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Auteur: nicole Di Nocera
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L'Eglise catholique et l'Europe : une doctrine, un drapeau, une armée
« J'ai beaucoup lu sur l'histoire de l'Europe. Il en ressort que le christianisme est un facteur constitutif de notre
histoire commune...Il n'y a pas un endroit au monde où soient mieux harmonisées les relations entre individus et
la société. Cela est dû à mon avis à l'influence du christianisme» Jacques Delors
« Les affirmations du Traité Constitutionnel sont de fait inspirées par la pensée et les valeurs chrétiennes..Il
protège le statut des Eglises.... » COMECE (commission des épiscopats de communauté européenne)
Chaque pays, Etat de l'Union Européenne est porteur d'une histoire spécifique dans ses rapports avec les
Eglises : reconnaissance d'une Eglise d'Etat en Grèce ou au Danemark, Eglises reconnues, avec ou sans
Concordat comme en Allemagne ou en Italie, Eglise établie comme en Grande-Bretagne ou séparation
totale, comme en France depuis la Loi du 9 décembre 1905, avec cependant le Concordat napoléonien de
1801 concernant l'Alsace-Moselle, jamais abrogé et qui plus est confirmé par un avis du Conseil d'Etat le
24 janvier 1925.
Au passage, cette volonté d'hégémonie de l'Eglise est d'autant plus paradoxale que moins de 10% de
français avouent pratiquer le catholicisme, se retrouvant loin derrière le nombre de musulmans
pratiquants. Sur le plan européen, ce sont près de 40% de femmes et d'hommes qui se disent non croyants
ou non pratiquants !
Pour autant, l'Eglise catholique et romaine influence, structure depuis ses débuts, la construction
européenne avec dès le départ des hommes tout dévoués à sa cause, celle du pape Pie XII prenant position
en 1947 pour une construction européenne soumise à la doctrine sociale de l'Eglise, seule rempart contre
l'influence du communisme. Le même pape si prompt à exfiltrer les nazis en Amérique du Sud, au nom de
la défense du monde libre, bien sûr !
Le 18 avril 1951, est signé le Traité de Paris, réunissant six pays en vue de la mise en commun de la
production et la consommation du charbon et de l'acier. Ce traité instituant la Communauté Européenne
du Charbon et de l'Acier (CECA) est considéré comme l'acte fondateur de l'Union Européenne, reposant
essentiellement sur l'axe franco-allemand construit avant guerre et préparatoire de celle-ci.
On peut noter sans surprise que l'Europe dans son acte de naissance, n'inclue en aucune manière, un
semblant de projet social. Tout au contraire, elle a été préparée durant l'entre deux-guerres en s'appuyant
sur l'axe militaro-industriel franco-allemand, puis placée sous la tutelle des USA dès la libération, au
travers du Plan Marschall. Elle est pensée dans la continuité du grand rève de dépolitisation des politiques
économiques, thèse directement inspiré du mouvement synarchiste : « une gouvernance d'experts à la place
d'élus du peuple » ! Pour exemple, l'actuel Gouvernement italien composé exclusivement de technocrates.
Aux commandes deux hommes, Jean Monnet et Robert Schuman qui ne font aucun secret de leur profonde
croyance et pratique religieuse et de leurs liens étroits avec l'Eglise :
Jean Monnet, financier international, proatlantiste enrichi durant la prohibition aux Etats-unis en 1929, est
l'héritier du planisme des années 1930 (cf.synarchie) et sera le patron du Commissariat au Plan, relais
français du Plan Marschall en France, de 1945 à 1952.
Quant à Robert Schuman, considéré comme le « Père de l'Europe », il déclare le 9 mai 1950 (le 9 mai
devenu depuis 1985, « Journée de l'Europe ») : « la CECA est la 1ère étape de la fédération européenne,
indispensable à la préservation de la paix ».
En fait de 1ère étape, elle l'est surtout dans les transferts progressifs de souveraineté vers une
supranationalité, transferts qui s'affirmeront dans tous les traités ultérieurs. La 1ère Haute autorité de la
CECA deviendra Commission, puis Assemblée parlementaire et enfin Parlement Européen, avec la
primauté du droit communautaire sur les droits nationaux des Etats membres ! Pour ce qui est de la
garantie de la paix en Europe, on sait ce qu'il en est. Elle est à l'opposé de « L'Europe contribuant à un monde
meilleur » (Jean Monnet), et la guerre étant un produit parfaitement exportable, il suffit de la mener
ailleurs que chez soi (Balkans, Irak, Afghanistan etc.), pour l'instant !
Qu'importe qu'une majorité de français ait refusé le Traité Constitutionnel, il sera appliqué tout de même,
révélant un extraordinaire déni de démocratie et la supercherie que sont les élections, le vote menant à une
pseudo représentativité du peuple dans les démocraties bourgeoises.
Voilà comment on retrouve le principe de subsidiarité cher à l'Eglise et revendiqué dans sa doctrine sociale.
Le 18 août 1950, le Conseil de l'Europe cherchant un symbole pour le représenter, charge une commission
de traduire « Les valeurs spirituelles et morales qui sont le patrimoine commun des peuples qui le composent ».
Ainsi, le drapeau européen, aux 12 étoiles sur fond bleu sera adopté le 8 décembre 1955, jour de
« l'immaculée conception » ! De l'aveu même d'Arsène Heitz, son concepteur, catholique fervent, les « 12
étoiles sont celles entourant la couronne de la vierge Marie ». symbole marial issu de l'imagerie du Moyen-âge.
Le Conseil de l'Europe offrira en 1956 un vitrail représentant le symbole marial à la cathédrale de
Strasbourg.
Une doctrine et un drapeau pour l'Europe vaticane ! Quant aux hommes, l'Eglise dès les années 1950
enverra au front, entendez la pénétration des 1ères institutions européennes, son armée blanche, l'Opus déi.
L'objectif de cette organisation dépendant directement du Vatican est clair et apparaît dans ses statuts :
«l'organisation (de l'Opus dei) doit intégrer les citoyens vivant au milieu du monde...les moyens caractéristiques
de l'Opus dei sont les fonctions publiques, notamment les fonctions dirigeantes... ».
Comme l'explique Arnaud de Lassus (animateur de séminaires catholiques), la construction européenne ne
peut qu'être en lien et sous l'autorité suprême de l'Eglise : « Dire que Jésus-christ est le Dieu des individus...et
non des peuples et des sociétés, c'est dire qu'il n'y a pas de Dieu. Dire que le christianisme est la foi de l'homme
individuel et pas celle de l'homme collectif, c'est dire que le christianisme n'est pas divin. Dire que l'Eglise est
juge de la morale privée...et n'a rien à voir avec la morale publique et politique, c'est dire que l'Eglise n'est pas
divine ».
Pie XI, le 11 décembre 1925 dans l'encyclique « Quas primas » (la Royaut du Christ), avait tracé la voix :
« En vertu de la doctrine sociale de l'Eglise, la religion s'étend tant dans le domaine privé que public, donc l'Etat
doit rendre au Christ un culte public, s'y soumettre... ».
Tout est dit, quelle meilleure preuve de cette volonté acharnée à vouloir gérer nos vies, tant personnelles
que nos rapports sociaux !
On sait que l'Eglise catholique légitime son emprise sur les institutions européennes au nom de « L'héritage
chrétien de l'Europe » . Elle a tout fait pour que cette formule soit débattue pour figurer dans le préambule
de la Constitution Européenne. Ainsi, l'article 51 reconnaît aux Eglises le « rôle de partenaires des
institutions européennes », répondant aux voeux de Jean Paul II, qui en 1988 dans son discours au
Parlement Européen précisait que « la vocation du christianisme est d'être présent dans tous les domaines de
l'existence...et que si l'on remettait en cause les fondements religieux et chrétiens de ce continent, on supprimerait
toute référence à l'éthique ». Message reçu, et c'est ainsi qu'en 1992, le « socialiste et opusien » Jacques
Delors, alors Président de la Commission Européenne va créer le GOPA (Group Of Policy Advisors). Il
s'agit d'un groupe informel de consultants politiques chargé des questions religieuses dans le
développement de l'Union européenne, groupe composé essentiellement de catholiques pratiquants, dont
plusieurs membres de l'Opus dei, avec cet objectif : « Si, au cours des dix prochaines années, nous ne
parvenons pas à donner une âme à l'Europe, à lui donner une spiritualité et un sens, c'en sera fait de l'unification
européenne » (Jacques Delors, discours aux Eglises, Bruxelles, 14 avril 1992).
Le GOPA, n'est pas la 1ère organisation et déjà, aux début des années 1960 le Foyer Catholique Européen
(FCE) réunit les hauts fonctionnaires catholiques en poste dans les institutions européennes. Celui-ci
organise des rencontres régulières avec les politiques et technocrates européens, ce qui lui permet de placer
ses représentants dans toutes les instances et programmes.
En 1996, dans la préparation du Traité d'Amsterdam, les ambassadeurs de l'Union européenne accrédités
auprès du Vatican, se voient remettre une note exposant les objectifs de l'Eglise catholique qui « souligne la
contribution des Eglises et des cultes au développement de l'Europe...assure le maintien des relations EglisesEtats, telles qu'elles existent au sein des Etats membres, enracine les relations Eglise-Etat dans le droit
communautaire ».
Voilà comment les groupes de pression catholiques exercent des actions permanentes de lobbyisme,
s'attachent depuis la fin de la 2ème guerre mondiale à construire les traités européens de manière à
maintenir leurs vieux privilèges de l' Ancien régime, et faire de l'Europe chrétienne une réalité !
Pour information, l'Eglise emploie plus de 150 personnes, rien qu'à Bruxelles ! Et çà n'est pas pour faire le
ménage.
Le tableau de la pénétration vaticane dans la construction européenne serait incomplet si l'on n'y rajoutait
pas les infiltrations plus officieuses, comme l'ERT par exemple. L' « Europan Round Table », créée en
1983, réunit les 40 plus gros industriels européens, réalisant un chiffre d'affaires 2 fois supérieur au budget
de la France. Ce groupe, composé de nombreux opusiens, est tout dévoué à Jacques Delors, lequel l'a
toujours considéré comme : « une force majeure pour le marché unique...d'ailleurs cet objectif est aujourd'hui
atteint avec le Traité de Maastricht, constitutif de l'Union Européenne, signé le 7 février 1992 et prélude aux
traités d'Amsterdam, Nice et Lisbonne en 2007 ». D'ailleurs, au dire de Jacques Delors (encore lui), « En
raison de sa force symbolique, la monnaie unique...participe à l'élan spirituel » Si même ma monnaie est
religieuse alors ?En tout cas encore une belle preuve des collusions du capitalisme avec les politiques et les
religieux !
Notre MEDEF à nous n'est pas en reste, et du temps où il s'appelait CNPF, dans les années 1980, son
directeur de la communication n'était autre que François Gontrand, par ailleurs porte parole de l'Opus dei
en France. Chargé de la cellule européenne au sein du CNPF, on se doute des conseils et directives alors
donnés au patronat français cherchant à se redéployer au niveau européen !
On sait également que cette lente construction européenne, prônant « un Gouvernement, à terme mondial,
une seule religion, une seule constitution, une seule devise... » fait partie des objectifs des groupes occultes du
patronat, tel le groupe Bilderberg, fondé en 1954, en pleine guerre froide, période durant laquelle « Dieu
apparaît le seul rempart au marxisme et au socialisme » (Pie XII), groupe constitué des plus gros financiers
de la planète, pour la plupart liés à l'Eglise. Encore et toujours le vieux rêve synarchiste de l'entre deuxguerres.
Les pions ainsi placés, il est facile pour le Vatican de faire une entrée très officielle et reconnue dans l'Union
européenne. En 1970, les relations diplomatiques Vatican-Union Européenne sont établies et 10 plus tard,
en 1980, est créée la COMECE (Commission des Episcopats de la Communauté Européenne). Celle-ci
demande immédiatement à ce que l'Union Européenne applique la Doctrine sociale de l'Eglise avec, pour
tous les pays membres l'interdiction du contrôle des naissances, de l'avortement, du droit de mourir dans
la dignité... et une « gouvernance éthique ». Licenciez, oui, mais avec amour, charité et compassion !
A l'opposé de toute prise en compte de la Laïcité institutionnelle, la COMECE est là pour obtenir pour
l'Eglise un statut institutionnel au sein de l'Union Européenne. L'Europe sera catholique ou ne sera pas !
En 2002, elle va plus loin en déclarant l'Eglise seule rempart face à la montée de l'individualisme, du
désaveu à l'égard des partis politiques : « Il importe de reconnaître l'héritage religieux et spirituel de
l'Europe...singulièrement le christianisme...dans une société dominée par l'utilitarisme. Il faut promouvoir des
valeurs de gratuité, de don et de dépassement...Les religions sont nécessaires dans le débat européen...il faut
unifier l'Europe sur le plan politique et spirituel...».
Au bout du compte, du Traité de Rome en 1957 à Maastricht en 1992, l'Europe capitaliste et vaticane s'est
construite sur un vaste projet supranational niant et dépossédant la volonté des peuples au profit d'élites et
d'experts décidant à leur place. Pour preuve, la « Charte Européenne des Droits fondamentaux », intégrée
dans le projet constitutionnel, garantissant la liberté de religion, d'en changer...mais visiblement pas celle
garantissant le fait de ne pas en avoir (article 9 sur la « Liberté de conscience, de pensée et de religion »).
Comme si cette problématique était un souci majeur des européens qui, faut-il le rappeler, se déclarent non
croyants ou non pratiquants pour 40% d'entre eux ! Au diable ces infidèles, l'important étant
d'institutionnaliser les religions...en attendant de rendre obligatoire la pratique de l'une d'entre elles !
Quant au Traité de Lisbonne (2007), il est celui qui introduit encore plus la doctrine sociale de l'Eglise avec
le concept d' « Economie sociale de marché...puisant ses ses racines dans l'héritage philosophique et religieux
européen...dans la vision chrétienne de la personne humaine...avec une éthique de la charité..issue du droit
romain et de la bible... » (Adrianus van Luyn, archevêque de Rotterdam et Président de la COMECE)
Malgré cette réalité de la Laïcité institutionnelle, parce que c'est un combat universel, revendiqué partout
en Europe, la Cour Européenne des Droits de l'Homme, autorisait le 18 mars 2011, les crucifix dans les
écoles italiennes, déboutant ainsi les laïques italiens (cf. affaire Lautsi).
L'Europe, le nouvel ordre mondial sont bien en totale convergence avec les directives de la doctrine sociale
de l'Eglise, et la « Foi délivrant la Raison de ses aveuglements » (Benoît XVI), il n'est bien sûr pas question
dans cette construction européenne d'émancipation sociale et économique, encore moins de luttes des
classes, l'une comme l'autre, étant ennemies de l'ordre capitaliste et religieux. Tous les traités appliquent le
principe de subsidiarité, dépossédant individus et peuples de leur souveraîneté, les mettant hors de portée
des décisions les concernant, à coup de variables d'ajustement en vue de la meilleure gouvernance possible
selon les manifestations des opinions publiques ! Le peuple garde son droit d'opinion en lieu et place du
pouvoir de décider de son sort, qui pourtant lui appartient. Pour garantir ce fragile consensus, il suffit
d'avoir une bonne communication relayée par les médias aux ordres !
Tout refus de ce libéralisme capitalo-clérical est ainsi traité comme un déficit de communication, et bien
sûr, aucune relation n'est établie entre cette Europe dont Martine Aubry, fille Delors, osait dire dans son
discours de Béthune, le 12 septembre 1992 : « Comment peut-on dire que l'Europe sera moins sociale, demain
qu'aujourd'hui ? Alors que ce sera plus d'emplois, plus de protection sociale et moins d'exclusion. », et la réalité
des millions travailleurs de plus en plus dépossédés de leurs droits, de précaires et de chômeurs constatant
quotidiennement les bienfaits de cette Europe dite sociale !
Quelle ignorance de leur part, quand le caritatif chrétien, essentiellement catholique, est là pour remplacer
les services publics disparus !
Celle-ci, tranquillement va jusqu'à affirmer : « sa capacité (au nom de l'économie sociale de marché) et
faute d'intervention publique suffisante, de gérer à sa place au niveau européen la gestion des biens et services en
matière de santé, d'éducation et de logement ». C'est en tout cas la volonté du Cardinal Sodano, nonce sous la
dictature de Pinochet, écrivant à Michel Camdessus, proche du PS, directeur du FMI de 1987 à 2000, par
ailleurs éminent membre de l'Opus dei (et membre du Conseil Pontifical « Justice et paix ») : « Dans
l'économie, il est nécessaire de mettre en permanence un supplément d'humanité ».
Bientôt « Pôle emploi » dans le confessionnal de l'Eglise de mon quartier ? Le retour aux hospices du
Moyen âge et le logement social au presbytère ?
La théologie, à ce point là, portée en volonté politique et sociale universelle, est bien l'éloge de l'alliance
capital-travail, du corporatisme et de la subsidiarité, la « personne humaine » effaçant l'individu-collectif et
ses principes de solidarité, d'égalité !
Avec l'aval de l'Eglise, l'OMC peut se targuer d'une bonne gouvernance économique européenne. Dans le
rapport des « semaines sociales » (catholiques) de 2001, animées entre autre par Michel Camdessus,
s'adressant aux évêques de la COMECE, un satisfécit est donné : « les recommandations données et publiées
par l'OCDE constituent un code de bonne conduite...à développer dans chaque Etat ». Il s'agit ni plus ni moins
de l'application du concept de « Concurrence libre et non faussée », autre nom de la « Loi de la jungle »
réduisant les peuples à de simples consommateurs en survie. Mais il est vrai que pour le très chrétien et
envoyé du Vatican, Michel Camdessus : « Une société de fraternité ne se construit pas sur le seul sacrifice du
surplus des riches ». Les riches, ils ont tellement de préoccupations, déjà ! Les pauvres ne s'en aperçoivent
pas !
Dans ce décor d'ensemble, les agences de notation sont là pour fournir une caution morale aux entreprises,
telle VIGEO (actionnaire de Total et du Crédit Lyonnais), dirigée par la syndicaliste Nicole Notat, ex
patronne de la CFDT, assidue des groupes patroanux où s'organise la mondialisation capitaliste, et bien
connue pour son soutien fervent au plan Juppé de 1995. Concrètement cette agence, comme toutes les
autres, en particulier européennes, sont là pour légitimer la barbarie capitaliste, entériner l'idée que ce
début de siècle, débarrassé des idéologies de (pseudo) progrès, sera et ne peut qu'être en phase avec la
doctrine sociale de l'Eglise. Il reste aux divers traités européens à rétablir l' « Ordre naturel et divin », les
pouvoirs régaliens attribués aux Etats et la gestion du reste aux Eglises ! Qui ne demandent que çà !
Heureusement qu'elle est là quand on sait que le 24 juin 2011 le Secours Populaire a poussé un cri d'alarme
concernant la décision de l'Europe d'amputer de 400 millions d'euros, en 2012, son programme d'aide aux
plus démunis ! Bon appétit les pauvres et sachez que l'Eglise vous aime !
En conclusion, la parenté est évidente entre la philosophie de l'Union européenne et la doctrine sociale de
l'Eglise. Il s'agit de mettre hors d'atteinte de la souveraineté populaire tout ce qui se rattache à l'économie
et au politique. Pour le Vatican comme pour le patronat européen, la femme, l'homme sont relégués à leur
seule fonction de travailleurs, simples exécutants de consignes professionnelles, à leurs fonctions de femmes
et d'hommes soumis à Dieu dans leur sphère privée. Encore une fois la parfaite complémentarité dans les
soumissions temporelle et spirituelle ! Cette alliance Eglise/Patronat, dans l'Etat comme sur le plan de
l'Europe supranationale, représente le « projet romain », fort et conquérant, accompagnant le retour du
religieux dans une période de crises sans précédent du capitalisme ! Il est évident que les Etats, gardiens du
Temple du capitalisme ont un grand besoin des religions. Il suffit de se rappeler pourquoi Napoléon
Bonaparte pourtant athée, signa un Concordat avec le Vatican : « Comment avoir de l'ordre dans un Etat,
sans religion...la société ne peut exister sans inégalités des fortunes...quand un homme meurt de faim à côté de
celui qui regorge, il lui est impossible d'accéder à cette situation s'il n'y a pas une autorité qui lui dise : Dieu le
veut ainsi ! Ensuite, pendant l'éternité, le partage se fera autrement »
Il faudrait demander aux 54,68 % ayant voté non au référendum de 2005 sur le Traité Constitutionnel
(entériné pour autant à Lisbonne en 2007) s'ils se sont depuis confessés ! A priori non et qui plus est, ces
mécréants boudent de plus en plus les élections, européennes en particulier (54,6 % d'abstention en 2004 en
France, 59,4 en 2009, 37 % en moyenne en Europe et sur 10 ans).
Pour l'anecdote, il est bon de savoir qu'après le 1er non au référendum irlandais (qui avaient « mal voté »,
comme les français), sur la Traité Constitutionnel, lors du 2ème vote, les évêques irlandais furent
grassement rémunérés en échange de prêches pour le OUI, lors des offices dominicaux. Argent versé par la
Communauté européenne en personne ! C'est pas beau les bonnes relations !
Pour terminer, qui sait que dans son bulletin officiel du 14 décembre 2007, l'Union Européenne a introdui
la peine de mort pour les insurgés...en cas de danger, la rendant nécessaire en cas de force majeure, pour
« réprimer une émeute ou une insurrection » ! Au passage loi votée par les Verts et les Socialistes allemands !
Militants, prenez garde, sortez vos cagoules !
Vous pouvez toujours vous consoler et vous dire que si nous ne sommes plus dans une société « d'égalité des
droits », nous sommes dans celle de « l'égalité des chances », celles de passer à travers les répressions qui
s'intensifient afin de mater tous les terroristes que nous sommes !
Anarchistes, donc internationalistes, refusant l'Etat, nous ne pouvons que combattre cette Europe du
capitalisme et des Eglises.
Le combat antireligion continue ! Profitons-en, le délit de blasphème n'est pas encore réintroduit en France.
« ...Car nous aurons beau nous dire et nous croire athées : tant que nous n'aurons pas compris ces
causes, nous nous laisserons toujours plus ou moins dominer par les clameurs de cette conscience
universelle dont nous n'aurons pas surpris le secret ; et, vu la faiblesse naturelle de l'individu même le
plus fort contre l'influence toute-puissante du milieu social qui l'entoure, nous courrons toujours le
risque de retomber tôt ou tard, et d'une manière ou d'une autre, dans l'abîme de l'absurdité
religieuse »
Michel Bakounine dans « Dieu et l'Etat »
Michel, groupe Marguerite Aguttes (Cantal)





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