CHAPITRE 4 par Romain Darcourt


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Titre: CHAPITRE 4
Auteur: Romain Darcourt

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CHAPITRE N°4 :
Anecdote n°31 : Nuts !
Contexte : Fin d’année 1944. Adolf Hitler lance une offensive de la dernière chance,
connue sous le nom de bataille des Ardennes. Cette bataille, qui commence en
décembre, constitue la dernière tentative désespérée de la Wehrmacht pour passer au
travers des lignes alliées depuis Luxembourg jusqu’à Anvers.

Carte illustrant l'offensive menée par l'armée allemande dans les Ardennes.
L'anecdote en elle-même : 21 décembre 1944. Lancée depuis cinq jours, la dernière
offensive de grande envergure menée par Hitler se déroule difficilement pour l'armée
allemande qui éprouve notamment des difficultés à Saint-Vith. De son côté, la division de
Panzers du général Von Manteuffel fonce sur Bastogne et encercle les 18 000 hommes du
général américain McAuliffe.

Carte illustrant le siège de Bastogne.
À la mi-journée, des émissaires allemands sont chargés de déposer un ultimatum et
d'imposer la reddition aux Américains. La première réaction de McAuliffe aurait été de
s'exclamer "Nuts !", qu'on traduirait littéralement par "Des noix !" et qui signifierait
catégoriquement "Non !". Les officiers américains auraient ensuite pris la décision
d'apporter cette réponse aux Allemands.
Voici l'échange dans son intégralité (extrait de Wikipédia) :
Au Commandant américain de la ville assiégée de Bastogne.
L'issue de la guerre est en train de changer. Cette fois-ci, les troupes américaines dans et
aux alentours de Bastogne ont été encerclées par des unités allemandes mieux armées.

Un nombre supérieur d'unités allemandes ont traversé l'Ourthe près d'Ortheuville, ont
pris Marche et atteint Saint-Hubert en traversant Hompré, Sibret et Tillet. Libramont est
aux mains des troupes allemandes.
Il existe une seule possibilité de sauver les troupes américaines assiégées de
l'annihilation totale : c'est la reddition honorable de la ville assiégée. Une durée de deux
heures sera accordée à partir de la remise de cette note, pour vous laisser quelques
instants de réflexion.
Si cette proposition devait être rejetée, un Corps d'artillerie allemand et six bataillons
lourds A.A. se tiennent prêts à annihiler les troupes américaines dans et aux alentours de
Bastogne. L'ordre de tirer sera donné immédiatement après ce délai de deux heures.
Toutes ces pertes civiles sévères causées par les tirs d'artillerie ne correspondraient pas
avec l'humanité américaine bien connue.
Le Commandant allemand.
Réponse du commandant américain :
Au Commandant allemand,
NUTS !
Le Commandant américain.
D'après le récit du colonel américain Harper, le message n'a naturellement pas bien été
compris par les émissaires allemands. Après une réponse plus claire de Harper, les
hostilités reprirent. Dès le lendemain, une amélioration de la météo a permis à l'armée
américaine de déployer un soutien aérien qui a mis fin au siège de Bastogne.
Sources :
- "Nuts !" : le 22 décembre 1944, le général américain McAuliffe refuse de se rendre aux
Allemands qui assiègent Bastogne [article RTBF]
- Les grandes batailles de la première et de la seconde guerre mondiale, Antoine
Bourguilleau
-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------Anecdote n°32 : L’émeute du 6 février 1934 et ses conséquences !
Contexte : Janvier 1934. Le président du conseil français Camille Chautemps
démissionne à la suite de plusieurs scandales qui ont heurté la vie politique française
depuis plusieurs années. Or, la France est entrée en crise depuis 1931. Depuis 1932, cinq
gouvernements se sont succédé en deux ans, avec le même enjeu : trouver les moyens
de remédier à cette crise ; économiser ou augmenter les impôts. Aucun de ces
gouvernements ne trouve de solutions. Un nouveau président du conseil est élu : Edouard
Daladier. C’est le premier à oser dire aux Français que la solution est triple : la déflation,
une baisse des salaires des fonctionnaires et une réduction des pensions des anciens
combattants. Daladier doit se présenter au palais Bourbon le 6 février 1934 pour gagner
la confiance de l’assemblée.

Edouard Daladier dans les années 1920.
L'anecdote en elle-même : L’arrivée de Daladier au palais Bourbon n’a pas l’effet
attendu et a plutôt tendance à cristalliser de nombreux opposants comme les anciens
combattants de l’UNC qui se mobilisent en manifestant sur les Champs Élysées. De leur
côté, les ligues des Jeunesses patriotiques débouchent sur la place de la Concorde, alors
que les Croix de feux manifestent de façon indépendante sur la rive gauche de la Seine. À
noter que depuis la Révolution française, la règle du maintien de l’ordre à Paris comprend
la protection de l’assemblée puisque du temps de la révolution, les clubs envahissaient
les assemblées lorsqu’une décision était prise. Ainsi, le palais Bourbon est toujours
protégé par des forces de police lors des manifestations de masse. Quand une
manifestation se produit, la dislocation en fin de journée ou à l’arrivée de la nuit est
toujours un moment délicat pour les forces de l’ordre. Or, la manifestation du 6 février
1934 débute en fin de journée, vers 17h00.
Très vite, la place de la Concorde devient le théâtre d’affrontements avec des premiers
coups de feu tirés par les forces de l’ordre à 19h10. La manifestation tourne à l’émeute
jusqu’à 2h00 du matin, faisant quinze morts (dont un policier) et 1534 blessés. Les
manifestants se servent des pavés, des plaques d’égouts et des grilles en fer qui
entourent les arbres pour s’attaquer aux policiers qui sont contraints de charger à cheval.
Pendant plusieurs heures, on assiste à une véritable émeute en plein cœur de Paris.
Qui sont les manifestants ?
Les anciens combattants de l’UNC sont comme leur nom l’indique, des vétérans de la
Première Guerre mondiale. Ce sont des mécontents de la République qui accordent de
l’importance aux questions de fiscalité. Dans les années 1930, ils manifestent ainsi dans
la rue pour s’opposer à la hausse des impôts.
Les Croix de feux sont aussi un mouvement formé par des anciens combattants de la
Première Guerre mondiale. Il incarne une partie de la colère française de l’époque et
devient un véritable parti politique. Les Croix de feux rejettent la lutte des classes, ne

font pas de distinction entre nationalisme et christianisme social. De plus, ce sont des
fervents défenseurs de la famille.
Les Jeunesses patriotiques sont fondées en 1924 par Pierre Taittinger. Il s’agit
davantage d’un moyen d’opposition que d’un programme politique. Ainsi, les Jeunesses
patriotiques émergent en perturbant les manifestations de gauche (exemple du transfert
des cendres de Jaurès au Panthéon).
Le lendemain de l'émeute, le journal du SFIO de Léon Blum évoque un coup d’État
fasciste. À noter que les Croix de feu ne se sont pas attaquées aux policiers et ont préféré
se dissiper dans la soirée. Ce sont donc les anciens combattants de l'UNC et les Jeunesses
patriotiques qui ont alimenté cette émeute. Toutefois, la bascule dans l’émeute a été
progressive et n’était pas organisée. Peut-on alors parler de tentative de coup
d'État fasciste ?

La une du Populaire de Léon Blum, 7 février 1934.
Involontairement, les émeutiers ont servi la cause de la chute de Daladier qui, ayant
rencontré des difficultés à accorder sa confiance à l’assemblée, a démissionné le
lendemain sous la pression du contexte. Un cabinet d’unité nationale a alors été constitué
pour le remplacer. Composé de Laval, Tardieu et Pétain, ce cabinet marque le passage
d’un gouvernement de gauche à un gouvernement de droite.

Bibliographie :
- Jean Touchard, Histoire des idées politiques ;
- Jean-François Sirinelli, L'histoire des droites en France.
-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------Anecdote n°33 : La pétition millénaire !
Contexte : 24 mars 1603. Elizabeth Iere, reine d’Angleterre depuis plus de 40 ans, meurt
sans aucun enfant légitime pour lui succéder et sans qu’elle n’ait désigné son successeur.
Pendant son règne, l’anglicanisme semble triompher. C’est finalement Jacques VI
d’Écosse, fils de Marie Stuart et arrière-petit-fils de Marguerite Tudor (sœur d’Henri VIII),
qui lui succède. Ce dernier craint qu’on lui subtilise sa place sur le trône et fait donc des
promesses secrètes aux trois groupes religieux qui existent en Angleterre à cette époque,
pour écarter ses potentiels concurrents. À son arrivée au pouvoir, le nouveau souverain
est rapidement confronté à des problèmes non résolus par ses prédécesseurs. Ces
problèmes sont principalement d’ordre religieux et sont énoncés par une délégation de
puritains au souverain alors qu’il est de passage à York, au cours de son voyage d’entrée
en possession.

Portrait de Jacques VI-I d'Angleterre
L’anecdote en elle-même : Dans cette pétition, Il s’agit pour les puritains d’énoncer un
certain nombre de revendications liturgiques, doctrinales et disciplinaires.
Ces revendications sont d’abord relatives à liturgie. Les puritains anglais reprochent ainsi
à l’anglicanisme élisabéthain, défini dans le Prayer Book de 1559 et les Trente-Neuf
articles de 1563, de maintenir un certain nombre de rites catholiques dont les puritains
s’opposent formellement (port du surplis et de la barrette pour les prêtres célébrant,
agenouillement et signe de croix lors des cérémonies… etc.).
Viennent ensuite les réclamations concernant la doctrine. Les puritains pensent que
l'anglicanisme élisabéthain est trop tourné vers le catholicisme. Fermement opposés au

papisme, ils remettent en cause l'autorité des évêques à qui ils reprochent de se
considérer comme des successeurs des apôtres. D'ailleurs, le porte-parole puritain
Thomas Cartwright exige la mise à l'écart de l'ensemble de la doctrine papiste. Il en est
de même avec les textes sacrés. Les puritains pensent que la seule lecture des SaintesÉcritures (Bible) est suffisante pour le Salut des fidèles.

Thomas Cartwright
Pour les puritains, il s’agit aussi de recourir à une réorganisation de l’Église. De cette
façon, ils souhaitent voir une Église gérée par les ecclésiastiques, conformément à
l’Évangile. Ils s’opposent à l’implication des juges royaux, notamment dans les
procédures d’excommunication qui entraînent l’exclusion d’un individu de l’Église.
D’ailleurs, pour les puritains, la pratique de l’excommunication est tronquée par la
corruption de ces mêmes juges royaux qui n’hésitent pas à excommunier en échange
d’importantes primes.
À la suite de cette pétition, Jacques VI, désormais devenu Jacques VI-I d’Angleterre,
organise la conférence de Hampton Court, qui réunit anglicans et puritains en 1604 et
dont l’objectif étant de trouver un terrain d’entente entre les deux camps. Néanmoins,
cette conférence est un échec.
Bibliographie :
- Michel Duchein, Jacques Ier Stuart, le roi de la paix
- Michel Duchein, Élisabeth Iere d'Angleterre

-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------Anecdote n°34 : L'épuration !
Contexte : Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, l’épuration vise les personnes qui
sont accusées d’avoir collaboré avec les autorités d’occupation allemandes. Il faut
distinguer deux types d'épuration : une épuration extrajudiciaire et une épuration légale.
L'ÉPURATION EXTRAJUDICIAIRE
L'épuration extrajudiciaire se déroule au moment de la libération, où joie de la
libération et désir de vengeance se mêlent. Les résistants et la population s’en prennent

alors aux collaborateurs ou du moins, ceux qui sont considérés comme tel. Des femmes
sont tondues et environ 10 000 hommes sont exécutés. Le nombre de femmes tondues
est difficile à déterminer, d’autant que les situations sont variées : collaboratrices,
femmes amoureuses, prostituées, lingère… etc. À noter que les femmes ne sont pas
exécutées. L'exécution des hommes se fait parfois sous forme de tribunaux d’exception
ou de façon sommaire, dans un contexte de libération où de nombreux individus se
trouvent armés. Cette épuration est souvent un déversoir des ressentiments, des haines
et des frustrations entraînées par la défaite de 1940 et l'occupation. Cette épuration
extrajudiciaire s'achève au bout de quelques mois.

Photographie représentant des femmes tondues car accusées de collaboration avec
l'occupant allemand.
L'ÉPURATION LÉGALE
Quand un individu est accusé d'un crime extra-code pénal, est mise en place une haute
cour de justice. 80 000 condamnations y sont prononcées et peuvent aller de la
dégradation nationale à la peine de mort. Néanmoins, les peines de mort sont souvent
commuées par des peines de prison, afin de réduire la fracture au sein de la société
française. 767 exécutions sont à dénombrer. Les journalistes sont fortement impactés, à
l’inverse des médecins, ingénieurs et grands patrons (à l'exception de Louis Renault).
L'épuration légale commence pendant la guerre, à Alger, lorsque l'ancien ministre de
l’Intérieur Pierre Tucheux est condamné à mort pour trahison.
Une nouvelle peine est créée : l’indignité nationale, qui condamne l’adhésion aux idées
nazies ou vichystes. De plus, une haute cour de justice est mise en place pour juger les
membres du gouvernement et les hauts fonctionnaires. Le premier grand procès touche
le gouverneur de Tunisie en mars 1945, mais les procès de Philippe Pétain et de Pierre

Laval sont ceux qui cristallisent le plus l’intérêt de l’opinion public. Laval est condamné à
la peine de mort, alors que Pétain n'est condamné qu'à la perpétuité, en raison de son
âge et de ses exploits lors de la Grande Guerre.
BILAN
Sur les 108 dossiers traités par la Haute cour de justice, huit sont annulés car les
personnes sont décédées, trois sont acquittés, 42 font l'objet d'un non-lieu, 18 peines de
mort sont prononcées pour seulement trois exécutions, cinq peines sont commuées, et
dix contumaces sont réalisés. S’ajoutent ensuite les peines de prison, de travaux forcés
et de dégradation nationale, dont sept seront suspendues pour des faits de résistance.
La petite anecdote : L'une des plus grandes actrices françaises de l’époque, Arletty, est
un bon exemple de femme embêtée par l'épuration extrajudiciaire à la libération.
Pendant la guerre, elle a une histoire d’amour avec Hans Jürgen Soehringun, officier
allemand de la Luftwaffe. À la libération, on lui reproche une trop grande proximité avec
l’occupant. Pour se défendre, elle aurait alors eu ces phrases : « Si mon cœur est
français, mon cul, lui, est international ! » et « Si vous ne vouliez pas que l'on couche
avec les Allemands, fallait pas les laisser entrer ».
Bibliographie :
- Henri Amouroux, La Grande Histoire des Français après l’occupation

-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------Anecdote n°35 : Les réformes napoléoniennes !
Contexte : À l’issue du coup d’État qui intervient le 18 Brumaire an VIII (9 novembre
1799) et qui renverse le Directoire, Napoléon Bonaparte va refonder en profondeur les
institutions politiques et administratives françaises. La constitution du 22 Brumaire an VIII
met en place le Consulat qui se traduit par un renforcement du pouvoir constitutif coexercé par trois consuls. Cependant, c’est le premier consul qui s’arroge l’essentiel du
pouvoir, au détriment des assemblées. Tout au long du Consulat et du Premier Empire, on
peut observer une refondation des secteurs administratifs et judiciaires français, avec
une série de réformes. Pour Napoléon, l’objectif de ces réformes est de refermer la
parenthèse de la Révolution française, afin d’instaurer un ordre public stable qui s’incarne
dans une figure autoritaire.

Le général Bonaparte au Conseil des Cinq-Cents, à Saint-Cloud, 10 novembre 1799,
François Bouchot, 1840
ANECDOTE
Réformes administratives : Napoléon entreprend d’abord une réforme de la carte
administrative du territoire français pour harmoniser l’organisation des territoires
progressivement annexés par la France à partir de 1791. Il impose la carte
départementale qui compte 130 départements à son apogée.
Il met aussi en place des préfectures, d’abord en Italie du Nord-Ouest, dans le Piémont, la
Toscane et l’État du pape. Parallèlement, il impose la carte communale pour organiser
l’échelon local.
Napoléon Bonaparte stabilise aussi la toponymie communale pour tourner la page de la
Révolution. Ainsi, l’ancienne commune de Bourg-la-Reine, renommée Bourg de l’Égalité
sous la Révolution, retrouve son nom d’origine. Il en est de même pour la commune de

Saint-Denis, qui avait pris le nom de Franciade sous la Révolution. De plus, les conseils
municipaux sont élus au suffrage censitaire et les maires sont nommés par des préfets.
Cela nous amène à évoquer l’introduction des préfets et des sous-préfets à l’échelon
départemental. Ceux-ci dépendent du ministère de l’Intérieur et incarnent le pouvoir
central (d’où leur surnom d’"empereurs aux petits pieds"). Leur mission est de faire
respecter l’ordre public, informer Paris de l’opinion et de la situation des territoires, de
présider les principales manifestations publiques et d’encourager le développement
économique des territoires dont ils sont en charge.
Réformes judiciaires : Napoléon Bonaparte s’attèle à une réforme judiciaire radicale
pour tourner la page de l’institution judiciaire de la Révolution française (cf. tribunal
révolutionnaire). La réforme est engagée dès l’an VIII et se traduit par une révision
complète de la hiérarchie des tribunaux, avec la mise en place du tribunal de première
instance qui est chapoté par le tribunal d’appel qui devient la Cour d’Appel en 1804, puis
la Cour Impériale en 1810. Une troisième instance est créée : le tribunal de Cassation, qui
devient la Cour de Cassation en 1804.
Napoléon s’attache à encadrer la nomination de tous les juges sauf les juges de paix et
les juges des tribunaux de commerce. Tous les autres juges sont nommés par le
ministère de la Justice, dans le but de limiter l’indépendance des juges pour consolider le
pouvoir judiciaire.
Réformes de l’enseignement : Il entreprend aussi une réforme de l’enseignement
secondaire et supérieur. Pour le secondaire, il crée le lycée en 1802, pour remplacer les
collèges qui étaient tenus par des congrégations religieuses. Y sont formés les enfants
des élites bourgeoises. Dès 1802, pour former les élites militaires, il décide de créer
l’école spéciale militaire. En 1806, Napoléon Bonaparte fonde l’université impériale qui
englobe les diverses facultés de l’Ancien Régime (médecine, droit, théologie, lettres,
sciences… etc.). Par ailleurs, cette université est aussi chargée d’organiser les concours
de recrutement des professeurs des lycées. Napoléon poursuit avec la création de
grandes écoles dans le but de former les élites scientifiques et techniques du pays avec
l’école normale supérieure et l’école polytechnique. Sont aussi mises en place l’école des
mines, l’école des ponts et chaussées ou l’école des arts et métiers.
Réformes économiques/fiscales : La fiscalité et les acteurs des institutions monétaires
sont largement révisés durant le Consulat et le Premier Empire. Les contributions directes
sont augmentées et une réforme monétaire est mise en place pour tourner la page de
l’instabilité de la Révolution. En 1800, Napoléon fonde la banque de France qui a pour but
de réguler l’émission de monnaie en France pour éviter une crise inflationniste. De plus,
une nouvelle monnaie est émise : le franc germinal. En 1807, la Cour des Comptes est
rétablie pour vérifier la bonne tenue des comptes publics et faire la chasse à la
corruption.
Réformes religieuses : L’Église catholique, déstabilisée par la déchristianisation lors de
la Terreur est restaurée dans le cadre du Concordat. Pour autant, Napoléon n’en fait pas
une religion d’État, mais elle a le statut de la "religion de la majorité des Français".
Napoléon contrôle le système religieux avec les articles organiques de 1802. Le ministère
des Cultes exerce quant à lui un contrôle sur les sermons. De plus, Napoléon entend
réduire l’influence de l’Église sur l’enseignement, au profit des universités.
Bibliographie :
- Michel Biard, Philippe Bourdin et Silvia Marzagalli, Révolution Consulat Empire (17891815)

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Anecdote n°36 : Les élections algériennes !
Petit point contexte : Dans les années 1945 à 1954, on peut constater une montée en
puissance du nationalisme algérien. Les massacres perpétués par les forces de l’ordre
françaises lors des émeutes de Sétif et Guelma contribuent à renforcer ce nationalisme.
Le nationalisme algérien est divisé entre les partisans de Ferhat Abbas et son Union
Démocratique du Manifeste Algérien (UDMA) et les messalistes, fédérés autour de Messali
Hadj et de son Parti du Peuple Algérien (PPA), devenu le Mouvement pour le Triomphe
des Libertés Démocratiques (MTLD) en 1946 et qui deviendra le Mouvement National
Algérien (MNA) en 1954.

Photographie issue de l'émeute de Sétif du 8 mai 1945
L’anecdote en elle-même : Du 4 au 12 avril 1948, se tiennent les élections de
l’Assemblée algérienne. Pour rappel, l’Assemblée algérienne est mise en place en 1947 et
doit être élue par deux collèges électoraux. À noter que trois ans auparavant, en 1944, la
citoyenneté s’est ouverte en Algérie avec l’octroi de l’égalité civile et la fin des mesures
d’exceptions.
Dans le premier collège, c’est le RPF qui sort assez largement victorieux avec plus de 60
% des suffrages. En revanche, dans le second collège, ce sont les Indépendants qui s’en
sortent avec une majorité écrasante (70 % des suffrages). En réalité, l’élection du
deuxième collège est tronquée par une fraude massive pour empêcher le succès du MTLD
de Messali Hadj et de l’UDMA de Ferhat Abbas, qui avaient tiré leur épingle du jeu lors
des municipales de l’année précédente.

Panneau indiquant le bureau n°3 pour voter au deuxième collège des élections de
l'Assemblée algérienne
Le processus se répète lors des élections de 1951 et de 1954 et contribue à renforcer le
nationalisme algérien qui se durcit. En référence à ces élections, on peut désormais
parler d’« élections algériennes » pour désigner des élections truquées.
Par ailleurs, ces élections de l’Assemblée algérienne sont l’un des événements
déclencheurs de la guerre d’Algérie, avec la très célèbre Toussaint rouge qui fera l’objet
d’une très prochaine anecdote.
Bibliographie :
Jean-Pierre Peyroulou, Atlas des décolonisations : Une histoire inachevée

-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------Anecdote n°37 : L’implantation anglaise en Asie du Sud au XVIIe siècle !
Contexte : Dans les années 1560, le marin britannique John Hawkins entreprend
plusieurs voyages maritimes. En 1562, il se rend au Sierra Léone, puis à Séville, en
Espagne. En 1564, avec le soutien de la reine, il renouvelle l’opération. Il débarque au
Venezuela, où il oblige les Espagnols à pratiquer un échange de marchandises. Les
années suivantes, Hawkins continue son activité sur les côtes de l’Amérique espagnole,
intervenant en Floride et au Mexique. À partir de 1572, un autre navigateur, Francis
Drake, a l’autorisation de la reine pour mener des raids de pillage en Amérique
espagnole. En 1577, il se lance dans un tour du monde qu’il réussit, une première depuis
Magellan. Ce voyage permet aux Anglais de prendre connaissance de la côte pacifique de
l’Amérique et des côtes de l’Asie. Pendant une guerre sur mer qui oppose l’Espagne et
l’Angleterre, les Anglais s’emparent en 1592 d’un navire portugais de retour de l’Inde,

navire dont la cargaison extrêmement précieuse révèle aux Anglais les richesses de
l’Inde. Ils entreprennent ainsi des voyages en Inde.

Croquis illustrant les expéditions de Drake et Hawkins
L’anecdote en elle-même : En Asie, les Anglais ne cherchent pas à installer des

colonies, mais plutôt des comptoirs commerciaux pour y développer du commerce. Or,
cela est difficile puisqu’il y a déjà la présence d’importants réseaux commerciaux en Asie
du Sud, notamment portugais. Les Anglais doivent donc trouver des espaces libres.
Ils s’installent alors au Gujarat, au Nord-Ouest de l’Inde, où sont fabriqués des textiles
négligés par les Hollandais (également installés en Inde) qui préfèrent les épices qui sont
davantage rémunératrices. C’est l’empereur moghol (empire musulman qui couvre une
bonne partie de l’Asie du Sud et dont le cœur se trouve dans le Nord de l’Inde, dans la
région de Dehli) qui leur donne l’autorisation de s’y installer. Cette stratégie se révèle
payante puisqu’en 1607, le navigateur William Hawkins parvient à nouer de bonnes
relations avec l’empereur qui, de ce fait, accorde aux Anglais le droit d’ouvrir un comptoir
commercial à Surat. D’abord provisoire, cette autorisation devient définitive à partir de
1612, au profit de l’East India Company (EIC).

Blason de l'East India Company
Dans ces années 1610, les Indes orientales sont assez vastes. À noter que les Anglais
s’installent aussi en Birmanie et à Sumatra, mais y font l’objet d’attaques des Hollandais
qui y sont déjà présents, si bien qu’ils préfèrent concentrer leurs installations en Inde. En
1611, ils obtiennent l’autorisation d’ouvrir un deuxième comptoir commercial. Ils
cherchent ensuite à consolider leur réseau avec une ambassade auprès de l’empereur,
en échange d’une protection par les navires anglais des pèlerins allant à la Mecque.
En 1622, les Anglais s’allient aux Iraniens pour s’emparer d’Ormuz, une île qui se trouve à
l’entrée du golfe persique et qui appartenait jusqu’alors aux Portugais. C’est un succès et
grâce à cela, les Anglais peuvent vendre des textiles achetés en Inde en pays arabes,
comme en Irak. L’autre partie de la cargaison est vendue en Angleterre.
La situation est prospère pour les Anglais ; en 1614, ils achètent 12 000 pièces de textile
à Surat. Une dizaine d’années plus tard, en 1625, ils en achètent 220 000. En 1640, ils
parviennent à ouvrir un troisième comptoir commercial sur la côte Sud-Est, à Madras.
L’Angleterre se trouve alors en pleine extension territoriale en Asie du Sud.
Bibliographie :
Michel Duchein, Élisabeth Ière d’Angleterre, 1992
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Anecdote n°38 : De Fréteval à la Révolution, deux étapes clés pour
l'archivistique française !
- L’anecdote L’année 1194 constitue un revers important pour le souverain français Philippe-Auguste.
En plus d’être pris en embuscade par son rival Richard Cœur de Lion et de perdre la
bataille de Fréteval – l’une des étapes à la reconquête de la Normandie par Richard Cœur
de Lion – ; Philippe-Auguste est contraint d’abandonner ses archives qui sont détruites
par l’ennemi. C’est à partir de ce moment que le monarque et ses successeurs décident
de ne plus se déplacer avec leurs documents d’administration et donc, de créer une
institution pour les conserver en sûreté. Ainsi, Philippe-Auguste crée la fonction de Garde
des Sceaux (charge confiée à Guérin) et une administration que l’on pourrait qualifier
d’« Archives nationales ».

Philippe-Auguste
- Bon à savoir La révolution française marque un nouveau tournant dans l’histoire de l’archivistique
française puisque le 29 juillet 1789, le député du tiers état, Armand-Gaston Camus, se
voit confier la garde des archives qui prennent le nom d’Archives nationales. À noter
que la politique menée par les révolutionnaires à l’égard des archives est assez
contrastée puisque les documents en rapport avec les biens nationaux font l’objet d’une
conservation minutieuse. À l’inverse, les documents relatifs aux titres féodaux sont
incendiés à la demande de la Convention, le 17 juillet 1793. On peut ainsi parler de
« terreur archivistique ».

Armand-Gaston Camus
Sitographie :
N'ayant pas d'ouvrage en lien avec l'histoire de l'archivistique sous la main, j'ai dû me
servir de l'article "L'histoire des archives s'est jouée à Fréteval", publié par le site la
Nouvelle République.fr. J'espère que la qualité est acceptable. Ceci dit, cela semblait
concorder avec les connaissances que j'avais sur le sujet.
-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------Anecdote n°39 : La Grande Guerre, un épisode tumultueux pour Charles De
Gaulle !
Préambule : Le nom de Charles De Gaulle est inconnu de personne. Personnage
emblématique de l’histoire du XXe siècle français, notamment de la Seconde Guerre
mondiale et des 30 années qui l’ont suivie, De Gaulle n’est que colonel d’un régiment de
chars, lorsque le deuxième conflit mondial éclate. Comme un certain nombre de soldats
français en 1940, il est rapatrié en Angleterre, après la terrible débâcle de l’armée
française. Pour beaucoup d’entre-nous, le nom de De Gaulle retentit une première fois en
juin 1940, lorsqu’il prononce son célèbre discours dans lequel il incite les Français à
poursuivre la lutte contre l’Allemagne nazie. Ensuite, De Gaulle est un personnage qu’on
ne peut dissocier de l’organisation de la Résistance puisque c’est lui qui donne la mission
à Jean Moulin de fédérer les résistants pour lutter plus efficacement contre l’envahisseur.
Après la guerre, il s’impose logiquement comme l’une des figures libératrices de la
France et en profite pour mener une carrière politique, prenant la tête du Gouvernement
provisoire de la République française. Néanmoins, sa carrière politique ne prend pas la
même tournure que sa carrière militaire et il est contraint de se retirer de la vie politique

après plusieurs échecs. Après une longue traversée du désert durant laquelle il rédige
notamment ses mémoires, De Gaulle effectue son retour dans le cadre des tensions en
Algérie. Il en profite pour faire table rase de la très fébrile IVe République et rédige une
nouvelle Constitution ; c’est la Ve République. Cependant, une nouvelle fois, sa carrière
prend une mauvaise tournure et il préfère démissionner de son poste de président de la
République en 1969, après de nouveaux échecs cuisants. C’est cette histoire que nous
connaissons du général De Gaulle. Ce soir, j’aimerais vous en faire découvrir une autre :
celle de De Gaulle pendant la Grande Guerre. Je vous promets qu’elle sera tout autant
mouvementée que celle que je viens de vous raconter.

Le colonel De Gaulle, à l'assaut de Montcornet, pendant la bataille de France, en 1940.
L’anecdote en elle-même : Lors de l’éclatement de la Grande Guerre, De Gaulle n’est
que lieutenant. Dès le début du conflit, il est victime de plusieurs blessures : en août
1914 et en mars 1915. En 1916, il est mobilisé avec son régiment pour aller combattre à
Verdun. En seulement quelques jours, le régiment perd 32 officiers et 1442 hommes
(morts ou blessés). Quant à De Gaulle, il est blessé, plus sévèrement que les deux
premières fois et est fait prisonnier. Il est soigné dans un hôpital militaire allemand, avant
de rejoindre le camp de prisonniers d’Osnabrück, où il s’évade, avant d’être repris par les
Allemands. Il tente de s’évader à quatre autres reprises, mais échoue à chaque fois.
À noter que sa grande taille ne le favorise pas vraiment pour ce type d’entreprise
puisqu’il est d’abord facilement reconnaissable. Et puis, il lui est difficile de trouver des
vêtements civils adaptés à sa taille pour pouvoir se dissimuler dans la population. Il est
finalement libéré, peu de temps après l’armistice de 1918.
Sitographie :
"DE VERDUN À WÜLZBURG, LA CAPTIVITÉ DU CAPITAINE CHARLES DE GAULLE PENDANT
LA PREMIÈRE GUERRE MONDIALE"
Lien :
http://memorial-verdun.fr/event/de-verdun-a-wulzburg-captivite-capitaine-charles-degaulle-pendant-premiere-guerre-mondiale
-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------Anecdote n°40 : L’année des quatre empereurs !
Contexte : En 68, l’empereur romain Néron entame une tournée en Grèce. À son retour
au cours de cette même année, il doit faire face à plusieurs mouvements de révolte qui
tourmentent certaines provinces de l’Empire. Le sénateur aquitain Vindex, alors légat
impérial de la province de Gaule lyonnaise, se trouve être à l’origine de ces troubles.

Vindex reproche alors à Néron de déshonorer le pouvoir impérial en se montrant
tyrannique. Vindex suggère un retour à une forme de principat proche du modèle
augustéen.

Buste de Néron, vers 55-59
L’anecdote en elle-même : Les révoltes impulsées par Vindex gagnent
progressivement d’autres provinces, d’autant que les légions de Germanie qui
constituent la plus puissante force militaire de l’Empire, ne réagissent pas.
Néanmoins, Vindex qui est à la tête de cette révolte ne s’estime pas en condition de
prendre le pouvoir et préfère laisser au Sénat et au peuple romain le choix du successeur
de Néron. Galba, gouverneur de Tarraconaise est alors acclamé Imperator par ses
troupes en avril 68 à Carthagène. Toutefois, il refuse le prestigieux titre impérial pour
devenir plus humblement « légat du Sénat et du peuple romain ». De plus en plus isolé,
Néron finit par se suicider en juin, peu de temps après avoir été déclaré ennemi public
par le Sénat. Vers septembre/octobre, Galba entre dans Rome où il est officiellement
acclamé empereur. Son âge avancé le motive à très vite réfléchir à un successeur. Son
choix se porte vers Pison, le fils d’un prestigieux sénateur. Pison est adopté par Galba le
10 janvier 69, l’enjeu étant de s’assurer le soutien d’une famille puissante au Sénat.
Cependant, cette adoption ne fait que renforcer le contexte de crise dans lequel est
plongé l’Empire. À noter que quelques jours avant l’adoption, le légat impérial de la
Germanie Inférieure, Aulus Vitellius, fort de ses succès militaires, est acclamé empereur
par ses troupes. Dans le même temps, Othon met en œuvre un complot contre Galba car
déçu de ne pas avoir été adopté par ce dernier.

Buste de Galba
Le 15 janvier, Galba est assassiné et Othon est proclamé empereur par le Sénat. Ceci
étant dit, les ambitions de Vitellius ne s’estompent pas. Les deux hommes s’affrontent
alors sur le terrain militaire et, malgré sa supériorité numérique, Othon finit par être
vaincu à Crémone, en avril, défaite à l’issue de laquelle il se donne la mort. Vitellius est
ainsi proclamé empereur et entre dans Rome en juillet. Il y fonde une nouvelle dynastie
reposant sur son fils et sa fille, ce qui déplaît au Sénat.

Buste d'Othon
Très vite, le nouvel empereur doit faire face à la menace incarnée par Vespasien, le légat

impérial de Judée, qui est reconnu comme empereur par les troupes romaines du ProcheOrient au mois de juillet de cette même année. Le mois suivant, Vespasien lève des
troupes en direction de l’Italie où il compte bien se débarrasser de Vitellius. En octobre,
l’armée d’Antonius Primus, l’un des alliés de Vespasien, remporte une victoire décisive
près de Crémone, marquant l’alliance de l’ensemble des provinces romaines à Vespasien.
En décembre, Vitellius annonce son abdication et finit par être exécuté. Quelques mois
après, Vespasien fait son entrée dans Rome où il devient officiellement empereur.
Bibliographie :
C. BRIAND-PONSART et F. HURLET, L’Empire romain d’Auguste à Domitien, Armand Colin
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