La participation culturelle en mutation (Bellavance, 2011) La participation culturelle en mutation :
Cosmopolitisme, jeunesse et nouvel environnement
numérique
Présentation du colloque avec Guy Bellavance, Guy Saez
et Anick Germain
Problématiques et termes de référence
Guy Bellavance
Avant de dérouler le menu concocté par notre petite équipe, en petit
comité, nous souhaitons mes deux collègues et moi‐même rappeler le
thème de ce colloque et, surtout, les raisons qui en ont motivé
l’organisation.
Le thème : La participation culturelle à l’ère du numérique et de la mon‐
dialisation.
Ce colloque se propose de réfléchir sur la nature et le futur de cette
participation culturelle à l’aube de ce que plusieurs envisagent comme
une véritable mutation, source d’un éventuel changement de para‐
digme dans la façon d’approcher la participation culturelle. Ces termes
sont très forts. C’est donc une première raison de s’y arrêter, et une
première question à se poser. Il s’agit ni plus ni moins de prendre une
distance face à une situation et un phénomène d’emblée multidimen‐
sionnel : culturel, mais aussi social, économique, politique, technolo‐
gique, juridique….
Ce thème général peut se décliner de bien des manières. On a choisi
quant à nous de présenter des expériences significatives qui se dérou‐
lent actuellement sur le terrain des pratiques culturelles et du goût (en
évolution, en transition ou en mutation), dans différents lieux, différents pays. Ceci permettra de comparer des expériences locales et natio‐
nales éventuellement déterritorialisées, délocalisées, dénationalisées, sous l’effet conjugué du numérique et de la mondialisation.
On le fera aussi en portant une attention spéciale sur deux groupes « sensibles » : les jeunes et les populations issues de l’immigration. Ces deux
groupes sont sensibles en effet à plusieurs titres : particulièrement concernés par ce nouvel environnement numérique mondialisé, ils sont moins
bien intégrés au noyau dur ou au mainstream de la société (majoritaire, dominante, centrale?). Évoluant largement à l’extérieur du périmètre
traditionnel de l’action culturelle organisée ou professionnalisée, ils en constituent deux cibles mouvantes :
o les jeunes, ces « natifs du numérique » (digital native) ou ces « numériques de souche », dont les nouvelles pratiques semblent
en rupture avec celles de leurs aînés; un groupe aussi qui, de génération en génération, repose le problème (éternel?) de la
transmission culturelle ;
o les immigrants, ces « étrangers de l’intérieur », dont la simple présence semble souvent déstabiliser les certitudes des sociétés
d’accueil, leur cohérence culturelle, aux plans des référents culturels, des goûts, des pratiques, et des modes de vie; on
s’intéressera par ailleurs, non seulement aux immigrants récents, de première génération, mais aussi aux « immigrants de sou‐
che » parmi nous depuis des lustres.
Les raisons : Ce thème général de la participation (à l’ère de la mondialisation numérique) soulève en lui‐même plusieurs questions de fond. Je
souhaite y revenir d’emblée un peu plus attentivement, laissant pour l’instant de côté ces deux questions particulières de la jeunesse et de
l’immigration. On aura en effet l’occasion d’y revenir abondamment au cours du colloque.
Trois questions principales me semblent sous‐tendre plus profondément le thème. Nos échanges préparatoires en ont été profondément mar‐
qués, ces questions s’étant révélées plus obsédantes que toutes autres. À ces questions, on apporte aussi des réponses contradictoires. Il vaut
d’autant plus la peine de s’y attarder d’entrée de jeu.
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