforme du système éducatif et le renforcement du rôle de l’Etat, notamment en ce
qui concerne les incitations à l’investissement pour les opérateurs privés.
27/03 - Faiblesse du taux de pression fiscale malgache rapporté PIB. Avec 11,2 %, il est très inférieur
à la moyenne africaine de 20 %.Le pays peine à générer les recettes fiscales nécessaires à son développement. Une des raisons de cette contre-performance est l’importante quantité de dérogations fiscales ou dépenses fiscales que les pouvoirs publics ont accordées au fil du temps, sans processus systématique d’adoption, ni d’évaluation préalable. Le constat et partagé par le représentant pays de la BAD, la ministre de l’économie et des finances, le représentant résident FMI et le directeur général des impôts.
09/03 - Le cap du milliard d’euros dépassé pour le commerce bilatéral entre Madagascar et la France,
en hausse de 28 % sur un an. La France a été le premier client de Madagascar en 2022, avec des importations qui se structurent principalement autour des produits agricoles et du textile. L’Hexagone s’est parallèlement placé troisième fournisseur de la Grande île, en exportant également vers Madagascar du textile mais
aussi des produits agroalimentaires, des produits pharmaceutiques ou des équipements mécaniques. La
France serait par ailleurs le premier investisseur, représentant 40 % des Investissements directs étrangers de
la Grande île. 55 filiales d’entreprises françaises et dix entreprises du CAC sont présentes à Madagascar.
11/03 - Une enquête internationale a été ouverte concernant une entente illicite entre plusieurs grands
groupes pour limiter le prix d’achat de la vanille en provenance de Madagascar. La Commission de la
concurrence Suisse (COMCO) est en charge des investigations. Des perquisitions ont déjà été effectuées
dans plusieurs sociétés européennes et américaines. Les économistes malgaches subodoraient une entente
illicite internationale pour faire acheter la vanille de Madagascar très en dessous des prix du marché. Cette
intuition était liée à l’écart inexplicable entre les cours et le prix de vente des gousses produites par la Grande
île. Le gouvernement avait d'ailleurs réagi, cette année, en fixant le prix de vente de la vanille mais les exportateurs avaient des difficultés à écouler la marchandise. Pour cause ! Trois groupes sont dans le viseur. L’un
est en Suisse, le second aux États-Unis et le troisième en Allemagne. Il est également question de grands
noms du monde du parfum.
11/03 - Des kits solaires pour un million de familles dans les prochains mois, a annoncé le président
Rajoelina. « Si nous arrivons à relever ce défi nous serions le numéro un des pays du continent africain à
fournir de l’électricité à sa population », a-t-il indiqué. Par ailleurs, le projet « branchement mora », financé par
la Banque mondiale, se poursuit afin que les ménages vulnérables puissent avoir accès à l’électricité. Pour
atteindre ces objectifs, l’État n’allouera plus de subvention au pétrole d’ici la fin de cette année, pour mieux se
consacrer à la distribution de ces kits solaires. L’État projette également la construction de 37 parcs solaires
à travers Madagascar, ce qui contribuerait à réduire jusqu’à 75 % le coût de l’électricité pour les usagers.
14/03 - Jirama : une convention de prêt pour remplacer les subventions. L’Etat change de système d’appui à la Jirama. Dorénavant, il n’y aura plus de subvention directe, l’Etat procédera à l’appui financier de la
société nationale à travers une convention de prêt et ce, par le biais de l’émission de bons de trésor spéciaux.
Cette décision a été prise suite aux recommandations du FMI après la 3éme revue de la Facilité élargie de
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crédit (FEC). Cette démarche inédite permettra d’éviter que la Jirama continue de grever lourdement les finances publiques. Par ailleurs, le gouvernement ne procédera pas à un transfert monétaire en faveur de la
compagnie aérienne nationale tant que cette dernière ne dispose pas d’un plan de redressement crédible.
30/03 - Madagascar Airlines bénéficie des largesses financières de l’État, qui se porte garant pour ses
locations d’appareils, ce qui suscite quelques interrogations sur les accords passés avec le FMI. « Estce une entorse aux conditionnalités de la Facilité élargie de crédit (FEC) ? », interroge L’Express. Le montant
de l’aide est de 20 millions de dollars pour l’Embraer devant assurer les vols nationaux et régionaux de Madagascar Airlines, via la compagnie Tsaradia. Pour rappel, le FMI avait émis des recommandations en vue de
la prochaine revue de la FEC : augmentation des dépenses pour les ministères à vocation sociale que sont
l’éducation nationale, la santé publique, l’eau-assainissement-hygiène, la population et la promotion féminine.
Andry Rajoelina, a fait d’un défi personnel la réussite de l’opération de sauvetage d’Air Madagascar. Selon les
dernières estimations, il faudrait trouver 60 millions de dollars pour la sortir de l’impasse financière avec Tsaradia. Par des choix stratégiques douteux et incohérents, celle qui fut le porte-étendard de l’économie nationale est devenue un lourd fardeau pour les finances publiques, constate L’Express.
14/03 - Les salariés de la ligne de chemin de fer FCE accusent au moins 14 mois de salaires impayés.
Ils réclament le paiement d’arriérés de salaires depuis novembre 2021. En guise de solution provisoire,
et pour permettre à la ligne de fonctionner à nouveau, le ministère des transports a décidé le versement de
deux mois de salaires au personnel, bien que ce paiement ne relève pas de la responsabilité de l’État, avaitil précisé. Le ministre prévoit le redémarrage des activités de la FCE avant le mois d’août 2023. Les employés
sont sur place et procèdent à la remise en état des voies.
16/03 - Corsair annonce son retour à Madagascar. La concurrence s’annonce rude pour la compagnie
malgache. La compagnie française va reprendre les vols vers Antananarivo en provenance de la France et
de la Réunion à partir du 27 juin. Pour les professionnels du tourisme de la Grande île, le retour de Corsair
est une bonne nouvelle. Avec cette arrivée de la concurrence, les passagers espèrent une baisse des tarifs.
« La desserte d’Antananarivo fait partie de l’histoire de Corsair », a souligné Pascal de Izaguirre, PDG de la
compagnie. Le premier vol Paris-Orly/Antananarivo de Corsair remonte au 2 novembre 1996.
22/03 - Le train urbain de la capitale sera mis sur les rails au mois d’août. Les habitants pourront effectuer
le 1er voyage d’essai du trajet de la première phase, composée de 9 stations, reliant Amoronankona à
Soarano. Pour ce voyage d’essai, le train quittera Amoronankona toutes les 30 minutes et à chaque voyage il
transportera 300 personnes. La prévision est de transporter 3 000 voyageurs à l’heure lorsque le projet sera
complètement opérationnel.
23/03 - Madagascar : 11e pays le plus malheureux au monde, indique le rapport mondial sur le bonheur
2023 publiée par le Réseau des solutions pour le développement durable des Nations unies, en marge de la
Journée internationale du bonheur (20 mars). Le classement a été établi en fonction de plusieurs critères
comme le PIB par habitant, le soutien social, l’espérance de vie en bonne santé, la faible corruption, la liberté
d’expression, ou encore la solidarité. En bas du classement se trouvent le Liban (136e) et l’Afghanistan (137e).
En troisième place du classement à l’envers, la Sierra Leone. Viennent ensuite le Zimbabwe, la RDC, le Botswana, le Malawi, les Comores, la Tanzanie, et la Zambie. Madagascar est 11e, et juste derrière se trouvent
l’Inde, le Liberia, l’Éthiopie, et la Jordanie (15e).
23/03 - Flambée des prix du riz – Incitations à la grève et à la révolte sur les réseaux sociaux. Une
marche prévue d’Ambanidia au stade de la démocratie à Ambohijatovo n’a pas pu avoir lieu en raison
d’une présence massive des forces de l’ordre. L’initiative provenait d’une association de jeunes dénommée
« Fandresena ho an’i Madagasikara ». Pour le préfet de police, le général Angelo Ravelonarivo, il s’agissait
d’une manifestation politique qui n’avait pas obtenu au préalable une autorisation. Toute manifestation publique non autorisée reste interdite, rappelle-t-il. L’association lance un nouvel appel à manifester à la fin du
mois.
Pour une grande majorité de la population, selon Midi, le prix d’un sac de riz de 50 kg devient inaccessible car
il est presque équivalent au salaire minimum d’embauche. Sur la plupart des marchés de quartier, le riz est
vendu en « kapoaka », puisque rares sont ceux qui ont les moyens de faire des provisions. « Les routes sont
de plus en plus mauvaises et nous avons traversé une période cyclonique, cela a eu pour effet une hausse
du prix des produits locaux. On ne peut faire autrement que d’augmenter les prix du riz parce que le changement a été initié au niveau même des grossistes », argue un épicier.
22/03 - Depuis la réouverture des frontières, les centres d’appels mauriciens recrutent en masse de
jeunes malgaches. Ces jeunes, ayant presque tous acquis des compétences en tant que conseiller-client
dans des centres d’appels de la Grande île, ont été débauchés par leurs homologues mauriciens avec des
arguments financiers alléchants. Les contrats sont le plus souvent de 24 mois renouvelables. Le temps pour
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certains d’économiser puis de rentrer au pays pour monter une affaire. Les employeurs malgaches se plaignent d’une fuite des cerveaux et d’un fort turn-over. Une situation qui touche le secteur textile et le secteur
maritime depuis longtemps et qui commence à atteindre le celui de l’externalisation offshore. Les autorités
mauriciennes déroulent le tapis rouge aux investisseurs potentiels qui bénéficient d’un accompagnement personnalisé pour toutes les formalités administratives.
24/03 - Les planteurs et exportateurs de vanille ont manifesté à Antalaha contre les décisions prises
par l’Etat depuis 2020, dont l’obligation de rapatriement de devises, l’établissement d’un prix plancher et la
création du Conseil national de la vanille. Des mesures considérées par certains politiciens et opérateurs
comme une volonté de monopoliser le secteur. Des manœuvres ont ainsi été menées pour saper la campagne
d’exportation. Pour faire baisser le prix plancher de 250 dollars le kilo à l’export, les gros clients étrangers ont
boudé la vanille malgache. On ignore s’il s’agit d’une entente illégale voire mafieuse de certaines grandes
sociétés comme cela a été le cas avec les parfums et arômes. Le Comité de concurrence suisse a ouvert une
enquête sur cette affaire qui implique plusieurs sociétés. Le même scandale pourrait atteindre la vanille. Une
délégation du gouvernement s’est rendue en urgence à Sambava. Après plusieurs heures de discussion les
malentendus ont été levés mais les prix planchers ont été maintenus. Le rapatriement de devises reste obligatoire, mais libre à l’exportateur d’appliquer la règle du 70/30. La manifestation avait pris une dimension
politique lorsqu’un conducteur de tuc-tuc portant un tee-shirt orange avec l’effigie d’Andry Rajoelina est passé.
Les badauds s’en sont pris à cet homme dont la seule faute était de porter ce vêtement. Il en a fallu de peu
pour qu’il subisse un lynchage par la foule. L’intervention rapide des forces de l’ordre l’aurait sauvé, rapporte
un témoin.
31/03 - Le Groupement des entreprises franches et partenaires (GEFP) préoccupé par la dégradation
du climat des affaires en raison de la crise économique en Europe, consécutive à la guerre en Ukraine.
« Une baisse des commandes des clients internationaux est actuellement constatée à cause de la récession
en Europe. Plusieurs entreprises européennes, surtout en France, qui achètent les produits issus de la zone
franche, sont fermées », indique le président du GEFP, Hery Lanto Rakotoarisoa. Le Groupement se montre
en revanche optimiste quant à l’aboutissement des négociations avec le gouvernement des Etats-Unis concernant le prolongement de l’Agoa qui expire en 2025. Restent quelques sujets de préoccupation : le coût
excessif de l’énergie, la refonte contestée de la loi relative au régime des zones franches et la difficulté d’obtenir le renouvellement des agréments, le non-remboursement de la TVA par l’Etat.
Coopération, bailleurs de fonds
01/03 - La commune d’Antananarivo va bénéficier d’un financement de 8,3 millions d’euros de la part
de l’AFD pour améliorer les infrastructures et aménagements urbains de la capitale et notamment favoriser la mobilité douce. Les améliorations à faire portent entre autres sur la réhabilitation et l’élargissement
des trottoirs sur les axes les plus fréquentés par les piétons, la création d’itinéraires cyclables, l’amélioration
des zones d’attente des taxi-bé, des travaux de voirie et l’éclairage des tunnels. Le projet vise aussi à développer des pépinières urbaines. Des micro-aménagements seront réalisés grâce à la mobilisation de la société
civile et/ou des habitants, afin de développer des espaces publics.
02/03 - La 4e tranche des appuis du FMI dans le cadre de l’accord de Facilité élargie de crédit (FEC)
devrait bientôt être décaissée. Il s’agit d’un prêt de 31,9 millions de dollars, destiné à couvrir les besoins de
financement extérieur et budgétaire de la Grande île. Le ministère de l’économie et des finances a annoncé
l’approbation par le Conseil d’administration du FMI de la 3e revue du programme économique de Madagascar
dans le cadre du FEC. Le FMI s’est intéressé à la situation environnementale, à la sécurité alimentaire, à la
protection sociale ou encore au potentiel de croissance issu du Plan émergence Madagascar (PEM). L’approbation du C.A. devrait ouvrir la voie au décaissement du soutien correspondant. Si l’emprunt venait réellement
à être autorisé, il porterait le total des décaissements au titre de l’accord FEC à 191,6 millions de dollars. En
septembre 2022, après la 2e revue du programme, Madagascar s’est déjà vu accorder un prêt du même
montant. Les deux premières tranches accordées respectivement en mars 2021 lors de l’approbation de l’accord, et en mai 2022, à l’issue de la première revue, s’élevaient chacune à 69,4 millions de dollars. Dans le
cadre de la troisième revue de la FEC, l’Etat avait été amené à se rattraper par rapport au retard dans la mise
en œuvre de réformes structurelles qu’il s’était engagé à entreprendre, dont celles censées être engagées
lors de la seconde revue. Les autorités avaient été encouragées à redoubler d’effort pour l’efficacité de la
politique budgétaire, l’amélioration de la gouvernance et le soutien à l’investissement privé.
04/03 - Le FMI encourage les autorités à poursuivre les réformes structurelles. Parmi les secteurs qui
font l’objet d’une attention particulière du Fonds figurent les pétroliers, notamment les prix en vigueur. Le FMI
souhaite que Madagascar avance davantage dans l’application de la vérité des prix. « À l’avenir, la mise en
œuvre intégrale de l’accord conclu avec les distributeurs de pétrole en décembre 2022 et la mise en œuvre
progressive d’un mécanisme automatique de fixation des prix du carburant contribueraient à atténuer les
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risques budgétaires », annonce-t-il. Le FMI propose en outre des solutions pour les ménages les plus vulnérables à travers des programmes d’appuis sociaux : « Le renforcement des filets de sécurité sociale pour
protéger les ménages les plus vulnérables et le renforcement de la résilience aux chocs climatiques sont des
étapes importantes. » Le Fonds souhaite par ailleurs la réduction des transferts budgétaires. « Le rétablissement de la situation financière des entreprises publiques et l’amélioration de leur gouvernance sont essentiels
pour réduire le besoin de transferts budgétaires ». Une manière de pointer du doigt la Jirama qui, en raison
des subventions, continue d’être un gouffre financier.
14/03 - Le représentant résident du FMI, en présence de Rindra Hasimbelo Rabarinirinarison, ministre
de l’économie et des finances, et du gouverneur de la Banque centrale, confirment l’octroi des 32,6
millions de dollars par le FMI. Une contribution pour l’aide budgétaire au titre de la 3e tranche de la Facilité
élargie de crédit, (FEC). Cette nouvelle enveloppe porte à 195,5 millions de dollars le montant des décaissements depuis le 12 février 2021, sur un total prévu de 312 millions de dollars. Un programme qui va s’étaler
jusqu’à mai 2024. L’actuelle Facilité élargie de crédit est divisée en sept tranches, donnant lieu à six revues.
Les montants de chaque partition ainsi que les dates de leurs disponibilités ont été précisés au début du
programme. Pour Rindra Hasimbelo Rabarinirinarison, « l’essentiel c’est ce passeport du FMI qui autorise les
autres bailleurs de fonds à intervenir dans le soutien des projets du gouvernement ».
07/03 - La Banque européenne d’investissement (BEI) va investir dans d’industrie agroalimentaire du
Nord de la Grande Île. Le montant de l’investissement s’élève à 10 millions d’euros. Lors du sommet
des pays les moins avancés à Doha au Qatar, la ministre de l’économie et des finances, Rindra Hasimbelo, a
rencontré le vice-président de la BEI, Thomas Ostros. Les deux parties ont discuté des projets qui seront
financés par cette institution, notamment dans le secteur des infrastructures, de l’industrie agro-alimentaire,
des mines, de l’agriculture, de la pêche, des institutions financières, de l’artisanat, de l’eau ou encore de
l’énergie. La prolongation de la rocade Est et Nord-Est, la modernisation du réseau routier ou encore le projet
d’hydro expansion de la centrale d’Andekaleka bénéficieront du soutien financier de la BEI. La Banque a
également évoqué sa volonté de soutenir Madagascar dans ses projets de transformation digitale.
09/03 – Le commissaire européen à la gestion des crises, le slovène Janez Lenarcic, a opéré une visite
éclair sur la côte Est impactée par les cyclones successifs. Un déplacement pour démontrer la solidarité
européenne envers les victimes des conséquences du changement climatique, rencontrer les autorités mais
également pour passer quelques messages. Il a notamment déclaré : « Les crises qui causent les besoins
humanitaires dans ce pays sont prévisibles. Ces crises sont récurrentes. Moi, dans le futur, je voudrais éviter
que chaque année, nous venions avec de l’aide humanitaire pour sauver des vies. Pour ça, il faut investir plus
dans la résilience. Et c’est possible ! La preuve : le cyclone Batsirai l’an dernier a fait beaucoup plus de dégâts
et de morts, alors que le cyclone Freddy, cette année, d’une force comparable, a causé moins de dommages.
Pourquoi ? Parce que la prévention a été efficace. Mais il faut faire encore plus. Il faut introduire plus de bonne
gouvernance, investir plus dans les services de base pour la population, la santé, l’éducation. Il faut faire
beaucoup mieux ! » À l’issue de sa tournée, le chef d’Echo, la branche humanitaire de l’UE, a confirmé avoir
« bien noté les attentes et les désirs de chacun », tout en soulignant que les questions de développement,
pour lesquelles l’Union européenne a d’ailleurs engagé 324 millions d’euros d’aides pour la période 20212024, ne sont pas de son ressort.
22/03 - Une aide d’urgence de 2,5 millions d’euros allouée par l’UE à l’Afrique australe et à l’océan
Indien, suite aux passages du cyclone Freddy. Sur ce total Madagascar bénéficie de 500 000 euros
pour venir en aide aux régions touchées par la tempête en février et mars. Ce financement « s’ajoute au
financement humanitaire de 50 millions d’euros pour la région de l’Afrique australe et de l’océan Indien pour
2023 », note l’UE. Le commissaire à la gestion des crises ajoute : « Une nouvelle opération de soutien aérien,
mise en place à Madagascar cette année, aidera également nos partenaires à acheminer l’aide le plus rapidement possible ». Financée à hauteur de 1,2 million d’euros, cette opération devrait « aider les acteurs humanitaires à atteindre les communautés touchées par les inondations. »
31/03 - Le gouvernement américain, en partenariat avec le l’UNFPA, apporte son soutien aux femmes
du Sud et du Sud-Est touchées par la sécheresse et les cyclones. L’objectif est de leur donner accès à
des services de prévention et de soutien en matière d’abus domestiques et sexuels. L’USAID) a accordé à
l’UNFPA une subvention de 2 millions de dollars couvrant douze districts. Les conditions désastreuses vécues
par ces femmes entraînent souvent des abus domestiques, des mariages précoces, un manque d’accès au
planning familial et une incapacité pour les mères de nourrir leurs enfants. Dans le cadre de cette subvention,
l’UNFPA a acheté trois cliniques mobiles pour prévenir la violence basée sur le genre et l’exploitation ainsi
que les abus sexuels. Ces cliniques mobiles desservent plus de 100 000 personnes, dont plus de 2 500 personnes handicapées.
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21/03 - L’OIF entend consolider les systèmes d’état-civil dans l’espace francophone. Le projet fait partie des projets que l’Organisation doit reconduire et étendre en 2023. En septembre 2022, 17 500 enfants
de 27 communes de la région Analamanga, dont Antananarivo, ont bénéficié d’état-civil. Le projet enregistre
des avancées majeures. « En matière de sensibilisation à l’enregistrement des naissances, 1,5 million de
personnes ont été atteintes via des sensibilisations dans les médias. Et près de 45 000 ont été sensibilisées
de façon directe », a-t-on indiqué. La mise en œuvre du projet a également permis aux parties prenantes
d’élaborer un guide d’enregistrement des naissances. 250 responsables locaux ont été formés. Madagascar
poursuit depuis 2018 le projet de mise en œuvre d’un programme d’attribution d’un identifiant unique à chaque
citoyen. Cinq zones pilotes ont été choisies, cinq millions de personnes ciblées pendant quatre années.
22/03 - Secteur routier - Le gouvernement a obtenu un financement additionnel de 100 millions de
dollars de l’Association internationale de développement (IDA/Banque mondiale) au profit du Projet de
développement durable du secteur routier à Madagascar (PDDR). Objectif : améliorer la longévité, la sécurité
et la résilience climatique de certaines routes principales revêtues. Le projet, d’une durée de 5 ans, concernera
1 200 km de routes. Grâce à un entretien périodique et de routine, le projet augmentera la longévité des routes
sélectionnées. Il permettra également d’augmenter d’au moins 50 % les ressources disponibles pour l’entretien dans le secteur, il soutiendra des réformes essentielles pour faire progresser la sécurité routière.
------------------------------------------------Taux de change au 31/03/2023 : 1 euro = 4 710 Ariary
Sources : L’Express de Madagascar, Midi Madagasikara, Madagascar Tribune, La Vérité, La Gazette 2GI,
Orange.mg, Madagate, Moov, 2424.mg, Newsmada
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